Les dossiers pédagogiques de l’éducateur

Supplément au numéro 2 d’octobre 1963

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Le limographe à l’école moderne

Par C.FREINET

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Le limographe à l’école moderne

POURQUOI LE LIMOGRAPHE ?

A l'intention des nombreuses écoles qui, pour des raisons financières ou administratives ne peuvent pas, au début, acheter l'imprimerie, la CEL a réalisé des « limographes » pour la reproduction des documents écrits, dessinés ou dactylographiés : circulaires, fiches, croquis, cartes, etc.

Ces appareils sont simples et robustes et tous les enfants peuvent les faire fonctionner, même en classe maternelle.

Bien sûr, le limographe ne magnifie pas et n'exalte pas la production enfantine comme le fait l'imprimerie ; il n'en a pas les vertus pédagogiques et ne peut donc la remplacer, mais il permet un démarrage moins onéreux dans la pratique du journal scolaire et de la correspondance.

De plus il est un excellent complément à l'imprimerie :

- Vous avez un texte long, dont la composition risque d'être fastidieuse. Vous le tapez à la machine et le tirez pour le livre de vie.

- Vous menez une enquête pour laquelle il ne faut négliger aucun détail : limographe.
- Vous avez un tableau ou une statistique à publier : limographe.
- Sans compter les dessins qui embelliront le journal.

Dans la pratique d’ailleurs, les journaux scolaires sont mixtes, avec des textes imprimés et des textes limographiés.

Nous conseillons tout particulièrement le tirage au limographe d’une page que nous appelons Notre Vie. Dans certaines classes, elle est tirée tous les lundis.

Elle sera évidemment incorporée au journal, mais nous la joignons aussi aux envois aux correspondants. Cette page est donc comme une feuille de correspondance.

Que mettons-nous sur ces pages de vie ?

Les textes journaliers reflètent bien sûr la vie de l’enfant dans son milieu, mais ils ne font souvent que la refléter. Disons qu’ils ne suivent pas forcément l’actualité et que les lecteurs risquent fort de ne rien connaître :
du temps qu’il fait chez vous ;
des travaux des champs ou des jardins ;
des travaux en classe ou en atelier ;
des détails de votre vie quotidienne ;
de vos sorties, de vos recherches ou de vos promenades ;
des grands faits saillants de la vie de votre Ecole.

C’est tout cela que nous plaçons dans Notre Vie sous les rubriques : Le temps, Les travaux des champs, Nos travaux, Notre plan, Nos correspondants.

Nous vous conseillons la rédaction en commun de cette page « Notre Vie » qui gagnerait à être hebdomadaire.

LE LIMOGRAPHE C. E. L.

DESCRIPTION DU MATÉRIEL

Qu’est-ce qu’un limographe ?

C’est l’appareil qui permet le tirage des circulaires polygraphiées comme celles que vous recevez de diverses administrations et qui sont dactylographiées.

Le principe en est simple - et ce n’est d’ailleurs pas nous qui l’avons inventé : on perfore au poinçon ou à la machine à écrire un stencil. On place ce stencil sous un volet muni d’une gaze de soie. On passe un rouleau copieusement encré :l’encre traverse les perforations et s’imprime sur une feuille.

STENCILS : On se sert d’une feuille spéciale, le stencil, feuille faite de fibres enrobées dans une cire tendre se perforant facilement.

On perfore cette feuille comme nous allons l’expliquer.

Il s’agit de produire sur le stencil des trous si rapprochés que l’encre, après les avoir traversés, se posant sur le papier, constituera un trait.

LA LIME : Prenez une lime fine de votre atelier. Posez votre stencil dessus et écrivez sur ce stencil avec une pointe bien émoussée, absolument pas tranchante, une aiguille à bas par exemple. Quand votre pointe passe sur les sommets de la lime, il se produit un point. Quand la pointe passe sur le creux, il n’y a pas de perforation.

Vous avez ainsi une succession de trous d’autant plus rapprochés que votre lime est fine.

Par l’emploi de limes de tous grains, vous pouvez obtenir ainsi tous les genres de perforation :très serré, donnant un trait très gras (selon le poinçon employé), ou plus fin; un travail précis qui va jusqu’à l’ombre diffuse et à peine marquée.

C’est ce qui donne au travail au limographe une merveilleuse souplesse.

Dans la pratique, on emploie des plaques à consistance de limes comme ci-dessus. C’est pourquoi cet appareil s’appelle limographe, parce qu’on écrit sur une lime.

Pour la perforation des stencils, on peut utiliser la lime celluloïd (cellolime).

Nous pouvons aussi utiliser des feuilles de papier verré de consistance plus ou moins fine, à condition que le grain en soit régulier. Plus le grain est fin, plus le trait est noir ; plus le grain est gros, plus le trait est pointillé et grisaillé.

On emploie parfois aussi des plaques de fin grillage qui remplissent le même rôle. Plus le grillage est fin, plus les traits obtenus sont foncés (lime bronze).

La CEL vous livre les stencils qu’elle a choisis pour vous en veillant à une très bonne qualité au meilleur prix possible, mais sans perdre de vue cette garantie de bonne qualité sans laquelle vous risquez bien des désillusions.

POINÇONS : On écrit sur ces stencils avec des poinçons. Le résultat du tirage varie encore avec la qualité du poinçon employé : un poinçon fin (mais non coupant) donnera un trait très fin; un poinçon moyen donnera un trait normal ; un poinçon terminé par une boule assez grosse donnera, au contraire, une grisaille d’autant plus foncée que votre lime ou votre papier verré seront plus fins.

Le limographe peut donc, sans matériel compliqué, permettre, outre l’écriture ou la reproduction au trait, toutes les nuances en noir d’un beau dessin.

ECRITURE A LA MACHINE A ECRIRE : Mais l’usage le plus courant aujourd’hui du limographe, est le tirage de stencils perforés à la machine à écrire.

