Brochures d'Education Nouvelle Populaire N°39

 

E.FREINET

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Les fêtes scolaires

 

 

Juillet 1948

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LES FÊTES SCOLAIRES

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Pour rompre la monotonie des jours de classe, faire accéder l'Ecole à une atmosphère de fantaisie et d'art qui contraste heureusement avec les implacables obligations des programmes, il n'est rien de mieux que d'organiser des fêtes scolaires. Dans une manifestation de ce genre où enfants, maîtres, parents, population de village ou de quartier sont « engagés », il n'y a, semble-t-il, que des avantages pour peu que l'éducateur se rende compte des exigences de ce genre de spectacles.

 

AVANTAGES PÉDAGOGIQUES

 

Pour l'instituteur, le plus grand bénéfice d'une fête scolaire est certainement la découverte de ses élèves. Il s'étonne lui-même des initiatives originales, des élans des audaces et pour tout dire des talents qui, brusquement, à la faveur d'un rôle interprété, éclosent chez ses écoliers et bien souvent, chez ceux sur lesquels, par ailleurs, il faisait le moins de fonds. La fête scolaire ouvre les yeux du Maître sur les réelles possibilités intellectuelles et morales de sa classe et, partant, le rend plus confiant, plus aimant c'est-à-dire, plus apte encore à remplir ce sacerdoce du métier d'éducateur, le plus beau des métiers.

 

Aussi bien, en retour, l'enfant n'est-il pas le plus grand bénéficiaire de l'aventure ? Dans la préparation de son rôle, dans la fièvre des discussions où il apporte avec autorité ses points de vue, dans la discipline des répétitions, dans les contacts fraternels des camarades et dlu Maître, dans son entrée en scène, le grand soir, ne s'est-il pas pleinement réalisé ? Il a travaillé, il a lutté et atteint le succès. Désormais il saura les exigences de son être et vivra avec un élan nouveau, qu'il serait dangereux de sous-estimer.

 

Et puis, c'est si bon cette communion de l'adulte et des enfants, travaillant, combinant, luttant, serrant de près l'enjeu, se dépensant sans compter, se surpassant côte à côte, pensées unies, coeur contre coeur, pour la belle oeuvre commune ! Et pour finir, c'est toute l'Ecole qui bénéficie à 100% et à longue échéance de cet effort remporté sur la monotonie des simples habitudes et la torpeur des programmes et des horaires.

 

AVANTAGES SOCIAUX

 

Et qui dira la joie des parents, des mamans surtout si fières des prodiges de leurs enfants ! Àprès une belle soirée récréative où l'on s'est amusé, où l'on a admiré tant d'heureuses réalisations, le simple spectateur, même étranger à la population enfantine, regarde l'Ecole avec plus de déférence et de sympathie et s'intégrera volontiers dans l'atmosphère bienveillante qui rayonnera peu à peu autour du groupe scolaire. Alors on comprendra mieux, dans le village et dans le quartier, les nécessités de l'Ecole moderne ; on votera plus facilement les crédits municipaux et on donnera plus largement aux manifestations diverses faites en faveur de l'éducation des enfants. On se rendra compte que la pédagogie est une réalité qui a des ambitions méritoires et qui obtient des résultats.

 

AVANTAGES PÉCUNIAIRES

 

Car l'Ecole, pour vivre et être efficiente, doit être ambitieuse, c'est-à-dire doit dépasser les règlements conformistes qui la limitent et prendre en mains ses propres destinées. Pour s'affirmer et grandir, elle a besoin de bases pratiques, et ces bases pratiques, cette technique scolaire sont conditionnées, hélas ! par un budget. Bon gré, mal gré, l'Ecole doit « remplir sa caisse » et le moyen le meilleur d'atteindre ce but sans courir le risque de la « chasse aux sous », c'est de mettre son génie à la réalisation d'un beau spectacle qui fasse oublier un instant, les rudes contingences de nos écoles pauvres. Portons tous rios efforts sur la perfection artistique de nos programmes, et tout naturellement une générosité compréhensive du public répondra à nos efforts.

 

Plus efficiente, plus riche dans le sens psychologique et commercial, l'Ecole pourra remplir son rôle éducatif. Les classes seront convenablement équipées de tout l'outillage moderne qui permettra l'emploi judicieux de méthodes plus rationnelles et au-delà, pourront être mises sur pied quantités d oeuvres scolaires et post-scol aires qui assureront le rayonnement de ce centre de vie que doit être chacune de nos écoles laïques :

 

Coopérative scolaire, cantine, cercles post-scolaires, contribution au foyer rural, arbre de Noël, voyages de vacances et surtout colonies de vacances sont autant de réalisations à la gloire de l'Ecole laïque. Des exemples ? En voici, choisis parmi d'innombrables :

 

« En arrivant ici à Griselles (Loiret), il y a 6 ans, nous avons trouvé une école démunie de tout. La population (550 h.) était, dans l'ensemble, indifférente, la municipalité hostile. Par nos propres moyens, pendant les années difficiles de guerre, nous avons créé de toutes pièces une cantine scolaire, fondé une coopérative scolaire, une filiale post-scolaire, fait régulièrement des arbres de Noël avec distribution de jouets et versé 17.000 frs à l'oeuvre des prisonniers de guerre. La population s'intéresse maintenant à la vie de l'Ecole et fait des dons à l'occasion d'événements sensationnels (mariages naissances, etc.), qui viennent grossir les caisses diverses que dirige l'Ecole. »

 

Dans l'Aude, la petite école de Ginestas, village de moins de 1.000 habitants, a pu envoyer en 2 ans, 14 puis 18 enfants déficients en colonies de vacances.

 

Et nous ne faisons que signaler la contribution qu'apportent les fêtes scolaires à la réussite de cette œuvre magnifique qu'est « le sauvetage de 1’enfance ouvrière » réalisée par l'inlassable dévouement de nos camarades Rousson, dans le Gard. 4000 enfants partent chaque année en colonies refaire leur santé et s'entraîner à la vie communautaire. Et c'est tout un département qui se trouve influencé par la vie intelligente et active de nos écoles populaires.

 

Après de tels exemples, la cause des fêtes scolaires est définitivement gagnée.

 

La préparation

de la fête scolaire

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Quel laps de temps semble nécessaire pour préparer convenablement une fête scolaire ?

 

Il y a ici, comme partout, les gens de qualité qui « savent tout sans avoir jamais rien appris ».

 

- Moi, 15 à 20 jours me suffisent pour préparer une fête scolaire et la réussir. Je suis artiste peintre, musicien, poète et mes gosses sont, dans l'ensemble, à mon image. C'est même chez eux que je puise le meilleur de mon inspiration. En collaboration nous faisons démarrer hardiment un programme susceptible d'enthousiasmer notre public. »

 

Tout le monde ne peut s'aventurer dans la fête scolaire avec cette tranquille certitude. Pour le commun des mortels, une oeuvre réussie est condition de réflexion, de travail, d'entraînement.

 

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage

Polissez-le sans cesse et le repolissez.

 

Ce conseil de Boileau n'a pas été donné aux amateurs mais aux spécialistes du grand siècle qui avaient à coeur de maintenir à bonne hauteur le beau renom de l'esprit français. Ne craignons donc point de le prendre à la lettre et de remettre inlassablement en chantier le programme que nous avons établi.

 

Combien de temps durera ce polissag dont parle Boileau ?... Les impulsifs sautent, à pieds joints, par dessus les jours et nous donnent l'assurance que trois semaines de bon travail suffisent pour nous assurer le succès.

 

- Pourquoi faire tant de rabachage ? disent-ils. A répéter pendant trop longtemps les mêmes phrases de son rôle, ou même en improvisant ce rôle, l'enfant finit par se lasser. On peut bien, certes, répéter un ballet jusqu'à la mécanisation parfaite des pas, en liaison avec les mesures du morceau de musique ; on peut rabâcher un poème, un monologue jusqu'à la récitation par coeur, mais pour les pièces, et même pour tout un programme, le rabâchage nuit à la réussite. Il faut travailler sur l'attrait de la nouveauté et non sur le fini de la chose apprise.

 

- Trois semaines ? Ce n'est pas assez, rétorquent les gens raisonnables. Un minimum d'un mois est indispensable pour n'être pas pris de court ; mettons-en même deux. Deux mois, c’est la bonne échéance qui ne ménage pas de surprises.

 

Il faut compter aussi avec les méditatifs qui mûrissent lentement leurs projets au long des jours. Ils vivent par avance, leur théâtre et, en cueillent précieusement les éléments au spectacle de l'enfant, de la Nature et dans toutes les formes de la pensée. Voyant l'enfant toujours nouveau dans ses expressions, ses gestes, ses attitudes, ils le projettent en pensée sur la scène. Regardant les belles images de la Nature, ils les transposent en décors et butinent dans la littérature enfantine, dans les belles oeuvres des hommes ; ils en font des thèmes scéniques qui correspondent et s'harmonisent à la beauté de l'enfant et du monde.

