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POURQUOI ? COMMENT? 

 

CRÉER ET ANIMER 

UNE B.C.D. 

Par

Joël Blanchard, Guy Champagne,

Claude Cohen

 COLLECTION 

Les POURQUOI-COMMENT
DE L'ÉCOLE MODERNE PÉDAGOGIE FREINET


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Plan général

 


SOMMAIRE 

·          POURQUOI créer une B.C.D
- Pour créer dans l'école un lieu qui change les rapports de la communauté d'enfants à la lecture, à l'écrit, à la culture
- parce que ce sera un lieu de rencontre et de communication, véritable lieu central dans l'école
- un lieu d'échanges entre classes, un lieu de recherche et donc de construction des savoir
- un lieu de plaisir
- un lieu qui favorise l'ouverture de l'école
- Mais aussi parce que les enfants pourront être, là, réellement associés à la gestion d'un lieu culturel
- et y faire l'apprentissage de l'autonomie
- Témoignage : une B.C.D. en marche

·          Mais COMMENT créer une B.C.D. ?
- A partir d'un premier projet, regrouper des partenaires et les sensibiliser,
- trouver des crédits,
- choisir un local et l'aménager,
- le meubler,
- et surtout rassembler livres et documents
- Mais quels livres, quels documents ? choisis selon quels critères ?
- par qui ? et comment ?
- organiser leur gestion, leur utilisation : préparation matérielle et entretien des livres, des documents,
- classification et classement,
- inventaires, répertoires, fichiers, index
- En résumé, une mise en place progressive et coopérative
- dont on accepte qu'elle transforme la vie de l'école

·        Et COMMENT l'animer ?
- D'abord en favoriser l'accès, en organisant l'accueil
- conçu comme une présence avec, et pas seulement pour les enfants, notamment l'accueil des enfants en difficulté et l'aide à la recherche documentaire,
- en adaptant les pratiques éducatives de l'école toute entière
- et en instaurant des règles de vie coopérative
- et hors du temps scolaire ?
- Faire jouer à fond les diverses fonctions de la B.C.D. : Bibliothèque, cultivant le goût et le plaisir de lire, en rendant la lecture accessible, en offrant la liberté de choix,
- un climat propice, des interactions classes-B.C.D.,
- en organisant des activités autour de la lecture
- club de lecture,
- club poésie,
- heure du conte, atelier débat, revue de presse, revue des programmes de télé
- Mais aussi bibliothèque offrant la possibilité d'écrire, de créer
- Et n'oublions pas qu'on n'est jamais trop petit pour lire
- Centre documentaire, aidant à la construction des savoirs, en rendant accessible une documentation et son usage et en cultivant la capacité de se documenter
- Lieu d'exposition et d'information,
- Lieu d'ouverture
- Toutes ces fonctions de la B.C.D. étant considérées comme étroitement complémentaires et donc indissociables,
- sans oublier les ressources de l'audiovisuel et de l'informatique,
- associer les enfants à sa gestion, à son évolution, par leur participation aux décisions au sein de structures appropriées,
- par leur participation aux tâches matérielles et à l'enrichissement permanent du fonds de livres et documents
- Témoignages
- Textes officiels
- Adresses utiles, bibliographie


Pourquoi créer une B.C.D.

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Pour créer dans l'école un lieu qui permette de changer les rapports de la communauté d'enfants a la lecture, à l'écrit, 

Jusqu'alors trop souvent, ce qu'on appelle lecture, à l'école, et qui figure sous ce titre à l'emploi du temps, est essentiellement une gamme plus ou moins riche d'activités très spécifiques mettant les enfants en situation d'apprendre à lire, apprentissage organisé pour lui-même, présenté et considéré comme une fin en soi.

L'existence d'une B.C.D. place ces enfants dans de multiples situations de « lecture en vrai » : lecture utile, lecture loisir, lecture plaisir, et d'écriture, qui vont non seulement apporter une puissante motivation à l'apprentissage mais être en elles-mêmes des situations d'apprentissage très efficientes.

Et comme la fréquentation d'une B.C.D. amène à sortir de la classe, elle a valeur d'acte volontaire : c'est l'enfant qui va à la lecture, par désir ou par besoin, et non plus la lecture qui s'impose à lui de gré ou de force. 

à la culture. 

La B.C.D. est, dans l'école, à la mesure des enfants, une vraie bibliothèque, un vrai centre de documentation. Elle les place dans des conditions réelles (toujours à leur mesure) de travail, de recherche, de fréquentation d'un fonds de livres, et donc en situation d'acteurs de la construction de leur propre culture.

Et d'autre part, en participant à l'enrichissement progressif de ce fonds, par intégration de leurs propres productions, de celles de leur classe (journaux, albums, reportages, etc.) et de productions des adultes gravitant autour de l'école, les enfants, dans ce lieu, sont mis en situation de co-bâtisseurs d'un patrimoine culturel, acteurs de sa stratification progressive et de sa conservation. Ils s'en sentiront peu à peu propriétaires, responsables. Il leur sera plus familier.

un lieu de rencontre et de communication, 

Des enfants ou des groupes d'enfants des différentes classes de l'école vont s'y côtoyer, y côtoyer des adultes.

En cherchant des documents, en choisissant, en feuilletant des livres, ils auront des discussions, des échanges, confrontant leurs goûts, mettant en commun leurs impressions, leurs savoir-faire, leurs questions, leur expérience.

Chaque enfant rencontrera des adultes différents de « son » maître d'autres enseignants, des parents, bibliothécaires, personnel de service, invités (écrivains, artistes, animateurs de clubs, conférenciers... ) et autrement disponibles. Il rencontrera des enfants différents de ses camarades de classe, plus âgés ou moins âgés que lui. Il pourra choisir plus librement qu'en classe ceux avec qui il agira et ceux à qui il demandera de l'aide. Car c'est le lieu où le grand lit aux plus petits, où se tiennent des expositions réalisées par des enfants de l'école mais aussi apportées de l'extérieur, où un enfant, un adulte, pourront présenter un exposé...

C'est enfin un lieu de contact des adultes entre eux. Nombreux seront les parents qui viendront faire un tour à la bibliothèque, chercher une information, un conseil, des documents, même s'ils ne viennent pas aider à l'animation. 

un véritable lieu central dans l’école, 

lieu d'affichage       des activités, des informations,

de petites annonces,

de réalisations,

lieu d'expositions,

lieu de réunions       du Conseil d'école,

du Conseil de bibliothèque,

lieu de coordination du journal de l'école, lorsqu'il existe,

lieu d'accueil de diverses animations,

lieu où des enfants, des groupes d'enfants, des classes viennent chercher matière à travailler et ramènent leur travail.

un lieu d'échanges entre classes, 

Une classe qui prend l'initiative d'une recherche entraînant l'intervention d'une personne extérieure à l'école peut choisir la B.C.D. pour lieu de ce travail et y inviter d'autres classes.

Une classe peut exposer ses réalisations et les porter ainsi à la connaissance des autres qui pourront alors simplement s'informer ou bien se lancer dans d'autres travaux qui auront trouvé là leur motivation.

Dans l'un et l'autre cas, les classes gagneront en connaissance mutuelle, la communauté scolaire se trouvera renforcée et enrichie.  

un lieu de recherche et donc de construction des savoirs, 

La B.C.D. permet particulièrement bien, parce qu'elle en est le lieu fonctionnel par excellence, l'éducation à la pratique de la recherche documentaire, pratique essentielle dans la construction des savoirs et des savoir-faire indispensables à leur acquisition.

Plus un enfant, un adolescent avance dans le cursus scolaire et universitaire, plus on lui demande de savoir utiliser une documentation. Mais à chaque niveau, on se contente souvent de déplorer que le niveau précédent ne l'y ait pas formé. Pratiquer dès l'école la recherche documentaire, c'est donc armer les enfants pour la suite de leurs études d'abord, pour la vie ensuite.

Car, dépassant le faux débat qui consiste à opposer « apprendre » et « apprendre à apprendre », on peut affirmer que l'individu cultivé non seulement possède des connaissances mais encore est capable de les enrichir et de les remettre à jour, ou encore que l'homme moderne a besoin de savoir utiliser les encyclopédies et non de rechercher un impossible et illusoire encyclopédisme. 

Lire dans la même collection « Pourquoi-Comment la Recherche Documentaire ? »

un lieu de plaisir, 

« Je me demande si, avec les meilleures intentions pédagogiques du monde, les éducateurs n'empêchent pas certaines rencontres de passion, avec leur manie de jouer les marieuses entre les enfants et les livres, par angoisse que les premiers ne restent vierges de lecture ou fassent de « mauvaises fréquentations. »

Bien entendu, pour laisser jouer le hasard, encore faut-il multiplier les contacts avec le maximum de livres de toutes conditions, de tous caractères et apprendre aux jeunes à découvrir parmi la profusion celui qui leur était indispensable à ce moment de leur vie. »

Michel Barré

Dans la B.C.D., les enfants trouveront un choix de livres, une grande liberté de choix et la possibilité d'aides, de recours aux adultes ou à d'autres enfants qui évitera que cette liberté ne soit qu'abandon, un accueil, une incitation et non une contrainte.

Ils trouveront aussi un climat, un cadre matériel qui contribueront grandement à faire naître et à cultiver ce plaisir de lire.

 

La passion de lire doit être d'abord la passion d'être libre, d'être libre aussi de ne pas lire (Michel Barré).

un lieu qui favorise l'ouverture de l'école. 