On met la machine à écrire à la position stencil qui supprime le ruban.

On tape bien régulièrement. Chaque caractère fait emporte-pièce. Si la machine est neuve ou, du moins en bon état, si la frappe est bien régulière, la perforation est parfaite. Il est conseillé de brosser les caractères de la machine avant la frappe du stencil.

Remarquez qu’on peut, sans inconvénients, combiner sur un même stencil tous les genres de perforation : machine, écriture à la main, grisailles, dessins, etc. (voir fac-similés des pages 5, 9, 15, 21).

PREPARATION DU STENCIL

Dans tous les appareils de polygraphie, la préparation de l’original reste la chose essentielle qui nécessite le plus grand soin.

I°. PREPARATION DU TEXTE

Ne partez pas à l’aventure, car les stencils coûtent cher, et ne courez pas le risque fréquent de préparer très soigneusement un stencil pour vous apercevoir, au moment du tirage, qu’il ne tient pas sur la feuille prévue. Tracez donc, d’abord, sur le stencil, au crayon tendre, le cadre à ne pas dépasser, selon les dimensions des feuilles à tirer. Nos stencils imprimes comportent ce cadre.

Faites ensuite, sur une feuille à part, des dimensions du tirage que vous désirez obtenir, une maquette de votre page en laissant, s’il le faut, la place pour un dessin ou pour un titre, en réglant la grosseur du caractère selon la longueur du texte, comme en imprimerie. Il faut, dans la préparation du stencil, accorder une place essentielle à la mise en page et à la présentation harmonieuse des textes, des dessins, des blancs et des noirs.

Quand votre maquette vous donne satisfaction, vous la reproduisez sur le stencil. Il n’y a certes, pas lieu de décalquer les textes à la main, il suffira de les reproduire avec attention. Mais décalquez tout ce qui nécessite une reproduction fidèle.

Attention, dans toute cette préparation, travaillez avec précaution au crayon tendre ; évitez de rayer le stencil, ce qui pourrait enlever de la netteté et de la pureté à votre tirage. (Le crayon feutre est idéal pour cette mise en page sur stencil.)

2°. CHOIX DU STENCIL

Il s’agit maintenant de perforer le stencil selon le cadre et les lignes préparées. Le stencil se présente sous la forme d’une feuille blanche souple, douce au toucher, fixée à un support de papier fort par une sorte de languette perforée qui facilitera la séparation lorsqu’on le placera sur l’appareil. Entre le stencil proprement dit et son support, on a glissé une feuille de papier parcheminé (genre papier sulfurisé) qui n’est là que pour préserver le stencil.

Ce papier sulfurisé, vous devez l’enlever au moment de l’utilisation du stencil.

Attention ! il est arrivé souvent que des usagers novices s’évertuaient à perforer l’intercalaire et s’étonnaient ensuite de n’obtenir qu’un résultat piteux. Jetez l’intercalaire. Perforez ou frappez le stencil.

La C.E.L. livre également des stencils-vrac, 40% moins chers que les stencils montés.

Ils n’ont pas de support en papier fort. Pour la gravure au poinçon, pas de difficulté. Si on veut les perforer à la machine à écrire, il suffit de les placer sur un papier fort dont on aura replié le bord supérieur, le stencil étant engagé et pincé dans ce repli. On introduit alors le tout dans le rouleau de la machine, comme s’il s’agissait d’un stencil monté.

3°. PLACER LA LIME

Placez la cello-lime entre le stencil et son support, le côté granité en contact avec le stencil, de façon à écrire contre ce granité.

4°. PERFORER LE STENCIL

Prenez le poinçon que vous tiendrez exactement comme un porte-plume. Ecrivez normalement mais en appuyant d’une façon régulière. Il faut que vous sentiez le poinçon grincer légèrement sur la lime.

Dès que vous avez tracé quelques mots, et sans aller plus loin, vérifiez la bonne qualité de votre travail. Enlevez la lime, prenez le stencil à la main et regardez à contre-jour. La partie perforée doit apparaître en un trait bien net formé par une succession de trous. Si ces trous sont mal perforés, c’est que vous n’avez pas assez appuyé. S’ils le sont trop, votre stencil perdra de la résistance et risque de se déchirer au tirage.

Vous arriverez ainsi à une norme satisfaisante. Dès que vous en aurez l’habitude, l’écriture sur stencil deviendra aussi simple et aussi facile que l’écriture ordinaire.

Nous donnons seulement les recommandations suivantes :

- Comme pour tous les originaux, d’ailleurs, n’ayez pas la prétention de faire des pleins et des déliés. Adoptez une écriture toujours régulièrement appuyée, aux boucles (o, a, e,) bien détachées pour éviter les déchirures. L’écriture script, ou mieux, l’écriture moderne française dont nous avons à diverses reprises donné une idée est la plus recommandée.

- Les stylo-bille vides d’encre, mais dont la bille fonctionne encore, sont de bons poinçons.

Qui doit écrire sur stencil ? Le maître exclusivement, ou les élèves aussi ?

S’il s’agit d’une page ordinaire de texte, illustrée de dessins d’enfants, on peut de temps en temps laisser écrire l’enfant lui-même. Cela donne à notre journal une note d’intimité et d’originalité qui enchante au moins l’auteur et ses parents.

Mais lorsqu’il s’agit d’un texte assez long, un compte rendu de visite par exemple, ou une description d’animal, il faut se méfier de l’écriture des enfants, qui nuit à la lisibilité. Or, cette lisibilité est essentielle pour vos correspondants. Peut-être serez-vous vous-mêmes enchantés d’une description d’animal écrite et illustrée par l’auteur. Mais vos correspondants ne seront pas satisfaits, parce que le texte ne sera pas parfait.