 

- La fête scolaire ? Il faut y penser toue l'année. Un jour trop chaud dans un pré, on ouvre les yeux. On voit des décors qui suggèrent des aventures. On    campe des portraits d'animaux, des personnages qui passent près de vous. Un jour trop froid en classe, peu nombreux autour du poêle on lit de belles pages, on dialogue un texte, on joue à bien articuler, à émouvoir les autres en lisant tout bas, en étouffant sa voix ou on affirme l'autorité d'une voix tonitruante, on ironise malicieusement. En éducation         physique, on interprète librement une belle musique et on note de belles attitudes. On mime un jeu, une action en accentuant les mouvements, en les assouplissant, les allongeant et, tout naturellement, on découvre la danse. Dans tout cela, on retient les réussites. On note ce qui prend l'enfant, on bâtit rapidement un scénario, on projette les décors, puis, on laisse dormir

 

Ce n'est que plus tard, à l'instant propice que l'on choisit dans ces trésors ce que les mémoires et les sensibilités ont retenu ; c'est la un critérium de bon choix et un gage de réussite. Chemin faisant, on butine et ce n'est qu'à bon escient que l'on fait son miel.

 

Méthode idéale, à n'en pas douter mais qui demande certainement un metteur en scène idéal lui aussi, artiste né qui domine la vie et sait puiser an elle les richesses les plus émouvantes. Revenons-en, par la force des choses, à l'éducateur moyen, riche surtout de bonne volonté et de patience et prêtons l'oreille à son jugement raisonnable

 

- « Il est impossible d'organiser une fête scolaire complète en quelques jours. Il faut compter au minimum un mois, mais il est préférable de disposer de 6 à 7 semaines pour que tout soit à point : acteurs, décors, costumes, à-côtés divers et réclame portant la fête à la connaisance du public. En cas de préparation accélérée il faut que chaque numéro présente un réel intérêt par la richesse des costumes et des décors, par la beauté ou l'entrain des chants et la drôlerie du comique. Il y a d'ailleurs un entraînement à la préparation de la fête scolaire et progressivement les enfants arrivent à perfectionner leur mémoire, à discipliner leur fantaisie à créer des rôles plus profonds, plus humains dans un minimum de temps. Mais il reste à perfectionner les détails, à embellir, à enrichir sans cesse et pour finir l'échéance de six semaines n'est jamais de trop.

 

Liaison de la préparation

de la fête scolaire

avec le travail de la classe

 

Cette préparation d’un programme récréatif bien conçu dont la mise au point est une œuvre de continuité éminemment favorable à l’enfant, peut-elle s’intégrer au travail scolaire.

 

- C’est très difficile, dit l’institutrice prudente qui sent derrière son dos l’incompréhension d’une population encore plus ou moins sympathique, ou planer au-dessus d’elle la toute puissance de Monsieur l’Inspecteur. En principe, les heures d’activités dirigées devraient suffire pour la préparation d’une fête, mais en réalité il faut prévoir que ça plaise ou non, un bourrage accéléré hors classe qui est en rupture presque fatale avec les programmes et c’est regrettable.

 

- C’est que, lui répondra le Maître entraîné aux méthodes nouvelles, c’est que vous posez mal le problème.

 

« On peut très bien admettre que cette activité figure sur le plan de travail et motive presque tout le labeur scolaire pendant plusieurs semaines.

 

De la même manière qu’il est possible d’exploiter le complexe d’intérêt soulevé par un texte libre, il sera facile de rattacher la préparation de la fête aux différentes disciplines.

 

Nous pouvons affirmer que ce sera la partie la plus éducative de la fête future.

 

En français, on peut rédiger en commun et mettre au point une ou plusieurs pièces, s’intéresser à Molière ou à l’auteur de toute autre comédie adoptée.

 

En calcul, on aura du pain sur la planche : achats, mesures, maquettes à réaliser à l’échelle, comptabilité…

 

Il sera possible de faire du vrai travail d’histoire en étudiant d’après des documents sérieux la confection de costumes et de décors exacts. On pourra s’attarder sur la vie de l’époque à laquelle se situe la pièce, faire des recherches…

 

Si la chose ne semble pas aussi simple en géographie, les occasions, certes, ne manqueront pas pour peu qu’on réfléchisee un instant : chant ou danse de certaine province pouvant amener l’intérêt sur telle ou telle région.

 

Costumes particuliers à tel ou tel pays.

 

Quant aux autres disciplines, chant, éducation physique, dessin, travail manuel, activités dirigées, etc… on admettra sans peine que la préparation de la fête peut admirablement occuper leur horaire.

 

A ceux qui hésiteraient à bouleverser leurs habitudes et qui éprouveraient du remords à utiliser pour la préparation de la fête la partie de leur emploi du temps consacrée aux matières dites du programme, nous pouvons affirmer qu’ils peuvent, sans danger, sans même encourir le moins du monde les foudres de leur I.P. , disposer des heures réservées aux autres disciplines. »

 

On ne peut prouver plus clairement qu’il ne saurait y avoir divorce entre l’Ecole et la fête scolaire mais au contraire, vie scolaire plus intense, plus passionnée, plus liée à la vie.

 

Le programme de la fête

 

Si vous manquez d'initiative, que votre culture personnelle craigne d'être trop limitée, si vous ne savez comprendre l'apport que vous offre l'enfant alors demandez conseils aux spécialistes de la question :

 

- Je crois que le plus simple pour les indécis est de s'adresser à l’U.F.O.L.E.A. (Union française des oeuvres laïques d'éducation artistique), 3, rue Récamier, Paris.

 

On y est toujours très aimablement reçu et on y trouve tous les renseignements désirés. Le mieux est de prendre une licence de groupe pour l'école ou la coopérative, ce qui ne coûte pas très cher, vous procure des avantages pécuniaires intéressants pour le paiement des droits et vous permet de recevoir le, bulletin mensuel édité par l'U.F.O.L.E.A. Ce bulletin contient de nombreux articles sur les décors, l'organisation des programmes, les démarches légales, de nombreux conseils, des illustrations, la part faite aux sociétés post-scolaires y est très large, mais chacun peut y trouver à glaner. De plus, il existe dans le Loiret (j’ignore si la chose est au point dans tour, les départements), une fédération départementale de l'U.F.O.L.E.A. qui publie un bulletin trimestriel et qui met à la disposition des adhérents une bibliothèque bien garnie. On peut ainsi faire venir toute une documentation avant de fixer son choix. »

 

Mais les vieux adhérents de la C.E.L. qui se sont habitués à plus de dynamisme, préfèrent prendre la propre responsabilité de leur programme et laisser aux enfants, en toutes circonstances un rôle actif et de l'initiative.

 

- On n'a vraiment que l'embarras du choix pour constituer un programme. La neuve inspiration de l'enfant, le folklore, la littérature, la danse nous offrent des trésors insondables. Le danger est de se disperser dans le choix, d'allumer trop de convoitises et, de ne plus savoir se décider en dernière minute.

 

Il est juste d'affirmer que « l'improvisation est la meilleure technique théâtrale » et les enfants prennent à créer leurs personnages un véritable plaisir qui les conduit presque toujours à la réussite. Mais ces créations originales ne doivent pas nous faire oublier les chefs-d'oeuvre de notre littérature. Il faut y puiser largement et y puiser, bien sûr, en respectant les idées de l'auteur. La part du Maître consistera à traduire ce qu'a voulu l'écrivain et à le faire cornprendre patiemment à l'élève. De nombreuses lectures dialoguées, sans gestes, sont nécessaires avant de régler, sur les planches, la redoutable mise en scène. On répètera toujours trop tôt sur le plateau. »

 

- Que non ! rétorque notre passionnée de théâtre, c'est tout de suite qu'il faut interpréter comme sur le plateau C'est avec sa voix que I'enfant joue, certes, mais c'est aussi avec ses expressions, ses attitudes profondément motivées, puisées aux sources de la sensibilité. C'est l'attitude qui explique la parole. Lancez-vous dans l'aventure, dès le début. Apprenez vos rôles, non par morceaux surajoutés petit à petit, mais avec fougue, avec élan dès que vous en avez senti le caractère. C'est ainsi que l'enfant domine son rôle, devient acteur au vrai sens du mot sans affectation sans timidité, sans cabotinage. Laissez-le donc choisir les thèmes à interpréter et ne vous décidez que lorsque le choix des acteurs emporte l'enthousiasme général. »

 

Oui, mais encore, comment choisir ! On ne peut laisser les enfants donner libre cours à leurs préférences sans avoir en tête la composition rigoureuse d'un programme qui se tient.