Une B.C.D. active est un moyen privilégié pour assurer l'osmose entre le milieu scolaire et la vie du quartier, de la ville ou du village.

Disons au passage qu'il serait regrettable et même dangereux, de n'envisager l'ouverture de l'école sur son environnement qu'à travers la B.C.D. Nous croyons d'ailleurs avoir clairement indiqué dans les pages qui précèdent que la B.C.D. ne doit pas être un lieu à part dans l'école, coupé de la vie des classes, et surtout pas un exutoire pour des enfants contraints par ailleurs de subir des pratiques sclérosantes.

Il reste que, par ses fonctions mêmes, la B.C.D. multiplie les actions d'ouverture, amplifie leurs possibilités et leur portée. Dans une école déjà très ouverte sur son environnement, elle sera un élément de plus dans l'éventail des moyens et actions déployés. Dans une école encore un peu trop repliée sur elle-même, elle jouera le rôle de moteur d'une ouverture dont elle montrera combien elle est nécessaire, bénéfique, possible.

Elle est en effet un lieu privilégié pour la prise d'initiatives et la participation des parents à l'activité éducative de l'école. Elle est le lieu qui, naturellement, rendra service aux anciens élèves qui sauront pouvoir bénéficier de ses ressources. Elle pourra s'ouvrir sur le quartier, pour un simple service de prêts ou d'échanges, pour des animations, des rencontres.

N'oublions pas qu'elle se prête particulièrement bien à l'ouverture de l'école aux enfants hors des heures scolaires, ce qui contribue puissamment à faire de cette école un lieu de vie.

La B.C.D. désenclave l'école et lui confère une dimension culturelle et sociale évidente.

Mais aussi parce que les enfants pourront être là, réellement associés à la gestion d'un lieu culturel 

La B.C.D. ne peut être vivante et active, ne peut jouer pleinement son rôle tel qu'il a été défini ci avant, que si les enfants y sont traités en responsables, avec tous les devoirs mais aussi les droits que cela implique.

Sa mise en place et son fonctionnement permettent que s'instaure, s'il n'existait pas encore, un esprit coopératif au niveau de l'école, aussi bien entre enfants qu'entre adultes, entre enfants et adultes. Ils le renforceront s'il existait déjà.

L'utilisation de la B.C.D. fait prendre conscience à un plus grand nombre d'enfants, et de façon plus aigüe, de la notion de bien commun et de la nécessité de règles de vie.

Sa fréquentation active fera prendre conscience aux adultes et en premier lieu aux parents, de l'extraordinaire capacité qu'ont les enfants à acquérir et à exercer le sens des responsabilités, pourvu qu'on leur en donne l'occasion et qu'on les aide à la saisir. 

Les élèves peuvent participer à la constitution et à l'évolution du fonds, éventuellement à son classement, son entretien, voire même à sa gestion.


et y faire l'apprentissage de l'autonomie. 

« Moi, j'aime bien qu'il y ait une bibliothèque parce qu'après, quand je vais à La Roche-sur-Yon, eh ben, j'aime bien aller à la bibliothèque pour chercher des livres. Je sais quels livres j'aime, maintenant... » 

Pour l'enfant, l'adolescent, l'adulte, aller vers la lecture dans les lieux où elle est disponible, choisir ses lectures, se documenter, utiliser à bon escient une documentation, tous ces actes dont un citoyen à part entière devrait être naturellement capable ne sont pas acquis d'évidence. Ils se cultivent, le pouvoir s'en approprie. C'est par l'action que s'acquiert la capacité d'agir. La B.C.D. permet et favorise ces apprentissages et leur intégration.

La B.C.D. rend nécessaire l'autonomie de l'élève dans ses mouvements et ses choix.

Une B.C.D. en marche 

La toute première année de sa mise en service fut une année d'interrogations. Après l'avoir pensée, désirée, il a fallu l'installer, l'aménager, répertorier et nous initier à son fonctionnement. Quel fonctionnement d'ailleurs allions-nous adopter ? Il nous semblait indispensable que chacun de nous connaisse un minimum cette bibliothèque et l'assume. C'est ainsi que nous avons choisi d'y passer chacun notre tour dans l'année : l'enseignant (C.A. E.I.) assurant le remplacement de celui qui était à la B. C. D. et les enfants de perfectionnement étant dans les classes bien sûr. Nous étions en plein tâtonnement expérimental. Nous sentions bien que c'était une richesse incroyable mais nous n'avions aucune expérience dans le domaine. Après cette année de mise en route, la deuxième année me fut confiée.

Les enfants viennent lire seuls ou avec un camarade ou avec l'adulte. Ils y viennent pour décompresser ou par curiosité envers les activités proposées. Il s'y passe des choses : animation autour d'un livre, lecture de poésies, heure du conte, recherches théâtrales, albums d'histoires inventées, créations diverses autour d'un livre, recherches autour d'un thème, atelier « parlange »... etc.

Toutes les « activités » repartent vers les classes, finies et il n'y a pas de retour vers la B. C. D. C'est un travail marginal non intégré dans la vie des classes, un travail « plaqué. » Certes les enfants y viennent par plaisir. Ils y travaillent. Ils vont jusqu'au bout mais aucun élan ne s'instaure.

Je me reprocherai, au passage, de n'avoir pas intégré la documentation dans le même local que les contes, albums, romans. // faut, pour trouver un document, aller dans la deuxième salle. C'est une démarche que feront ceux qui, pour leur travail en classe, en auront besoin. Les autres n'auront pas l'idée d'aller chercher un livre documentaire et peut-être d'y trouver le déclic indispensable à la lecture ou tout simplement, un nouvel intérêt.

Nous avons alors, lors de nos réunions hebdomadaires, parlé de cet état de « séparation » entre classes et B. C. D. Chacun était conscient du problème mais cette année-là, à part quelques petites tentatives réussies, n'a pas été celle des échanges. Je noterai quand même la réalisation (écriture et illustration) d'un livre en commun C. M.2-B. C. D., et aussi les demandes, en fin d'année, pour des moments de lecture-poèmes- choix avec les intéressés.

Depuis, deux années, trois même viennent de s'écouler. Quel chemin parcouru ! La B. C. D. est devenue réellement le centre de l'école, le moteur, le cœur, que sais-je ? Que ferions-nous sans elle ?

D'abord il faut noter l'évolution fantastique du centre documentaire, le formidable décollage de la participation des parents et l'intégration totale de la B. C. D. dans la vie des classes.

Un maître (poste d'adaptation) est donc disponible à la B. C. D. il a un rôle d'abord d'accueil des enfants en difficultés. Difficultés de tous ordres : non-acquisition de la lecture, mauvaise oralisation, non-écriveurs, difficultés à se fixer, etc. il accueille aussi ceux qui sont à la recherche de documents et il les aide à acquérir leur autonomie dans la recherche, dans le tri, dans le plan du travail qui va être effectué, à partir de ceux-ci. Il reçoit les demandes de chacun, il permet les réalisations, il renvoie aux classes. Il est le gestionnaire des livres, des documents, des diapos, du musée, des cassettes etc., mais il ne le fait pas seul. Il le fait avec les enfants et par l'intermédiaire du Conseil de bibliothèque et de l'implication de certains enfants. Je pense notamment à ceux, passionnés par la vie des bêtes du vivarium, par l'entretien de l'aquarium d'eau de mer.

Pas une semaine ne s'écoule sans qu'un enfant n'apporte des « documents » pour la bibliothèque : des plantes, une planche de papillons, du papillon au ver à soie, des peaux de serpents, une taupe, etc. On va à la B. C. D. voir les expositions permanentes mais aussi celles qui ne sont /à que pour deux jours, une semaine. Si la classe décide d'une exposition à la B. C. D., il faut y retenir la date, s'organiser pour la présentation aux autres classes. Toutes les classes, tous les niveaux sont concernés par la B. C. D. et s'y intéressent.

On y va en délégation pour le conseil de « bibli » et au retour, on rapporte au reste des enfants de la classe, toutes les informations, décisions, questions. On participe aussi au ménage, rangement une fois par semaine pour chacune des classes et ceci est très important pour que chacun sente les problèmes posés par ceux qui ne respecteraient pas les livres et tous les objets qui s'y trouvent. On s'organise en conseil de classe autour des projets. « Cette semaine, je demande à aller en B. C. D. pour faire une recherche sur la vue. Oui veut m'aider ? - Moi, je voudrais savoir pourquoi on existe ? - La semaine prochaine, notre travail sur la préhistoire sera terminé, il y aura l'expo. » etc.

On se pose des questions, on les écrit, on va à la B. C. D. chercher des documents.

Mais la B. C. D. est avant tout le lieu où l'on lit. Avec nos cinq passeports, chacun peut aller lire, changer son livre quand il le désire, le temps qu'il le désire en fonction de l'organisation personnelle de son travail. La classe, elle, bénéficiera de ces lectures avec la présentation de livres dans la classe.

En résumé, les enfants utilisent cette bibliothèque comme centre de ressources. Elle peut répondre à presque toutes les interrogations, au moins partiellement, et les enfants le savent. Ils l'aiment parce qu'elle ne les déçoit pas. De plus, le travail qu'ils y effectuent leur permet souvent une présentation aux copains et c'est très agréable pour beaucoup, d'être celui qui sait, face à une classe qui s'interroge, qui peut critiquer très fort, si l'on n'a pas été « à la hauteur » !