C’est pourquoi nous donnons comme règle générale - le texte gravé par l’enfant n’étant que l’exception - de perforer soi-même le stencil en beaux caractères bien moulés, à moins qu’un élève expert - comme il y en a - fasse aussi bien et devienne en quelque sorte spécialiste de ce travail.

- Mêmes conseils pour la perforation des dessins. Ce que Elise Freinet dit de « la part de l’élève et de la part du maître », est valable à 100% pour ce travail. Laissez à l’enfant la joie de tracer son dessin au poinçon. Mais ensuite, fignolez le tout pour amener l’original à la perfection. A moins que vous puissiez passer la main à un élève plus habile que vous, qui deviendra, nous l’avons dit, le spécialiste en la matière.

- Remarquez qu’on peut écrire en n’importe quelle grosseur. Vous pouvez fort bien écrire en beaux caractères script, de belles pages pour CP, ainsi que des pages spéciales pour les débutants de la maternelle.

- Il existe dans le commerce des règles plates en celluloïd dans lesquelles les lettres de l’alphabet sont évidées. En passant le poinçon dans l’évidement, on obtient ainsi des titres qui ressemblent à s’y méprendre à des titres en typographie.

5°. HACHURES, OMBRES ET GRISAILLES

Mais voici d’autres possibilités qui embelliront de façon incroyable les pages tirées au limographe. Le dessin simplement au trait reste sec et peu expressif. Nous allons lui donner du relief par des ombres.

Vous pouvez ombrer par des hachures soit au poinçon fin, soit à un poinçon moyen, plus gros, qui fait un trait plus large et plus noir.

Mais vous pouvez ombrer aussi et faire des fonds plus ou moins noirs de la façon simple suivante : achetez du papier verré et du papier émeri de divers grains, de façon à vous constituer une gamme. Vous userez d’un poinçon à grosse boule ou, à défaut d’un morceau d’acier, d’os ou de celluloïd large et absolument lisse (un capuchon de stylo fait très bien l’affaire). (Voir page 3)

Placez le papier verré dessous et frottez avec le poinçon large. Si le papier verré est de grain fin, vous aurez une ombre noire ;; s’il est d’un gros grain, vous aurez un fond léger. Vous parviendrez ainsi à obtenir tous les dégradés souhaitables. Vous rehausserez ensuite d’une ou deux touches de couleur ces dessins ainsi réalisés et vous obtiendrez une page dont vous aurez raison d’être fiers.

Ne manquez pas de toujours vérifier par transparence l’avancement de votre travail pour le mener jusqu’à la perfection.

6°. CORRECTIONS

Si on se trompe :

- On peut coller sur les points et les traits faits par erreur, un petit morceau de papier collant très fin qui bouche la perforation superflue.

- Il existe un vernis correcteur, genre vernis à ongles, que nous livrons avec le matériel complet.

L’avantage du stencil sur tous les autres originaux, c’est que vous pouvez l’abandonner, le reprendre, le fignoler et le tirer quand bon vous semble. Aucun risque de détérioration. Nous dirons plus loin comment on peut conserver les stencils après tirage.

7°. STENCILS A LA MACHINE

Si vous possédez une machine à écrire, vous aurez avantage à perforer le plus souvent possible le stencil avec cette machine. Le texte est toujours plus net, plus lisible et plus majestueux. Vous aurez exactement les tirages qu’on obtient avec les Ronéo et Gestetner pour les belles circulaires. Vous pouvez obtenir aussi bien avec notre limographe CEL. Seule la vitesse du tirage est améliorée par les machines perfectionnées.

Toutes les combinaisons sont d’ailleurs possibles :

Texte totalement à la machine,

Texte à la machine, avec titres à la main,

Texte à la machine et texte manuscrit,

Et surtout, la plupart du temps, texte à la machine et dessins réalisés selon nos indications ci-dessus. Mais, comme on l’a déjà dit, nettoyez toujours les caractères de la machine avant la frappe d’un stencil.

REMARQUE IMPORTANTE

Pour tout ce travail, la qualité du stencil reste prépondérante. Nous avons fait les recherches et les essais qui nous permettent de vous offrir ce que nous croyons le plus convenable à votre travail au plus bas prix.

TIRAGE AU LIMOGRAPHE (L 1 et L 4)

LE MATÉRIEL

Le stencil est perforé. Il suffit de s’arranger pour faire passer, par les perforations obtenues, de l’encre qui ira se poser sur un papier que nous aurons placé au-dessous et où se reproduira le tracé du stencil.

Mais pratiquement quelques conditions particulières doivent être remplies.

LE VOLET ENCREUR

Si l’on passait le rouleau directement sur le stencil, celui-ci collerait au rouleau et tout tirage serait impossible.

Pour éviter cet inconvénient majeur, on interpose entre le stencil et le rouleau une gaze de soie qui empêche l’adhérence du rouleau, ne gêne pas le contact de l’encre et la répartit uniformément.

Cette gaze de soie est tendue très soigneusement sur un volet encreur interchangeable qui permet l’emploi des couleurs (Pour le modèle L1).

LE PLATEAU

Pour le tirage, papier et stencil doivent être en contact parfait avec le plateau inférieur, sinon il y aurait des ratés au passage du rouleau. C’est pourquoi la surface de ce plateau est rigoureusement plane : c’est une plaque de verre.

L’ENCRE

L’encre d’imprimerie n’est pas assez fluide pour un tel travail et ne traverserait pas suffisamment les perforations. On emploie donc une encre spéciale pour limographe, grasse, semi-fluide. Nous sommes très attentifs à la qualité de cette encre qui est une des conditions indispensables d’une bonne réussite. Seulement attention ! contrairement à ce qu’exige l’imprimerie, il faut, pour le limographe, un fort encrage. Le rouleau doit « baver » d’encre. Mais cette encre ne peut servir ni pour l’imprimerie ni pour les linos. (Si vous avez le malheur d’employer pour l’imprimerie cette encre grasse, vos caractères seront comme enduits d’huile et l’encre d’imprimerie n’adhérera plus. Il faudra opérer plusieurs lavages à l’essence pour nettoyer à fond vos caractères.)