 

Deux considérations vont nous guider :

 

a) le programme doit avoir une valeur, artistique et éducative ;

 

b) le public doit être séduit et en avoir pour son argent.

 

D'où la nécessité de concilier le programme et le public, mieux, de faire accéder le public à un programme de qualité, car il n'est dans l'esprit d'aucun éducateur de penser que l’on doive ici faire des concessions à la vulgarité ou au laisser aller.

 

METTRE DEBOUT

UN PROGRAMME ARTISTIQUE

ET ÉDUCATIF

 

Si, au cours des mois, qui précèdent, nous avons butiné çà et là de beaux prétextes scéniques qui ont enthousiasmé les enfants, il faut rechercher dans la boîte aux souvenirs et cueillir ceux qui sont restés les plus vivaces et qui, actuellement encore parlent à la sensibilité enfantine. On arrive alors à cette constatation que tout se tient, tout s'enchaîne dans l'âme de l'enfant qui s'est fait, à notre insu, une véritable culture théâtrale qui le met à l'aise aussi bien dans la création scénique inventée que dans l'adaptation d'une oeuvre adulte, que dans la chanson ou la classe. A ce niveau-là il est aisé de construire un bon programme à la taille de l'élan enfantin et de sa sensibilité, si bien que le problème du programme se résoud, pourrait-on dire, à l'instant où on le pose.

 

Mais la grande majorité de nos écoles de ville ou de village restent des écoles malgré tout assez conformistes où l'enseignement est encore basé sur l'acquisition en vue des examens et où l'enfant ne fait du neuf et du beau que dans les grandes occasions et non à jet continu. Pour ces écoles-là, il faut donc dégager quelques directives pratiques qui permettent de mettre en chantier un programme qui se tienne avec le maximum de chances de succès :

 

Il y a, en somme, deux conceptions de la soirée récréative, ou la progression dans le pathétique, ou l'émotionnel qui garde pour la fin le morceau de choix qui retient la totale adhésion du public, ou le balancement du programme dans un ensemble plus équilibré faisant pressentir une mise en train, une action décisive et un retour au calme.

 

C'est le tempérament de la classe et du Maître qui décidera de la solution à employer. Les passionnés sûrs de leur jeu, et de leurs ressources émotives, emploieront la première expression. Les gens qui sentent leurs possibilités sujettes à défaillances, préféreront poser des jalons plus sages et useront du deuxième moyen d'expression. Occupons-nous rapidement de cette dernière mise à l'épreuve du programme.

 

Un spectacle n'est réussi que si les yeux, les oreilles, l'âme du spectateur y trouvent leur content. C'est pourquoi il. faudra prévoir :

 

- Des tableaux qui flattent l'œil : danses, ballets, jeux mimés en costumes frais un tantinet tapageurs et réalisés par des gestes et des attitudes qui soient à eux seuls une transposition de la vie. Ces numéros doivent être, si possible, féeriques et ouvrir la porte à l'évasion. Il faut au moins 4 tableaux de ce genre dans un programme.

 

- De la bonne musique instrumentale et vocale réalisée par des choeurs, des chansons, si possible accompagnés au piano ou par disques, et par des orchestres d'enfants bien enlevés, aériens, qui charment l'oreille et séduisent par la souplesse et leur unité d'exécution ; on peut prévoir huit thèmes musicaux au moins.

 

- De l'émotion plus directe, liée aux sentiments humains et qui trouve un moyen idéal d'expression dans la comédie ou le drame. On peut en réaliser quatre dans une soirée récréative, même si on ajoute le monologue, les poèmes, les sketchs pour marionnettes.

 

Dans l'ensemble, pour avoir une bonne représentation, il faut une quinzaine de numéros divers, de durée et d'esprit variés, judicieusement alternés. et permettant de faire appel aux divers aspects de l'âme du spectateur de manière à le tenir en haleine.

 

Mais voilà, il faut prévoir un ou deux entr'actes et ordonner la succession des numéros par rapport à ces instants de détente nécessaire.

 

Un ou deux entractes ?

 

S'il y a une tombola à tirer, ou vente de douceurs, un seul entr'acte est préférable.

 

Si rien d'extra-scénique n'est organisé, deux entractes de 10 minutes chacun peuvent être prévus. 10 minutes et non pas 15, car il ne faut pas faire traîner une soirée et risquer dans l'attente l'énérvement des enfants et du public.

 

Comment répartir les divers numéros ? C'est affaire, d’initiative personnelle, mais il faut se rappeler que :

 

Il est bon de commencer un spectacle par un choeur. Outre sa valeur musicale, le choeur est, pour ainsi dire, la présentation de la troupe, vue dans son unité, son élan et, bien conduit, il fait bien augurer de la suite. Après l'entr'acte, un second choeur est à sa place aussi et rassemble les attentions éparses et les fixe vers la scène. En général, il ne faut pas abuser des choeurs car, à vrai dire, il ne sont pas scéniques et peuvent donner à un public peu initié, l'impression d'un remplissage.

 

Deux morceaux strictement musicaux ne doivent pas se suivre. Mieux vaut intercaler entre eux un numéro visuel (danse, ballet, chanson costumée et mimée) ou un numéro psychologique (poème, sketch, guignol, mime).

 

La pièce essentielle se situe en général à la fin de la représentation. Dans la première partie du programme, avant entracte, il faut prévoir aussi une saynète ou sketch de marionnettes par exemple, qui nouent une intrigue et retiennent plus profondément le public.

 

b) LE PUBLIC

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Comment le séduire ? En prévoyant des numéros qui illustrent les traditions locales, la littérature folklorique, une revue du terroir très finement adaptée. Un sketch spirituel et sans vulgarité, dans le patois régional aura immanquablement du succès. Et puis, tous les grands thèmes qui font appel au grand coeur du peuple seront toujours des raisons de succès s'ils sont interprétés avec émotion et vérité.

 

Disques - Pick-up - Orchestre

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Pas de fête scolaire sans musique. Un piano d'accompagnement est, évidemment, le rêve. A défaut, nous aurons recours aux disques bien compris, mais alors, attention à chronométrer exactement ! Il faut que les enfants fassent pour ainsi dire corps avec la mesure. Le disque adapté au pick-up donne, dans ces conditions, des effets très heureux et l'on a à sa portée de là bonne musique à peu de frais.

 

L'orchestre enfantin est l'un des charmes des fêtes scolaires, mais il faut, évidemment que l'instituteur ait quelques connaissances musicales et quelques aptitudes à diriger l'orchestre.

 

Le plus simple des orchestres peut être composé de mirlitons, simples tubes en carton décoré, aux extrémités desquels on colle du papier pelure qui vibre facilement. On chante dans des trous pratiqués Près des extrémités, sur des airs connus. Une batterie de grelots peut être ajoutée, et pour peu que nos petits musiciens aient un aspect comique (képis monumentaux, tunique étriquée, etc...), l'effet peut être des plus heureux pour les maigres moyens employés.

 

L’essentiel est que les enfants acquièrent le sens du rythme. A cet effet, il faut les laisser jouer avec tout leur être, danser sur place comme les joueurs de jazz, sans viser à en faire des Armstrong bien sûr, mais pour leur faire incarner le rythme, les intégrer plus facilement dans un ensemble. Il va sans dire que sur une scène, en dehors des effets comiques voulus toute exubérante exécution est plutôt déplacée.

 

Quand les élèves sont entraînés par un instituteur qui a des aptitudes musicales, il est préférable qu'ils jouent de suite d'instruments plus musicaux et plus compliqués : les pipeaux, l'harmonica, la mandoline, le tambourin, le violon même, la batterie, le triangle, les grelots.

 

Quel est le rôle d'un orchestre ? On peut jouer par simple raison musicale jouer des morceaux appris et créer même des thèmes musicaux. On peut faire danser à l'orchestre des danses folkloriques mais, dans ce cas, l'orchestre doit être sûr de lui et enlever les mesures avec brio sous la direction d'un chef d'orchestre suggestif et nerveux.

 

La scène

 

On ne saurait faire de fête publique sans prévoir un plateau convenablement installé, qui domine le parterre et placé les acteurs à bonne hauteur par rapport au public, dans cette atmosphère de domination et de rêve qui donne des ailes aux plus timides.

 

L’idéal bien sûr, ce serait d'avoir une salle des fêtes où la scène permanente permettrait les répétitions et dont l'ambiance suggestive serait d'une heureuse influence sur les enfants. Des instituteurs expérimentés qui ont su faire de la fête scolaire un, événement attendu, nécessaire, sont arrivés à cet heureux résultat et d'année en année, la mise en train et la réussite des spectacles s'en trouvent facilités. Malheureusement, pour la ma jorité des écoles de quartiers et de modestes villages, quand la population n'est pas encore totalement conquise, on ne peut guère espérer la subvention qui permettrait la réalisation de ce beau rêve. Le mieux, donc, est de s'arranger avec les moyens du bord.

