Brochure dEducation Nouvelle
Populaire n° 40 Octobre 1948 C.FREINET Plans de travail
Editions
de l'Ecole Moderne Française |
Télécharger le texte au format RTF
Introduction
Pourquoi
les plans de travail ?
Lidée a fait son chemin depuis le temps où, il y a une
quinzaine dannées, jessayais dans mon école une technique qui, même sur le
plan social, ne manquait pas de détracteurs. Lintroduction, dans la pratique
scolaire, des PLANS DE TRAVAIL nattend plus aujourdhui que la consécration de
lexpérience rationnelle dune part, et de ladoption officielle, ou
officieuse, dautre part.
La présente brochure a lambition dy contribuer.
Certes, les documents que nous publions sont loin dêtres définitifs ; ils ont
besoin, au contraire, de subir lépreuve du feu, cest-à-dire de
lexpérimentation minutieuse et méthodique dans les milliers décole de notre
Mouvement. Tous ensemble, nous forgerons loutil nouveau qui marquera une étape dans
lhistoire de notre pédagogie.
**
Nous voudrions souligner deux choses dans cette rapide introduction.
Nous avons à répondre dabord à laccusation danarchie dont voudraient bien volontiers nous accabler ceux-là même qui ne se sont jamais penchés sur les problèmes majeurs auxquels nous tâchons de trouver, coopérative ment, une solution. Comme si lEcole traditionnelle était la maison de lordre et de lharmonie ! Sa discipline autoritaire, la façon dont elle impose le travail sans tenir compte des désirs et des besoins des travailleurs, correspondent, sur le plan social, à lère bien révolue du droit divin ; et lon devrait trouver normal, et indispensable, que les éducateurs se préoccupent généreusement de la modernisation de cette école qui doit préparer les hommes libres et actifs de demain.
Il y a, dans ce domaine, une besogne déducation à mener auprès des parents et des éducateurs pour leur faire comprendre quil nest pas possible quils souhaitent pour leurs enfants le dressage physique et loppression morale contre lesquels ils luttent avec héroïsme à latelier, à lusine, aux champs, dans les prisons et les maquis, partout où se poursuit la grande lutte séculaire pour la libération de lhomme.
Nous nassurons pas que les solutions que nous préconisons soient parfaites et définitives. Nous travaillerons tous ensemble à les améliorer. Mais ce qui devient aujourdhui incontestable, cest que lorganisation scolaire, que la discipline et la vie de nos classes doivent changer et se mettre à lunisson du milieu ambiant.
Pour cette évolution indispensable, nous apportons ici une pierre maîtresse.
Il nest nullement question pour nous de substituer à lEcole autoritaire une liberté idyllique qui nen serait que le pendant romantique. La liberté idéale nexiste pas. On a, dans certaines conditions de vie, selon les contingences plus ou moins favorables, la liberté de se livrer à telle ou telle activité. Ce que nous cherchons, cest la réalisation dun milieu dans lequel lindividu se développe au maximum selon ses possibilités et sépanouit selon ses tendances.
Or, CE MILIEU EST NECESSAIREMENT UN MILIEU DORDRE ET DE DISCIPLINE CREATEURS, non pas oppresseurs de lindividu, mais fonction naturelle et indispensable de sa formation dhomme.
Cet ordre et cette discipline fonctionnels nont rien de rien de commun avec lorganisation militaire des alignements, des bras croisés, du piquet et des punitions. Cet ordre et cette discipline que les travailleurs appellent de tous leurs espoirs, naurions-nous donc pas le droit den jeter dès lenfance les solides fondements, pour les légitimer et en préparer le triomphe dans un prochain avenir ?
Nous sommes à la recherche de lordre et de la discipline du travail : nous retrouvons le sens vital profond qui pousse lhomme et lenfant à se donner avec toute leur ardeur, avec tout leur cur aux activités quils estiment essentielles. Nous nous appliquons à réaliser dès lécole la communauté harmonieuse où chacun pourra produire selon ses besoins et ses tendances et doù disparaîtra en conséquence lattirail répressif nécessaire toutes le fois quon veut imposer à lhomme ce qui est contraire à sa nature et à sa destinée.
Contrairement à ce que croient les adultes trop longtemps enchaînés, ce nest pas de fausse liberté, ni de facilité et de jouissance qua besoin lenfant, mais deffort constructeur, de puissance et dhéroïsme, même et surtout sil faut serrer les dents et aller jusquà la limite de ses forces, jusquau delà de ses forces.
NOTRE ECOLE SERA DEMAIN LECOLE DE LORDRE PROFOND, DE LA DISCIPLINE FONCTIONNELLE, DU TRAVAIL SOCIAL ET DE LHEROISME.
A nous de préparer techniquement la splendide réalisation.
**
Cest cette notion dordre que synthétise lexpression PLAN DE TRAVAIL.
Depuis que nous lavons lancée, lidée a fait son chemin, comme se sont révélées efficaces les expériences des Plans quinquennaux ou annuels réalisés depuis vingt ans à travers le monde.
Naguère, la société produisait au hasard, anarchiquement, selon les découvertes ou les initiatives et les intérêts dindividus ou de groupes qui se saisissaient des grands leviers économiques. Il en résultait que périodiquement, le monde se trouvait envahi de produits qui débordaient les besoins, qui devenaient donc socialement inutiles, et qui, étant inutiles, devenaient nuisibles, car pour les liquider, les régimes ne craignaient pas davoir recours à la guerre, la meilleure des affaires commerciales.
Nest-il pas normal quune société qui a le souci de ses vrais intérêts fasse un examen sérieux de ses besoins généraux, compte tenu de toutes les contingences, puisquelle règle sur les besoins la production dun an ou de cinq ans et quelle dise : on produira tant de milliers dautos, mais pas davantage, car il nous aussi tant de millions de casseroles ; on ensemencera tant dhectares de blé, mais il nous faut aussi notre récolte dorge, de betteraves et de vin.
Nous agirons de même à lEcole. Nous ne nous livrerons pas à nimporte quel travail, selon notre caprice commun. La vie nouvelle de notre classe, nos correspondants, les programmes, les contingences du milieu nécessitent que nous nous appliquions à tels travaux pendant une période donnée. A condition, certes, que cette nouvelle réglementation, ne remplace pas loppression de naguère et que les enfants eux-mêmes participent à létablissement du Plan qui sera non pas une limitation dangereuse mais une règle commune coopérative ment comprise et voulue pour la réalisation des grandes tâches indispensables.
On voit ainsi lélément nouveau que nous introduisons dans
notre classe par ce principe fécond de PLAN DE TRAVAIL.
**
Nous apportons aussi une autre nouveauté.
Jusquà ce jour, la pédagogie a mis laccent sur la matière à enseigner et non sur la technique de travail. Nous avons des centaines de manuels qui contiennent « méthodiquement » classée, la matière à apprendre dans toutes les disciplines. Théoriquement, lenfant naurait quà ouvrir les livres, à en lire, textes et résumés, à consulter images et graphiques. La science des auteurs, ferait le reste, tout étant calculé pour que lenfant comprenne et sinstruise.
En théorie ! Dans la pratique, comme lélève na aucune soif de ce qui se trouve dans les livres, quil en comprend dailleurs beaucoup plus imparfaitement quon ne croit les textes, toujours trop savants, le manuel ne suffit pas. La grosse besogne reste toujours pour le maître qui doit accrocher, intéresser, expliquer, compléter, éclairer, et, aussi hélas ! sanctionner et punir. De sorte que reste entier le problème non abordé par les pédagogues de LA CONDUITE DE CLASSE.
Et cest là pourtant, pour nous, instituteurs, la difficulté essentielle de notre travail. A tel point que le meilleur maître nest nullement celui qui est le plus savant en sciences, en calcul, en grammaire ou en géographie, mais celui qui sait le mieux conduire sa classe, organisant le travail, sachant faire alterner les exercices, parler et se taire à bon escient pour maintenir un maximum de discipline dans la vivante activité. Cest ce tour de main, cette technique quambitionnent les maîtres-élèves et que recherchent encore les éducateurs qui visitant nos classes et admirant nos travaux.