LE PAPIER

La qualité (grasse) et la quantité de l’encre employée nécessitent un papier spécial.

Voyez le papier employé pour le tirage habituel des circulaires, granité, non lisse et faisant partiellement buvard.

A la pression du rouleau, l’encre disposée sur la feuille est comme attirée et absorbée par le papier. Il y a tellement absorption que l’encre transparaît au dos de la feuille et qu il faut employer un papier épais si l’on veut imprimer des deux côtés.

Vous pourrez tirer cependant sur du papier non spécial. Celui que nous livrons pour l’imprimerie peut servir.

Mais il ne faut pas trop encrer, appuyer un peu plus et attendre davantage pour le séchage. Si vous employez un papier trop satiné, l’encre n’adhérera pas, le tirage sera illisible et facilement maculé.

ROULEAU ENCREUR ET PLAQUE A ENCRER

Nous livrons, pour le tirage, des rouleaux encreurs de 12 cm ou 20 cm, en gélatine.

Vous aurez des plaques à encrer parfaites en utilisant des vitres, des carreaux en céramique ou du lamifié genre « Formica ».

Toutes ces indications s’appliquent intégralement au limographe 21 X 27

AU TRAVAIL !

Placez le limographe sur une table pas trop haute pour que la pression du rouleau ne se fasse pas en position anormale qui gênerait manœuvre et pression.

Préparez le carreau ou la vitre qui vous servira de plaque à encrer et placez-le à droite du limographe.

Déposez sur la plaque une noix d’encre à limographe que vous étendrez soigneusement sur toute la surface de la plaque. Ouvrez l’appareil.

Prenez le stencil que vous avez soigneusement préparé selon les conseils ci-dessus. Vérifiez si on a bien enlevé le papier fin intercalaire. Détachez du stencil le papier fort qui le supporte, mais laissez ce support sous le stencil, le tout sur le plateau du limographe.

Veillez à ce que vous puissiez lire le texte du côté qui reste au-dessus, sinon votre tirage serait à l’envers. Il vous faudrait retourner le stencil après l’avoir soigneusement débarrassé de son encre en le plaçant à diverses reprises entre deux feuilles de papier journal sur lesquelles vous appuyez longuement.

Tâtonnez pour que ce stencil soit parfaitement cadré au centre du volet encreur. A l’usage vous disposerez des repères de position. Si vous avez bien préparé le stencil comme nous l’avons indiqué, la chose sera simple.

Méfiez-vous car si le bord de votre texte est trop près du cadre, votre rouleau encreur ne l’encrera pas totalement.

De la main gauche, abaissez le volet, pendant que de la main droite vous passez le rouleau encré. Mettez de l’encre partout en passant plusieurs fois le rouleau. Vous devez sentir que le stencil adhère totalement à la gaze. S’il n’y a pas assez d’encre, ajoutez-en sur la plaque et terminez l’opération. S’il y en a trop, passez le rouleau sur une feuille de journal.

Si la perforation n’occupe qu’une partie du stencil et si vous jugez inutile d’encrer toute la surface, il vous faudra alors fixer les extrémités du stencil sur le cadre du volet avec du papier adhésif (le crêpé est idéal).

Donc, vous relevez : le stencil reste collé et le support de papier fort demeuré sur le socle est imprimé. Vous enlevez ce papier fort et vous commencez le tirage.

Repérez la place du papier sur le socle en utilisant le cadre apparent sous le verre. Marquez même, avec deux morceaux de papier collant en coin la position définitive du papier. Mettez votre équipe en place. Un élève à gauche pose le papier sur le socle, selon les repères établis. Vous posez le volet encreur jusqu’à ce qu’il soit bien en contact avec le socle (c’est l’essentiel si vous ne voulez pas abîmer la gaze). Prenez le rouleau encreur de la main droite.

Appuyez-le sur le bord antérieur du cadre et roulez-le en appuyant régulièrement jusqu’à ce qu’il bute au bord postérieur. Ne lancez pas le rouleau d’un coup sec avec tendance à le relever vers la fin. Il faut appuyer régulièrement tout le long sans aller trop vite. Et il faut une certaine pression, pas trop cependant. C’est pourquoi nous recommandons à l’instituteur de commencer le tirage lui-même. Il pourra se faire remplacer ensuite par un élève à la poigne assez solide, et qui aura saisi le coup.

Si un coin du tirage est pâle et insuffisant, c’est qu’il n’y a pas assez d’encre. Refermez l’appareil et repassez de l’encre à cet endroit. S’il y a trop d’encre, opérez encore quelques tirages d’essais.

Ne passez le rouleau qu’une fois comme indiqué. Si vous repassez, stencil ou papier auront légèrement bougé ; votre tirage risque de danser ou d’être trop gras. Un seul coup de rouleau suffit. Si le tirage n’est pas satisfaisant, c’est qu’il y a manque d’encre totalement ou localement, ou que la pression n’est pas suffisante.

Vous n’avez qu’à corriger comme indiqué.

Donc, vous passez le rouleau. Vous relevez le volet : la feuille est imprimée. Un deuxième enfant placé à votre droite retire la feuille et la pose sur un coin de la table. L’élève de gauche. replace immédiatement une autre feuille et le tirage continue. Il ne faut pas passer le rouleau sur la plaque à encrer après chaque tirage. La gaze de soie en est imprégnée. Ce n’est que lorsque votre tirage sera trop pâle que vous reprendrez de l’encre.

Il en résulte une grande vitesse de tirage, supérieure à la vitesse obtenue en imprimerie.