 

Il faut, en réalité, prévoir non seuleument la scène mais les coulisses, c'est-à-dire un espace suffisant permettant les travestissements successifs des acteurs, les changements de décors, les mouvements d'entrée et de sortie des enfants.

 

Pendant la belle saison, en fête de plein air, on peut très bien installer la scène devant les fenêtres de la salle de classe ou devant la porte, les acteurs passant, à l'aide d'escaliers improvisés, de la salle de classe qui sert de coulisses, à une petite arrière scène et, de là, accédant latéralement à la scène par l'entrée normale.

 

Si c'est l'hiver, il faut évidemment se contenter de la salle de classe ; à cet effet, on place la scène soit devant,la porte d'un vestibule ou d'un bûcher de manière à réserver ces pièces comme coulisses et, s'il n'y a ni vestibule ni bûcher, le mieux est de partager la salle de classe en deux parties inégales, l'une plus grande que l'autre et destinée au public. La scène se situera au milieu et, à droite et à gauche, seront les coulisses respectives des garçons et des filles. Deux rideaux fermeront ces coulisses.

 

LE PLATEAU

 

Six ou huit tables d'écoliers placées côte à côte sur lesquelles on pose des plateaux lourds de maçons très serrés, réunis et cloués par deux barres transversales à l'avant et à l'arrière, ou deux lames de plancher de bal. Deux plateaux verticaux forment les montants latéraux et, entre les deux, on fixe une tige de fer qui servira de tringle pour faire coulisser les rideaux. Voilà la carcasse de la scène. Il va falloir l'équiper, la décorer, la rendre vivante.

 

En avant une étoffe tendue ou froncée cachera les tables et fera l'avant-scène qu'on décorera, le moment venu, de feuillages et de fleurs. Les montants seront tapissés de papier peint où simplement enduits d'une épaisse couché de peinture à la colle sur laquelle on fera des motifs décoratifs originaux en harmonie de teintes et de dessins avec les grands rideaux. Les plus simples des rideaux seront réalisés avec deux grands draps de lit de forte toile, auxquels on fixe des anneaux et qu'on peint à larges motifs avec la peinture à la colle (qui s'en va très bien à la lessive et à l'eau de javel). De vieilles couvertures campagnardes tissées laine et chanvre sont les rideaux rêvés tombant bien et d'un bel aspect, cossu. Il suffit d'y coller des motifs décoratifs en papiers de couleurs pour obtenir des effets ravissants.

 

Quand on a réussi plusieurs fêtes scolaires et que ces spectacles sont entrés dans les habitudes villageoises (à la ville évidemment d'autres distractions peuvent être plus attractives), il faut intéresser à la construction d'une scène les anciens élèves et les sympathies agissantes.

 

Une scène ambulante pourrait même être prévue (ainsi qu'il est fait dans les fêtes patronales pour les planchers de bal) et conçue selon l'esprit qui convient avec passage sous la scène, derrière la scène, entrées et sorties à droite et à gauche, ce qui favorise énormément les mouvements ; pour les choeurs, par exemple, la moitié du choeur entrant en scène par la droite, l'autre moitié par la gauche selon l'ordre préétabli. Il faut prévoir aussi de larges escabeaux pour accéder au plateau, de façon à ce que les petits puissent se débrouiller seuls et qu'il n'y ait pas d'acrobatie à faire et de risques de chutes.

 

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LES LUMIÈRES

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Il est naturel que la scène soit bien éclairée mais sans excès toutefois. Des illuminations pour grandes vedettes seraient ici déplacées, mais la scène doit cependant attirer les regards par une lumière bien mise au point qui donne du relief à la représentation, fait chanter les travestis et les couleurs. Si on le peut, il faut prévoir 2 rampes : une en haut, l'autre en bas et les bien disposer pour que la lumière soit convenablement projetée sur la scène sans gêner les spectateurs des premières rangées et cacher les pieds des, enfants.

 

Il est intéressant de prévoir aussi un réflecteur dans la salle de façon à isoler les acteurs pour obtenir certains effets sous lumière blanche ou colorée. Un ancien phare d'auto sur lequel on adapte une forte ampoule électrique, de préférence, lampe courte, suffit. Il faut bricoler assez longtemps pour arriver à ce que le réflecteur dirige bien la lumière. On peut prévoir aussi une douille voleuse avec ampoule très forte de 200 w. et son réflecteur en fer que l'on munit d'un contrepoids pour l'incliner dans la direction voulue et à laquelle on adapte un cône en carton blanc de 15 cm. environ pour diriger le faisceau lumineux.

 

Les décors

 

Au lever du rideau, c'est la qualité des décors qui donne une idée de la valeur de la troupe lyrique. C'est dire qu'il faut les étudier de très près dans leur esprit et dans leur forme.

 

D'une manière générale :

 

Les décors ne doivent, pas être tapageurs et détourner sur eux l'attention du public. Ils ne sont qu'un accompagnement, qu'une atmosphère ajoutée à l'atmosphère des jeux scéniques et visant aux mêmes effets.

 

Leurs couleurs doivent s'harmoniser avec les costumes de manière que la scène jouée fasse vraiment « tableau » dont les décors sont le fond.

 

Dans quel esprit réaliser les décors ? Dans l'esprit même de la pièce qu'ils accompagnent : sobres et de teintes neutres pour une scène grave, ils deviennent chantants, de couleurs vives pour une féerie.

 

Les décors réalistes sont ceux qui sont le plus facilement à la portée du metteur en scène parce qu'ils évoquent la réalité telle, qu'elle est. Ainsi, dans une cuisine de village on peindra l'âtre et la marmite, le manteau de la cheminée, on rangera des meubles rustiques, etc... Le décor réaliste place le public dans l'ambiance du sujet. Mais il complique les choses, il demande trop d'efforts de réalisation et est en opposition avec les tendances de l'art moderne auxquelles il faut bien nous adapter.

 

Le décor moderne est stylisé dans sa conception et son aspect, c'est-à-dire que chaque détail simplifié est là pour suggérer une idée simplifiée. Par exemple : un fond bleu, quelques lignes bleues horizontales, une voile blanche et c'est la pleine mer, Il va sans dire que de tels décors exigent une arabesque impeccable, décisive qui touche au style. On peut l'atteindre d'instinct et obtenir tout naturellement des effets infiniment intéressants Mais on peut aussi, hélas ! passer à côté.

 

Peut-être ne faut-il pas aller trop loin dans ce goût de la simplification à outrance et croire que l'idée, facteur intellectuel, supplée à l'Art, facteur sensible. Il y a là, en réalité, deux valeurs qui peuvent s'épouser, se renforcer, mais l’une ne peut être prise pour l'autre dans le but de toucher mieux et de simplifier la réalité. Ce qui compte avant tout, c'est l'atmosphère du décor. Au sens philosophique et dans le langage même de l'Art, « un arbre ne fait pas la forêt », car l'arbre est individuel et la forêt est innombrable.

 

Les pratiques scoutes ont, certes, vivifié rajeuni la technique des décors dans le sens de la vie et du choix, mais choisir ne veut pas forcément dire appauvrir. Une simplification outrancière peut se justifier dans un théâtre improvisé avec les moyens du bord. Mais dans une fête préparée qui exige une scène confortable le décor doit jouer son rôle classique, même s’il est moderne. On comprend très bien que l'on joue n'importe quel numéro devant un grand rideau d'un beau bleu uni avec parti-pris de se passer de décors. On comprend qu'on projette sur ce fond bleu de ciel la silhouette d'un moulin à vent, la mollesse d'un nuage pour faire un décor à un ballet hollandais et l'effet en sera charmant. Mais on comprendra moins qu'on peigne un arbre quelconque sur le beau fond bleu pour donner l'illusion de la forêt dans la scène où Sganarelle fait ses fagots de bois mort. Il en va tout autrement pour les décors du castelet. Les marionnettes sont des schémas et le décor sera schéma avec elle. Une grande casserole en carton accompagnera Lustucru. Un palmier stylisé réalisera le désert. Le genre reste humoristique et à l'échelle de la poupée parlante.

 

Et puis, il y a l'esprit public. Le public aime le décor et surtout il aime que le décor suive d'assez près le réalisme. Ce n'est pas forcément une concession à la banalité et c'est sûrement une occasion de donner libre cours à l'invention enfantine et à mettre cette invention à l'épreuve. L'essentiel est que le Maître sache bien dégager l'esprit de chaque décor, le styliser élégamment pour éviter le « pompier » et obtenir cet effet de simplicité de relief, de suggestion qui souligne avec bonheur le caractère du numéro que le décor accompagne. Un beau décor peut d'ailleurs être gardé pour un prochain spectacle et rajeuni, à temps voulu selon ses nouvelles exigences. Ainsi on enrichit progressivement ses moyens d'expression théâtrale.

