PUBLICATION MENSUELLE                        N°56                        NOVEMBRE 1950

Brochures d’Education Nouvelle Populaire

H. MASSÉ

J.‑M. BUQUET

LE FILICOUPEUR C.E.L.

Sa technique

Ses applications

Éditions de l’Ecole Moderne Française

CANNES (ALPES‑MARITIMES)

Le texte au format RTF sans illustrations

H. MASSÉ ET J.‑M. BUQUET

LE FILICOUPEUR

SA TECHNIQUE ‑ SES APPLICATIONS

Le filicoupage

Prenons une monture de scie à découper. A la place de la lame, tendons, convenablement isolé, un fil de résistance électrique. Faisons passer le courant : le fil rougit.

Ce fil rouge possède un pouvoir de pénétration dans toutes les matières combustibles et dans un certain nombre de matières plastiques fondant à basse température.

Toutes les matières combustibles (papier, carton, isorel, bois, contreplaqué, feutre, textiles), se calcinent au contact du fil porté au rouge. La vitesse de coupe est accélérée par un mouvement de sciage.

Ce mouvement permet, en effet, de présenter, sur la matière à découper, une partie toujours chaude du fil, car la calcination absorbe la chaleur de la portion du fil directement en contact avec l’objet que l’on découpe.

Certaines matières plastiques (rhodoïd - plexiglass - ivoirine) se découpent de façon identique, non plus par calcination mais par ramollissement de leur matière.

Voici donc le principe du filicoupage.

PREMIÈRE PARTIE

Le filicoupeur C. E. L.

Cet appareil est une tentative de synthèse des divers outils précédemment utilisés lors des « « Activités Dirigées ».

-          Pyrograveur ;

-          Scie à découper.

Mais, disons-le tout de suite, et nous l’expliquerons tout à l’heure en détail, les possibilités du filicoupeur dépasseront de beaucoup celles des deux instruments précités et, vraissemblablement, il en existe encore d’autres que chacun de nous peut découvrir avec un peu de goût et d’imagination.

Le filicoupeur est un appareil robuste et précis. Son maniement est d’une extrême simplicité. Il suffit de quelques minutes à un opérateur inexpérimenté pour acquérir la dextérité nécessaire à son emploi.

D’autre part, et ceci est très important, en regard des appareils courants de pyrogravure du commerce, il est sans danger. Le courant employé - 110 ou 220 volts - est transformé en courant d’une intensité maximum de 17 volts.

Description de l’appareil

(voir schéma page 2)

Le filicoupeur C.E.L. est livré en boîte-carton qui contient l’appareil complet :

Un réducteur de tension, d’une puissance maximum de 20 watts branché sur le réseau d’alimentation (110 ou 220 volts) - (Spécifier à la commande), pour un courant de 50 périodes.
Le fil de prise de courant est très court. C’est un simple raccord qui permet de brancher l’appareil sur un prolongateur de fil souple (fiche mâle et fiche femelle), ou sur un dévolteur en cas de surtension sur le secteur.
La table de réglage du réducteur présente quatre positions numérotées 1-2-3-4 qui donnent au secondaire des tensions de 5 volts - 7 volts - 9 volts et 17 volts.
Un interrupteur à pression permet de mettre ou couper le courant, à volonté.
Une prise de courant à deux plots femelles est destinée à recevoir la fiche du manche tubulaire.
2° Un manche tubulaire : avec son fil et sa fiche mâle de prise de courant.
C’est sur ce manche tubulaire que se fixent les becs :
- de filicoupage ;
- de pyrogravure - (pointe sabot)
- de soudure (pointe aiguille).
C’est ce manchon qui forme l’outil lui-même que l’on tient en main pour les diverses activités auxquelles on désire se livrer : découpage, pyrogravure, soudure, etc...
Le col de cygne : Il existe un modèle plus profond (40 cm.), pour grands travaux - sur commande.
Les becs : s’adaptent au manchon par un pas de vis.
a) Bec de découpage : il est muni d’une petite bobine de réserve de fil, ce qui permet un changement rapide en cas de rupture du fil. Cette bobine contient 3 m. 50 de fil de 2/10 mm. et 5 m, de fil de 1/10.
Porté au rouge par le courant, ce fil tendu constitue la plus fine et la meilleure des scies à découper. On l’utilise pour tous travaux de découpage et le dégrossissage en pyrosculpture.
b) Bec de pyrogravure : (pointe sabot) - La pointe en acier entourée d’un corps de chauffe est reliée à la borne du manchon par un ressort qui assure le passage du courant. Peut être utilisé pour : pyrogravure (voir B.E.N.P. N° 43), gravure sur rhodoïd épais - Plexiglass - Bijouterie fantaisie.
c) Bec de soudure : (pointe aiguille), même système de chauffe et de fixation (n’est pas livrée avec l’appareil - vendue séparément sur demande). - Sert à souder les feuilles de rhodoïd entre elles par points de fusion. A percer le contreplaqué ou le bois. A graver finement en pyrogravure. A la gravure profonde de bijouterie fantaisie en plexiglass.
NOTA. - Le réducteur de tension peut également servir de transformateur pour un petit moteur électrique de 20 volts alimentation de petites lampes - sonnettes - tout appareil fonctionnant sous 20 volts.
- Il peut débiter un ampère.