L’élève de droite pose les feuilles les unes sur les autres. Il suffit de ne pas les remuer pendant une heure environ, elles ne se tacheront pas. Par précaution, on peut intercaler entre chaque tirage, une feuille de papier journal à peine plus grande que la feuille imprimée. On désintercale quelques heures après, ou le lendemain.

Comme on le voit, la manœuvre est excessivement simple. Vous devez obtenir des résultats parfaits au premier essai.

Avantage considérable sur tous appareils de polycopie, le tirage avec le limographe est pratiquement illimité. Avec un bon stencil, vous pouvez obtenir plusieurs milliers d’imprimés et le millième vaut le dixième.

NETTOYAGE

Quand vous aurez terminé votre tirage, vous détachez le stencil de la gaze.

Si vous n’avez plus l’usage de ce stencil, vous le jetez purement et simplement. Mais vous pouvez le conserver pour un tirage que vous pourrez faire dans un mois ou dans un an.

Pour conserver le stencil, il faut le débarrasser soigneusement de toute l’encre qui, en séchant dans les perforations, les obstruerait. Le procédé est d’ailleurs simple. Vous placez le stencil entre deux feuilles de papier journal. Vous appuyez à la main. Le journal faisant office de buvard, pompe l’encre du stencil. Vous recommencerez l’opération quatre, cinq fois, jusqu’à ce que le stencil vu par transparence, se révèle comme ayant les perforations dégagées.

Placez alors le stencil entre deux feuilles de papier journal. Déchargez d’encre votre rouleau sur du papier journal. Posez du papier journal sur le socle du limographe comme pour l’imprimer et passez le rouleau sur la gaze. Il prend une partie de l’encre de la gaze et une autre partie de cette encre se dépose sur le journal du socle. Vous roulez à nouveau votre rouleau sur le papier journal pour le nettoyer. Vous recommencez l’opération jusqu’à ce que le rouleau ne salisse plus le papier.

Essuyez le socle et la plaque à encrer. Replacez l’appareil prêt à servir une autre fois.

Si vous utilisez quotidiennement le limographe, il est inutile de le nettoyer après chaque tirage. Ne le nettoyez que s’il y a arrêt prolongé (vacances par exemple).

CHANGEMENT DE VOLET (modèle LI)

Ce modèle a été prévu pour pouvoir changer le volet encreur quand on veut changer la couleur du tirage. Cela évite un nettoyage fastidieux de la sole. Il suffit de retirer l’axe du volet, de déposer ce volet, de le remplacer par celui à utiliser, de remettre l’axe en place.

(On peut donc avoir un volet par couleur).

Si l’on ne dispose que d’un seul volet, il faut nettoyer la soie à fond avant de mettre la nouvelle encre.

Les premiers tirages n’auront pas une couleur franche, mais au bout de quelques passages la teinte deviendra normale.

CONCLUSION :

Comme on le voit, le limographe est un appareil simple, pratique, permettant des tirages très satisfaisants à un nombre d’exemplaires pratiquement illimité.

LE LIMOGRAPHE AUTOMATIQUE L2

Les limographes 13,5 X 21 et 21 X 27 que la CEL livrait en quantités importantes il y a quelques années encore, étaient parfaits dans leur simplicité.

Pour la majorité de nos grandes classes, où nous avons à faire couramment des tirages de 100 ou 200 exemplaires, nous avons dû apporter à notre matériel certaines améliorations qui ont abouti à la réalisation de notre limographe automatique, aujourd’hui fondu en alu et fabriqué en grande série, vendu au prix le plus bas, sans concurrence sur le marché actuel, et adapté parfaitement aux possibilités et aux nécessités de nos classes.

Le tirage avec le limographe ordinaire n’était guère possible en effet avec des enfants jeunes, à cause de la pression qu’il faut exercer sur le rouleau, si l’on veut obtenir des résultats uniformes et satisfaisants.

L’enfant qui ne peut exercer une pression suffisante à tendance à passer 2 ou 3 fois le rouleau, ce qui risque de donner un tirage flou et dansé, avec une proportion assez importante de feuilles ratées. D’autre part, à cause de la manœuvre par les enfants de rouleaux abondamment encrés, les risques de maculage constituent un inconvénient qui n’est alors pas négligeable. A cause de cette pression nécessaire sur le rouleau et du manque d’automatisme des diverses opérations, le tirage au limographe ordinaire est long, fatigant et ne peut guère être poussé pratiquement au-delà de 100 à 120 exemplaires.

Notre limographe automatique supprime ces inconvénients :

1° N’importe quel enfant à partir de six ans, peut désormais manœuvrer le limographe automatique, puisque le tirage ne se fait plus par pression, mais seulement en poussant le rouleau, opération qu’un adulte peut effectuer avec son petit doigt. Le tirage, une fois la mise au point initiale effectuée, se fait en conséquence sans aucune fatigue et l’on peut prévoir des tirages normaux de 150 à 200 exemplaires.

Les tirages de 500 à 1000 exemplaires se font avec la même facilité.

2°. Il n’y a plus de risque de maculage, ce qui n’est pas négligeable dans nos classes.

Lorsque l’appareil est mis en marche par le maître, ou par un grand élève spécialisé, lorsqu’il est encré, réglé et fermé, on ne voit plus aucune trace d’encre ; l’instituteur peut s’en aller, il est assuré que le tirage sera régulier.

3°. Nous parvenons ainsi à l’automatisme qui plaît tellement aux enfants.

Dès qu’on a compris le sens de la manœuvre, on est sûr que le résultat sera satisfaisant. Plus de déconvenue, plus de disputes au sein de l’équipe, plus de bruit ; nous avons un outil 100% Ecole Moderne.

Ces qualités font du limographe automatique l’appareil idéal pour les écoles. Nous en verrons les multiples utilisations.