 

COMMENT RÉALISER UN DÉCOR

 

L'essentiel d'abord est d'avoir les dimensions exactes du décor à réaliser. On a, au préalable, acheté de grandes feuilles de papier craft qu'on va coller bord à bord dans les deux dimensions pour obtenir la surface réelle du décor. Il faut prévoir une perte environ de 6 cm. sur chaque dimension. Pour coller les feuilles bord à bord on utilise un grand mur plat et voici comment procède une institutrice qui a déjà une certaine pratique en la matière

 

Je trace, à hauteur convenable, un trait droit qui a la longueur à donner au décor, puis je fixe au long de ce trait une rangée de feuilles de papier de façon que chacune recouvre la précédente de 3 cm. environ. Ensuite, je les colle ensemble en faisant bien attention que la bande ainsi constituée soit très plane, sans cela le décor, sera tout boursouflé. Quand la bande est à peu près sèche, je vérifie si, malgré les précautions prises, de la colle n'a pas glissé en dessous, ce qui aurait le résultat de déchirer le décor quand on voudrait le détacher de son support. Puis je fixe une deuxième rangée de feuilles, à l'aide de punaises, en faisant attention que cette rangée recouvre la précédente d'environ 3 cm. (on enfonce les punaises à plusieurs centimètres du bord supérieur, au lieu de faire comme pour la bande d'en haut). On commence par encoller la partie commune aux deux bandes, puis on enlève les punaises de la deuxième rangée, de façon que les feuilles retombent librement le long de la surface plane. Ensuite, on unit les feuilles entre elles, et on recommence pour une troisième rangée, si besoin est. On possède alors une feuille de papier de la dimension du décor désiré.

 

Une fois la nappe de papier obtenue, je renforce trois côtés : le bas et les côtés latéraux, à l'aide d'un ruban que je fixe à la machine à coudre (grands points) ou à l'agrafeuse (voir croquis).

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il ne me reste plus qu'à remettre le décor sur son mur, à exécuter le croquis (à la craie, cela s’efface mieux si on veut faire des corrections) et à peindre. Comme peinture, je me sers quelquefois de pastilles de gouache le plus souvent de peinture à la colle, et j'étends la couleur à l’aide d'un gros pinceau ou d'une petite éponge. Il faut traiter le sujet par masses nettement tranchées, sans s'inquiéter des détails, le décor étant vu de loin. Il faut préparer suffisamment de couleur pour n'avoir pas de surprises désagréables ! Ensuite, il ne reste plus qu'à fixer (à l'aide de punaises ou d'agrafes) le haut du décor (que l'on replie de 2 ou 3 cm. pour augmenter la solidité) sur une latte (le menuisier du bourg me fournit des lattes de section 1 X 2 cm.) et le décor est prêt.

 

Les avantages de ce décor sont : son bon marché et la facilité de se procurer tout ce qu est nécessaire à sa fabrication, sa légèreté (utile dans les changements de décor), sa facilité de rangement (peu de place).

 

Son inconvénient principal est le risque de déchirures. Cependant, quand le décor est bien bordé, ce risque est minime, et une pièce est si vite mise (un papier de la dimension de l'accroc un peu de colle, la pièce est posée sur l'envers et le malheur est réparé. D'ailleurs, les élèves s'habituent à la fragilité des décors et font plus attention que les jeunes de la société postscolaire. Voici six ans que je fabrique mes décors de cette façon, certaine ont servi une quinzaine de fois, et ils sont, en, apparence aussi frais que les derniers fabriqués.

 

NOMBRE DES DECORS. - Il est inutile d'avoir un trop grand nombre de décors. Je possède à l'heure actuelle un décor de forêt, un décor de campagne, une rue, un intérieur riche (genre salon Louis XV), un intérieur rustique (poutres apparentes) et un intérieur composé uniquement de panneaux unis.

 

Mais attention ! La peinture des décors doit être faite à la lumière électrique, car c'est aux feux de la rampe qu’on les voit ! Et, les peignant, on doit prendre en considération aussi les costumes. Il faut, s'ils ont été réalisés au préalable, les remettre en harmonie avec les travestis soit en les atténuant, soit en les exaltant, soit en rehaussant çà et là un détail ou en le surajoutant. Il faut toujours plusieurs couches de peinture à la colle, posées par coups de pinceaux croisés pour obtenir un heureux effet.

 

Les costumes

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Le costume donne des ailes au jeune acteur, le transporte dans le monde de fantaisie où il se confond vraiment avec le personnage qu'il incarne. Et pour le public, les jolis travestis, les costumes typiques ne sont-ils pas l'un des attraits du spectacle qui charme le regard et donne l'illusion ? Certes, une scène scolaire n'a pas la prétention de rivaliser avec les Folies-Bergère mais il faut ce qu’il faut et, bon gré mal gré, il est indispensable de prévoir un budget pour les costumes.

 

Dans les centres, des maisons spécialisées louent des costumes qui caractérisent des types assez définis : Pierrot et Colombine, Arlequins, Polichinelles, Gitanes, Espagnoles, etc..., d'inspiration assez banale, de tissus plutôt défraîchis, de tailles fantaisistes pour lesquels il faut de nombreuses retouches. La location, fort onéreuse, le temps mis à les adapter, aux enfants, leur évanouissement la fête terminée ; les rendent, en définitive, très chers. Mieux vaut penser sérieusement à acheter des étoffes durables pour confectionner des costumes solides qu'on pourra adapter, chaque année, à de nouveaux rôles et qui créeront ainsi un fonds de garde-robe sur lequel on pourra toujours compter.

 

Ici, comme partout ailleurs, le même principe : se débrouiller selon les moyens du bord. Ce qui ne veut pas dire : faire banal terne et sans chic. Les moyens du bord ? Ce sont les vieux rideaux, les vieilles dentelles du temps jadis, la redingote de marié de l'aïeul, le châle élimé, les costumes régionaux d'antan, parfois si séduisants dans leur grâce désuète. Ce sont aussi la lingerie de maison, les draps de lit, les nappes bariolées, les serviettes de toilette ou de table, les napperons, etc... Veut-on des tuniques grecques pour enfants ? Accrochez deux serviettes sur une épaule, laissez l'autre épaule nue, serrez à la taille d'une cordelière, répartissez les plis et vous pourrez réaliser un ensemble des plus gracieux avec des fillettes de 5 à 8 ans. Des mouchoirs et un rien de dentelle empesée font des coiffes ravissantes. Une nappe multicolore fait une vaste jupe de paysanne, et quelles ressources ne tire-t-on pas de toutes les fanfreluches sorties des vieux cartons ? franges, galons, soutaches, fourrures, enrichissent tout de suite le vêtement le plus plat sans compter le secours inespéré, l'éclat insoupçonné que les fleurs naturelles, les fleurs artificielles, les fleurs découpées dans des cretonnes, les feuillages divers peuvent apporter au modeste crépon qui, avant-guerre, s'achetait pour quelques sous au mètre ?

 

Il y a d'ailleurs manière de tirer parti des vieux costumes. Voici une jupe en crépon blanc, on la découd, on assemble les deux lès d'autre façon et voici une culotte de Pierrot ou de Marmiton. Si vous désirez une jupe à rayure verticale, il vous suffit de coudre à longs points des bandes de papier crépon multicolore. Faut-il une robe de fée ? ajoutons une rallonge, amidonnons-la et parsemons-la d'étoiles en papier doré. Faut-il équiper une danseuse ? on plisse la jupe soigneusement amidonnée en deux dans le sens de la hauteur ; on borde, au besoin, d'une bande de papier doré et on serre à la taille. Ainsi, il en va d'un tas de costumes qu'on réalise d'une fête à l'autre sur le même fonds de roulement.

 

Le papier crépon peut certainement être d’un gros appui, mais attention ! Il y en a de très fragile qui se déchire sous le moindre effort. Il faut choisir le papier crépon, légèrement buvard qui est foulé et tient mieux. Les costumes de danseuses, les travestis pour chansons mimées pour danses rythmiques qui exigent grâce et légèreté, gagnent à être faits avec ce matériau relativement bon marché mais évidemment dont le destin sera bien court.

 

Faire un costume est tout un art. Il faut, par avance, savoir en dégager l'esprit et accentuer cet esprit par une stylisation bien comprise. Un ballet de fleurs peut, dans ce domaine, être une excellente occasion de se familiariser avec ce principe et dans la comédie il est tout à fait indiqué de pousser le type jusqu'à la caricature. Evoquez-vous des joueurs d'orchestre ? faites-leur un képi énorme. Représentez-vous une cuisinière ? faites-la avantageuse de forme et adaptez à sa jupe 1a garniture brodée de la cheminée où casseroles, marmites, moulin à café seront des symboles parlants. Voulez-vous un mendiant ? cousez à grands .points, un fond de culotte du plus beau vert, des genouillères bleue et rouge et élimez avantageusement le bas des culottes ; faites bailler les chaussures et rire les coudes... mais restez dans la note humoristique sans verser dans la trivialité.