Peut-être a-t-on trop exclusivement considéré jusquà ce jour les classes homogènes de villes, écrit, écrit, édité et légiféré pour elles. Il se peut que dans ces classes, la pratique des manuels puisse faire illusion puisque tous les élèves sont censés faire la même chose. Outre que cette uniformité ne saurait être considérée comme une solution souhaitable du problème pédagogique, il nous faut bien considéré que 80 % des écoles françaises sont hétérogènes et que la conduite de la classe reste le souci primordial des éducateurs des écoles à classe unique ou à deux et trois classes si nombreuses en France.
Pour toutes ces écoles, les manuels nont jamais suffi. Il nous faut des techniques de travail pratiques et efficientes. Cest à la préparation des ces techniques que nous nous appliquons plus particulièrement.
Notre réalisation de PLANS DE TRAVAIL fera incontestablement avancer le problème, mais dans la mesure seulement où nos écoles pourront se procurer les outils de travail indispensables. Car lécole ne fait pas exception à la loi commune et il serait temps que parents, pouvoirs publics et éducateurs se préoccupent des conditions techniques pour la réalisation dUNE EDUCATION DU TRAVAIL dans la SOCIETE DU TRAVAIL.
PLAN DE NOTRE ETUDE
Nous aimons bien comparer notre école à la famille rurale qui, pour lexploitation de son petit domaine, est obligé de mobiliser, plus ou moins méthodiquement, toutes les activités.
Il est des maisons où lorganisation du travail est totalement inexistante. La besogne est là, la terre reste fertile ; les hommes ne manquent ni dhabileté, ni de bonne volonté, mais tout se fait à contre-temps. La femme prépare la soupe le soir et soigne les bêtes quand le village paisible sest déjà endormi, et il y faut tous les matins une séance de discussions et de disputes avant de se mettre en campagne. Résultat : on moissonne quand le grain trop mûr est tombé ; on fauche lherbe à demi-sèche ; les fruits pourrissent sous les arbres et on arrose les jardins quand les légumes sont définitivement flétris.
Nul nest content, certes, et il faut souvent la poigne vigoureuse du père pour faire taire plaintes et récriminations.
Il est dautres familles qui, dans les conditions initiales moins favorables, savent travailler avec une autre méthode et dans un meilleur climat.
Le soir, après le souper, on passe rapidement en revue la besogne à faire le lendemain : le blé est mûr à la Côte ; il faut arroser le pré du Pont, mener la charrette au bois et sortir le bétail. Voilà lessentiel à faire, lindispensable. La mère habile se garde bien de distribuer avec autorité chacune de ses tâches. Elle sait bien que le premier mouvement- - naturel- de celui à qui on commande un travail est de réclamer et de regimber. Et puis, malgré lintime connaissance quelle a de son monde, elle risquerait denvoyer moissonner le garçon qui voulait conduire la charrette, et de faire arroser quelquun qui aimerait tant faire le berger.
La mère agit plus sagement. On sait ce quil y a à faire. Il nest pas question de dire : je voudrais réparer la porte de létable ! Allons-nous laisser perdre notre blé et pâtir le bétail ? Répartissons les tâches, coopérative ment, autant que possible selon les goûts et les tendances de chacun. Tout ira beaucoup mieux. Demain matin , à laube, sans même une discussion la famille sera au travail.
La mère de famille avait dressé son PLAN DE TRAVAIL. Elle avait vu ce quil avait à faire. Elle avait prévu cela va sans dire - les moyens techniques de le faire, car on ne comprendrait pas que quelquun soit chargé de moissonner sil na pas même une faux aiguisée, ou de conduire la charrette si manque le cheval pour la traîner. Elle surveille lexécution des tâches prévues et contrôle les résultats
Cet exemple nous montre avec sûreté les conditions à remplir
pour notre PLAN DE TRAVAIL :
1° Savoir ce que nous avons à faire dans la journée, dans la semaine, dans la semaine, dans le mois et dans lannée.
Notre PLAN GENERAL DE TRAVAIL vise à faire linventaire des activités désirées fonctionnellement par les enfants ou exigées par la vie ou les programmes officiels. Car, tout comme la mère de famille, nous avons à tenir à tenir compte des contingences.
Nous nous sommes attelés à cette besogne et on trouvera, en fin de cette étude, le PLAN GENERAL qui est lamorce du grand répertoire où nous pourrons bientôt nous référer toutes les fois que nous aurons à faire le point des activités à prévoir et à organiser.
2° Donner aux enfants la possibilité technique de faire le travail prévu. Ce qui suppose :
la recherche, la mise au point et la production des outils de travail : imprimerie, matériel dexpérimentation et de documentation, Fichier scolaire coopératif, livres et bibliothèque de travail, musée, compendium, jardin, photos, cinéma.
La préparation de MODES DEMPLOIS-GUIDES qui permettent aux enfants de se servir de ces outils avec un maximum defficience.
3° Parfaire lorganisation scolaire qui permet, pratiquement, le travail ainsi compris, avec : plans de travail hebdomadaires et quotidiens, enquêtes, comptes rendus, conférences, coopérative.
4° Contrôler lexécution du travail : notes, graphiques, tests, chefs-duvre et brevets.
Voilà, du même coup, tracé le plan de notre étude, et un plan non plus formel et scolastique, mais accroché à la vie quil sagit de préparer et de dominer.
C.FREINET
PLAN GENERAL DE TRAVAIL
Il y a quand nous parlons à lécole un malentendu quil nous faut dabord dissiper. Il ne sagit plus, en loccurrence, des devoirs, des leçons ni des exercices dont maîtres et élèves ont depuis longtemps une définitive indigestion, mais de ce que nous appelons les « Activités Fonctionnelles », cest-à-dire qui sont recherchées par lindividu parce quelles répondent à une fonction profonde de lêtre individuel et social.
Si lon compare notre plan général de travail avec les divers systèmes de centres dintérêts établis jusquà ce jour, on remarquera que nous ne partons plus de la connaissance à acquérir, de lidée à expliquer ou à justifier, mais de ce qui est vraiment à la base de la vie de lenfant : le travail quil réalise ou dont il est spectateur. Voilà cela qui est vital et essentiel. Vos élèves nont que faire dun artificiel centre dintérêt sur les poissons, même sil est méthodiquement amené par des lectures, des leçons de choses, des images ou le cinéma. Mais sils ont pêché, sils ont aidé les pêcheurs, préparé nasses et filets, alors ils auront soif de connaissances. Il suffira de leur offrir laliment quils attendent et désirent.
Nous inscrivons donc, dans une première rubrique de notre plan de travail., les Activités Fonctionnelles, non pas afin que vous vous y reportiez pour trouver des sujets commodes de leçons, mais seulement pour cataloguer pour ainsi dire vos A.F. dans le casier où nous en aurons noté les résonances éducatives.
La pêche passionnera les enfants, ou la préparation des filets, ou létude des poissons. Il vous suffira de chercher sur le Plan général de travail le chapitre correspondant où vous trouverez toute la documentation utile. Un système dindex, en liaison avec notre classification décimale, rendra cette recherche simple et pratique.
Comment définir et mettre à jour ces A.F. ? Nous ne reviendrons pas ici sur la question traitée dans nos autres brochures : textes libres, enquêtes, correspondances, actualités, rien ne doit être négligé, même si nous devons ensuite, par nécessité technique, choisir parmi les pistes possibles, selon une priorité que la communauté scolaire se chargera de définir.
Détecter ces A.F., les rendre licites à lEcole, mieux : les intégrer dans notre fonction éducative, les rendre possibles par le matériel et les techniques appropriées, telle est donc la première étape de notre travail.
*
Mais nous naurons guère pratiqué quun quelconque manualisme si nous nexploitions pas, pédagogiquement, la vie ainsi suscitée et le courant créé.
Une première étape de cette exploitation pédagogique de nos A.F., cest la documentation technique qui nous permettra lapprofondissement et lélargissement de notre travail, louverture sur le monde des fenêtres qui augmenteront les échos mécaniques mais aussi la résonance sociale de nos activités. Les premières questions qui fuseront à propos de la pêche ne se rapporteront point comme le voudraient parfois les pédagogues à létude scientifique du poisson, mais à la technique du travail. Comment pêche-t-on ici et ailleurs ? Comment fabrique-t-on lignes et filets ? Les bateaux de pêche sont-ils grands ? Vont-ils loin ? Combien y a-t-il dhommes à bord ? Combien pêchent-ils de poissons ?