La vie de l'école n'est plus envisageable sans la B. C. D. La « balle » peut partir d'une classe, aller à la « bibli», revenir dans la classe, repasser en « bibli » et de là, elle rebondit souvent sur l'ensemble de l'école. Rien n'est figé. Tout est mouvement, vie.

Pour terminer, j'aimerais témoigner plus en détails de l'intérêt premier de toute bibliothèque : donner des livres, faire lire, provoquer.

Je prendrai comme témoin, ma classe qui est celle que je connais le mieux puisque j'y termine un cycle de trois ans avec les mêmes enfants : G. S. de mat. puis C. P., puis C. E. 1 . Depuis trois ans, (et même avant lorsqu'ils étaient en petite et moyenne section), ces enfants fréquentent la B.C.D. Les livres sont valorisés. Nous leur accordons une très grande importance. Nous les avons utilisés pour y lire des histoires, pour y chercher des renseignements, des recettes... Nous sommes allés vers n'importe quel livre (quel écrit) essayant toujours d'en tirer des réponses même si . nous ne savions pas lire ! Nous avons très vite présenté des livres aux autres. Je leur ai lu des livres difficiles (exemple : Le Petit Prince de Saint-Exupéry), beaucoup de poésies, de contes, de documentaires. Sur 24 enfants, et après enquête complémentaire réalisée auprès des parents, 16 lisent beaucoup et adorent ça, 4 lisent moyennement

3 très peu et 1 pas du tout. Parmi eux un nombre assez important est capable de rentrer dans des livres type Folio cadet ou Castor poche.

Je crois beaucoup à l'impact de cette B. C. D. qui n'est plus comme à son début, un élément en plus, mais bien un élément indispensable du puzzle au même titre que toutes les activités de la classe... peut-être plus encore pour certains. 

Anne Valin

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Mais comment créer une B.C.D.

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Créer une BCD c’est s’inscrire dans une dynamique qui fera évoluer sans cesse le projet initial au détriment d’une pratique routinière.

 

A partir d'un premier projet, 

Après avoir analysé la situation (état de la lecture dans l'école, dans le quartier, ce qui existe déjà, travail d'équipe possible ou non, existence de coins lecture dans les classes... ), il apparaît indispensable de tenter d'associer le plus tôt possible le plus de partenaires possibles, avec le souci d'intégrer le projet de B.C.D. dans la réalité de l'école et de son milieu social.

Une clarification des objectifs poursuivis sera nécessaire, avec confrontation et brassage des points de vue, ainsi que la mise en place de structures et de moyens permettant de communiquer et de trouver des solutions aux nombreuses questions qui ne tarderont pas à se poser dès qu'on s'engagera dans l'action. 

Le projet est né dans la tête de quelques personnes de l'équipe pédagogique qui se mettait en place sur l'école. Ce projet a été exprimé par les uns et accepté par les autres et il est alors devenu collectif. Toutefois il n'a été totalement compris par tous qu'au bout de quelques mois de pratique. En effet, ceux qui n'ont pas conçu un tel projet dans leur tête ne peuvent mesurer ce qu'il implique.. . qu'en le vivant réellement.

Groupe scolaire d'Aizenay (Vendée)

Pour que la B.C.D. soit le véritable poumon de l'école, il est impératif qu'il y ait :

- mêmes attitudes des adultes face à la lecture,

- mêmes attitudes des adultes face à la recherche documentaire,

- mêmes exigences aussi,

- accord sur les principes de libre circulation dans l'école, de libre accès à la B.C.D., ce qui implique nécessité de concertation, de mise en commun de documents, de livres mais aussi... d'enfants (ceux-ci n'étant plus la propriété exclusive du maître de leur classe),

- accord sur les choix et les investissements nécessaires,

- continuité éducative pour l'enfant qui, lui, reste le même, face à plusieurs éducateurs,

- acceptation par le maître d'une classe de l'existence d'activités concurrentes pouvant attirer ses élèves à la bibliothèque,

- participation de tous à la gestion financière mais aussi aux sélections, au choix des livres à acquérir, aux tâches matérielles très importantes que sont la couverture, l'entretien, l'inventaire, le classement, le rangement des livres et documents. 

 

La B.C.D. ne saurait être seulement un « équipement » supplémentaire dont serait dotée l'école ; sa mise en place doit s'insérer dans le projet pédagogique de l'école et dans un projet de développement de la lec­ture au niveau local.

 

regrouper des partenaires et les sensibiliser, 

Ces partenaires peuvent être

- tous les enseignants des écoles maternelle et primaire,

- le personnel non-enseignant de l'école, femmes de service, animateurs ou surveillants de garderies et d'interclasses,

- les parents,

- la municipalité,

- les associations socioculturelles environnantes,

- sans oublier, bien sûr, les enfants !

Il conviendra de faire prendre conscience à tous ces partenaires de leurs rôles dans les dimensions fonctionnelle et culturelle de la lecture (rôles qui ne sauraient être dévolus à la seule école).

Afin que ces projets ne soient le monopole ni des enseignants ni des parents, ni de l'administration et parce qu'elle aidera à résoudre certains problèmes matériels, une des meilleures solutions est la création d'une association type loi 1901 associant à parité les différents partenaires (y compris les enfants avec voix consultative). Cette association, ayant en charge la B.C.D., peut à ce titre percevoir des fonds propres.

 

Partout où des B.C.D. ont été imposées :
 soit par l'administration,

-          soit par des parents à des enseignants,
-          soit par des enseignants à des parents,

on a pu constater que la réalisation de ce projet conduisait à un échec.

trouver des crédits, 

L'existence d'une association loi 1901 facilitera leur collecte et leur gestion. On pourra demander des subventions à la municipalité, aux associations de parents d'élèves, aux diverses œuvres gravitant autour de l'école, à la coopérative scolaire. Les ministères de l'Éducation nationale et de la culture aident aussi à la mise en place de B.C.D. Consulter le B.O. E.N. 

Les parents et les enseignants ont décidé en octobre 82 de constituer une association 1901 : la « Minothèque », bibliothèque de l'école primaire La Mareschale.
Cette décision a été prise pour essayer de pallier aux problèmes financiers qui commençaient à se poser (les seules ressources de la bibliothèque étant les crédits livres de prix municipaux et une partie des revenus de la fête de l'école versée par la coopérative scolaire).
Nous avons donc fait au nom de la Minothèque des demandes de subventions auprès de différents organismes.
Les subventions de la coopérative de l'école ont permis d'augmenter le fonds de livres, actuellement 600 livres. La bibliothèque municipale continue à nous prêter 25 volumes environ toutes les 5 semaines. Ce choix de 25 livres se fait en complément de ce qu'il y a déjà dans la Minothèque ou sur un sujet demandé par un enfant.

  

La B.C.D. suppose de nouveaux rapports entre l'école et son environnement.

 

choisir un local et l'aménager,

Il est préférable de choisir, dans la mesure du possible, le lieu le plus central de l'école et facilement accessible à tout le monde, y compris de l'extérieur.

Mais évidemment, le local doit être assez vaste (par exemple pouvoir accueillir dix à quinze pour cent de l'effectif de l'école). Une salle de classe sera le minimum et il sera bon que la disposition des lieux permette un agrandissement ultérieur par la réunion de salles, l'annexion de couloirs, l'implantation d'une mezzanine, etc. 

 

Il faut voir grand ! Une bibliothèque exiguë peut constituer le dépôt central de livres et documents de l'école, mais non pas la B. C. D. Elle ne permettra pas les activités régulières ou occasionnelles des élèves et ne deviendra pas un lieu de rencontres autour du livre... 

Pierre Baligand in L'implantation de B. C. D. à l'école élémentaire

 Il est inutile de chercher la somptuosité. Mais on recherchera un aménagement accueillant, entraînant bien-être et calme (moquettes, couleurs gaies), un aménagement fonctionnel permettant la diversification des activités (coins documentation, lecture, imprimerie, duplication, audiovisuel, exposition, gestion - prêt - entretien, etc.), l'accès aisé aux livres et documents, les déplacements. 

L'aménagement se fera par coins et pour ma part, j'y vois nécessairement :
- Un coin documentation comprenant bacs et meubles en épi où sont rangés les collections documentaires, le fichier documentaire, des tables de travail, des panneaux d'exposition à proximité...
- Un double coin lecture constitué d'une part de rayonnages où sont rangés les romans, de tables, et d'autre part de bacs à albums, de coussins ou banquettes.
- Un coin imprimerie qui aura la même utilisation qu'en classe pour les activités nées à la bibliothèque, et qui pourra servir à accueillir des enfants pour des travaux commencés en classe, au besoin.
- Un coin audiovisuel avec écran plein jour, appareils, casques d'écoute, disques, cassettes, collections audiovisuelles...
- Un coin peinture pour des travaux libres ou liés à une lecture...
- Un coin exposition.
- Un coin prêt
(avec bureau et fichiers de prêt).

On a intérêt à prendre contact avec la bibliothèque municipale du lieu lorsqu'elle bénéficie d'un aménagement récent. Et, de toute façon, un échange de vue avec les bibliothécaires permettra d'éviter des tâtonnements inutiles et des erreurs difficiles à récupérer ensuite, sinon au prix d'un travail fastidieux. Il en est ainsi, en particulier, de l’équipement et de l'enregistrement des livres.