 

Le drame même doit bénéficier de cette suggestion muette. Que les haillons de Cosette soient des lanières de tissu délavé pendant lamentablement mais, par contre, que le manteau qui l'enveloppe quand Jean Valjean l'emmène, soit moelleux confortable, douillet autour du petit corps pour qu'il fasse chaud aussi dans coeur du spectateur enfin rasséréné.

 

Ces quelques considérations feront comprendre que tout costume doit être étudié de près. Faites sentir à chaque enfant le caractère psychologique du rôle qu'il incarne et qui doit se retrouver dans l'aspect même du costume. Le costume, c'est l'image sensible de ce rôle que le geste et la voix parachèvent. Quand l'enfant a senti cela, laissez-lui la responsabilité de l'exécution de son type et des accessoires : cannes, lunettes, instruments divers, objets plus ou moins originaux… Vous serez étonné du goût et de l'initiative qu'il y apporte. Laine cardée, étoupe de chanvre, crépé de coiffeur sont des éléments qui complètent l'effet d'un costume et suggèrent vraiment le type. (Un petit conseil en passant : veut-on fixer une barbe ? on passe simpleme du vernis à l'alcool sous le nez, sur 1es joues ; on laisse légèrement sécher et on applique moustaches et barbe. Pour e lever, il suffit d'arracher le tout et laver à l'alcool.)

 

Malgré les initiatives inlassables d’enfants et des maitres, il n'en reste pas moins que les costumes engloutissent beaucoup d'argent. Pourquoi alors ne pas créer régionalement une entr'aide d costumes en constituant une garde-robe commune à diverses écoles, comme fait l'U.F.O.L.E.A. de l'Aude ? Chaq école fait le relevé de ses richesses et responsable centralise les listes. Point n'est besoin que le vestiaire soit réellement constitué. Il suffit que les fêtes soient judicieusement réparties de manière qu'il n'y ait pas afflux de demande en même temps. Il y a intérêt certain à inclure dans le vestiaire les Ecoles Normales et les Cours complémentaire si possible et lier ainsi, de façon permanente, les écoles avec les élèves-maîtres et les anciens élèves et bénéficier de leur habileté et de leurs initiatives.

 

FAUT-IL GRIMER LES ENFANTS ?

 

Pourquoi pas ? L'expression du visage n’est-elle pas l'un des aspects les plus émouvants d'un personnage ? S'il serait déplacé et de mauvais goût de mettre du rouge sur un frais et innocent minois de fillette, il est indispensable de donner à un personnage de drame ou de comédie le visage quil mérite. Qui ne comprendrait que Cosette ait des joues livides, des yeux cernés de fatigue et d'inquiétude et que la Thénardier arbore un visage brutal et coloré sur lequel se lisent l'égoïsme et la dureté de cœur ? Visages suggestifs l'un et l'autre, à étudier de près et à traduire, au-delà du grimage, par l'émotion même de l'acteur.

 

Le grimage d'ailleurs n'est-il pas le meilleur moyen d'obtenir des masques à très bon compte ? Et quelle richesse d'évocation dans le parti qu'ont su en tirer les clowns de cirque et les divers saltimbanques qui évoluent sur les pistes les plus célèbres du monde !

 

Les à-côtés de la fête

 

L'on ne fait rien sans argent. L'école publique est pauvre et les municipalités assez chiches. Pourtant, en dépit de ces circonstances péjoratives, l'Ecole doit devenir un centre dynamique prenant en main ses propres destinées. Elle a donc la louable ambition de s'éduquer, d'éduquer le milieu et, par surcroît, de remplir sa caisse, ceci n'étant que la conséquence de cela.

 

Sans partir systématiquement à la chasse aux sous, il faut prévoir donc que la fête scolaire soit rémunératrice par moyens licites et, si possible, discrets. Voici quelques-uns de ces moyens licites :

 

1° VENTE DE BILLETS

 

En ce siècle où tout se paye, les entrées aux conférences comme les chaises d'église, il faut admettre sans hésitation qu'un beau spectacle doit, être payant. Prix démocratique, c'est entendu, mais qui ne laisse pas supposer, toutefois, qu’on a affaire à un spectacle de rabais. Ayons de l'ordre dans la vente de nos billets, contrôlons-en méthodiquement la vente comme nous devons le faire pour tout ce qui touche l'argent et confions la tâche à un responsable sûr et débrouillard qui saura toucher même un public tout d'abord réfractaire ou indécis.

 

2° VENTE DE PROGRAMMES

 

Un beau programme bien imprimé sur beau papier, bien illustré de linos rehaussés ou de naïfs dessins d'enfants, peut être une petite ceuvre d'art. Il faut s'ingénier à en varier la présentation et à les offrir gentiment, sans tapage ni autorité mais, au contraire, avec une souriante discrétion.

 

3° LA TOMBOLA

 

Elle est entrée maintenant dans les moeurs et, au cours d'une sortie, le public aime s'étourdir, tenter sa chance. Le jeu de surprise aura toujours ses privilégiés, surtout si quelques beaux prix ,viennent exciter les tentations. Les lots réalisés en partie par les enfants (poteries décorées, bonbonnières, statuettes, coussins, poupées, dessins, etc.) ou collectés dans le village, ou le quartier auprès des amis et des commerçants qui sont ainsi un peu associés à la fête, les lots seront exposés dans la salle où chacun pourra les admirer. Soignez cette petite exposition avec table à étagères, napperons, fleurs, détails humoristiques et de bon goût.

 

4° VENTES DIVERSES

 

Le public aime voir entendre, mais aussi consommer. Tout spectacle prévoit la vendeuse de sucreries diverses ; il est normal que les mamans fassent prendre patience aux tout jeunes marmots qui ne sont pas forcément séduits par tout le programme. De jolies petites vendeuses peuvent très bien circuler entre les spectateurs aux entr'actes et offrir gentiment des douceurs de bonne qualité, présentées sur napperons, et disposés sur des plateaux ou des corbeilles. Les pâtisseries maison auront toujours du succès, surtout si l'on sait qu'elles sont réalisées par de bons produits de la ferme apportés par les enfants. Pains d'épices sous forme d'animaux, galettes, macarons tartelettes, choux à la crème (il faut acheter le moule de pâte et le fourrer de crème faite à l’école) et pourquoi pas, glaces qui, l'été, ont tant de succès. Ces friandises seront confectionnées la veille avec l'aide de cuisinières bénévoles comme il s'en trouve certainement parmi les mères d'élèves. Et pourquoi n'y aurait-il pas un buffet ? L'essentiel est qu'une personne ayant autorité et prestige en tienne le débit, évite les excès et fasse régner une atmosphère, de sympathique liesse. Tout est évidemment affaire de doigté et il ne faudrait pour rien au monde qu'un buffet se transforme en buvette de quartier. Il est d'ailleurs plus prudent de consommer hors de la salle dans une pièce spéciale ou, l'été au grand air, ce qui est bien le mieux.

 

Mais attention encore ! Les ventes diverses ont un maximum qu'il ne faut pas dépasser sous le risque de pousser les gens à la consommation et de détruire, l’atmosphère de chaude sympathie que doit, coûte que coûte, créer la fête scolaire. A plus forte raison, abstenons-nous de faire des quêtes pour oeuvres diverses. La quête n'apporte rien en contrepartie et risque d'indisposer aussi bien le pauvre qui, ne peut pas donner beaucoup, que le riche, qu'on place dans l'obligation de donner trop. Une fête scolaire c'est une occasion qu'ont les parents d'élèves et les amis de se réjouir autour de l'école, elle doit se dérouler dans une atmosphère de détente, de confiance et d'adhésion totale. Nous échouerons si nous n'obtenons pas cela, même si le rapport d'argent a dépassé nos prévisions.

 

La fête scolaire proprement dite

 

Les spectacles sont soumis à des règlements précis qu'il est indispensable de connaître sous risques d'inconvénients désagréables. Nul n’est censé ignorer la loi. Comment donc procéder ?

 

1° La forme la plus simple est la soirée récréative privée et gratuite. On n'y entre que sur la présentation de carte d'invitation personnelle, portant le nom de l'invité, et on ne perçoit rien à l'entrée. La carte ne porte d'ailleurs aucun prix d'entrée et, en tête, elle mentionne : « Fête récréative privée ». Ces fêtes ne sont pas accessibles, en principe, à la police ni aux agents du fisc. Au cours de ces fêtes privées, des ventes de billets de tombola, de surprises, de friandises, des quêtes peuvent être faites.

