Document du Nouvel Educateur N°211

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Des instituteurs parlent de Françoise Dolto. Fernand Oury
Mireille Cifali, psychanalyste, nous avait demandé ce que les instituteurs pensent de Françoise Dolto. Nous ne savons pas ce que pensent les instituteurs en général. Notre témoignage se limite à quelques classes coopératives institutionnelles où l'on peut tout dire, où chacun a voix au chapitre, où les décisions communes font la loi, où l'on est bien obligé de tenir compte de l'inconscient: dans des classes où ça parle, l'instituteur peut se trouver en position difficile de thérapeute. Que faire? se terrer? fuir? écouter? répondre?
Nous continuons à dire: « Lisez Dolto, écoutez-la répondre aux enfants. Il y a là du directement utilisable. »
Le texte écrit en 1987 reflète des opinions diverses de « Genèse de la coopérative ». C'est en août 1988 que Françoise Dolto, « médecin d'éducation », nous a quittés. Elle demeure parmi nous accueillante, attentive ...
On trouvera ici l'expression de notre gratitude, de notre respect et de notre amitié.
L'ingénieur et le lichen. René Laffitte
C'est entendu, on ne fait pas boire un cheval qui n'a pas soif. Il n'empêche que l'introduction, en classe, d'un « objet » intéressant, peut réveiller les enfants.
L'objet intéressant ce jour-là, c'est un vrai ingénieur qui explique comment on fait de vrais avions. Discussions, recherches, albums: un travail de plusieurs jours. Rien d'extraordinaire: un objet intéressant intéresse.
Un enfant apporte du lichen gris vert: quoi de plus terne?
On en parle, et l'enthousiasme recommence. On « raconte » le lichen aux orrespondants, et même leurs parents veulent en savoir plus ...
René Laffitte n'est pas satisfait des explications habituelles: intérêt, besoins vitaux des enfants, etc. Cause et objet du désir, le lichen a pris la place de l'ingénieur. Quelle place? Celle de l'objet (a) ?
Un jour, des psychanalystes s'intéresseront à ce qui se passe dans nos classes.
Christine, la mort et le choix de texte. Patrice Buxeda
« Je meurs ... Je vais au paradis ... Je vois Dieu ... Je m'achète une maison dans les nuages ... »
Christine qui a souvent la tête dans les nuages raconte des histoires vraies ou imaginaires qui sont souvent choisies par cette classe de perfectionnement. Suffit-il de parler? L'expression libre est-elle, à elle seule, une thérapie?
Toujours est-il que le drame de Christine émerge: le maître est là, vigilant, disponible, proche et lointain. Il trouve les mots qui conviennent et Christine revient peu à peu sur terre. Nous pensons que c'est la classe: l'ensemble des institutions, qui donne la parole à Christine et à Patrice Buxeda.
Christian, la propreté et la monnaie. Jaumeta Arribaud
Petits occitans, petits bretons ou petits parisiens, les enfants ne laissent pas leurs symptômes accrochés aux porte-manteaux. Jaumeta Arribaud, ne cède pas à la tentation d'interpréter, de « comprendre ». Elle préfère construire un milieu où l'on produit, où l'on échange, où l'on manipule et où l'on parle.
Il se trouve que ce milieu agit sur l'évolution des individus. En 1989, on pourrait dmettre, sans s'effaroucher, qu'un milieu éducatif est forcément thérapeutique.
Les métiers en maternelle, vus du conseil. Hélène Gourdouze
« Ils sont bien trop petits pour être responsables»
Tiens donc, Grégory, 5 ans:
« Si j'ai pas de métier, je sais pas comment je vais faire ... ? »
Parole, pouvoir et responsabilité, responsabilité et compétences, tout ça s'apprend très tôt. C'est indispensable dès qu'on affronte la vie sociale. Et si ça aidait aussi à maîtriser les apprentissages: apprendre à lire, à écrire, à compter?
Hélène Gourdouze a écouté les enfants en parler au conseil. Étonnant!

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