Autant de questions techniques auxquelles nous devons, davance, nous apprêter à répondre, car cest au moment où lenfant a soif dune connaissance quil faut la lui offrir si nous voulons quelle lui soit profitable à 100%. Ne nous contentons pas de dire : « Linstituteur se débrouillera pour répondre ou pour trouver les documents ». Pratiquement, les questions des enfants nous embarrassent toujours énormément et cest pourquoi lancienne école sarrangeait pour les éviter ou les bannir. Aucune publication systématique ne nous offre laide nécessaire. De plus, nous naimons pas que linstituteur fasse figure ainsi de répertoire général et de puits de science. Nous préférons de beaucoup dire à nos élèves : « Je suis comme toi Je ne sais pas, car on ne peut pas tout savoir. Mais nous allons chercher ensemble et nous trouverons ».
Nous trouverons, si nous avons au préalable préparé, réuni, publié, classé la publication technique nécessaire. Nous avons commencé ce travail avec les B.T. et nos fiches. On se rendra compte à lexamen de notre Plan général que nos réalisation actuelles ne sont quune infime partie du matériel à mettre au point.
Nous voudrions ensuite pousser plus avant notre souci
dintellectualisation. Lenfant veut travailler ; il veut pouvoir
travailler. Lintérêt pour son travail - et la chose est tout aussi exacte pour les
adultes lui pose des problèmes complexes quil sattachera spontanément
à résoudre. Il veut connaître pour agir avec plus de sûreté et defficience. La
curiosité est une nécessité vitale pour lenfant et seule une pédagogie contre
nature a pu lannihiler jusquà rendre nos élèves apathiques et
indifférents, morts. Lenfant veut tout connaître. Il nous suffira de lui permettre
la satisfaction pratique de ce besoin. Et ce sera lobjet de notre troisième
rubrique : Connaissances.
On le voit : tandis que lécole traditionnelle part des connaissances plus ou moins théoriques avec lespoir daboutir au travail constructeur, nous plaçons, nous le travail à la base de notre activité, les connaissances nen étant quune manifestation subséquente.
Nous avons prévu un certain nombre de rubriques pour cette exploitation pour ainsi dire intellectuelle du centre dintérêts.
a) Français. - Avec indications méthodologiques sur la grammaire et la chasse aux mots, avec mention des fiches de lecture, de dictée, de récitation, des B.T., des pages de livres que lenfant peut consulter pour satisfaire son besoin de résonance autour de ses activités fonctionnelles.
b) Calcul : - Nous ne sommes quau début de ce qui sera la nouvelle technique dapprentissage du calcul. Il ne fait pas de doute que ce sont les problèmes vécus, ou du moins nés de la vie, sui contribuent le mieux à faire acquérir le sens mathématique et que les seuls exercices vraiment profitables sont ceux qui sont motivés par la nécessité.
Nous considérons pour ainsi dire deux stades dans cette exploitation en calcul.
- La mesure permanente et répétée, lenquête précise et motivée, qui fourniront les éléments de base du calcul. Nous y accorderons une grande place. Elles sont presque toujours possibles. Par elles, nous estimons, nous mesurons, nous comptons, nous pesons, toutes activités dont on a trop oublié les vertus formatives. Et nous aurons en même temps les données sûres pour nos travaux ultérieurs.
- Létablissement et la réalisation de problèmes, daprès, le complexe dintérêts et des enquêtes.
Nos fiches de calcul du fichier scolaire coopératif répondent à ce besoin. Nous publierons prochainement une brochure sur ce sujet.
c) Sciences. - Nos Activités Fonctionnelles nous pousseront naturellement à la recherche, à létude et à lexpérimentation scientifiques, comme elles nous ont poussé à létude du français et du calcul. Lorsquil neige, lenfant aime faire fondre de la neige dans sa main ou sur le poêle ; il aime observer au microscope les cristaux merveilleux. Tout cela, cest de lexpérimentation scientifique que lenfant amorce avec enthousiasme. Il suffit de ne pas le dégoûter par avance de létude et du travail. Il a soif dexpériences ; il suffit de répondre à son besoin. Cest le but de cette rubrique du Plan de Travail.
Nous noterons à cette rubrique les recherches à entreprendre, les enquêtes à mener, les expériences à faire. Mais encore faut-il que ces expériences et ces recherches soient techniquement possibles. Pour cela, il nous faut un matériel minimum du travail scientifique et des brochures ou des fiches mode demploi de ce matériel. Nous travaillerons à cette réalisation.
d) Géographie. - Fréquemment, à loccasion de nos complexes dintérêts, nos élèves voudront connaître les aspects divers du monde proche ou éloigné. Les B.T., nos fiches, nos correspondants nous permettront de nourrir leur curiosité.
e) Histoire. - Nombre de sujets nous donnent loccasion
de recherches, de comparaisons, dincursions dans le temps. Cest
lhistoire.
*
Ainsi préparé, notre Plan Général de Travail apportera aux éducateurs pour les complexes dintérêts essentiels, les indications techniques, les références, les modes demploi qui leur permettront de faire avec moins de risques et un maximum de profits, les travaux que lécole traditionnelle demande en vain à lexposé du maître ou à la leçon du livre. Ce Plan général de travail nest quamorcé. Nous donnons dans « lEducateur », des exemples de ce que seront tous ces chapitres dans quelques années. A ce moment là, si le complexe dintérêt est axé sur la neige, léducateur prendra le Plan général de travail à la rubrique neige et il trouvera :
- des idées pour développer et enrichir les Activités fonctionnelles ;
- des indications techniques sur tout les travaux se rapportant à
la neige ;
- des indications précises, avec textes, modes demploi,
exercices, pour lexploitation dans les diverses disciplines.
Alors, pourvu que lEcole possède les outils de travail indispensables, linstituteur sera en mesure de réaliser avec un minimum de tâtonnements, léducation fonctionnelle, vivante et motivée, dont les pédagogues ont vanté depuis longtemps léminente valeur.
Il est à remarquer enfin que notre Plan de général de travail sera une réalisation excessivement simple, qui se prêtera à toutes les combinaisons : exploitation du texte libre, complexes dintérêts, préparation plus lointaine du travail, soit par centre dintérêts genre Decroly, soit autrement. Cest cette richesse de conception et cette souplesse demploi qui permettront de dépasser progressivement et de remplacer les manuels condamnés.
*
Nous nous occupons, dautre part, sans que, nous ayons à en reparler ici, de la préparation de ces outils de travail et des modes demploi de ces outils.
Nous en venons alors à la deuxième partie de notre étude.
Lorganisation du travail
scolaire
PLANS
DE TRAVAIL ANNUELS MENSUELS
Grâce à notre plan général de travail, nous avons des directives permanentes suffisamment fouillées pour lorganisation de notre travail. Il sagit maintenant daborder cette organisation elle-même.
Le jour où lécole sera vraiment à limage de la vie, elle pourra sépanouir exclusivement selon les tendances et les besoins fonctionnels des enfants. Lexpérience nest pas encore suffisamment poussée pour affronter cet idéal, et surtout les outils et les conditions de travail (locaux et dépendance) sont bien trop imparfaits. Nous restons, de ce fait soumis à certaines contingences, notamment pour ce qui concerne les programmes et les examens.
Tout comme la maman qui doit prévoir pour le lendemain lexécution des travaux exigés par la saison ou par le milieu social, nous aurons à tenir compte dans létablissement de notre plan hebdomadaire de travail, de la nécessité où nous sommes de satisfaire, en gros du moins, aux exigences des programmes. Ces programmes dailleurs sont beaucoup moins malfaisants, pédagogiquement parlant, quon la prétendu parfois. Tout ce que demandent les programmes, à quelques rares exceptions près, reste dans la limite de nos possibilités normales. Cest la façon dont la pédagogie aborde ces problèmes qui est critiquable et dangereuse.
