Journaux
et Revues
Jusqu'à ce jour nous n'avons guère
donné dans cette rubrique que les coupures de revues de journaux concernant notre
activité. Dès le mois prochain nous publierons, de plus, une critique régulière des
diverses revues pédagogiques françaises et étrangères. Cette critique, comme notre
documentation internationale, sera faite exclusivement en fonction de nos techniques. Nous
ferons con naître ce qui, dans ces revues, peut
nous aider pour notre besogne constructive, à l'exclusion de toute autre documentation.
Tous nos lecteurs sont d'ailleurs
invités à collaborer à cette rubrique et à nous envoyer toutes les coupures
susceptibles de prendre place dans cette rubrique.
LE POPULAIRE, après avoir publié
une relation sympathique de notre Congrès de St-Paul et de nos expositions, a donné
ensuite sous le titre Sages paroles, la note suivante, reproduite par plusieurs
journaux de province.
« On connaît, dans le monde
pédagogique, l'Instituteur C. Freinet, le créateur de « l'Imprimerie à l'Ecole
», dont les remarquables réalisations, réussies avec des moyens rudimentaires, sont
justement admirées. Freinet a consacré dans l'organe communiste :
« L'Internationale de l'Enseignement », en juillet dernier, un article au Congrès
de l'éducation nouvelle, qui allait s'ouvrir à Nice, et où lui-même d'ailleurs devait
assister. Naturellement, l'auteur a sacrifié à la phraséologie bolcheviste, qui n'est
pas précisément une école de style. Mais ses conclusions sont d'une modération et d'un
bon sens presque inquiétants :
« Ne nous faisons pas trop
d'illusions si nous ne voulons pas sombrer ensuite dans le défaitisme social. Le
problème scolaire n'est qu'un des nombreux problèmes qui se posent aujourd'hui à la
classe ouvrière. Ne lui accordons pas une importance exagérée dans la lutte
révolutionnaire, mais ne tombons pas non plus dans le travers contraire, et ne concluons
pas hâtivement qu'un révolutionnaire ne peut, à l'école bourgeoise, entreprendre
aucune action utile.
« Nous devons :
« Travailler méthodiquement au
progrès pédagogique en puisant de solides éléments d'action dans l'expérience de nos
camarades russes :
« Montrer à tout instant,
pratiquement, comment l'éducation, contractée par la société capitaliste, ne peut
trouver son épanouissement normal que dans la société socialiste ;
« Préparer techniquement
l'école post-révolutionnaire et surtout faire un effort sérieux pour
« normaliser » l'école populaire, pour faire descendre la pédagogie des
sommets théoriques où elle plane, loin des contingences sociales ; rapprocher l'école
de la vie, la faire stimuler cette vie et créer, ainsi, dans le chaos des forces
actuelles, un élément de progrès et de libération ».
Quel socialiste ne souscrirait à ce
programme ? »
Les passages ci-dessus de mon article
de l'Internationale de l'Enseignement, qualifiés de sages paroles par des journaux
socialistes, n'ont pas eu l'heur de plaire aux réactionnaires.
L'ECHO DE PARIS du 8 septembre les
reproduit à nouveau parce qu'elles lui « paraîssent révélatrices du danger que
la présence de nombreux instituteurs révolutionnaires dans les écoles publiques fait
courir aux enfants... »
Un certain abbé Roussel nous attaque
ailleurs dans une autre feuille et cite Freinet comme exemple d'un instituteur qui
« n'a pas son métier à coeur » et « fait de la politique » au lieu de
« s'occuper de sa classe ».
- Jean le Mée, enfin, dénonce dans
le Journal du Midi du 20 septembre
« l'exploitation du chômage » que nous faisons dans des buts révolutionnaires.
Nous croyons inutile de nous
disculper. Les camarades dont les élèves sont si durement atteints ; ceux qui, plus
fortunés ont pu venir à l'aide de leurs frères de misère, ceux qui spontanément nous
ont adressé des lettres et des textes que nous avons dû hélas ! censurer
pour ne pas porter atteinte à notre sacro-sainte neutralité, ceux-là diront qui
exploite le chômage.
Ces critiques d'ailleurs nous
laissent totalement indifférents ; elles sont dans l'ordre et doivent nous encourager au
contraire à continuer notre action.
LA GRIFFE du 25 août : G. Gobron y
publie un article documentaire sur l'Imprimerie à l'Ecole. Nous remercions ce camarade
pour le souci permanent qu'il manifeste de nous aider de son mieux.
LA REVOLUTION PROLETARIENNE (25 août
1932). - Nous sommes par contre très étonnés de trouver dans cette revue, qui prétend faire de la critique objective, les
lignes suivantes :
« Education nouvelle. - D'un de nos camarades, instituteur
unitaire :
Il me semble que F... s'égare un peu
au point de vue pédagogique. En tout cas il est parti à un congrès d'éducation très
bourgeois (le congrès de l'Education Nouvelle, tenu à Nice au début d'août).