Mode d’emploi

Pour le Filicoupage : (fixer le col de cygne dans la borne).
a)      Visser le bec « découpeur » dans la douille ;
b)      Desserrer l’écrou moleté ;
c)      Dérouler environ 11 cm. de fil ;
d)      Resserrer l’écrou moleté ;
e)      Attacher le fil à l’extrémité du col de cygne en le passant deux fois dans la fente. ‑ Le fil doit être légèrement tendu ;
f)       Brancher la prise de contact du manchon sur le réducteur ;
g)      Accoupler la fiche mâle du réducteur de tension à la fiche femelle du prolongateur ;
h)      Vérifier que le bouton de la table de réglage est sur le chiffre 1 ;
i)        Appuyer sur l’interrupteur pour mettre le contact (le fil doit fumer légèrement) ;
j)       Tourner le bouton au 2 : le fil rougit ;
k)      Découper en sciant légèrement sur toute la longueur du fil, sans appuyer.

Attention !- Pour découper du papier, du carton, du contreplaqué, du balsa, du bois blanc, mettez au maximum le bouton sur le chiffre 3.

- Pour le rhodoïd et le plexiglass, le 1 ou le 2 doivent suffire, pour les faibles épaisseurs.
- Pour permettre un décortiquage plus facile sur ces matières, le mouvement de sciage n’est plus nécessaire. Ce décortiquage se fait à l’aide d’une petite pince (genre pince, a épiler), ou d’une lame de canif (voir application).
- Ne jamais travailler sur celluloïd parce qu’il s’agit d’une matière inflammable et que le procédé employé est un procédé thermique.
- Ne survoltez pas votre fil. Un fil trop rougi, découpe mieux, oui, mais... il se brise plus facilement.
- Sciez sur toute la longueur du fil, sinon vous userez toujours le même endroit et le fil cassera a cet endroit.
Le fil doit durer des semaines et servir de nombreuses fois. Si le fil se brise trop souvent, c’est que vous ne respectez pas l’un des trois préceptes ci-dessus.
Très important.- Ne jamais employer de fil de section supérieure à 2/10.

2° Pour la Pyrogravure :
a)      Visser le bec pyrograveur sur la douille. Enlever le col de cygne 
b)      Fixer l’extrémité du ressort dans la borne ;
c)      Brancher la prise du ressort dans la borne ;
d)      Brancher la prise de contact du manchon sur le réducteur ;
e)      Accoupler la fiche mâle du réducteur de tension à la fiche femelle du prolongateur ;
f)       Vérifier que le bouton de la table de réglage est sur 1 ;
g)      Appuyer sur l’interrupteur pour mettre le contact ;

h)      Mettre le bouton successivement sur 2-3-4 avec quelques secondes d’arrêt sur chaque plot ;
i)        Laisser chauffer quelques instants avant de commencer à pyrograver.

Pour la Soudure ou le Perçage :
Mêmes prescriptions que pour la pyrogravure.

Pannes et incidents

Quelques acheteurs du Filicoupeur lui ont fait le reproche d’être fragile.