Il est donc souhaitable, que nous préparions, pour nos divers cours, des Plans de travail annuels et mensuels pour chacune des matières. Mais ces plans devront être non des programmes dacquisition mais de vrais plans de travail. Cest-à-dire quils ne devront pas comporter seulement le détail des notions à acquérir mais les travaux à exécuter pour lacquisition de ces notions, puisque cette acquisition devra être non leffet dun effort de mémoire ou dun pur jeu de lintelligence, mais le résultat de lexpérience et de la confrontation de cette expérience avec celle des hommes éminents dont la civilisation nous offre les conquêtes.
Ces Plans de travail devraient donc comporter exclusivement des projets de travail auxquels maîtres et élèves se référeraient en permanence. Au lieu davoir par exemple « étude de lair », nous porterons notre plan de travail les diverses expériences et recherches dont laboutissement serait la connaissance des problèmes scientifiques de lair. En histoire, au lieu davoir étude des guerres de religion ou de Henri IV, nous trouverons des projets précis denquêtes et de recherches qui nous conduiront à la saine conception historique.
Lordre ni le contenu de ces Plans mensuels de travail ne serait pas obligatoire ni limitatif. Nous passerons au crayon de couleur les titres suffisamment étudiés, quittes à parcourir plus scolastiquement en fin de mois ou en fin dannée les sujets que la vie fonctionnelle de notre classe ne nous aura pas donné loccasion daborder.
Mais, du moins, nous nirons plus à laventure, car seuls les éducateurs de génie peuvent se payer le luxe d aller au gré de leur inspiration. Il y a une conjonction possible et actuellement nécessaire, entre nos possibilités de travail vivant et les exigences du milieu. Nous réaliserons cette conjonction.
Voici un fragment du Plan mensuel de travail de lEcole
Freinet pour ce qui concerne les sciences (C.M.) :
OCTOBRE
Activités fonctionnelles |
Programme correspondant |
Activités fonctionnelles Dresser un calendrier de la chute des feuilles. Travaux du jardin. Préparer les engrais. Les semis de fève. Les primeurs. |
Programme correspondant Etude de la feuille : arbres à feuilles persistantes et à feuilles caduques. Les outils du jardinier. Les façons culturales. Engrais de fond. Conservation des légumes du jardin. |
DECEMBRE
Activités fonctionnelles Travaux dintérieur Préparation du chauffage. Installations déclairage. Recherches géologiques. Analyse du sol. Observations météorologiques |
Programme correspondant La houille. Les combustions. Le gaz déclairage. Lélectricité. Le thermomètre. La glace, la neige, le givre. Le sol |
Nous avons notre Plan de travail général. Nous préparons, en début dannée, selon le degré de notre classe et de notre milieu, nos plans annuels et mensuels (pour lesquels nos tâcherons de donner coopérativement des exemples). Nous disposons des outils de travail essentiels : Fichier scolaire coopératif, échanges, imprimerie, matériel dexpérimentation, modes demploi. Vous ne pourrez prétendre à la réalisation dun Plan de travail si les ouvriers nont pas la possibilité de travailler. Et cest dans la mesure où sera poussée votre organisation matérielle et technique que vous pourrez faire une place toujours plus grande au Plan de travail qui, un jour, réglera lactivité permanente de toute votre classe.
PLANS HEBDOMADAIRES DE
TRAVAIL
Le Plan annuel et le Plan mensuel de travail sont des plans généraux, cest-à-dire établis pour toute la classe. Il sont des propositions plus que des décisions. Ils sont la liste des travaux que la mère de famille établit le soir avec ses enfants. Il faut voir maintenant ce que chacun va sengager à faire.
Cet engagement, cest le Plan hebdomadaire individuel. Chaque
élève fixe à lavance, le lundi matin, les divers travaux quil se propose de
faire au cours de la semaine qui commence. Nous surveillons mais sans obligation
ces travaux au cours de la semaine. Nous contrôlons le samedi soir. Cest exactement le processus adulte
des Plans de travail annuels, biennaux ou quinquennaux. Reste à préciser les diverses
phases de ces plans.
ETABLISSEMENT DES PLANS DE TRAVAIL
Nous avons prévu le modèle suivant de Plan de travail que nous donnons à nos élèves (voir page 13).
Comment les élèves vont-ils choisir leurs sujets de travail ?
Il faut se méfier de lautomatisme scolastique ou de la tendance qui consisterait à faire inscrire purement et simplement sur le Plan de travail des sujets pris au hasard. Ce serait là mettre la technique non négligeable, surtout dans les grandes classes et les cours complémentaires.
Nous voulons faire mieux.
Dans tous les domaines, pour toutes les disciplines, le Plan de travail du lundi doit être profondément préparé au cours de la semaine qui précède. Il sera procédé, comme pour les fichiers auto-correctifs, de la manière suivante :
Le samedi soir, nous distribuons aux élèves une fiche conçue selon le modèle ci-dessous :
Un test rapide révèle si lenfant a exécuté avec profit les travaux du plan précédent. Et ensuite, en tenant compte de ce quil a pu faire dans la semaine, lenfant sengage à faire x fiches en calcul et, en grammaire. Le lundi matin, lenfant na plus quà se référer à cet engagement pour procéder à linscription des fiches à étudier.
Pour ce qui concerne les autres travaux, non auto-correctifs, il faut procéder de même, en cours de semaine, à une sorte de préparation diffuse dont on comprendra limportance. Très souvent au cours de nos activités complexes : textes libres et exploitation, lectures sy rapportant, correspondances, réponses aux questions, conférences, nous entrevoyons des pistes que nous navons pas le temps de suivre profondément, car on ne peut tout faire. Nous les inscrivons sur notre Agenda, avec, si nécessaire, le nom de lélève, qui sétait proposé pour traiter le sujet. Nous avons ainsi en permanence, une liste assez copieuse de projets de travail qui correspondent à 100% à nos besoins et à nos désirs quil suffira de rappeler aux intéressés :
« Tiens, toi, en géographie, tu devais nous faire cette étude Toi, tu tétais offert pour telle expérience ou pour la fabrication, ce cet objet »
Cette préparation préalable a une importance primordiale. Les enfants sont comme nous. Si on dit à brûle-pourpoint : « Quel sujet voudriez-vous traiter pour une conférence ? », nous sommes interloqués, nous attendons des suggestions, ou nous fouillons dans nos notes et nos livres. Ce sont ces notes et ces suggestions que nous préparons en cours de semaine.
Si lenfant ne trouve rien à sa convenance parmi les sujets proposés, il va de lui même à notre Plan de travail mensuel. Ci celui-ci est bien établi, bien adapté convenablement au milieu local, il y a de grandes chances pour que les A.F. proposées dans le Plan se présentent aussi comme répondant aux préoccupations majeures des enfants. Ainsi le Plan de travail participe à la fois des Complexes dintérêts spontanés et des Plans répondant aux programmes officiels.
Une rubrique calcul comporte un certain nombre de petites cases où lenfant inscrira le numéro des fiches auto-correctives quil se propose de faire pendant la semaine, conformément aux tests et à lengagement du samedi, dont nous avons parlé. La chose est simple et rapide.
Rubrique grammaire : lenfant inscrira de même les fiches auto-correctives de grammaire, si vous avez dans votre classe le fichier correspondant que nous vous recommandons détablir (nous ne lavons pas encore édité) et qui comportera de nombreux exercices gradués et notamment de fréquentes conjugaisons de verbes.
Rubrique histoire : cest pour linstant encore une des rubriques quil vous sera le plus difficile de remplir. Nous ne pouvons inscrire dans la case le titre dune simple leçon dhistoire : les guerres de Napoléon Ier ou la Révolution de 1848. Il ne sagirait pas là de travail, mais de leçon scolastique quil faut laisser à la tradition, même si nous devons y avoir recours accidentellement dans notre classe. Ce quil nous faut, cest des sujets denquêtes vivantes dans le village ou dans les archives, létude, par les documents dune réalité historique. Nos fiches et notamment nos B.T. ; Histoire de offrent déjà de grandes possibilités dans de domaine et montrent la voie à suivre.
Si, dans certains cours, certains élèves, à certains moments, ne trouvent aucun dA.F., ils sabstiendront tout simplement. La case restera vide. Pour la préparation de ce Plan, rayon histoire, nous aurons sous les yeux cependant comme pour les sciences, le Plan mensuel de travail qui, la plupart du temps, nous dépannera. On trouvera dans notre brochure : LHistoire vivante, un exemple encore très imparfait dailleurs, de ces plans.