 

Les cartes sont portées à domicile et si la générosité de l'invité veut se manifester, il n'y a aucune raison de la repousser.

 

La déclaration de la fête doit être faite 8 jours à l'avance à la Recette buraliste. Les droits d'auteurs sont dûs.

 

2° On peut opérer autrement en créant une Société de Fêtes scolaires. Celui qui est à jour de ses cotisations a le droit d'entrée. Si l'on fait deux fêtes par an, on prévoit un timbre semestriel. C'est ainsi que procèdent les clubs de cinéma populaire.

 

La déclaration de fête doit être effectuée 8 jours à l'avance comme nous venons de l'indiquer. Les droits d'auteurs sont dûs.

 

3° La législation des spectacles est, malgré tout, assez compliquée. Il faut prévoir :

- les droits d'auteurs,

- les taxes sur les spectacles d'où 2 sortes de démarches à faire : Auprès des Sociétés d'auteurs (S.A.C.E.M. - Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques (cartes bleues). Ces demandes doivent parvenir aux sociétés un mois au moins avant la représentation de manière à être sûr de pouvoir jouer la pièce qu'on a inscrite au programme.

 

Pratiquement, mieux vaut passer par l'intermédiaire de l'U.F.O.L.E.P. départementale en l'avertissant 1 mois à l'avance et elle se chargera des démarches que nous ne pouvons préciser ici.

 

Auprès du Fisc. 24 h. à l'avance au moins, une déclaration doit être faite au Receveur des Contributions indirectes sur timbre de 10 fr. Elle doit comporter la désignation de l'école et son siège la désignation du bénéficiaire ; la nature du spectacle; la date du spectacle ; le prix des places. Elle réclamera, le cas échéant, l'application du demi-tarif. En fait, les représentations à caractère éducatif organisées par des associations d'éducation populaire sont, exonérées de taxes. Pour toute documentation à ce sujet, demander à l'U.F.O.L.E.P.

 

Le plus pratique est de simplifier au maximum le problème en se souvenant toutefois que les droits d'auteurs sont toujours dus, même si la soirée est privée. Cette considération ne limitera point trop les partisans des méthodes de libre expression enfantine qui joueront soit des num      éros réalisés par eux-mêmes, soit des adaptations, soit des morceaux tombés dans le domaine public quand il sera fait appel à la littérature.

 

Derniers préparatifs

 

Le grand jour approche. Pour ne rien laisser au petit bonheur, il faut d'avance songer à tous les détails qui, convenablement enchaînés, font une fête réussie.

 

PERSONNEL AIDANT

 

L'occasion est bonne d'appeler à soi les sympathies réelles de l'école. Pas trop, bien sûr, sous peine de complications, pas de papotages ou histoires de village plus ou moins heureusement rapportées, mais il y a toujours dans chaque agglomération, une couturière sympathique qui pourra donner la dernière main aux costumes, une cuisinière qui peut aider à faire la pâtisserie, un menuisier, un électricien qui s'occuperont de la scène et, pour le reste, les anciens élèves sauront faire le nécessaire : installation de la salle, changements de décors, rideaux, etc... L'essentiel est de bien préciser à chacun ses responsabilités. Peu d'aides, mais sûrs, actifs, rapides, voilà l'idéal.

 

Prenons pour chaque responsable une fiche carton qu'il fixera à son vêtement. Consignons-lui ses tâches successives, bien situées, horairement et effectivement.

 

Affichons le programme dans les coulisses et à l'habillage.

 

Affichons de même dans ces coulisses les changements de décors et veillons à ce que ces décors soient rangés par ordre, prêts à prendre leur rang : 1 - 2 - 3, avec de gros chiffres qui évitent toute confusion, Le mieux serait de les suspendre tous par ordre d'apparition et d'enlever simplement ceux qui ont joué leur rôle.

 

Attention surtout aux habilleuses ! Pour chaque costume et ses accessoires, un petit paquet sur lequel on épingle un titre et un nom. Ex. : Ballet des fleurs :: Jane C. - Le Bourgeois Gentilhomme : Lucien R., etc... et tous les costumes du même N° sont réunis dans une même boite sur laquelle est collée une étiquette indiquant le numéro auquel ces costumes se rapportent.

 

Avant de commencer la fête, on a ainsi rangées par ordre, quelques boîtes étiquetées qui contiennent toute la garderobe et, les numéros finis, chaque costume retrouve sa boîte.

 

Pas de désordre, pas de confusion, pas de perte d'objets ni de temps.

 

Un responsable pour faire placer le public.

 

Un responsable pour la vente des programmes.

 

Un responsable pour la tombola.

 

Un responsable pour les ventes diverses.

 

Et, au-dessus de tout, l'oeil du maître qui, calmement, judicieusement, conseille, dirige prévoit.

 

Dans les écoles de centre à plusieurs maîtres, pour mener à bien la préparation artistique et matérielle de la fête, ,il est bon de constituer un bureau d'organisation et de distribuer les charges en tenant compte des compétences de chacun, chaque maître se rendant responsable d'un numéro. Mais par-dessus, toujours l'oeil du régisseur qui voit l'ensemble, évite les lenteurs et les trous.

 

Le trou ? Pour aussi méticuleuse que soit la préparation, il peut cependant toujours surgir : malaise d'un acteur, accident, oubli grave... Toujours l'imprévu est possible. Alors, que faire ? Tenir toujours prête une petite improvisation.

 

Exemple : le comique est soudain défaillant, malade ou mécontent. Alors, on voit apparaître un acteur imprévu : il a chaussé les gros sabots, passé la blouse noire, coiffé le chapeau du pays. Il porte un immense panier tapissé d'un journal avec lequel il soliloque en gesticulant. En réalité, comique improvisé, il lit son monologue. Et, pendant ce temps, la troupe se ressaisit.

 

Et puis, aussi, dans les coulisses, n'oubliez pas la bonbonnière. Vous savez comme, les enfants sont calmes et sages quand ils sucent un bonbon.

 

Pour finir, n'oublions pas la Répétition générale. Elle est indispensable pour mettre toutes choses au point, faire subir l'épreuve, à l'organisation jusqu'ici théorique et donner les derniers conseils.

 

Derniers conseils

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DANS LES COULISSES

 

 

- Le silence est de rigueur : Pied léger et bouche close.

 

- Pas de curieux, pas de stationnement, seuls le souffleur, le responsable au rideau, le responsable aux décors.

 

- De l'ordre pour les mouvements d'enfants, surtout pour les choeurs, où chaque enfant doit avoir sa place fixe par ordre de taille : les petits d'abord, les moyens puis les grands. Le numéro fini, les enfants viennent prendre leur place sur des bancs réservés dans la salle, près de la scène.

 

- Que le régisseur s'efface lui aussi et n’apparaisse pas en scène, si possible.

 

ATTENTION AU TEMPS QUI FUIT !

 

- Chaque numéro doit être soigneusement chronométré à la minute, pourrait-on dire pour les ballets, les mouvements rythmiques, les poèmes, les choeurs dont on sait d’avance la durée ; c’est indispensable pour laisser quelque latitude aux numéros où l'improvisation ne permet pas un chronométrage rigoureux.

 

- Que le, rideau reste baissé le moins possible. Le rideau baissé, c'est le brouhaha dans la salle, l'attente, l'énervement. Quand un numéro est en scène, que l'autre attende prêt à monter dans les coulisses. Le rideau ne doit se baisser que pour permettre au public de se ressaisir un tout petit instant et aussitôt il doit se lever sur un autre spectacle.

 

ET VEILLONS A L'ENTRACTE !

 

Dans l'atmosphère de griserie et d'excitation qu'éveille le spectacle, la fièvre monte dans le public et chez les enfants. Attention aux notes discordantes, aux petits froissements qui peuvent dégénérer en disputes, à la tenue des consommateurs autour du buffet ! Un quart d'heure d'entr'acte est plus que suffisant, mieux, 10 minutes suffisent quand on ne tire pas de tombola. Ne commettons pas l’imprudence de laisser trop longtemps le public livré à lui-même.

 

SACHONS FAIRE. EN TEMPS

UTILE LA PROPAGANDE

 

La meilleure propagande se fait par l'intermédiaire enfants qui parlent abondamment de la fête scolaire qui se prépare. Les parents d'élèves, soucieux d'apporter leur appui à l'Ecole, en touchent un mot aux amis, moins directement intéressés, et par l'intermédiaire du facteur et du garde-champêtre, d’un hameau à l'autre, la nouvelle se répand.

 

Cela n'empêche d'ailleurs pas la ou les communications aux journaux locaux, communications accompagnées d'un commentaire bienveillant en faveur de l'école, et de ses buts. Une invitation, gentiment présentée par voie de presse, est toujours d'un heureux effet sur un public en attente de distractions.