Une mise au point sur ce sujet s’impose. On peut considérer, à l’heure actuelle, la première série des Filicoupeurs un peu comme une série expérimentale. C’est pourquoi, d’ailleurs, nous avons, dans « l’Educateur », indiqué que la C.E.L. accordait une remise de 10 % aux acquéreurs des appareils de cette série. Nous avons, par ailleurs, procédé gratuitement aux réparations et transformations nécessaires sur ces mêmes appareils.

Et cela se comprend. Les prototypes expérimentés par des spécialistes avaient donné toute satisfaction du point de vue technique. Mais la mise au point définitive des détails ne pouvait être faite qu’après une expérience collective.

Les séries suivantes reçurent les améliorations réclamées par cette première expérience.

Il ne faut pas oublier que le Filicoupeur est un appareil déjà complexe, parce que pourvu d’un transformateur, et nécessitant un montage sous carter avec de multiples points de soudure, boulons, écrous, prises de contact.

Or, si un poste de T.S.F. qui présente la même complexité sur une plus grande échelle n’a pas à subir de manipulations, le Filicoupeur lui, est soumis entre les mains des jeunes. utilisateurs à des manipulations multiples, pas toujours très délicates, d’où de nombreux incidents : écrous qui se dévissent, pas de vis qui lâchent, carter bosselé, court circuit dans les prises un peu trop tiraillées. Mais, ce ne sont là que des incidents mineurs et que l’Instituteur, s’il est tant soit peu bricoleur, peut réparer lui-même. Lorsqu’il s’agit d’un point de soudure décollé, il est préférable, dans la majeure partie des cas, de faire appel à un électricien ou un monteur radio, pour la réparation.

Un autre incident courant peut provenir du mauvais réglage avec le bec-Filicoupeur, un fil trop rougi et un peu brutalisé, casse.

Dans ce cas, appuyez sur l’interrupteur pour couper le contact.

Desserrer l’écrou moleté. Attacher l’extrémité du fil à la fente du col de cygne. Remettre le contact.

Sur environ deux cents utilisateurs du Filicoupeur, nous n’avons eu, depuis un an, que quatre incidents sérieux à déplorer.

Deux de ces cas sont nets et brutaux. Emploi du Filicoupeur sur un courant de 25 périodes.

Le transformateur du Filicoupeur, comme les transformateurs des postes de T.S.F. est monté pour utiliser le courant de 50 périodes. Lorsque l’on réside dans une zone où le courant est de 25 périodes, la première indication que l’on donne aux vendeurs d’appareils radiophoniques est celle du courant, afin qu’il puisse monter un transformateur spécial de 25 périodes sur le poste que l’on désire acheter.

Ces transformateurs sont plus volumineux que les autres. Pour le monter sur le Filicoupeur, il fallait un carter spécial et tout un outillage nouveau. Nous avons dû nous abstenir de cette fabrication. Les deux victimes de ce courant de 25 périodes ont attendu que leur transformateur soit grillé pour nous indiquer cette particularité de leur secteur électrique. Et, pourtant, ils s’étaient aperçus que le transformateur du Filicoupeur chauffait anormalement.

Les deux autres cas sont aussi caractéristiques, l’un sur 110 volts, l’autre sur 220. Emploi du Filicoupeur sur un secteur sujet à de fortes sautes de courant, montant en pointe jusqu’à, 150 et 280 volts. Il est facile de comprendre qu’aucun transformateur ne résisterait à de pareils excès.

Dans ces cas-là, l’usager installe sur son poste de T.S.F. un survolteur-dévolteur qui a l’inconvénient de coûter assez cher ou, à meilleur marché, un simple bouchon abaisseur de tension qui coûte environ 150 frs et que l’électricien du lieu règlera une fois pour toutes.

Nous étudions actuellement la possibilité sur nos séries futures d’un montage arrivée de courant primaire, à plusieurs plots 110 - 120 - 130 volts ou 220 - 230 - 250 volts avec fusible. L’arrivée se ferait, après conseil de l’électricien du lieu sur le voltage adéquat, et en cas de surtension anormale, le fusible fondrait, évitant une détérioration grave du réducteur de tension.