On a en général beaucoup moins dennuis avec la rubrique Géographie parce que nous possédons très vite un fichier de géographie assez fourni pour que lenfant puisse aborder le sujet de son choix avec la certitude dy trouver les documents qui lui sont indispensables. Nous nous reporterons dailleurs, également au Plan mensuel de travail. Et si nous sommes à court, il sera toujours facile, en début dannée, de demander à lenfant détudier déjà ce quil connaît bien, son milieu ou les régions quil a récemment visitées.
La facilité que nous aurons de remplir nos cases : Physique, Chimie et Histoire Naturelle dépendra notamment de la richesse de notre matériel de travail dans ce domaine. Car, là, il faut presque exclusivement du travail. Si nous avons le minimum de matériel que la C.E.L. se propose dailleurs de mettre prochainement au point, lenfant aura, en consultant le Plan mensuel de travail, une idée précise de ce que , parmi les multiples projets qui lintéressent il est en mesure, maintenant de réaliser.
Dans une case spéciale, lenfant notera en cours de semaine pas à lavance les textes libres quils aura écrits. Sans que nous fassions une obligation, on le sait, décrire ces textes, sans non plus que, dans ce domaine, le nombre ou la longueur puissent avoir le pas sur la richesse et loriginalité des travaux, il est bon cependant que nous ayons un aperçu de lactivité de chacun.
Dans la rubrique Conférences, lenfant inscrit le titre de la conférence quil se propose de traiter. Une même conférence peut être inscrite pendant plusieurs semaines. Il sagit là dun travail de longue haleine qui est dailleurs réglé lui-même par le rythme des conférences délèves, car, ce sont des conférences qui, toujours, doivent être effectivement faites.
Travail manuel : lélève indiquera lobjet quil se propose de réaliser, compte tenu des préoccupations majeures et des possibilités techniques de la classe.
Notre Plan de travail est prêt.
Attention : pour cette préparation du Plan de début de semaine, il faut dépouiller totalement le vieux pédagogue. Létablissement du Plan nest pas un devoir que le maître surveille et contrôle, distant et autoritaire. Il ne sagit point de gronder lélève embarrassé mais de laider en compulsant soi-même les notes prises et inscrites sur lagenda, en se rapportant au Plan mensuel, en suggérant, de façon que lenfant puisse se décider à sa satisfaction. Cest la besogne patiente de ma mère répartissant les tâches pour le lendemain. Cest dans la mesure où la vie de la classe et la curiosité commune auront préparé et prévu le choix que la mise au point des Plans sera rapide et facile.
Ne vous découragez donc pas des hésitations et des indécisions des premières semaines. Plus tard, le Plan de travail sera déjà le samedi soir, dans lesprit et dans la vie des enfants passionnés pour leurs activités fonctionnelles.
Ne vous effrayez donc pas non plus si, parfois, certaines rubriques ne sont pas remplies. Il y aura eu pour ainsi dire une panne technique que vous vous appliquerez à corriger. Le temps consacré au travail du plan sera fonction des Activités prévues. Notre plan, dans certaines classes, ne réglera peut-être, pour linstant que le dixième de notre activité. Un jour prochain, quand notre école sera modernisée, il en occupera les 80%.
Ne craignez pas, non plus que lenfant, par paresse inscrive peu de travaux sur son plan. Lhomme set ainsi fait que ses projets dépassent toujours ses possibilités de réalisation. Les moins acharnés au travail sont souvent ceux qui seront les plus généreux dans leurs estimations du lundi. Il vous sera dautant plus facile de les stimuler ensuite pour les faire tenir leurs promesses.
Nous affichons nos plans de travail, artistiquement écrits et très propres, sur un panneau spécial, à portée des enfants. En effet, dès quil aura terminé un travail, lélève ira hachurer au crayon de couleur, le casier correspondant, de sorte que, dun simple coup dil , le maître aura, à nimporte quel moment de la semaine, une idée très précise de la marche de sa classe, et pourra réagir en conséquence.
Cette préparation au Plan aura demandé dix à vingt minutes. Cela dépend de la préparation préalable dont nous avons parlé. Mais vous ne regretterez pas ces dix ou vingt minutes qui seront autrement plus profitables que bien des leçons traditionnelles.
Et sil faut les justifier sur votre emploi du temps, vous
pouvez les placer hardiment sous la rubrique : Morale Instruction civique. Une
telle harmonisation de lactivité de la classe est, en effet, le meilleur exercice
que vous puissiez concevoir pour préparer lenfant à ses devoirs dhomme et de
citoyen.
Quand les
enfants travaillent-ils à leur plan ?
Vos élèves auront à cur, vous le verrez de terminer leur travail dans le temps prescrit. Ils y travailleront deux-mêmes, dès quils auront un moment de libre, quand un exercice collectif est terminé avant lheure, quand on est en avance pour la composition à limprimerie ou pour la résolution dun problème.
Mais ces minutes occasionnelles ne suffisent pas : il faut prévoir un temps plus ou moins important de travail libre, au cours duquel les élèves peuvent soccuper de leur plan. A vous de voir la place que vous lui réserverez dans votre horaire : peut-être une demi-heure le matin, avant ou après la récréation ; de préférence au cours des deux premières heures de laprès-midi.
Quel temps lui consacrer ? Cela dépendra de limportance que, vues les contingences, vous pourrez donner à votre technique des plans. On peut prévoir assez vite une demi-heure à une heure par jour. Dans la pratique, étant donné quil ne sagit pas dune étude formelle et livresque, mais dun vrai travail, les activités du Plan se confondront assez souvent avec les activités journalières nées des complexes dintérêt et dont elles seront le complément. Il ny aura pas dun côté : Plan de travail, et de lautre vie de la classe. Les deux doivent sintégrer et sharmoniser.
Le plan peut fort bien dailleurs comporter la participation à des travaux déquipe.
Dans laménagement nécessaire de nos techniques, nous avons comme constant souci de ne pas séparer arbitrairement travail libre de travail scolaire. Nous nous séparons nettement en cela des pédagogues américains, et de Wassingue en particulier qui préconisent de consacrer la matinée aux travaux obligatoires, plus ou moins emballants, et de réserver laprès-midi au travail libre. Cest la purge suivie dun bonbon. Cest lEcole que nous voudrions régénérer totalement et en permanence, en donnant au mot travail libre un sens nouveau, puisque ce travail lui-même est réglé davance, prévu et organisé dans le cadre dune activité générale. Le mot de travail libre prête, de ce fait, à confusion. Cest travail du plan quil faudrait dire.
Limportance donnée au plan varie donc, et essentiellement, avec les possibilités techniques de travail que nous avons. Elle varie aussi avec le degré de notre classe. De grands élèves, au delà de 12-13 ans, sont à même de savoir, une semaine à lavance ce qui les intéresse pour la semaine à venir. Pour eux, le Plan de Travail pourrait se développer jusquà ordonner presque la totalité des activités scolaires, aux dépends des intérêts plus immédiats, qui nont plus , à cet âge, la même prédominance. Il y a beaucoup à faire dans ce sens, notamment au 2è degré et dans les C.C.
Il nen est pas de même avec les enfants plus jeunes, que lactualité et la nouveauté dominent encore. Il faut, pour eux, le texte libre avec son exploitation presque journalière que complètent, plus ou moins selon les individus, les travaux du Plan.
Lenfant travaillera-t-il seul ?
En principe, oui. Dans la pratique, il y aura toujours, au degré primaire, la part parfois décisive du maître. Encore un fois, il sagit pas de laisser lenfant en tête-à-tête avec son sujet : le cours de Rhône, et de se féliciter, selon la vieille pédagogie, des tâtonnement infructueux et de ses échecs. Il faut laider à réussir : lui préparer peut-être un petit plan, ou, mieux, établir ce plan avec lui, lui chercher, ou lui faire chercher des documents, laider, ou le faire aider à classer ces documents, veiller à la mise au net de son travail, de façon quil soit fier de sa réalisation. « Cest moi qui lai fait ! » dira-t-il fièrement. Tout comme lenfant annonce : « Cest moi qui ai mis le couvert ! », même si ladulte y a eu sa très large part.