Jacky Chassanne

L'architecture traditionnelle peut souvent, à peu de frais, offrir de bonnes possibilités, en annexant les couloirs, en réunissant les salles, en disposant des meubles pour qu'ils cloisonnent l'espace autrement, etc. La période actuelle, qui marque un léger recul des effectifs dans l'élémentaire, est particulièrement favorable à ces transformations.

L'aménagement lui-même de ces coins ou de ces salles par les enfants et les adultes peut donner naissance à des projets communs nouveaux... Il n'y a guère que la moquette que les enfants ne puissent poser..

J. Foucambert, « La manière d'être lecteur», 0. C. D. L., 1976, p. 111-112

 le meubler, 

Des rayonnages simples, évolutifs, des présentoirs fabriqués par les parents ou par les services municipaux, par un lycée d'enseignement professionnel, donnent souvent plus ample satisfaction et sont moins onéreux qu'un mobilier spécifique et sophistiqué. 

Parmi toutes les propositions des enfants, deux nous ont paru très importantes :
- que le local ne ressemble pas à une classe,
- que l'on puisse y lire dans n'importe quelle position.

De tout le matériel scolaire, seule une armoire a été conservée, nous l'avons transformée en étagères après en avoir enlevé les portes. Le tableau a été recouvert d'une grande fresque peinte, une vieille estrade tapissée d'échantillons de moquettes est devenue banquette, et les murs ont été décorés de dessins, tapisseries, poèmes d'enfants illustrés.

Pour compléter l'installation nous avons fabriqué des étagères, des coussins et disposé sur le sol de grandes chutes de moquettes récupérées ici et /à. Nous avons également prévu un panneau où peuvent être affichés des travaux d'enfants : albums, enquêtes, correspondance... ceci dans le but de provoquer et de faciliter des échanges entre classes. Tout ceci a nécessité la mise en place d'ateliers regroupant des enfants d'une ou plusieurs classes. L'aide du personnel de service de l'école et de quelques parents a été également sollicitée.

Mortsort Alençon

 

Il convient de rechercher toutes les occasions d'associer les enfants et les parents, selon leurs compétences, à l'aménagement des lieux : confection du mobilier, étagères, coussins, peinture, décoration, affichage...

 

et surtout, rassembler livres et documents, 

La première des opérations consiste à rassembler tous les livres et docu­ments dont disposent déjà toutes les classes de l'école. Dans bien des cas, on constate avec surprise, la richesse de ce premier fonds souvent sous-exploité.

On peut faire appel à des bibliothèques publiques et associatives pour des dépôts temporaires de malles ou de lots de livres, voire organiser des échanges entre B.C.D. de diverses écoles sur une même ville.

Et bien sûr, on procédera à des achats.

L'essentiel est de disposer dès le départ d'un capital de lecture suffisamment vaste pour permettre aux enfants un véritable choix et un renouvellement réel des livres qu'ils emprunteront. Prévoir au minimum 8 à 10 titres par enfant.

La documentation, quant à elle, est toujours présente dans les classes, et souvent peu utilisée. C'est surtout aux problèmes de tri et de classification que l'on sera confronté. Ne pas négliger pour autant de lui réserver une place importante dans les acquisitions. 

La constitution d'un fonds minimum de livres devra rester la priorité de l'investissement les frais d'aménagement et de mobilier étant ré­duits au minimum.

Mais quels livres, quels documents ? 

Le simple nombre de titres qui paraissent chaque année (2 000 pour enfants), leur prix, le budget dont on dispose, posent le problème d'une politique de sélection. D'autres facteurs interviennent ensuite pour définir les critères de cette sélection. 

choisis selon quels critères ? 

On n'acceptera pas la médiocrité.

Un enfant qui n'aurait que les lieux commerciaux (supermarchés, maisons de la presse) pour approcher livres et revues, aurait du mal à accéder aux écrits de qualité noyés dans un flot de production où le pire côtoie le meilleur, où le médiocre domine.

On ne s'engagera pas pour autant dans une sélection- censure privilégiant une littérature pensée par l'adulte en rupture totale avec le public auquel elle est censée être destinée ou, pis encore, totalement aseptisée et stérilisée.

On veillera à la diversité du type d'écrits présents à la B.C.D., ceci afin d'intéresser le plus d'enfants possible, d'ouvrir à chacun le plus d'horizons possibles. Cette diversité portera sur le genre : romans, bandes dessinées, contes, poésie, documentaires, livres d'art, livres d'adultes, livres de cuisine, de bricolage, de jeux, récits d'aventures, récits historiques, etc. et sur la forme : livres, revues, fichiers, bulletins, journaux, prospectus, affiches, cartes, photos, diapos, cassettes, disques...

On veillera au niveau de lisibilité des textes, des images, à la qualité de la mise en page.

On veillera à la qualité du contenu, en particulier en ce qui concerne l'idéologie véhiculée de façon plus ou moins apparente ou insidieuse par un texte, une image et qui ne devra pas être en contradiction avec les choix éducatifs.

On veillera à ce que les sujets abordés nous paraissent en accord avec les préoccupations réelles ou les intérêts possibles des enfants tels que nous les percevons à travers notre expérience coopérative d'éducateurs car trop de publications s'adressent en réalité davantage aux préoccupations des adultes qu'à celles des enfants... A l'inverse, on évitera de tomber dans le piège des séries à grand tirage, pseudo littérature enfantine qui distrait mais n'apporte rien de plus, pseudo documentaires au contenu infantilisant et souvent approximatif, sinon erroné, sous couvert de vulgarisation. 

par qui ? et comment ? 

On distinguera le problème de la constitution d'un fonds initial et de son équilibre, de celui du renouvellement nécessaire par la suite.

La constitution du fonds initial, compte tenu de l'importance des critères à respecter, sera l'œuvre des éducateurs porteurs du projet initial qui, tout en informant, sensibilisant les enfants au maximum à son sujet, en garderont la maîtrise. Ils se documenteront, s'assureront le concours d'intervenants qualifiés tels que bibliothécaires, documentalistes, professionnels du livre et rechercheront une formation.

Lorsque la B.C.D. a pris son rythme de croisière, il faut intégrer au fonds initial des nouveautés intéressantes. Ici se pose le problème d'un comité de lecture. Ces nouveautés, il faut les connaître, les analyser, les évaluer. On peut utiliser des catalogues d'éditeurs, les revues critiques, mais il est important de se faire une idée personnelle. Plus on lira, plus on saura évaluer, parce que juger c'est comparer et plus on se rendra compte de l'importance de certains titres, du non-intérêt de certains autres. 

Voir pages 61-62

 Le comité de lecture inclura les enseignants, les parents mais aussi les enfants, dont l'avis sera recueilli soit dans leurs classes en réunion de coopérative, soit au conseil de bibliothèque. Les associer au choix, les y former en les amenant à exercer leur esprit critique, est œuvre éducative. 

Voir chapitres B.C.D. et lecture p. 38, B.C.D. et recherche documentaire, p. 44

 

Les livres doivent être choisis de façon à stimuler et non à décourager ou laisser en friche, l'intérêt, la curiosité, la réflexion et même l'expression personnelle des enfants.

organiser leur gestion, leur utilisation :

·       préparation matérielle et entretien 

des livres : 

Faut-il rappeler qu'un livre qui arrive à la bibliothèque devra être couvert, éventuellement renforcé au dos et aux pages de garde ?

On n'oubliera pas de le marquer du cachet de l'école ou de l'association, sur la page de garde et plusieurs fois à l'intérieur.

On l'équipera d'une pochette plastique contenant la carte de prêt (le plus souvent en dernière page). Cette carte portera le titre du livre, son numéro d'inventaire, les repères éventuels de classification (voir plus loin).

Son état, ainsi que celui des éléments décrits ci-dessus, sera périodiquement vérifié.

Une étiquette indiquera sa cote (voir page 28) 

des documents : 

Suivant leur nature, ils seront conditionnés de façon à pouvoir être rangés et consultés facilement et sans risques de détérioration.

Tous les documents légers tels qu'articles de presse, feuilles isolées ou petits dossiers, photographies, gravures, etc., prendront place dans des dossiers suspendus ou des boîtes archives en plastique ou en carton. Les plus fragiles seront protégés par des pochettes transparentes, voire collés sur un support rigide qui les renforcera ou en normalisera le format.

Une étiquette indiquera la cote (voir page 28)

classification et classement : 

Que l'on soit simple utilisateur ou gestionnaire (et même les enfants seront peu à peu amenés à être l'un et l'autre), il est indispensable de savoir distinguer et de comprendre les deux opérations.

 

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 la classification 

C'est une opération logique portant sur le contenu des livres ou documents et consistant à déterminer un certain nombre de classes ou catégories, où il viendra s'insérer. Elle est faite selon un système choisi a priori parmi de nombreux possibles, en tenant compte des besoins potentiels des utilisateurs et de leur capacité à appréhender ce système et à en user. C'est dire l'importance de ce choix.

La classification peut-être alphabétique, idéologique (ou analogique), numérique, etc.

Un des systèmes les plus employés est la classification décimale de Dewey qui allie précision, souplesse et facilité d'utilisation. Une version de ce système, adaptée au public scolaire, a été mise au point par des groupes de travail de l'I.C.E.M. Un petit ouvrage, baptisé « Pour tout classer », permet aux enfants (et aux adultes) de comprendre et utiliser le système (voir bibliographie).

En voici les grandes divisions

POUR TOUT CLASSER

Plan de classification décimale (0 à 9) par le module de classification de la commission Documentation de l'I.C.E.M. 