Comme pour tout notre matériel C.E.L. d’ailleurs, nous demandons à nos utilisateurs de nous adresser leurs critiques et en contre-partie de celles-ci, car une critique n’est jamais constructive, leurs suggestions.

DEUXIEME PARTIE

Les applications du filicoupeur

« Le Filicoupeur n’est qu’un outil. C’est l’artiste qui joue maintenant. »

L’utilisation première du Filicoupeur - et son nom l’indique - est le découpage. Le fil rougi, ou simplement chauffé suivant le matériau que l’on désire découper, agit exactement comme une scie.

Il permet les découpages les plus fins et les plus compliqués avec un minimum d’efforts. Le fil a une section ronde et minuscule (1/10, ou 2/10, de mm.). Ces deux particularités suppriment les difficultés du découpage occasionnées par le plat de la lame lors du travail avec une scie à découper.

Papier

Cette utilisation, la plus simple, est déjà pleine de richesses. Le Filicoupeur permet de découper à une vitesse utile 50 épaisseurs de papier superposées.

La récupération des couvertures de vieux cahiers, les vieux albums échantillons de papier peint vont permettre d’obtenir rapidement des multitudes de silhouettes identiques : de motifs géométriques dont on pourra facilement tirer les effets décoratifs les plus heureux : Frises, panneaux muraux, ombres chinoises, etc...

Par l’intermédiaire d’un pliage convenable, le Filicoupeur découpera les napperons et les abat-jour les plus divers et les plus ouvragés sur papier transparent, parchemin, papier de couleurs. Sur parchemin et papier transparent, la trace brunâtre du Filicoupeur est du plus heureux effet et donne au découpage une patine d’un cachet original très artistique.

Des motifs découpés sur papier collant de couleur, permettent d’obtenir par collage de très jolis abat-jour et les gommettes découpées dans ce même papier collant préalablement plié sont d’une finesse et d’une grâce d’algues marines.

Ces mêmes papiers collants de couleur - si employés dans les classes maternelles et les C.P. - serviront à composer des nuées de papillons aux coloris multiples et chatoyants en alternant les corps, les ailes, et les taches de couleurs.

Carton

Plus rigide que le papier, le carton permet déjà des réalisations plus variées.

Et d’abord toutes les réalisations faites avec le papier.

Certaines de celles-ci qui nécessitaient un collage sur carton, comme le découpage de silhouettes à peindre, des motifs de frise, des figures géométriques pouvant se pratiquer directement sur carton.

Mais, il en est d’autres que ne permettrait pas le papier.

La confection des plans en relief trouve dans le Filicoupeur un outil nouveau qui crée une technique nouvelle.

La finesse extrême du fil de 1/10e permet le découpage de la carte d’Etat-Major en suivant exactement les courbes de niveau.

Chaque découpage est ensuite collé sur une feuille de carton dont l’épaisseur est calculée d’après l’échelle de la carte.

Un deuxième découpage, uniquement extérieur, s’impose pour enlever le carton qui déborde.

On se trouve alors en possession de toute une série de figures superposables qu’il ne s’agit plus que de placer et de coller à leurs places respectives pour obtenir un plan en relief exact, dont les différences de niveau se présentent sous forme de petits escaliers.

Tel quel, ce plan en relief est déjà très acceptable, d’autant plus qu’il présente toute la planimétrie de la carte. Mais on peut encore le fignoler en étalant une légère couche de plâtre qui enlèvera le relief des marches d’escalier et donnera l’allure exacte du terrain. Mais il faudra alors redresser toute la planimétrie.

Le carton permet aussi la confection de pochoirs de toutes formes et de toutes épaisseurs.

Le travail inverse peut également être effectué : découpage de lettres et chiffres de carton de couleur pour composer de petites affiches, des tableaux d’affichage, etc...

Il y a intérêt à utiliser alors des gabarits de découpage métalliques préparés d’avance. Ces gabarits se trouveront dans le commerce, mais on peut les découper soi-même avec des ciseaux à broder dans la tôle d’aluminium de 5/10e de mm. d’épaisseur.