Pour les sciences notamment, pour les expériences et les
observations, les enfants utilisent les modes demploi que nous préparons
collectivement et qui leur permettent de se passer, dans une large mesure, de laide
du maître.
SURVEILLANCE ET CONTROLE
Le principe du Plan de Travail et qui est pour beaucoup dans son succès cest que lenfant est libre dy travailler comme il lentend, et comme il le désire. Il faut respecter cette liberté essentielle. Tout au plus pourrons-nous faire remarquer à tel élève : « Tu sais cest aujourdhui vendredi je ne sais pas si tu auras terminé ton plan de travail demain ! ». Ce rappel est bien souvent nécessaire car lenfant comme lhomme dailleurs ressemble bien souvent au lièvre de la fable : on a toujours le temps ! Et puis, au dernier moment, on est coincé et il faut se démener
Mais évitez cependant dobliger lenfant, directement ou par suggestion, à travailler sagement et régulièrement à son plan. Laissez agir la leçon du samedi. Car le propre dun plan et là dessus nous devons rester intransigeants cest dêtre terminé dans le temps prévu. Si, exceptionnellement, on constate quil y a eu erreur destimation et que certaines normes ne peuvent être atteintes, vous rectifierez. Mais, dans lensemble, tous les plans de travail doivent être terminés le samedi. Les retardataires y travailleront, sil le faut, le dimanche. Ne présentez jamais cette nécessité comme une punition et gardez-vous dintroduire dans le circuit nouveau, cette notion déplorable. Lenfant tout simplement, le dimanche, ce quil na pas fait en cours de semaine. Il trouve dailleurs cela très juste et cet effort à retardement lui est parfois la plus salutaire des leçons. En voici un exemple :
Un samedi soir, trois élèves de lEcole Freinet navaient pas terminé leur plan. Il faudra le terminer demain Mais demain après-midi, vous devez aller au cinéma. Alors faites comme vous voulez.
Ils se sont levés au point du jour pour se mettre au travail avec le sérieux et lobstination de moines dans leur cellule. A dix heures, tout était terminé.
Mais ce nest pas tout. Le lundi matin, au moment de préparer le plan de la semaine, surprise : les trois retardataires de la veille sétaient levés à nouveau au point du jour, avaient préparé leur plan de la semaine et sétaient mis au travail. Ils avaient pris de lavance !
Nest-ce pas quune école qui stimule ainsi les moins
actifs peut se vanter de créer une nouvelle atmosphère ! En tout cas, nous
préférons voir ces enfants prendre de lavance pour leur plan de travail quand nous
savons que, à lécole traditionnelle doù ils venaient, ils prenaient de
lavance aussi, mais pour les punitions, et barbouillaient en hâte, dans les moments
libres, des verbes et des lignes en prévision des punitions qui étaient inscrites aussi
dans leur plan de « mauvais élèves ».
Dans les dernières heures du samedi, nous contrôlons le travail de la semaine.
Chaque élève étale sur la table, à côté de son plan, le travail de la semaine. Le maître aura, certes, surveillé, vu, contrôlé, aidé, en cours de semaine, de façon quil ne sagit plus maintenant que dune sorte de revue générale à la suite de laquelle on inscrit, en accord avec lélève lui-même, la note correspondante sur le graphique.
Et cest de ce graphique que nous voulons vous parler maintenant.
Nous avons porté sur notre Plan de travail hebdomadaire un certain nombre de rubriques à noter. Il y a, non seulement les titres classiques : Lecture, Dictée, Calcul, Géographie, Sciences, etc mais également des colonnes réservées que nous ne saurions négliger : tenue, caractère, communauté, attention. Il sagit dabord daffecter une note marquée par un point à chacune de ces colonnes.
Ne mettez jamais une note dautorité, car, presque toujours, elle suscitera chez lintéressé une attitude hostile et défavorable. Cest en accord avec lui, après avoir sollicité et obtenu sa propre opinion, que nous attribuerons cette note. Nous faisons même mieux : pour ce qui concerne notamment les notes de comportement, nous faisons appel à lopinion des camarades qui, en général, surtout sils sont habitués à la critique communautaire par le journal mural et les réunions de Coopérative, jugent avec une impartialité qui pourrait bien souvent nous être un exemple. Et lenfant accepte toujours mieux les décisions ainsi obtenues, pour lesquelles dailleurs la voix de linstituteur ne perd jamais rien de son poids majeur.
Quand le nombre délèves ne permet pas un tel travail en commun, on peut du moins opérer par divisions.
Au reste, ici comme pour la préparation du Plan de Travail le lundi, les choses seront bien plus rapides quon ne croit si on a, en cours de semaine, préparé cette séance finale. Cest lorsque lenfant fait une conférence, lorsquil réussit des fiches, ou lorsquil fait une bêtise, que nous pointons déjà le Plan de Travail. La mesure plus méthodique nest dailleurs nullement interdite et nous reviendrons, dans une brochure spéciale, sur la possibilité demployer des tests pour une cotation plus juste des divers éléments du plan.
Si vous avez, en cours de semaine, suivi attentivement le travail de vos élèves ; si vous avez pointé, à loccasion, les diverses activités, le graphique sera très vite prêt le samedi. Nous ajouterons tout de suite, de plus, que le graphique nest pas la note. Il indique une allure générale qui importe surtout, et qui saffirme même si, dans la notation, vous avez coté parfois à un ou deux points près.
Dès que la colonne est pointée, en effet, nous réunissons les points par un trait et nous avons les graphiques que tout le monde comprend et qui interprète dune façon particulièrement éloquente, le travail et la vie de la semaine.
Nous aurons le graphique bas, désespérément bas et monotone, de lélève qui na que très peu de possibilités, et quil faudra encourager au mieux pour lui réserver, la semaine prochaine, quelques semblants denvolée.
Puis le graphique de lélève sans possibilités, mais qui a commencé cette semaine à se passionner pour un travail ou quelque aspect bénéfique de sa vie, et qui marque quelques heureuses échappées vers lidéal. Réservez et accentuer autant que possible quelques-unes de ces échappées qui encouragent les plus retardés et sont parfois à lorigine de départs imprévus.
Vous dites à ceux-là : « Tu commences à te remarquer et à monter haut. Cest bien. Maintenant, il faut monter aussi pour les autres colonnes ! »
Vous aurez, par contre, des élèves qui, eux, ont des possibilités, qui leur valent des réussites relativement faciles mais chez qui le graphique met en relief les faiblesses anormales.
« Regarde comme tu pourrais bien faire ! Mais il te faut éviter de dégringoler ! La semaine prochaine tu feras attention là, là, et là, et tu auras, toi aussi, un beau graphique. »
Et puis, vous aurez les bons graphiques, presque en ligne droite sur les sommets, qui indique le travail et la conduite des meilleurs élèves.
Quand nous avons terminé les graphiques, nous les comparons entre eux, et ce sont les enfants eux-mêmes qui disent : « C'est Denise qui, cette semaine, a le meilleur graphique ».
Vous comprenez maintenant comment les
graphiques nous donnent, d'une façon parlante, et mieux que toutes les notes et
classements, la vraie figure de la classe. Les graphiques sont communiqués aux parents,
signés par eux, puis collés sur un cahier spécial qui est comme un éloquent carnet de
scolarité. Le seul examen des graphiques successifs vous, rend sensibles les progrès des
enfants, leurs piétinements et leurs faiblesses.
Les graphiques sont, pour les
élèves, particulièrement intéressants et profitables. Ils ne présentent aucun des
dangers ordinaires de la note qui cultive si bien l'envie, la jalousie, ou incite au
désespoir et au découragement.
Ne redoutez pas de perdre quelques
minutes pour la notation de ces graphiques. Ce sont des minutes vitales pour votre
pédagogie.
Le Plan de Travail hebdomadaire,
ainsi conçu, ne présente que des avantages. Il peut et doit être pratiqué dans toutes
les classes, même avec les petits. Il sera un harmonisateur précieux avec les grands
élèves des cours supérieurs et des cours élémentaires. Il suffira, lorsque cela sera
nécessaire, de modifier et le contenu et la forme du plan, les titres et l'ordre des
rubriques du graphique que vous aurez parfois avantage, avec les grands, à prévoir sur
format 21x27.