0 = ouvrages de références

1 = le milieu naturel

2 = les plantes

3 = les animaux

4 = les autres sciences

5 = agriculture et alimentation

6 = travail et industrie

7 = la cité et les échanges

8 = la société

9 = culture et loisirs

 POUR TOUT CLASSER

Plan de classification décimale (G et H) 

G GÉOGRAPHIE

H HISTOIRE

GO Généralités

HO Généralités

Gl Géographie locale

Hl Histoire locale

G2 Notre pays

H2 Préhistoire et protohistoire

G3 Europe

H3 Europe

G4 Moyen-Orient

H4 Moyen-Orient

G5 Asie

H5 Asie

G6 Afrique

H6 Afrique

G7 Amérique

H7 Amérique

G8 Océanie et monde polaire

H8 Océanie et monde polaire

 Grâce à cette classification, tous les documents disponibles susceptibles de répondre à un intérêt pour un thème donné pourront être consultés et au besoin regroupés, quelle que soit leur forme et leur place dans la B.C.D., cette dernière dépendant du classement (voir page suivante).

le classement 

C'est une opération matérielle qui a pour but le rangement des livres et documents selon un ordre qui tiendra compte de leur forme (volume, format, rigidité... ), de la place disponible, parfois aussi de leur date d'arrivée. Il peut aussi correspondre à l'ordre établi par le plan de classification évoqué ci-dessus, lorsque cela est possible, par exemple à l'intérieur de chaque ensemble (livres, albums, revues, dossiers... ).

Il importera que chaque livre ou document porte clairement mention de la place qui lui est assignée : c'est la cote, ensemble de lettres et/ou de chiffres que l'on retrouvera aussi sur les fiches ou cahiers servant à répertorier le contenu de la B.C.D.

Ainsi un livre, un document pourront-ils aisément être retrouvés, em­pruntés puis replacés dans le fonds disponible. 

inventaires, répertoires, fichiers, index 

Livres, revues, documents divers seront inventoriés dans de simples cahiers ou classeurs ou sur des fichiers, suivant le classement adopté.

On y indiquera pour chaque ouvrage : numéro d'ordre ou cote, titre, auteur, édition, collection, date d'achat...

Les bibliothécaires associés au projet donneront de précieux conseils.

Livres, revues, documents seront par ailleurs répertoriés dans des fichiers thématiques suivant la classification adoptée. Si l'on a opté pour le système de classification décimale, il sera utile de doubler le fichier réper­toire d'un index alphabétique qui facilitera les recherches des enfants très jeunes ou non encore familiarisés avec le système. L'expérience montre que dès le cours moyen, les enfants l'appréhendent assez vite. 

Classification et classement permettent d'utiliser sciemment et de trouver aisément tout livre ou document.

Encore perfectible (pour mieux coller aux réalités contemporaines), le système est mieux adapté à une utilisation scolaire au premier comme au second degré. De plus il est assorti d'un index alphabétique qui ventile le contenu de tous les documents B. T. Ce n'est pas un mince avantage. Nous utilisons donc la classification décimale Pour tout classer.

Comment avons-nous classé notre documentation ?

Au départ, nous disposions, comme toute école, d'un stock de documents divers : B.T., B. T.J., livres documentaires, encyclopédies, diapositives, documents photographiques, fiches de travail, coupures de presse, etc.

Tous ces documents doivent être accessibles rapidement dès que se manifeste un intérêt pour un thème donné. Par exemple, des enfants s'intéressant au problème de l'habitat et de l'urbanisme, on peut être conduit à rassembler des documents très divers tels que :
• les B. T. n°
19 (Histoire de l'urbanisme), n° 477 (Brasilia), n° 537 (Paris, demain...)
• les pages d'un bulletin municipal où on évoque les choix et les situations locales dans ce domaine ;
• plusieurs
Textes et documents pour la classe
• des diapositives qui présentent les réalisations d'une ville nouvelle, l'habitat traditionnel d'une ville marocaine, des vues de petites villes traditionnelles ;
• un album qui évoque la construction d'une ville dans l'antiquité romaine
• etc.

Avec le Pour tout classer (P. T. C.), on trouvera ces documents classés à 7.1.2. (7 : La cité et les échanges ; 1 : l'agglomération, la commune ; 2 : l'urbanisme)...
Ceci suppose que tous les documents dont on peut disposer et qui évoquent un ou plusieurs sujets soient répertoriés en conséquence.

Chaque B. T. nouvelle sera dépouillée en autant de références qu il y a de sujets évoqués dans son reportage principal ou dans ses pages magazine.
Chaque série de diapositives ou chaque diapositive seront ventilées de la même manière.
Chaque livre sera aussi analysé et ventilé, etc., etc.

1. Tous les documents de collection (exemple : B. T) ou volumineux (exemple : un livre, une planche photo) ou audiovisuel (exemple : B. T. Sonore, classeur diapo, disque) ou appartenant au « musée scolaire » (exemple : échantillon de roche), etc. sont rangés sur des étagères, dans des cartons à dessins...

 Mais les références obtenues par recensement et dépouillement ont été ventilées sur autant de fiches répertoires qu'il y a de numéros de classement correspondants. Par exemple, la B. T n° 895 (Un vigneron autrefois) sera répertoriée aux numéros suivants : 524 (culture de la vigne), 593 (boissons alcoolisées), H38 (Ille République), 820 (contrats), 501 (mutations du monde agricole), 500 (vie à la campagne, histoire), 518 (phylloxera). Ceci pour le reportage. Les pages magazines seront ainsi répertoriées : 571 (huile d'olive), 523 (olives), 901 (nos vacances, nos loisirs), 785 (la publicité à la radio), 722 (la publicité), H15 (affaire des Templiers), H38 (jeux d'enfants en 1900), 901 (idem).

 2. Ces fiches répertoires sont classées dans des dossiers suspendus portant le même numéro de classement. Ces dossiers suspendus contiennent aussi les documents de faible volume (fiches diverses, photos, coupures de presse, petites séries de diapositives, etc.) ; ils sont regroupés dans un meuble de classement à tiroirs.

 Ce travail est énorme, mais il est facilité par l'index du Pour tout classer et il est complété au jour le jour, à l'arrivée de chaque nouveau document.

En résumé, une mise en place progressive et coopérative 

Programme minimum 

Associer le plus de partenaires sur un projet.
Disposer d'un local.
L'aménager.
Un consensus minimum au niveau des enseignants :

-          sur les buts poursuivis,
-           sur la gestion des déplacements des enfants.
Disposer d'un fonds minimum.
Organiser sa gestion, son utilisation.

Pour aller vers ...

Un local le plus central possible dans l'école et le plus agréable possible.

Équipe pédagogique.

Un fonds substantiel (7 à 10 livres par enfant) pour permettre le prêt à l'extérieur de l'école.

Classification, classement, répertoires, fichiers.

  

PREMIER BILAN 

Après plus d'un an de fonctionnement, le bilan est à notre avis très positif La mise en place de la bibliothèque :
- a permis (et permet) un renforcement de l'esprit coopératif au niveau de l'école, aussi bien au niveau des enfants que des adultes ;
- fait prendre conscience à un plus grand nombre d'enfants du bien commun et de la nécessité de « règles de vie »;
- contribue à l'apprentissage de l'autonomie : être responsable de son temps, de son livre, du groupe, de soi devant le groupe ;
- favorise les échanges à tous les niveaux entre les enfants de même âge ou d'âges différents, entre les enfants et les adultes (enseignants et personnel de service), entre les adultes.

NOS PROJETS

- Améliorer l'aménagement et le mobilier de la salle
- Enrichir notre « capital livres », pour que la bibliothèque soit un lieu de
lecture mais aussi de documentation, où l'enfant pourrait se documenter, préparer une conférence, compléter une enquête ;
- Nous envisageons de demander des prêts d'ouvrages à la bibliothèque municipale.

Les conditions matérielles ne sont pas très favorables, mais l'intérêt que portent les enfants à cette réalisation nous encourage à poursuivre.
 

École mixte d'application de Montsort 61000 Alençon

dont on accepte qu'elle transforme la vie de l'école. 

FLASH - FLASH - FLASH…

Mardi 21 mai 1985 - 9 h 48 - dans la B. C. D.

- Le conseil de « bibli » vient de se terminer : les 12 délégués rejoignent leur classe.
-  Françoise (mère d'élève) prend en charge 3 enfants de C.E.2 pour monter une exposition sur la naissance des bébés tandis que Guillaume et Wilfried démontent la leur sur le tabac.
-  Laurence et Vanessa (grande section), m'attendent pour chercher des documents sur les hannetons qu'elles ont apportés.

-  5 grandes sections, 3 C. P., 1 C. E. 2, 3 C. M. 1 sont à la « bibli ».
-  Lucette, présidente de l'association, passe nous voir pour régler quelques détails pour l'embauche d'un T. U. C. Elle se fait arrêter au passage par les enfants de G. S. pour leur lire un livre.
-  Émilie, Marie et Nadie (C.P.) arrivent pour avoir des documents et travailler avec moi sur les chèvres (hier, elles sont allées avec leur classe, visiter un élevage de chèvres).
- Nadine et Christelle (C.M. 1) continuent leur album sur Aizenay.
- Mounira travaille au micro-ordinateur (au programme ELMO).

- Patricia (C. M. 1) arrive pour continuer son travail sur le Mexique.

Tiens, 26 enfants présents, ouf, vais-je être disponible pour réserver à tous le meilleur accueil ? Quel calme et quelle autonomie !