PRINCIPE BREVETE DU SYSTÈME D’ENCRAGE

ET DE TIRAGE AUTOMATIQUE

Le rouleau encreur-presseur, en caoutchouc minutieusement rectifié se déplace dans un couloir dont la face inférieure est constituée par la gaze de soie, qui appuie en pression sur la plaque vitrée du socle. La face supérieure du couloir est constituée par une plaque à encrer mobile et à pression réglable.

En même temps qu’il presse sur le stencil pour faire passer l’encre à travers les perforations, le rouleau s’encre sur la plaque à encrer. Il suffit alors de régler la pression sur cette plaque.

SYSTEME D’ENCRAGE

Après de multiples tâtonnements, nous sommes parvenus à une solution qui est pratiquement idéale.

La plaque à encrer constituant la face supérieure du couloir, coulisse dans le corps du volet supérieur du limographe.

On la tire et on l’enlève pour encrer on la replace sans tâtonnements.

Si en cours de tirage il faut ajouter de l’encre, un arrêt de quelques minutes suffit.

Cette plaque est maintenue en pression réglable par quatre vis munies de ressorts et placées dans chaque angle du limographe (voir gravure ci-contre). Il suffit de visser ou de dévisser ces vis pour augmenter ou diminuer cette pression (voir photo page 13).

SYSTEME DE BLOCAGE

Pour que l’appareil fonctionne, il faut que la paroi inférieure du couloir d’encrage soit absolument fixe et rigide. Il faut donc que, après le passage du rouleau dans le couloir, le volet mobile fasse bloc avec le socle.

Nous y sommes parvenus avec le système que vous voyez sur le croquis ci-dessous.

Lorsque le rouleau encreur-presseur arrive au bout de sa course, il manœuvre le déclic qui libère le volet.

La fixation du crochet a été placée en avant du système pour qu’on puisse effectuer avec notre petit limographe 13,5 X 21, des tirages sur feuilles 21 X 27.

FONCTIONNEMENT

1°. A la réception, faire la vérification. La livraison du matériel complet « limographe automatique » comporte :

a) Le limographe lui-même.

Quatre vis sont jointes à l’appareil, elles vous permettront de le fixer sur une table de 60 cm de haut environ. Si le limographe ordinaire peut fonctionner sans être fixé à la table, il n’en est pas de même de l’automatique, qui ne peut fonctionner que s’il est bien immobilisé.

b) Vous ouvrez le limographe en relevant le volet mobile, vous constaterez que le socle est vide, mais vous trouverez dans l’envoi, une plaque de verre soigneusement emballée, que nous avons dû séparer du limographe à cause des risques de casse. Déballez cette plaque de verre, placez-la sur le socle du limographe - le limographe est prêt à fonctionner.

c) Un cylindre de caoutchouc qu servira de rouleau presseur-encreur.

Vous trouverez également dans l’envoi, une tige de fer portant à chaque extrémité une poignée. C’est cette tige que vous enfilerez dans le rouleau (dévisser une des poignées).

d) Un rouleau monté de 12 cm en gélatine. Ce rouleau servira, ainsi qu’il est indiqué plus loin, comme rouleau-encreur pour étendre l’encre sur la plaque.

On pourra éventuellement s’en servir pour tirage en non-automatique, au cas où il y aurait panne du système automatique.

e) Les articles suivants qui font normalement partie du devis complet du limographe : une cello-lime, 3 poinçons, 1 paquet de 24 stencils, 2 tubes d’encre noire, 3 tubes d’encre de couleur, 1 flacon de vernis correcteur, 250 feuilles de papier 13,5 X 21, le présent mode d’emploi.

2°. Mise en marche.

L’appareil est fixé sur la table. Vous avez placé comme indiqué ci-dessus, le rouleau encreur manœuvré par les deux poignées.

Vous avez préparé un stencil.

a) Vous ouvrez l’appareil en appuyant avec les doigts sur les deux crochets butoirs placés à l’arrière. Le volet se décroche et se relève.

b) Vous placez le stencil sur la plaque de verre, comme indiqué plus haut.

Nous vous conseillons de déposer une goutte de colle à chaque extrémité du stencil. N’en mettez pas trop et veillez à ce que cette colle ne déborde pas, car elle boucherait les perforations de la gaze.

Ou bien, fixez le stencil avec de la cellulose adhésive ou du papier crêpé adhésif.

Vous refermez l’appareil.

c) Vous tirez la plaque à encrer, vous déposez sur cette plaque une quantité d’encre variable, suivant le travail à exécuter. La moyenne est la valeur d’un gros crayon (beaucoup plus qu’avec l’imprimerie). Tenir compte du fait que, l’hiver l’encre n’est pas assez fluide et risque de donner des résultats insuffisants. Il vaut mieux dans ce cas, faire légèrement chauffer l’encre avant d’utiliser l’appareil.

Avec le rouleau encreur gélatine, vous étendez l’encre sur la plaque à encrer.

d) Avec le rouleau encreur abondamment garni d’encre, vous passez sur la gaze de soie. Passez et repassez jusqu’à ce que la surface du stencil soit bien imbibée.

e) A ce moment-là, vous posez le rouleau encreur-presseur dans le couloir, vous placez la tringle et ses poignées, vous replacez la plaque à encrer, que vous immobilisez avec le petit bouton placé à l’avant.

Vous faites naviguer le rouleau une ou deux fois. Le tirage est prêt.

La première et la deuxième feuilles risquent d’être plus ou moins nettes, mais ensuite, le tirage peut commencer très rapidement.

Voici comment, techniquement, nous vous conseillons d’opérer.

Tout est donc prêt pour le tirage, comme nous l’avons indiqué. A partir de ce moment, nous vous conseillons d’opérer avec une équipe de trois. Au centre, l’opérateur qui serrera dans ses mains les poignées du rouleau encreur. A gauche, l’élève qui fera passer les feuilles. A droite, celui qui enlèvera les feuilles imprimées pour les aligner sur le séchoir.