Les merveilleux puzzles que l’on peut découper soit directement dans des cartes postales, soit après avoir collé sur carton l’image à découper. Puzzles récréatifs ou instructifs comme cette carte de France par départements qu’il s’agit ensuite de replacer à leur place exacte.

L’on peut déjà découper sur carton mais d’autres matériaux comme le contreplaqué et le rhodoïd offrent des possibilités bien plus riches - des dioramas de toute sorte, des maquettes de décors de théâtre ou de marionnettes.

Bois

Avec les bois, une nouvelle richesse est mise à notre disposition. Le contreplaqué, le bois blanc, le balsa, l’isorel et les bois de placage vont nous permettre de réaliser des merveilles.

En plus du découpage, nous allons pouvoir utiliser le bec pyrograveur, et pour des découpages intérieurs la pointe à souder qui, convenablement chauffée, nous permettra de percer le trou par où nous passerons le fil de découpage.

Tous les découpages simples que nous réalisons avec du papier ou du carton, sont possibles dans l’isorel ou le contreplaqué. Toutes ces figures découpées, animaux, etc... peuvent être. enrichies et enluminées à la pointe à pyrograver.

Le plan en relief que nous faisions en carton, nous pouvons le faire en contreplaqué ou en isorel si l’épaisseur s’y prête.

Les petits jouets articulés découpés au Filicoupeur sont ajustés ensuite et collés ou montés par assemblages à mi-bois, par créneaux, par tenons et mortaises.

La précision du découpage permet de faire des assemblages parfaits.

Eu utilisant le même procédé d’assemblage, vous fabriquerez des petits coffrets que vous pyrograverez ensuite ou - et cela est une des possibilités apportées par le Filicoupeur - que vous enrichirez d’une merveilleuse marqueterie.

Marqueterie

Ce travail de marqueterie est rendu possible par l’extrême finesse (1/10e) du fil de découpage employé.

Vous dessinez d’abord le croquis que vous voulez reproduire sur une feuille de papier blanc qui aura les dimensions exactes des panneaux que vous voulez réaliser. Vous prenez autant de feuilles de bois de placage différents que vous désirez de panneaux.

Superposez vos feuilles de bois, posez sur le tas votre dessin, et découpez en suivant le dessin ; lorsque votre découpage sera terminé, il vous restera à assembler les puzzles en combinant heureusement les bois différents. Puis vous collerez vos panneaux sur leur support - coffret, plateau, etc..., avec de la colle forte ou de la seccotine.

Ensuite poncez, cirez ou vernissez au tampon, et vous serez en possession d’un chef-d’œuvre réalisé simplement, facilement.

Cette. scie au 1/10e nous l’utiliserons encore pour réaliser nos modèles réduits, découpage du balsa, etc...

Le balsa, profondément travaillé à la pointe à pyrograver, nous donnera des clichés que nous utiliserons comme des linos pour enluminer nos textes et décorer nos journaux scolaires.

Ou peut encore découper en bois plus dur, des rouages : roues dentées, pignons, etc..., Pour confectionner de petites horloges comme ces vieux coucous du Jura.

Textiles

Les étoffes offrent les mêmes possibilités que le papier et le carton : exécution de fleurs artificielles, découpage en série de silhouettes que l’on coudra sur une robe pour une fête scolaire.

L’on peut confectionner de très jolis insignes en puzzle de feutre. Cet art peut se développer jusqu’à la décoration de

plateaux de feutre, tapis de jeu, etc…

Une mention spéciale au nylon, qui est un tissu mais aussi une matière plastique.

L’inconvénient primordial des découpages de nylon avec ciseaux était l’effilochage des bords du tissu coupé. Le Filicoupeur supprime cet inconvénient. Le fil chauffé qui découpe le nylon en soude en même temps les fils et évite cet effilochage si malencontreux.

Pyrosculture

Le travail de dégrossissage des masses au moyen de la pointe large du pyrograveur commercial présentait entre autres inconvénients celui de dégager énormément de fumée.

Le Filicoupeur permet le découpage de ces masses à creuser en enlevant des copeaux successifs.

Il restera alors à effectuer la finition avec la pointe à pyrograver ou la pointe à souder pour les travaux très fins.

Matières plastiques

Mais sans doute, le domaine aux possibilités les plus extraordinaires est celui des matières plastiques.