Ce n'était qu'un flash.

Joël Blanchard, instituteur animateur à la B. C. D. dAizenay

COMMENT L 'ANIMER ? 

D'abord, en favoriser l'accès, en organisant l'accueil..

L'idéal est la présence d'un ou de plusieurs adultes.

- Un enseignant en permanence, libéré sur l'école par une répartition des classes décidée en conseil des maîtres, par exemple dans le cadre d'un décloisonnement, d'une intégration des enfants de la classe de perfectionnement.

- Un enseignant occasionnellement, par décloisonnement limité dans le temps pour des activités d'ateliers, ou en profitant des temps de présence d'un titulaire mobile rattaché à l'école.

- Du personnel employé et formé par la B.C.D. : jeune volontaire, T. U. C.

- Des parents plus ou moins impliqués bénévolement, d'une demi-heure à une journée par semaine, de façon régulière et planifiée ou occasionnelle. (Consultez les textes réglementant leur participation).

Leurs tâches peuvent être l'accueil, l'animation, la simple disponibilité, un travail matériel de préparation, entretien, classification, rangement.

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conçu comme une présence AVEC et pas seulement pour, les enfants, 

L'adulte disponible n'est pas là pour servir aux enfants la lecture, la documentation mais bien pour les aider à s'en servir, à savoir s'en servir, à acquérir et cultiver ce savoir-faire...

L'aide de l'adulte ne sera jamais refusée, jamais imposée non plus, et toujours apportée avec le souci de rendre l'enfant peu à peu davantage autonome.

Ainsi, on ne va pas chercher les documents dont un enfant a besoin mais les chercher avec lui, en lui montrant comment on s'y prend ou même simplement lui indiquer les moyens de les trouver, lui confier les outils adéquats, selon son niveau d'autonomie.

Et les enfants seront associés aux travaux de gestion et d'entretien, soit occasionnellement, soit de façon organisée.

notamment l'accueil des enfants en difficulté 

Actions spécifiques de soutien, organisées, l'adulte disponible prenant en charge un petit groupe d'enfants ou même un seul enfant.

Actions de soutien occasionnelles, naturellement intégrées dans la fonction d'accueil.

L'important étant que ces actions, échappant au cadre trop scolaire puisque se situant dans ce lieu et dans cette ambiance de « lire en vrai », y gagnent en efficacité. 

et l'aide à la recherche documentaire 

- Aider les enfants à trouver les documents dont ils ont besoin, en les initiant peu à peu aux systèmes de classification et de classement,

- les aider à organiser leur recherche, à mener à bien leur travail, puis à reclasser les documents,

- accueillir, classifier et classer avec eux les documents nouveaux apportés par les enfants eux-mêmes pour enrichir le fonds.

puis en adaptant les pratiques éducatives de l'école toute entière 

Si l'accueil est assuré, le libre accès à la B C.D. et son corollaire la libre circulation, pourront être recherchés, tout en sachant que cela ne sera pas toujours facile et que ce n'est surtout pas un laisser-aller.

Un accès libre des enfants à la B.C.D. impose une gestion coopérative du temps scolaire, donc une gestion des temps consacrés au travail et aux apprentissages. Si l'on accepte de rechercher la possibilité pour les enfants de quitter la classe presque à n'importe quel moment (hormis les temps où tout le monde se doit d'être présent : communications, conseil coopératif... ), il faudra rechercher en classe les structures d'organisation du travail les plus adaptées à cette liberté : individualisation du travail, plans de travail individuels et collectifs, contrats de travail entre chaque enfant, la classe, le maître.

La libre circulation impose aussi une gestion coopérative des déplacements, une éducation à la liberté. Se rendre seul de la classe à la « bibli » est une prise de responsabilité importante qui suppose une confiance que l'on doit mériter. C'est tout le climat moral de la classe, de l'école, qui est en jeu ici.

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Cette adaptation des pratiques éducatives doit être envisagée et acceptée par tous dès l'adoption du projet initial. Elle pourra être progressive, le fonctionnement de la B.C.D. étant lui-même inducteur, mais elle est essentielle.

Si la bibliothèque n'est qu'un lieu commun de consommation où l'on va comme à la piscine ou en visite chez le boulanger, la création de la B. C. D. devient inutile en tant que lieu de vie. On manque ce qui fait sa richesse, son extraordinaire capacité d'ouverture.

Jean Villerot

 

 Le problème ne peut qu'être évoqué dans le cadre du présent ouvrage. Il est cependant primordial.

Consulter, dans la même collection : « Pourquoi-Comment démarrer en pédagogie Freinet » (paru) et « Pourquoi-Comment l'individualisation du travail » (à paraître).

 

La mise en place, la gestion et le fonctionnement quotidien d'une B.C.D. induisent, directement et indirectement des modifications dans les pratiques et les comportements de l'ensemble des partenaires de l'équipe éducative.

et en instaurant

des règles de vie coopérative 

La bibliothèque ne peut accueillir au même moment qu'un nombre limité d'enfants (variable suivant sa taille, son installation, la disponibilité des adultes). Une organisation s'impose. Elle sera mise au point coopérativement, par l'ensemble des partenaires, adultes et enfants, après que chacun en aura bien senti la nécessité. Elle pourra évoluer à l'usage.

Dans certaines écoles, on adopte un planning.

Dans d'autres, un système de « passeports » en nombre limité par classe.

Le climat de la bibliothèque doit être préservé : problème du bruit, des rapports entre utilisateurs, etc.

L'entretien, la préservation en bon état du local, des livres et des documents, le rangement... que de problèmes vitaux !

Les règles de vie coopérative seront adoptées, mises au point, garanties, par l'association étroite de tous à la gestion de la B.C.D. (tant pour les prises de décision que pour les tâches matérielles) et tout particulièrement des enfants. 

Voici où nous en sommes actuellement (règles de vie affichées)
- La bibliothèque est ouverte à tous pendant les récréations et pendant les interclasses.
- Chaque groupe de lecteurs (10 au maximum) désigne un responsable.

- Le responsable affiche le panneau bibliothèque, veille à ce qu il n'y ait pas de bruit, vérifie que chacun a bien rangé son livre.

Règles de fonctionnement :
- s'assurer que l'on a les mains propres,
- ne pas courir dans le vestibule d'entrée,
- pendre ses vêtements aux porte-manteaux,
- ne pas manger son goûter à la bibliothèque,
- prendre soin des livres,
aider les plus jeunes lorsqu'ils sont « responsables » ou lorsqu'ils ont besoin d'un renseignement.

Pour que chacun puisse profiter de la bibliothèque, il est demandé aux enfants qui restent au restaurant ou à l'étude, de laisser leur place pendant les récréations de 10 h 15 et de 15 h 15. 

Pour la fréquentation pendant les heures de classes un planning a été établi. Le moment bibliothèque est un atelier au même titre que les autres. Les enfants y vont seuls (8 à 10), quelquefois avec un adulte. 

Un cahier est à la disposition des enfants, cahier où ils notent les noms des responsables, leurs remarques et leurs propositions sur l'aménagement de la salle, le fonctionnement, les acquisitions à faire, leurs appréciations sur les livres qu'ils ont lus.

Un compte rendu du contenu du cahier est fait lors de l'assemblée de coopérative d'école.

École de Montsort  Alençon

 

A la B. C. D. d'Aizenay, 30 enfants maximum peuvent se trouver ensemble à la B. C. D. puisqu'un système de passeport mis en place dans chaque classe évite le surnombre. Toutefois, après 5 ans de pratique, il semble que la régulation pourrait se faire sans ceci.

Les enfants ont donc accès libre à la « bibli » ce qui suppose qu'ils soient autonomes par rapport à leur contrat de travail, qu'ils décident du moment où ils peuvent aller lire un livre, chercher un document, écouter une cassette, travailler à la préparation d'une exposition... etc.

Bien entendu cette autonomie ne peut exister que dans la mesure où chaque enseignant pratique l'individualisation du travail. Si la classe vit collectivement, il ne sera pas possible d'instaurer la libre circulation. Il existe des moments collectifs dans la classe et alors, c'est coopérativement, en conseil de classe que les enfants décideront de leur présence obligatoire dans la classe à tel ou tel moment. La vie coopérative, le contrat de travail avec plan hebdomadaire ou bimensuel sont donc les conditions quasi indispensables à la libre circulation. Le maître doit se débarrasser de l'idée que les enfants lui appartiennent, qu'il doit savoir à tout instant ce que fait chacun.

Celui qui accueille à la « bibli » est aussi le garant de la réalisation d'un travail effectif : lecture, écoutes, recherches (personnelles ou en groupe), projets divers. Ce qui se passe à la bibliothèque est aussi intéressant que ce qui se passe dans la classe.

 

et hors du temps scolaire ? 

Cela pose évidemment les questions de qui peut y accéder et quand ?

Les enfants : pendant le temps des récréations, des interclasses, le matin avant la classe ou le soir après la classe, le mercredi.

Les anciens élèves, pour qui la B.C.D. de leur école sera naturellement un lieu ressource (recherche de documents pour préparer un exposé, aide dans leur travail, emprunt de livres ... )

Les habitants du quartier, au fur et à mesure que la bibliothèque pourra s'ouvrir.

Se poseront alors des problèmes de responsabilités. Ils ne sont pas insurmontables, mais leur importance est évidente.