Premier temps. - L’opérateur pousse le rouleau à fond vers la charnière du limographe. Le volet se soulève, l’opérateur abandonne alors les deux poignées et de ses deux mains place sur le socle, aux endroits prévus, la feuille que vient de déposer l’élève de gauche.

L’opérateur a tendance à ne s’occuper que de la manœuvre du rouleau, laissant à l’élève qui pose la feuille le soin de la centrer.

A l’usage, nous remarquons que c’est une mauvaise répartition du travail. Il vaut mieux que celui qui tire ait la responsabilité des marges.

Lorsqu’on a l’habitude de marger la feuille et de tirer en même temps, on peut, le cas échéant, tirer tout seul en puisant dans le paquet de feuilles placé tout à côté.

2e temps. - L’opérateur saisit les poignées du rouleau, tire le rouleau vers le haut du limographe.

3e temps. - L’opérateur abaisse ensuite le volet et le fait claquer légèrement pour que l’accrochage soit parfait. Nous insistons sur le fait de faire claquer, au lieu d’appuyer, si l’on veut un encrage régulier.

On recommence : On repousse le rouleau vers la charnière, comme au premier temps. Lorsque le rouleau arrive à l’extrémité, le volet se soulève. L’élève de droite enlève la feuille, et l’opération recommence.

Il n’est pas indispensable d’appuyer en opérant. Si la pression est bien réglée, il suffit de pousser le rouleau.

Si un côté de la feuille s’imprime d’une manière insuffisante, prendre un tournevis ou un couteau et serrer légèrement les vis du côté correspondant pour augmenter la pression.

Dans la pratique, cependant, on arrive très bien à régler le tirage selon l’encrage, selon le texte, en appuyant un tout petit Peu, ce qui, nous le répétons, n’est pas absolument indispensable.

En principe, il faut éviter de pousser le rouleau d’un coup sec. En effet (et cela se conçoit) plus le rouleau passe vite, plus l’encrage est faible. Donc, si vous avez un limographe un peu trop chargé d’encre, opérez rapidement, d’un coup sec. Si vers la 50e ou 60e feuille, l’encrage manque un peu, ralentir et pousser le rouleau lentement, de façon qu’il ait bien le temps de faire pénétrer l’encre à travers les perforations.

Quand l’encre manque définitivement tirer la plaque à encrer, mettre de l’encre comme au départ, mais moins car le rouleau et le stencil sont déjà encrés. Remettre en place et continuer. Si l’encrage a été bien réglé, vous pouvez tirer facilement 50, 60 et même 80 feuilles sans remettre de l’encre.

Le tirage avec cet appareil n’est absolument pas fatigant, il peut être rapide et vous pouvez tirer sans fatigue 7 à 800 feuilles à l’heure.

NETTOYAGE DE L’APPAREIL

1° - Vous enlevez le stencil usagé, que vous pouvez conserver après nettoyage si vous le désirez, comme indiqué plus haut.

2°. - Vous placez sur le socle une feuille de papier journal 15 x 22 environ, vous fermez l’appareil.

3°- Vous sortez totalement la plaque à encrer.

4°- Vous enlevez le rouleau presseur caoutchouc que vous déposez à part sur le support. Vous pouvez le nettoyer à l’essence, ou plus simplement en le roulant sur du papier journal.

5°. - Vous prenez le rouleau encreur, que vous nettoyez au préalable en le roulant sur du papier journal et ensuite, vous le passez sur la gaze de soie, comme vous l’avez fait au moment de la préparation pour encrer cette gaze. L’encre restant sur la gaze se dépose sur le papier que vous avez placé au-dessous.

6°. - Vous ouvrez l’appareil, vous changez la feuille de papier, et vous recommencez l’opération jusqu’à ce que la gaze de soie soit absolument propre.

Le nettoyage de la plaque à encrer et du rouleau encreur est plus ou moins facultatif, surtout si vous devez vous servir de l’appareil plusieurs fois par semaine.

Avec le nettoyage au papier journal, le nettoyage à l’essence est absolument inutile. Il est même préférable de recommander à vos enfants de ne jamais passer sur la gaze de soie, ni brosse, ni papier, qui pourraient l’abîmer.

Si vous pratiquez comme indiqué ci-dessus, la gaze de soie doit vous servir pendant plusieurs années.

En cas de panne, vous pouvez utiliser ce limographe exactement comme le limographe à main.

OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES

Le rouleau caoutchouc que nous livrons donne toute satisfaction, mais nous avons constaté que sous l’effet chimique de l’encre, il risque de s’allonger et de buter contre le bord. Couper tout simplement le morceau qui dépasse, et le rouleau peut servir alors très longtemps.

ATTENTION A L’ENCRE

Comme nous l’avons déjà dit, l’encre du limographe est grasse, elle ne doit jamais être employée pour l’imprimerie, car vous auriez de graves ennuis. De même, l’encre d’imprimerie ne peut pas servir davantage pour le limographe parce que, trop dure, elle ne traverserait pas les perforations.

L’été, l’encre est liquide et le tirage est facile, il faut moins d’encre. L’hiver, il faudrait climatiser la pièce ou chauffer un tout petit peu l’encre avant le tirage, c’est essentiel. Nous avons eu des duplicateurs électriques qui ne fonctionnaient absolument pas l’hiver en pièce froide.

Rappelez-vous qu’un bon tirage suppose toujours une excellente perforation.

Nos appareils limographes, comme nos presses, sont garantis pour un an, sauf accident provenant d’une mauvaise utilisation.

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES

ROULEAUX GÉLATINE

Ils craignent la chaleur.

-Ne les laissez pas au soleil,
- Ne les laissez pas près d’une source de chaleur (poêle, radiateur, etc.), ils se déformeraient et seraient inutilisables.