En général, ce sont des résines synthétiques qui imitent des matières naturelles : bois, corne, écaille, ivoire, et qui ont des qualités spéciales que ne possèdent pas ces matières naturelles. Ces qualités permettent de les travailler de façon tout à fait particulière.

Les professionnels les travaillent à l’état pâteux, obtenu à chaud, par injection dans un moule.

Nous mettons à la portée de l’amateur un procédé beaucoup plus simple et plus varié : le Filicoupage.

Le Filicoupage utilise un procédé sensiblement identique (travail à chaud) mais inverse. Ce n’est plus la matière première qui est chauffée dans sa masse, c’est la chaleur de l’outil qui donne la. pénétration dans la matière froide.

Parmi les matières plastiques qui se prêtent le mieux au Filicoupage et à la pyrogravure, le Rhodoïd et le Plexiglass, sont les plus intéressantes.

Le rhodoïd

Le Rhodoïd se fait en toutes couleurs et toutes épaisseurs, à partir de 2/10e, de mm. et en transparent :

- en imitation (ivoirine) blanc uni ou veiné ;

- en imitation nacre (nacrolaque) blanc nacré, ambré ;

- en tubes de 2x3 ;

- en jonc de 3 à 20 mm., de couleurs variées.

Cette matière offre la particularité de se souder par points de fusion à l’endroit où l’on pose une pointe chauffée (pointe à souder du Filicoupeur. Cette particularité permet à l’utilisateur d’agglomérer sur un support de cette matière des parcelles de couleurs différentes composant un ensemble décoratif.

La pyrogravure des matières plastiques donne en relief une bavure (bouillonnement de la matière au contact de la pointe) qui peut servir de cliché pour imprimer.

Le motif décoratif dessiné au pyrograveur peut être, après grattage des bavures, garni en noir ou en couleur (gravure en taille douce sur rhodoïd).

La pyrogravure sur plexiglass donne, par transparence, une impression de relief qui fait le charme des bijoux fantaisie en plexiglass.

Le rhodoïd est la matière idéale à la confection d’abat-jour aux couleurs diverses, enrichis de motifs soudés.

Ces mêmes dioramas que nous faisions en carton peint ou contreplaqué, nous pouvons les réaliser en rhodoïd épais ou mince, suivant les silhouettes et les profondeurs, et l’ensemble aura une richesse de tonalité et un éclat vraiment unique.

Le rhodoïd en feuilles transparentes de couleurs permet de réaliser de beaux vitraux aux couleurs chatoyantes.

La bijouterie fantaisie

Il est dans cette application des possibilités du Filicoupeur aux vertus des matières plastiques, un art suprême, où jouent l’imagination, la dextérité de l’artiste : c’est la bijouterie fantaisie, Ces broches fantaisie, ces clips, ces bracelets, ces boutons aux dessins vifs et brillants, ces broches merveilleuses en plexiglass, dont le dessin léger est creusé dans l’épaisseur de la matière, il ne tient qu’à vous de les composer, de les fabriquer, d’en créer de nouvelles au gré de votre fantaisie.

Pour l’instant, nous pouvons mettre à votre disposition plusieurs types de broches toutes prêtes à recevoir la pastille décorative, ainsi que d’autres modèles où sont enchâssés de petits blocs de plexiglass pour la pyrogravure profonde.

Donc, deux types de bijoux fantaisie possibles : l’un, par agglomération de paillettes de rhodoïd pour confectionner la pastille décorative, l’autre, par pyrogravure profonde du plexiglass.

Prenons, par exemple, une broche ordinaire dont la pastille décorative représente un bouquet de fleurs.

Confection de la pastille décorative. Placer le verre ou l’ovale transparent sur une feuille de rhodoïd blanc, 2/10, côté poli, suivre le contour avec une aiguille en rayant profondément. Cette aiguille sera montée sur un petit mandrin ou sur un manche de porte-plume fendu en quatre et ligaturé pour assurer une meilleure tenue. Dégager la pastille en pliant la feuille à l’endroit de la partie rayée. Ce procédé est valable dans le cas ou l’on n’a que quelques broches à réaliser. Pour la fabrication en série, utiliser le Filicoupage guidé, cité précédemment.