Des partenaires seront recherchés : parents, éducateurs de la Sauvegarde de l'Enfance, personnel de service, adolescents, adultes habitant le quartier...

Enfin, faire jouer à fond les diverses fonctions de la B. C. D.

BIBLIOTHEQUE

cultivant le goût et le plaisir de lire.. 

en rendant la lecture accessible 

L'existence même de la B.C.D. dans l'école est déjà une motivation très puissante pour aller à la lecture. L'installation matérielle des ouvrages, bien conçue, est une autre motivation. C'est dire son importance : mise en valeur, accessibilité seront étudiées avec la plus grande attention.

(voir p. 20-21-32)

Et l'on retrouve ici l'importance du rôle de l'adulte et du climat d'entraide mutuelle : l'adulte, les autres enfants présents seront toujours prêts à guider, conseiller, lire, dialoguer... 

en offrant la liberté de choix 

Il est essentiel de la reconnaître et les adultes devront sans doute surmonter quelques craintes.

Les enfants doivent pouvoir choisir le moment où ils vont à la biblio­thèque (compte tenu des nécessaires règles coopératives).

(voir p. 36)

Ils doivent pouvoir librement y mener l'activité de leur choix : fouiner dans le fonds de livres disponibles, les feuilleter, les consulter, en emporter ou lire sur place, s'associer à une activité organisée, voire simplement se détendre...

Ils doivent être libres du choix de leurs lectures. On sera là comme recours éventuel et non pour orienter à tous prix leur choix (et surtout pas de façon déguisée).

en créant un climat propice 

Par les détails matériels : moquette, sièges, coussins, possibilité de s'installer confortablement, décoration, possibilité de s'isoler ou de se réunir, qualité de l'éclairage...

Par le côté affectif : discussion sur un livre qu'on a aimé, partage du plaisir de lire, grands qui lisent aux petits, grands qui eux-mêmes aiment à se « faire lire » un livre, respect de chacun, relations « vraies », déscolarisées...

Bien sûr par la qualité de l'accueil et la limitation du nombre d'enfants présents.

(voir p. 32-36)

 

J'interviens depuis 5 ans à la B. C. D. d'Aizenay pendant 1 heure au début et maintenant 1 journée.
J'ai commencé mon animation pour avoir une meilleure connaissance des livres pour enfants, étant passionnée moi-même par la lecture mais méconnaissant la littérature enfantine.
Je dois dire que je me suis rapidement prise au jeu. Je me suis beaucoup intéressée aux albums et aux romans que je découvrais et avec lesquels je prenais beaucoup de plaisir à raconter des histoires, et également aux rapports que j'entretenais avec les enfants sans barrière ; nous étions des personnes qui ensemble riaient ou étaient tristes à la lecture de livres.
Les contacts que j'avais aussi avec les enseignants m'ont conduite à faire de plus en plus d'interventions à « Bibliobulle. »
La bibliothèque est aussi un lieu où les parents aiment se rencontrer. C'est le centre de l'école aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
Maintenant, j’interviens sur le choix de romans que les enfants emmènent chez eux car j'avais remarqué que souvent, ils prenaient le premier sur l'étagère sans le choisir vraiment. D'autre part, j'étudie le programme de télévision avec un groupe d'enfants. Nous discutons sur les émissions qu'ils regardent. Enfin, j'anime un atelier « d'écoute de disques » (musique classique, étrangère, moderne).
Je dois dire que ces différentes interventions font partie désormais de mon emploi du temps et si j'ai apporté un peu de chaleur et de temps aux enfants, eux aussi m'ont apporté beaucoup sur la connaissance du monde de l'enfance et personnellement, ça m'a permis de mieux comprendre les relations que j'ai avec mes enfants.

Lucette, mère d'élève à Aizenay 

 en favorisant des interactions classes-B. C. D. 

Présentation de livres en classe, prolongements divers dans la vie de la classe (exposés, débats, critiques de livres...)

en organisant des activités autour de la lecture

club de lecture 

Le club de lecture est la première activité à avoir été institutionnalisée au niveau de notre B. C. D. Jusque-là les enfants présentaient leurs lectures en classe à leurs camarades. C'était devenu une activité lourde que tous, enfants, adultes, souhaitaient assouplir pour en faire un atelier réunissant des volontaires comme dans d'autres domaines. De plus, dans le cadre de la bibliothèque, cela permettait un brassage des enfants issus de différentes classes.

L'activité a donc été organisée quotidiennement, pour deux sous-groupes, les C. P. et les C.E. 1 et les C. E.2- C. M., qui participent à deux moments différents.

On vient pour présenter un livre et/ou écouter les présentations des autres lecteurs.

Le lecteur résume le livre, en lit un passage. Il faut d'une part, faire un compte rendu concis mais vivant - difficile « exercice » -  et d'autre part, choisir à bon escient l'extrait à présenter. Une discussion suit chaque présentation.

Parfois, la présentation d'un livre est plus longue qu'à l'accoutumée, elle peut consister en la lecture complète d'un album par l'adulte ou un enfant. Il suffit de l'annoncer à l'avance.

Très vite ce sont les enfants - chez les grands du moins - qui relaient l'adulte dans la conduite de la séance. Mais la présence adulte est tout de même très importante pour certaines explications et pour soulever telle ou telle question suggérée par la lecture.

Parfois un livre pourra provoquer tellement d'intérêt qu'on programmera un débat qui rassemblera les enfants ayant lu le livre, à moins qu'on en fasse une lecture suivie d'un débat...

Parfois encore, certains auront plaisir à lire leurs propres écrits, et c'est alors que, parce qu'un texte aura déclenché un vif intérêt et aura donné matière à approfondissement, le club de lecture deviendra pour un temps club d'écriture. Le groupe produit à son tour son livre...

club poésie 

Cette activité a été proposée par les adultes, mais alors que des enfants produisaient et présentaient déjà assez souvent des poèmes en classe.

Ceci n'est pas sans importance : d'une part, il importe que l'expression sensible soit le centre de gravité de l'activité poétique.

Ceci est permis par la production libre, la lecture des poèmes, l'écoute, la valorisation au sein du groupe de référence, ce qu'on obtient beaucoup plus difficilement dans le cadre ponctuel d'un club ; les jeux poétiques interviennent de surcroît, comme stimulation de l'imaginaire, comme support de réflexion sur la fonction poétique. D'autre part, il est indispensable que les productions de cet atelier soient présentées, poursuivies, multipliées en classe.

Dans ces conditions, le club poésie a été tout de suite prisé par un groupe d'enfants.

L'an passé, l'activité était bi-hebdomadaire et durait six semaines pour un même groupe. Cette année, le rythme est d'une séance par semaine, pendant un trimestre. Ce n'est pas assez soutenu. Qu'y fait-on ? Voici les projets des enfants en ce début de trimestre :
- faire des recherches dans des livres pour trouver des poésies
- faire un montage théâtral à partir d'un ou de plusieurs poèmes
-  créer des poèmes tous ensemble et chacun, les imprimer;

- présenter des poèmes lus dans des livres
- travailler à partir de musiques ;

- faire des jeux avec des mots, avec des lettres, avec des inventions, des dessins, des expressions drôles, avec de l'argot, des jeux de mots, des puzzles de mots à reconstituer;
- copier des poèmes sur feuilles, faire des recherches d'illustration et de copie pour affichage, copier sur un cahier, imprimer dans le journal de l'école ;
- faire un livre, des livres de poèmes, les vendre
- faire un spectacle poésie avec les parents ;

- faire venir un poète et travailler, discuter avec lui
- aller en librairie pour choisir/acheter des livres de poésie, ou en bibliothèque ;
- apporter des livres de la maison.

heure du conte 

Lecture ou narration, mise en scène... 

atelier débat 

Un livre lu par plusieurs enfants et dont on a constaté l'impact, incite à prévoir un débat. On le programme. Y viennent les enfants intéressés. 

revue de presse, revue des programmes de télé... 

…Mais aussi bibliothèque offrant

la possibilité d’écrire, de créer. 

Puisque l'enfant est témoin et utilisateur de l'écrit dans le groupe, il éprouve rapidement le besoin d'en produire lui-même pour des effets symétriques de ceux qui le conduisent à y avoir recours. La production de l'écrit - qui prend appui autant sur les nécessités de la vie sociale que sur les besoins d'expression personnelle - naît de son utilisation et se construit à partir d'elle et les deux activités ne peuvent être séparées dans le temps. L'expression cherche toujours un partenaire et s'inscrit naturellement dans les mêmes réseaux de communication.

 

Lire et écrire, créer, sont actes étroitement liés, tant dans leur apprentissage que dans leur pratique courante, la maîtrise de l'un servant la maîtrise de l'autre. Leur interaction permanente dans nos classes doit être possible dans la B.C.D. elle-même. On prévoira un mobilier (tables, chaises, rangements) et le matériel nécessaire (papier, crayons, feutres... )

Un matériel de duplication sera disponible, dans la mesure du possible (place, crédits) et en tous cas on en prévoira l'acquisition et l'installation à plus ou moins long terme. Matériel d'imprimerie, duplicateurs, photocopieur...

Toujours dans la mesure du possible, un atelier peinture, illustration, découpage... sera intégré.

Et puis les écrits, les créations des enfants : albums, journaux, etc. seront intégrés au fonds disponible. (voir p. 4-11)

Et n'oublions pas qu'on n'est jamais trop petit pour lire... 