Si vous possédez un limographe, vous
pouvez d'ailleurs, à peu de frais, polygraphier un Plan de Travail adapté à vos besoins
et à votre classe.
*
Voici, minutieusement présentée, la
technique d'emploi du Plan de Travail hebdomadaire.
Ne vous effrayez pas de la complication relative de ces explications. Voyez le but poursuivi, l'esprit dans lequel doit être conçu et exécuté le plan, les dangers, à éviter. Et puis, démarrez en adaptant cette technique à votre classe. Nous vous assurons une réussite à 100%.
PLAN DE TRAVAIL
Nous
poussons encore plus loin notre pratique du Plan de Travail.,
Nous savons,
par expérience, que l'ordre et la discipline domineront notre classe dans la mesure où
nous aurons su permettre le travail permanent, constructif et fonctionnellement
passionnant.
Nous
préparons toujours soigneusement le travail de la journée. Quand le matin nous avons
tracé le plan d'exploitation de notre texte, nous faisons comme la mère de famille. Nous
examinons ensemble le travail à faire et nous inscrivons au tableau les tâches
prévues : enquête à mener, expérience à faire, journal mural à dessiner, tirage
du texte, gravure du lino, travail du bois, pyrogravure, etc... En face de chacune de ces
rubriques, nous inscrivons le nom du ou des travailleurs. Comme la maman aussi, nous
évitons de faire ce partage d'autorité. Nous laissons les enfants choisir, se grouper
éventuellement en équipes d'affinité, continuer individuellement ou par groupe un
travail amorcé au cours du jour précédent. L'essentiel est que chacun ait son activité
prévue pour la journée.
Il ne s'agit
point d'établir un plan de travail journalier faisant double emploi avec le plan
hebdomadaire, mais de définir, dans le cadre du plan hebdomadaire et selon l'intérêt du
jour, les activités auxquelles nous nous consacrerons aujourd'hui. Nous l'avons déjà
dit, si le plan hebdomadaire était suffisamment fouillé et accaparant, nous n'aurions
pas grand-chose à y ajouter quotidiennement. C'est ce qui se produira parfois en fin
d'études ou au cours complémentaire où l'exploitation immédiate d'un texte pourra
être excessivement réduite, cette exploitation, si on en sent la nécessité, pouvant
fort bien, sans danger majeur, être repoussée de plusieurs jours et même d'une semaine.
Il n'en est
pas de même, avec la moyenne de nos élèves. Un plan de travail hebdomadaire trop
chargé serait à peu près certainement scolastique et non motivé. Le plan de travail ne
comportera à ce degré que les activités ou les travaux qui demandent du temps et qu'il
nous faut donc prévoir une semaine à l'avance. Mais les trois quarts au moins de
l'activité journalière resteront à tirer de nos centres d'intérêt et de l'activité
pédagogique des activités fonctionnelles.
Faisons donc
bien la part et du plan de travail hebdomadaire et du plan journalier qui le complétera
dans le détail de la vie et de l'activité de la classe.
*
Nous
n'examinerons pas ici la technique selon laquelle sera fait le travail. C'est une autre
affaire dont nous avons parlé longuement dans nos différentes brochures et que nous
continuons d'ailleurs à mettre au point coopérativement.
Nous avons
voulu montrer seulement comment par le plan de travail, nous pouvons améliorer
considérablement le fonctionnement même de la classe et le comportement général de la
communauté scolaire. Nous abordons et nous solutionnons en partie un problème que la
pédagogie sous-estime trop radicalement ou qu'elle considère à tort comme étant du
ressort exclusif de l'éducateur.
Nous savons,
par expérience, que ce sont justement cette conduite de la classe, cette organisation
profonde, et méthodique du travail, créatrice d'harmonie et d'efficience, qui sont les
problèmes des problèmes, ceux dont dépendent en définitive les solutions
méthodologiques sur lesquelles la pédagogie traditionnelle met trop exclusivement
l'accent.
Et nous
disons tout particulièrement aux éducateurs des classes non homogènes qui sont si
nombreuses en France, à ceux des écoles à classe unique et à ceux des écoles à deux
ou trois classes de nos bourgs : adoptez en l'adaptant à vos besoins, notre pratique
des plans de travail telle que nous venons de vous l'expliquer. Vous verrez à quel point
elle vous aidera à résoudre, dans un sens progressif et libérateur, les problèmes
d'éducation qui vous sont posés.
Mais
n'oubliez pas, et nous ne saurions trop le répéter, que pour organiser le travail par
les plans, il faut d'abord rendre ce travail souhaitable et possible par la préparation
du matériel, des outils et des modes d'emploi indispensables
C'est à cette préparation que s'est attaché notre mouvement de l'Ecole Moderne Française et de la C.E.L. Ce sont ses conquêtes dans ce domaine qui marqueront vraiment une étape et qui compteront dans le processus d'évolution de la pédagogie française.
Numéro d'ordre | Numéro de classification décimale |
CONQUÉRIR LA VIE |
|
1. CUEILLETTE DES FRUITS SAUVAGES | 25.08 |
2. CULTURE DES ARBRES, FRUITIERS. - On
plante des arbres |
25 |
3. CUEILLETTE DES FRUITS CULTIVES. -
Cerises, pêches et |
25.08 |
4. TRAITEMENT DES FRUITS. -
Conservation au naturel; fabrication |
251 |
5. CUEILLEUR DE MIEL. - Les cueilleurs de miel : soins aux abeilles ; récolte, traitement et conservation du miel |
238 |
6. CUEILLEUR DE CHAMPIGNONS. - Cueillir
les diverses sortes de |
789 |
7. CUEILLEUR DE PLANTES MEDICINALES. -
Tilleul, bourrache, bouillon blanc, anis, sureau, coucou, queues (le cerises, violettes, |
34 |
GRIMPEUR | |
8. EBRANCHER UN ARBRE. - Les bûcherons | 341 |
9. GRIMPER AU MAT. - Les marins | 450 |
10. FABRICATION DES ÉCHELLES. - Taille | 330 |
11. MÉTIERS DE GRIMPEURS. - Équilibristes, électriciens, alpinistes, fouilleurs de grottes |
31 |
12. LES ANIMAUX GRIMPEURS | 77.09 et 772.7 |
CHASSEUR | |
13. CHASSE AUX MICROBES. - Balais,
brosses et chiffons, aspirateurs ; désinfection d'une plaie : l'ouate, bandes, eau
oxygénée, |
79 |
14. CHASSE AUX ANIMAUX NUISIBLES POUR
DESTRUCTION OU |
270 |
15. CHASSE AUX ANIMAUX NON NUISIBLES
POUR COLLECTION. |
270 |
16. CHASSE AUX ANIMAUX SAUVAGES. -
Lièvre, lapin, passereaux, |
270 |
17. PIEGES ET ARMES POUR LA CHASSE
AUX ANIMAUX. - Jet de |
270 |
18. LES CHIENS DE CHASSE. - Les furets, appeaux, faucons | 27 |
19. LA CHASSE ENTRE ANIMAUX. - Le renard en chasse, combats de coqs, divers | 273 |
20. LA CHASSE ENTRE LES HOMMES: LES
GUERRES. - Ruses ou |
57 |
21.
UNE DEFORMATION DE LA CHASSE, - Les prisonniers, histoire |
59 |
22. LA DOMESTICATION DES ANIMAUX. -
Nourriture des animaux |
23 |
PECHEUR |
|
23. L'AQUARIUM | 13 |
24. LES POISSONS D'EAU DOUCE
(élevage et pêche). - Truites, carpes |
775 |
25. LES POISSONS DE MER. - Sardines,
maquereaux, requins, les |
776 |
26. LES COQUILLAGES | 778 |
27. FABRICATION D'UNE NASSE, D'UN
FILET. - Vidage d'un étang, la pisciculture, pêche en mer : |
260 |
33. LA NAGE | 682 |
32. LA NAVIGATION. - Bateaux d'enfants
en papier, en écorce, etc ... ; |
45 |
29. PREPARATION DES POISSONS | 26 |
30. CONSERVE DES POISSONS | 260.3 |
ÉLEVEUR |
|
34. ELEVAGE SIMPLE DE PETITS ANIMAUX
(à la maison ou à l'école). |
23 |
35. ELEVAGES PLUS IMPORTANTS. - Bovins
pour le travail; bovins de boucherie ; vaches laitières ; ovins pour la boucherie et la laine ;
ovins pour le lait les chevaux de travail les chevaux de course ; |
230 |
36. LES LOCAUX D'ELEVAGE. - Le fumier, la laine, les peaux, foires et marchés | 23 |
CULTIVATEUR |
|
42.