Ne jamais employer les ciseaux dans le rhodoïd.

Cette pastille constituant le support, va recevoir les petites paillettes qui, par leurs formes, leurs couleurs et leurs dispositions, vont assurer à la broche un élément décoratif original.

Confection des paillettes. - Se munir d’une collection de feuilles de rhodoïd en 2/10 de couleurs différentes. Nous en tenons 14 à votre disposition.

Soit à réaliser 10 broches - 10 pastilles décoratives. Chaque broche portera 5 couleurs : le rouge, le rose, le jaune, un vert-clair, un vert-foncé. Sujet : un bouquet de fleurs.

Prélever dans les feuilles de couleurs, correspondantes 10 petits carrés de 2 cm. (Rayer à l’aiguille et casser en porte à faux.)

Former 5 petits tas dans chaque couleur.

Cinq petits carrés de rhodoïd blanc recevront le dessin des paillettes (côté mat)

Ce dessin se fera à l’aide d’un crayon dur bien affûté, et représentera pour le rouge, le, rose et le jaune, des rosaces de différentes grandeurs (ne pas dépasser 7 à 8 mm. pour la bijouterie fantaisie, pour le vert, dessiner des formes simples de feuilles donner de la courbe, éviter la rigidité.

Chaque petit carré blanc ainsi dessiné sera posé sur le tas correspondant à sa couleur pour le dessin.

Découper par Filicoupaqe ces paillettes eu suivant correctement le tracé avec le fil 1/10, position 2 ou 3, sans faire, le mouvement de sciage.

Dégager le bloc en tordant les bords. Décortiquer paillette par paillette, avec l’aiguille citée précédemment ou avec un canif. - Disposer ces paillettes par petits tas suivant la forme. - L’emploi d’une petite boite plate cloisonnée est recommandée, une petite pince brucelle à becs pointus facilitera la manipulation de ces paillettes.

Il ne reste plus maintenant qu’à disposer des paillettes et ces feuilles sur le support (côté mat). Tordre les pétales avec la pince avant de les poser. La disposition de ces paillettes est la seule opération qui nécessite un peu de goût ; l’effet décoratif de la broche en dépend. Une disposition ne donnant pas satisfaction pourra être recommencée facilement. Une fois obtenue, souder ces paillettes par points, en utilisant la pointe-aiguille et l’aiguille montée sur manche pour les maintenir en position. Disposer judicieusement les points de soudure pour ne pas nuire à l’effet décoratif, en cercle, par exemple, au milieu d’une fleur.

Quelques touches légères à l’aquarelle (feuillages fins) mimosas, finiront de donner le cachet.

Il ne reste plus qu’à placer cette pastille ainsi réalisée dans la monture. Et, voici une broche réalisée à peu de frais, qui pourrait être vendue facilement à une tombola, kermesse ou fête de fin d’année, ou apportée par l’enfant à sa maman le jour de la fête des mères. Une inscription pourra être gravée au dos, avec la pointe aiguille.

Ce procédé de décoration par paillettes soudées pourra être utilisé à plus grande échelle pour le montage et la décoration de coffrets, plateaux, etc...

Il a l’avantage de permettre le travail en série : 20 épaisseurs de rhodoïd 2/10 pouvant être découpées ensemble, de plus l’effet décoratif est automatique et ne nécessite aucun talent particulier.

La pastille Diorama. ‑ Le Filicoupage permet de réaliser un autre genre de décoration.

Considérons le travail pour une seule broche seulement.

Ce procédé est valable pour le paysage panoramique ou le sous-bois.

Suivant la profondeur d’encastrement de la monture, il est possible d’exécuter cette pastille en 4 ou 5 épaisseurs.

Etudier préalablement la forme à donner à chacune, sur des feuilles de papier transparent, que l’on superposera pour juger de l’effet.

Commencer par les lointains.

Réalisez ces différents plans en rhodoïd blanc 2/10, avec le fil 1/10 ; première position, les superposer judicieusement sur une pastille non découpée formant fond.

Souder le tout par quelques points de soudure à la pointe-aiguille.