Généralement on pense qu'aller en bibliothèque n'est possible qu'à partir du moment où l'on maîtrise la lecture. Peu à peu ces idées disparaissent avec le développement de la lecture enfantine en général.

On n'hésite plus à acheter un livre d'images à un petit... avec très peu de texte encore... puisqu'il ne sait pas lire ! Et si un enfant même très jeune apprenait beaucoup dans un livre ? « Lire c'est construire du sens ». L'enfant de 2 ans, 3 ans qui ouvre un livre, l'observe, tourne les pages, se raconte l'histoire, construit du sens.

Un enfant habitué très jeune (avant 2 ans) à manipuler des livres, à écouter les histoires contenues dans ces livres, s'initie déjà à la lecture. C'est le début de son apprentissage et c'est une condition déjà indispensable à la construction de son « savoir lire. » Quelles différences extraordinaires on peut constater entre deux enfants, l'un n'ayant jamais (ou si peu) manipulé de livres ni écouté d'histoires et l'autre possédant des livres qu'il a le droit de « lire » et se faisant raconter beaucoup d'histoires. L'un ne comprend pas l'intérêt de lire. L'autre a une soif extraordinaire de découvrir plus, ce qu'il y a de mystérieux dans ces signes et qui permet aux adultes de « dire avec leur bouche » des choses aussi merveilleuses. Ces choses qui contribuent à la mise en place du « théâtre intérieur. » Il y a tout à gagner à ouvrir dès la maternelle, la B.C.D. aux petits. Ils y apprendront à se socialiser, à respecter les livres, à écouter, à voir. Ils rencontreront les plus grands et ne manqueront pas de s'interroger sur leurs activités. Ils liront des affiches, des informations, ils viendront chercher les documents nécessaires pour les sujets abordés en classe. Ils y commenceront leur vie de « lecteurs. » C'est leur donner une chance supplémentaire de devenir un vrai lecteur que de leur ouvrir dès que possible et le plus possible les portes de la B. C. D.

CENTRE DOCUMENTAIRE

aidant à la construction des savoirs 

en rendant accessible une documentation et son usage 

Rappelons l'importance capitale de :
- l'installation matérielle (voir pages 20 à 25),
- la classification (voir page 26),
- l'accueil (voir page 33).

 Mais soulignons que les relations entre les classes et la B.C.D. sont tout aussi importantes. La B.C.D. doit être le recours naturel pour toute recherche menée en classe ; chaque enfant ou groupe d'enfants doit pouvoir se rendre librement à la B.C.D. pour y chercher des documents ou pour y mener sur place un travail de recherche. (voir p. 37) 

et en cultivant la capacité de se documenter 

Cela est aussi difficile que nécessaire.

La part des adultes est ici très importante. (Revoir page 33).

lieu d'exposition 

On accueillera à la B.C.D. les expositions de travaux réalisés par un enfant, un groupe d'enfants, une classe ou venant de l'extérieur, une association, un organisme, une collectivité...

Prévoir un matériel spécifique : tables, présentoirs, panneaux d'affichage.

Organiser la planification dans le temps : une exposition, suivant son intérêt, restera en place un ou deux jours, une semaine, un mois...

Organiser la présentation : visite systématique des diverses classes qui seront invitées à venir voir « l'expo » à tour de rôle ou « expo » simplement visible lors de la fréquentation occasionnelle de la B.C.D., ouverture sur le quartier (jours et heures, permanences à prévoir). 

d’information 

- Affichages des manifestations locales.
- Panneau d'information à la disposition des enfants
(chats à donner…,  échangerais…,   qui veut…, qui peut…, qui aurait…).
- Panneau d'information à la disposition des parents (petites annonces).
- Menus du restaurant scolaire.
- Journaux scolaires.
- Journaux quotidiens.
- Adresses...

 Vers un véritable centre de ressources.

AIZENAY

EXPOSITIONS RÉALISÉES DANS LE CADRE DE LA B. C. D.

ANNÉE SCOLAIRE 83-84 
-               Qu'est-ce qu'un auteur ?
-               Un éditeur ?
-               Monstres et dragons dans les livres.
-               Coraux.
-               Casse-têtes.
-               L'Amérique latine.
-               Le sexisme dans les livres.
-               La B.D.
-               Le pétrole.
-               Histoires de cochons dans les livres.
-               Les livres sur Noël.
-               Champignons.
-               Mirô.
-               Le loup.
-               Le papier recyclé.
-               Les trains.
-               Les arbres.
-               Peintures de Bruno (ancien élève).
-               La farine et le pain.
-               La classe de neige.
-               Les Gaulois.
-               Différences.
-               Livres de musique.
-               Le sel.
-               Les satellites.
-               La haie et la dune.
-               La photo.

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lieu d'ouverture : 

La B.C.D. peut accueillir des animations : un écrivain, un poète, un illustrateur, un conteur-diseur, un musicien, un spectacle de théâtre, de marionnettes, etc.

Elle peut recevoir des personnes qui viennent parler de leur métier, des conférenciers, etc.

Elle peut être un point d'ancrage pour une exposition itinérante.

On appliquera à toutes ces interventions extérieures les règles administratives régissant leur entrée dans l'école. Mais il sera important que ce soit la B.C.D. qui les accueille, confortant ainsi son identité de lieu central de l'école.

En sens inverse, la B.C.D. sera le lieu privilégié où l'école invitera son environnement.

 

toutes ces fonctions de la B. C. D. étant considérées comme étroitement complémentaires et donc indissociables 

Même si l'aménagement prévoit des « coins » spécialisés (voir p. 20), les enfants devront être en contact avec l'ensemble des ressources de la B.C.D. qui ne devront donc pas se trouver dans des pièces différentes.

Le libre choix de lectures personnelles devra pouvoir s'exercer aussi bien sur les collections documentaires que sur les livres de fiction, poésie...

sans oublier les ressources de l'audiovisuel

L'audiovisuel fait partie intégrante et quotidienne de la documentation, il peut servir à des animations autour de la lecture mais demande une organisation matérielle spécifique

-               une salle ou un coin de salle,
-               la possibilité d'y faire l'obscurité,
-               une possibilité permanente d'écoute et de projection,
-               du matériel : projecteurs diapositives, téléviseur et si possible magnétoscope, magnétophones, casques d'écoute, projecteurs super 8, 16 mm si possible, branchement télématique...

Prévoir un plan d'équipement progressif.

 et de l’informatique

 Pour la lecture, il existe d'excellents logiciels d'aide à la lecture ou d'entraînement à une lecture plus rapide et plus efficace. Citons entre autres ELMO 0 ou ELMO (ce dernier pouvant être mis à la disposition des adolescents et des adultes intéressés en dehors des heures de classe).

Pour la documentation, on pourra envisager une gestion informatisée. Un certain nombre de logiciels existent déjà mais on veillera à choisir un logiciel le plus ouvert possible, permettant de rentrer les données propres à la B. C. D. concernée. On veillera également à la multiplicité des entrées. Consultez les revues spécialisées.

associer les enfants à la gestion, à son évolution, 

par leur participation aux décisions au sein de structures appropriées 

1 - LE CONSEIL DE BIBLIOTHÈQUE 

La coopérative de classe a été, depuis toujours, la base même de toute classe Freinet. Elle constitue un outil extrêmement important dans la formation de l'individu. Dans le cadre d'un travail en équipe pédagogique, son objectif s'élargit puisqu'il est de faire progresser les enfants dans la capacité à prendre des responsabilités afin d'avoir une part effective dans la gestion de l'école et en ce qui nous concerne ici, dans la gestion de la B. C. D.

L'aspect le plus important du conseil coopératif de bibliothèque, du point de vue de la formation de l'individu, est ce passage qu'il permet de la classe, cellule de vie permanente ou groupe de référence, dans lesquels, les décisions sont prises en Assemblée Générale et souvent à chaud, à un ensemble plus important qui va nécessiter la délégation, donc la définition d'un mandat du ou des délégués, la négociation avec les délégués des autres classes et le collectif des enseignants, le retour sur le groupe de référence.

Le rôle de ce conseil constitué donc de délégués des classes (même à partir de la grande section) et d'un représentant des enseignants et éventuellement des parents, peut être :

- la gestion au jour le jour de la B. C. D.,
- la gestion des prêts,
- l'information de la « bibli » et des autres classes, du projet établi par une classe,
-  l'information des classes d'un projet de la « bibli »,
- la détermination de règles de vie explicites qui sont ensuite affichées.

II - Le C.A. (CONSEIL D'ADMINISTRATION OU COMITE D'ANIMATION) : 

Émanation de l'association gérante de la bibliothèque (lorsque celle-là existe), il regroupe tous les intervenants à la « bibli » (parents, enseignants, extérieurs... ) et des représentants des élèves.

Il étudie les aménagements souhaitables et possibles.

Il prend les décisions d'investissement.

Il fixe les grandes animations. Il détermine la politique de l'association.

Il fixe les règles d'ouverture de la B.C.D. 

III-- LE COMITE DE LECTURE ADULTES ET/OU ENFANTS 

Il est chargé de LIRE BEAUCOUP ! De déterminer des critères de choix. De déterminer une sélection et des priorités dans cette sélection. Il a intérêt à travailler en collaboration avec la Bibliothèque Centrale de Prêt.

par leur participation aux tâches matérielles 

- Entretien des locaux, balayage, rangement, décoration...

- Entretien des livres et documents.

- Tenue des registres, fichiers... 

et à l'enrichissement permanent du fonds de livres et documents.

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Témoignages


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