Je crains qu'il ne se lance dans des
nouveautés plus ou moins russes, contraires au ferme bon sens de l'ouvrier
révolutionnaire.
J'ai eu sous les yeux (ça circulait
sur les tables) un cahier bolchevick irreligieux, censément pour enfants. C'était tout
en dessins d'une stupidité inégalable. Il ne faut pas farcir l'esprit de notre écolier
d'âneries pareilles.
Certains jeunes s'étonnent des
résistances de Bouët, de Rollo et de Dommanget. Je crois qu'elles seraient plus vives
encore si nous avions encore nos équipes proudhonniennes. Une école prolétarienne ne
sera jamais une abbaye de Thélème avec des instituteurs esthètes.
Au sujet du Congrès de l'Education
nouvelle, je reste d'autant plus inquiet que je trouve dans le Temps d'aujourd'hui
l'intervention de M. Bertier, directeur de l'école des Roches. Or, ce M.Bertier dirige l'Education,
organe pédagogique du Redressement Français.
C'est le cas de répéter avec Proudhon : « Alerte et ne vous laissez pas aborder ».
Laissons nos camarades réfléchir
par eux-mêmes à ces soit-disant « nouveautés » plus ou moins russes,
contraires au ferme bon sens de l'ouvrier révolutionnaire » et affirmons en tous
cas que nous n'avons pas eu connaissance du cahier bolchevick incriminé. Nous nous
demandons même ce que cette histoire de cahier a à faire avec la critique de notre
activité.
Et puis, camarades, ne craignez pas
de mettre les noms, même lorsque vous faites de la besogne aussi peu sérieuse.
TRAVAIL, journal socialiste de
Genève, - Alice Descoeudres y rend compte de notre brochure d'Extraits
« Chômage » qui l'a émue et enthousiasmée.
REVISTA DE PEDAGOGIA (juin 1932). -
Notre ami Herminio Almendros publie un article sur la correspondance interscolaire.
UIT ONZE
PEN (éd. E. Wouters à
Anvers).- Cette revue dont nous parlerons plus longuement sous peu continue de paraître.
Une histoire à suivre publiée au cours de l'année passée Gogo, vient de
paraître en brochure spéciale de 48 pages, illustrée de beaux linos.
Nous allons, d'accord avec notre ami
Wouters, essayer de tirer de cet opuscule un ou plusieurs fascicules d'Extraits de la
Gerbe.
LES
LIVRES
René NIHARD : La Méthode des Tests, pour initier les éducateurs, éditions du
Cerf, à Juvisy (Seine-et-Oise) : 10 francs.
Nous manquions en effet d'un livre à
la portée des éducateurs non spécialistes, permettant de se faire une idée à peu
près précise de cette technique de contrôle qui mérite à notre avis d'être mieux
connue de nous tous.
Après quelques aperçus sur la
mesure de l'intelligence, l'auteur fait l'historique des tests, retrace leurs progrès,
leur évolution. Il examine tour à tour la mesure de l'intelligence, puis celle des
aptitudes, du caractère et de la moralité.
L'emploi de ces tests est en
général long et difficile et nécessite l'office des spécialistes. Pour permettre aux
tests de conquérir la pratique pédagogique, on a essayé d'établir des tests collectifs
d'intelligence ainsi que des tests scolaires.
Il est impossible ici de résumer
encore ce résumé de la technique des tests. Nous en recommandons chaudement la lecture
aux camarades qui pourront lire ensuite avec profit les livres de Decroly, Claparède,
Duthil, sur la même question.
Nous pensons, quant à nous, que nous
aurions beaucoup à faire pour des études dans ce sens. Sans prétendre que, dans l'état
actuel des recherches, les tests puissent nous apporter la solution définitive du
difficile problème de la sélection, nous pensons du moins qu'une mise au point sérieuse
nous permettrait bien de proposer, de façon précise, une technique de contrôle et
d'examen remplaçant avec succès et profits les épreuves actuelles de nos examens primaires.
Cette étude, commencée il y a deux
ans, méritait d'être reprise et continuée. Nous mettrons avec plaisir les camarades qui
le désirent avec nos amis Duthil et Lallemand qui
les aideront utilement dans cette vole.
C. F.
CHANSONS POUR LES TOUT-PETITS, avec accompagnement de piano, de Jacques Dalcroze : Le Jardin des Mioches ; La Nursery (2 vol. contenant chacun 7 chants) édités par Delachaux et Niestlé et en vente à la Coopé.
On connaît suffisamment l'oeuvre musicale et rythmique de Jaques Dalcroze. Tous ces chants se prêtent admirablement aux mouvements rythmiques si goûtés et si recommandés.