Décorer à la peinture - laisser sécher - monter la pastille dans la monture - ou, alors, réaliser les différents plans en rhodoïd de couleurs variées, judicieusement choisies, monter, souder.

Nous terminons la liste de ces petits renseignements pratiques en portant à votre connaissance qu’il vous est encore possible de réaliser des broches, boutons, pendentifs, breloques, etc.., en procédant de la manière suivante :

Soit à réaliser une broche, motif : le papillon.

Dessiner sur une plaque de rhodoïd blanc veiné, en 2 mm. un papillon de dimensions raisonnables.

Ce papillon sera décoré par soudure de petites paillettes de couleurs en 2/10. Poser à chaud, avec la pointe de pyrogravure, la barrette comme indiqué précédemment.

L’enfant pourra ici donner libre cours à sa fantaisie et réaliser, à peu de frais, des quantités de petits articles faciles à faire.

La pyrogravure sur plexiglass complétera les nouvelles possibilités que nous vous présentons et il sera alors possible de parler de la bijouterie fantaisie à l’école.

Un dernier exemple

Nous vous proposons maintenant un exemple typique de la multiplicité des possibilités du Filicoupeur.

Voici les plans d’un charmant coffret ,que vous pouvez découper à votre choix dans du carton, de l’isorel, du bois blanc, du contreplaqué, du rhodoïd épais, ,du plexiglass.

Une fois votre coffret ajusté, il s’agit de le décorer sur les quatre faces et le couvercle.

Prenons un sujet simple.

Si vous l’avez découpé, dans du carton ou de l’isorel, vous pouvez dessiner directement le motif décoratif et le peindre à l’aquarelle, à la gouache, à l’huile. Vous pouvez aussi le découper dans quelques papiers de couleur que vous collerez ensuite à leur place.

Sur un coffret de bois blanc ou de contreplaqué, le motif décoratif peut être pyrogravé et l’ensemble passé au brou de noix et verni. Il est également possible de peindre aux couleurs spéciales le motif pyrogravé et vernir l’ensemble.

Pourquoi ne tentez-vous pas de découper ce motif décoratif dans quatre panneaux différents de bois de placage superposés. Vous obtiendrez quatre découpages identiques, que vous collerez à la colle forte sur votre coffret en intervertissant les tons. Cirez ou vernissez.

Des motifs découpés dans des paillettes de rhodoïd de couleurs seront fixés à la pointe à souder sur le coffret de rhodoïd, ou collés à l’acétone.

Sur plexiglass, le motif sera pyrogravé à la pointe fine de la paroi intérieure du coffret.

Et ce n’est sans doute pas tout : à vous de découvrir, pour ce simple exemple, de nouvelles techniques décoratives.

Autres possibilités

Nous avons tenté de vous indiquer, dans cette brochure, que le Filicoupeur apportait, à votre imagination et à votre habileté manuelle, des possibilités extraordinaires, tant dans le domaine classique de la scie à déchiqueter et du pyrograveur aux activités jadis bornées à des limites bien déterminées, que dans de nombreux champs d’action avec de nouveaux matériaux.

Ces expériences déjà réalisées sont loin d’être définitives. Il appartient à chacun d’enrichir le butin collectif de nouvelles réalisations.

Le réducteur de tension peut être utilisé, eu outre, par le branchement d’un petit fer à souder (déjà réalisé et que nous pouvons vous adresser sur commande. Il s’agit là d’un fer à souder miniature pouvant servir à tous les bricolages d’électricité, montages et radio, etc., véritable outil professionnel.

Il peut égatlement servir de transformateur pour alimentation d’un petit moteur électrique fonctionnant sur 20 volts et destiné à faire marcher de petites machines outils.

Ce transformateur permettra aussi l’éclairage d’un arbre de Noël, d’une maquette de décors de théâtre, d’un théâtre de marionnette, sur 5 volts (plot n°1), d’où possibilité d’utilisation d’ampoules de lampe de poche, - et également sur 20 volts (plot n° 4) des lampes de 30 volts des projecteurs classiques de film fixe.

Nous étudions actuellement une pointe vibrante qui permettrait la gravure sur métaux.

Qui nous apportera d’autres possibilités d’utilisation du Filicoupeur ? La course aux inventions est ouverte.

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