CULTIVATEUR DE GRAINES ET CEREALES. - Culture du blé, |
221 |
43. FAÇONS CULTURELLES ET OUTILS DE
TRAVAIL (à main), Bêches, râteaux, serpes et faucilles, faux, haches. - (A traction |
20 |
44. NETTOYAGE DES CEREALES ET DES
PRAIRIES. - Décorticage |
2.08 |
45. CONSERVATION DES GRAINES. - Greniers et silos | 2.08 |
46. TRANSFORMATION DES GRAINES ET
CEREALES. - Histoire des |
221 |
48. PLANTES A HUILE. - Lin, colza,
oeillette, olives, arachide, noix |
254 |
CULTIVATEUR DE LÉGUMES | |
49. SEMIS. - Haricots, pommes de terre, lentilles, fèves | 24 |
50. SARCLAGE. - Repiquage | 24 |
51. LES FECULERIES. - Distillation de
pommes de terre, primeurs, |
24 |
CULTIVATEUR DE RACINES | |
52. Salades, oignons, poireaux, céleris, ail, raves et rutabagas, betteraves, carottes |
24 |
CULTIVATEUR DE FLEURS | |
55. Fleurs d'ornement | 346 |
56. Fleurs coupées, fleurs à parfum : orange, roses, tubéreuses, jasmin, fleurs médicinales |
346 |
FUMURES ET ENGRAIS | |
57. FUMURES NATURELLES. - Fumier de
brebis, fumier de vache ou |
24.03 |
59. L'ARROSAGE. - Arrosage par eau
courante, puits, noria, pompe, |
24.05 |
CUISINIER | |
60. LES PLATS CARNIVORES (selon les
régions). - Préparation du lait, du beurre |
21 |
CONSERVER LA VIE |
|
65. Les grottes ; abris sur les
arbres constructions sur l'eau ; montage |
33 |
66. COUVERTURE DE CONSTRUCTIONS. -
Construire une couverture en branchages, en paille, en planches, en loses ou en ardoises,
en lianes, en tuiles, en évente, en tôle, en verre, en ciment |
3312 |
67.DIVERSES SORTES DE CONSTRUCTIONS.
-- Chaumières, maisons d'habitation |
33 |
68. REPARTITION DES PIECES DANS LA
CONSTRUCTION - Cuisine, alcôve, salle à manger, chambre à coucher, salle de bains, |
33 |
69. ECLAIRAGE DES CONSTRUCTIONS. -
Eclairage naturel : les |
336 |
70. ORGANISATION DE L'HABITATION:
L'AMEUBLEMENT. - Les |
338 |
71. L'EAU DANS LES CONSTRUCTIONS, -
Sources, fontaines, puits, |
334 |
72. PROPRETE DANS LA CONSTRUCTION. -
Fabrication d'un parquet, balayage et nettoyage du parquet ; laver le linge, la lessive ; |
330 |
SE CHAUFFER | |
73. COMBUSTIBLES. - La forêt, une
coupe de bois, abattre un |
351 |
74. LE PETROLE. --- Extraction, distillation, transport ; garnir et allumer une lampe à pétrole ; essence et gaz-oil |
352 |
75. L'ALCOOL. -- Sa fabrication ;
fabriquer, garnir et allumer une |
335 |
76. LE BUTAGAZ. - Comment on sen sert | 335 |
77. ELECTRICITE POUR CHAUFFAGE. -
Fabrication d'une resistance |
337 |
78. APPAREILS DE CHAUFFAGE - CHALEUR
SOLAIRE. - Dans les |
337 |
79. LE FOYER. - Allumer un feu à la
maison ; feu dans les champs |
337 |
80. LES POELES. - Les cheminées | 337 |
81. LE CHAUFFAGE CENTRAL | 337 |
82. LE CHAUFFAGE ELECTRIQUE | 337 |
83. LE CHAUFFAGE PAR LES ANIMAUX DANS CERTAINS PAYS | 337 |
84. POUR CONSERVER LA CHALEUR. -
Maisons de pierres et maisons de briques, maisons enfoncées dans le soi, maisons sous |
337 |
85. MESURE DE LA TEMPERATURE. - Par
procédés empiriques et |
337 |
SE COUVRIR | |
86. MATIERES PREMIERES. - Peaux de
bêtes, poils divers, laine, |
32 |
87. FAÇONNAGE; - Semer et récolter
du chanvre, le teiller et le |
320 |
88. LA COUTURE. - La coupe ; coudre à la machine | 320.3 |
89. LE TISSAGE du, papier ou de la
laine ; tissage au métier à main ; |
320.2 |
90. Tricot à la main, à la machine
; broderie à la main, à la machine ; |
320.4 |
91. LES HABITS. - Les, étoffes ;
fabrication, mode ; chaussures ; cuir |
320 |
SE SOIGNER | |
92. Les différentes parties du corps
; les fonctions vitales alimentation |
771.1 |
93. LES MALADIES - Les blessures | 677 |
94. L'HYGIENE, PROPRETE. -Air et soleil, désinfection, le sport | 67 |
DOMINER LA NATURE | |
95. MESURE DES ELE MENTS. - Hauteur de
pluie, épaisseur de la |
10 |
DOMINER LA TERRE |
|
96. Creuser le sol construire des murs | 33 |
DOMINER L'AIR ET LE VENT |
|
97. Fabriquer un moulin eu papier, une
hélice, un tourniquet à air chaud, |
15 |
DOMINER L'EAU |
|
98. Canalisation à ciel ouvert,
conduite forcée, barrages, les vases communicants, |
13 |
DOMINER LA VAPEUR D'EAU |
|
99. L'eau qui bout dans la bouilloire, dans un ballon de verre, la machine à vapeur | 743 |
DOMINER LES GAZ |
|
100. Les gaz d'essence moteur à
explosion ; le gaz d éclairage fabrication et usage ; les vapeurs d'alcool, les gaz (le
pétrole, le butagaz, |
743 |
DOMINER LES MINÉRAUX | |
101. L'extraction concassage, cuisson
(le certains minéraux, la transforrnation, |
36 |
DOMINER LES VÉGÉTAUX | |
102. Connaissance des végétaux
selon leur nature, leur espèce et leur |
780 |
DOMINER LES ANIMAUX | |
103. Connaître les animaux : les
infiniment petits, les invertébrés, les |
77 |
DOMINER LA DESTINÉE | |
104. Relations avec les autres hommes
et avec le milieu : le geste la |
6 |
ENTRER EN RELATIONS |
|
105. MOYENS DE COMMUNICATIONS ET DE
TRANSPORT SUR MER. |
43 - 44 - 46 |
106. SUR L'EAU. Par barque, par bateau
à voile, à vapeur, à essence |
45 |
107. DANS L'AIR. Par ballon, par
avion, par planeur, |
47 |
POUR COMMUNIQUER A DISTANCE | |
108. Par porteurs, par lettres, les
P.T.T., les phonos, et les disques, les photos, |
48 |
ENTRER EN RELATIONS |
|
109. VIE DANS LA PREHISTOIRE. A
L'AUBE DE L'HISTOIRE. - |
81 |
110. DANS NOTRE ERE. - La colonisation
romaine, les invasions barbares, la Féodalité, |
84 - 85 - 86 |
111. LA LUTTE BOURGEOISIE -NOBLESSE. -
Révolution, Empire, Restauration, |
87 - 88 - 89 |
ENTRER EN RELATIONS |
|
112. Le hasard, la chance, le totem,
la, magie, les superstitions, les coutumes, la prière, |
62 |
GÉOGRAPHIE |
|
90 - 91 - 92 |
|
TRANSMETTRE LA VIE |
|
114. La famille, la société
(détailler les diverses formes de société |
51 |