Ne les posez pas à plat.

- Laissez-les toujours reposer sur les pieds de la monture.

Le plus simple est de fixer un piton à l’extrémité du manche par lequel on l’accroche dès qu’on ne s’en sert plus, et dans un endroit frais,

Ne les nettoyez jamais à l’essence.

Essorez-les sur un journal, comme il a déjà été dit. A la rigueur nettoyez-les au pétrole.

Pour un arrêt prolongé on peut les enduire de vaseline qui les protègera de l’humidité, laquelle a tendance à les ramollir.

POUR CHANGER LA GAZE DE SOIE

Modèle L1

- dévisser aux 2 extrémités les baguettes plastiques,
- retirer la soie usée,
- mettre la nouvelle en place et visser.

Modèle L 4

- enlever les bandes adhésives,
- arracher soigneusement les agrafes,
- retirer la soie usée,
- mettre la nouvelle soie en place,
- fixer un premier côté par agrafage,
- tendre la soie en la tirant vers l’autre extrémité avec une règle,
- plaquer contre le bois et agrafer,
- recouvrir les parties agrafées d’une toile adhésive.

Modèle L 2

- enlever la plaque à encrer,
- dévisser la baguette de bois du bord antérieur de l’appareil,
- dégager la soie,
- débloquer la tige à boulon moleté et sa vis,
- enlever complètement la soie,
- coller le bord de la nouvelle soie sur la baguette de bois,
- percer la soie pour le passage des vis,
- mettre la baguette en place et visser,
- tendre la soie en la tirant vers l’arrière de l’appareil,
- la passer sous la tige de fer,
- l’enrouler sur la tige moletée et donner la tension voulue,
- bloquer à l’aide de la vis.

LES MACHINES A ECRIRE

Ce sont les auxiliaires indispensables d’un limographe ou d’un duplicateur. Nous ne nous étendrons pas longuement sur ce sujet d’une extrême simplicité ; nous nous bornerons simplement à donner quelques conseils d’utilisation et d’entretien.

Utilisation :

Il est bon que les enfants se familiarisent avec ces machines de plus en plus, ils sont appelés à les utiliser dans leur vie, et ce premier contact leur sera très utile.

Ils assimileront vite les différentes commandes : levier d’interligne, débrayage de celui-ci, leviers de tabulation, de mise en place du papier, etc. Laissez-les changer le ruban ; enfin, que ces machines leur soient familières.

Entretien : Il n’est guère important, mais il est bon de le faire régulièrement.

- nettoyage des caractères : avec une pâte à caractères, une brosse douce,

- nettoyage des articulations des barres de caractères, lubrification de celles-ci,

- vérification de l’état du ruban.

LA JUSTIFICATION

Un des gros reproches que l’on fait aux textes tapés à la machine est que leur aspect est un peu rebutant : leur présentation n’est pas soignée.

Cette impression de négligé vient pour 80% du fait que les lignes sont de grandeur inégale, donnant cette impression de négligé. On peut remédier à cet inconvénient en « justifiant » les textes, c’est-à-dire en obtenant des lignes de même longueur.

Le procédé est extrêmement simple, et bien à la portée des enfants. De plus, il oblige à taper le texte deux fois, ce qui n’est pas mauvais...

COMMENT PROCEDER ?

Il faut commencer par choisir une longueur de ligne, en tapant des x les uns à côté des autres. On s’arrête lorsqu’on juge que la ligne est assez longue. On compte alors le nombre de x tapés. ce sera le nombre de caractères de toutes les lignes du texte.

On tape ensuite le texte sous cette ligne, en faisant attention que jamais on ne doit dépasser sa longueur. On s’arrête à une fin de mot, et on complète la ligne en tapant des x : le nombre de ces x indique le nombre d’espaces à rattraper dans la ligne (voir l’exemple de texte justifié ci-dessous)

LES LIMES

Il existe des limes très différentes, par leur matière (grillages serrés de cuivre, papier de verre, toile émeri...) par la forme de leur trame (voir quelques exemples page 3), qui permettent ainsi la réalisation de dessins avec grisés

Vous pouvez fabriquer à bon compte quelques-unes de ces limes en collant sur carton diverses feuilles de papier verré ou de toile émeri, ou en agrafant sur des planchettes diverses grilles métalliques.

LE STENCIL - PINCEAU

Ce procédé permet la réalisation de dessins aux traits larges, chose difficilement réalisable par la méthode que nous venons de voir.

Le stencil-pinceau est recouvert d’une cire soluble dans une encre spéciale.

Lorsqu’on dessine sur ce stencil avec cette encre, tous les endroits où l’on a passé l’encre sont perforés, quelle que soit l’épaisseur du trait ou de l’aplat (la cire du stencil a été dissoute, et l’encre peut donc traverser cet endroit).

Ce procédé est intéressant par la vigueur qu’il peut donner aux dessins. (Brush-stencil n°6 de Gestetner et Brush stencil ink).

LE STENCIL ÉLECTRONIQUE

C’est le nec plus ultra de la technique de l’illustration du journal scolaire, puisqu’il permet même la reproduction de photographies.

Les enfants font leur dessin sur une feuille de papier blanc. Ce dessin terminé, il est placé sur l’analyseur électronique qui grave un fac-similé de ce dessin sur stencil plastique. Au tirage, tout ce qui était tracé apparaît avec une fidélité extraordinaire.

Signalons pour information le stencil photo : il faut établir l’original sur un transparent. Le stencil est présensibilisé, et on le traite comme du papier photographique : les parties exposées à la lumière restent opaques, les parties masquées sont perforées, et l’encre passe donc au travers. Les tirages obtenus sont aussi fidèles qu’avec le stencil électronique.

Alain HYMON

(Extraits du n° spécial « Techniques de duplication »» du bulletin du groupe Corrézien de l’Ecole Moderne).

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