 

CONCLUSION

 

Et pour finir, c'est à l'Inspecteur primaire que nous allons laisser le soin de conclure. N'est-il pas tout désigné pour attirer une dernière fois notre attention sur les faiblesses tant de fois condamnées, sur les heureuses initiatives à encourager et sur les perspectives nouvelles que nous n'avons peut-être point encore pressenties, lui qui, si souvent, est le témoin de nos essais encore bien imparfaits dans le domaine du spectacle ? Aussi bien, sa culture plus vaste, progressivement plus exigeante, ne lui donne-t-elle pas cette autorité intellectuelle indispensable à sa mission ? Sans arrière pensée, écoutons-le.

 

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Réflexions et conseils.

au sujet des fêtes scolaires

 

de M. LAURENT, Inspecteur primaire

 

Le jour solennel est arrivé, l'école est en fête. Dans la rue on voit des gamins gauchement endimanchés, des fillettes fraîchement frisées. Du fond des hameaux accourent même les grand-mères et les papas, pendant trois heures, vont se priver de l'éternelle cigarette. L'organisateur, devant la salle fleurie et arrosée s'affaire : il lui faut recevoir les officiels, remplacer un plomb au compteur, faire apporter des bancs supplémentaires, mettre le comique d'accord avec la pianiste ; s'assurer que les gâteaux n'ont pas été oubliés... Organisateur, mon ami, ne perds pas confiance : Que sur ton front ne se lisent pas les mille soucis qui t’assaillent et surtout qu'une parole vive ne heurte pas le pauvre et fruste bûcheron qui, pour l'école, aujourd'hui, te fait l'honneur de quitter sa forêt.

 

Dans quelques heures, tu jouiras de ton triomphe. Il se mesurera au chiffre de la recette... En des temps plus heureux, alors que les générosités se manifestaient encore en sonnantes espèces, un jeune instituteur, au retour de la quête, faisait triomphalement sonner une lourde cassette avec une joie non dissimulée... Organisateur mon ami, sois réservé. Que la discrétion jette son voile sur l'ardeur de tes nerfs. Pour sympathiques qu'ils soient aux familiers de ta vie, il est des gestes que le profane peut défavorablement interpréter, il est, des paroles que pas une excuse ne saura plus tard effacer. Sois discret avec le sourire dans la salle, et n'entre dans les coulisses qu'avec un doigt sur la bouche : ton silence est utilement contagieux.

 

Tu te dois ce jour au public.

 

Peut-être t'es-tu exagérément efforcé ,de lui complaire. Surtout si « la maison d'en face » te fait concurrence et s'affaire à piper les yeux et les sous par des films commerciaux et des spectacles à gros rires, tu risques de n’attirer ton public que par ce qui, selon toi, lui plaît :

 

Avec son melon trop petit, sa culotte à carreaux et sa rose à la boutonnière, le comique, ce jour-là, se croira tout permis. De grâce, mon ami emprunte les oreilles du père de famille, tremble qu'une rougeur ne vienne colorer le visage de l'adolescente attentive. Sur d'autres scènes les joies faciles ; à l'école, celles de l'art et de la poésie

 

Le bon peuple de France aime se reconnaître sur les planches : il se retrouve dans la farce du moyen âge, chez les soubrettes de Molière, les héros de Courteline, il applaudit naïvement aux balourdises de la Cerise et de l'Ami Bidasse. Il aime la verve des paysanneries. En Normandie, celles d'un Georges Lemaître connaissent grand succès. Peu recommandable à l'école ! Le bonhomme en blouse normande, aux sabots garnis de paille, au mouchoir à carreaux, à la trogne enluminée qui, d'une voix éraillée, vient dire ses drôleries pour éveiller le rire n'est certes pas de bon goût. Lorsqu'il, est incarné par un gamin de 12 à 15 ans qui force sa voix et patoise avec une affectation bien peu conforme au génie local, il se teinte d'un cabotinisme qui devient le contraire d'une bonne éducation.

 

D'aucuns préfèrent se tourner vers les pièces de bon ton : la maîtresse de maison y parle un langage académique et représente la vertu. La servante y est toujours sotte et le valet toujours ivrogne. Et nos auditeurs dont la condition est celle des valets et des servantes, d’applaudir ! Laissons à d'autres ces faux spectacles.

 

On voit encore des pièces où, dans l'école, tous les élèves sont frondeurs, les maîtres vieux et ridicules les leçons niaises et les jeux de mots... fades. Est-ce à nous de répandre d'aussi invraisemblables médiocrités ?

 

Apprenant et comprenant mal de telles oeuvres, apportant les répliques tous ensemble, comme au commandement, alors que dans le texte elles devraient être spontanées, retenant par coeur une littérature sans valeur, les enfants en compensent l'insuffisance en enflant la voix, en criant, en adoptant, des attitudes qui n'ont rien de leur âge. Enseigner et produire de telles choses, c'est tourner le dos à l'éducation,

 

Aussi, pour relever la scène, on se met en frais de décors : Appartements compliqués et surchargés d'accessoires, ne laissant rien à deviner au spectateur, costumes de papier aux couleurs criardes, parfois engins d'un goût douteux. On les voit parfois se grouper en des tableaux savants, rigides, d'où la grâce enfantine est étrangère alors que, dans la coulisse un violon grince pour soutenir un chant dont les voix seules seraient plus mélodieuses.

 

Le chant prend normalement sa place dans une fête scolaire et les mouvements rythmiques y apportent leur note d'harmonie. Mais, que le Maître de Chapelle ou le Maître de Ballet n'apporte pas, par une indiscrète présence la seule note qui heurte dans un ensemble bien réglé. Ton rôle est fini, mon ami, tu as mis ton talent et tes forces au service de la fête, fais confiance à l'enfance, efface-toi, ta valeur sera trouvée dans la qualité du résultat, non dans ton apparente énergie.

 

Mais, organisateur, tu n'as pas confiance, et le désir de trop bien faire a gâté ton œuvre : Tu as voulu un programme trop chargé, tu as voulu satisfaire tous les goûts, tu crains que tes collaborateurs te trahissent, tu méconnais la vertu de leurs jeunes forces et, malgré le succès, mérité du reste par ton dévouement, ta bonne volonté et quelques réussites, tu te retires mécontent, jurant, heureusement sans solennité, qu’on ne t'y prendra plus.

 

Mon ami, ne renonce pas : On apprend à organiser des fêtes en organisant des fêtes. On conquiert son public en l'invitant souvent. Témoins le groupe lyrique de Normandie qui, après avoir attiré son monde par du gros rire, était parvenu à faire goûter, après plusieurs années d'efforts, des drames d’intérêt psychologique.

 

Complaire au public, mais pour l'éduquer : aussi fruste qu'il soit, le paysan sent bien que l'école c'est l'endroit des choses élevées. Même s'il en est adversaire, il la respecte. Il y retire son chapeau comme dans une église. A toi de ne point rompre le charme. Le jour de la fête scolaire, c'est le moment des réconciliations. Si un différend t'a opposé à un père de famille, tu montreras ce jour-là que tu n'as pas de rancune : un geste aimable n'est jamais oublié.

 

Mais il te faut appartenir au public. Ta place est dans la salle. Il a fallu diviser le travail :: Un régisseur pour la scène, un metteur en scène, un costumier, un directeur général. Tu ne manques ni de collaborateurs ni d'amis, sache leur donner des responsabilités et leur faire confiance.

 

Si la tâche est trop lourde pour ta modeste école, associe-toi aux écoles voisines. D'autres l'ont fait qui ont réussi :

 

Au profit des Pupilles de l'Ecole Pu blique, les instituteurs d'un canton se groupaient au début d'octobre. On dressit en commun un programme de fête : un, produirait les choeurs, l'autre une comédie, celui-là des mouvements rythmiques, celui-la un monologue, une institutrice réglait un ballet. De la mi-novembre à fin février, on allait, les dimanches, de commune en commune avec son groupe de jeunes acteurs, Cette solidarité des maîtres cette union des écoles étaient d'un si heureux effet, que trois   cantons voisins en suivirent l'exemple. L'émulation et l'entr'aide entre enfants des communes voisines avaient une incontestable portée éducative. Certains parents suivaient le mouvement comme d'autres suivent des parties de sports et, dans l'ensemble, tous sympathisaient.

 

C'est un tort de croire qu'une fête scolaire demande un déploiement extraordinaire. La scène peut être simple le rideau sommaire. Une simple couverture tenue par deux grands élèves peut en tenir lieu. Sur une scène de plein air, pour une fête de nuit, nous nous sommes contentés d'éclairer le public avec deux phares orientés vers lui, laissant dans l'ombre le plateau. Un demi-tour aux lanternes et la scène recouvrait le jour.

 

Sans doute, à des moyens sommaires, doivent correspondre des présentations modestes. Composer un programme est un art. A l'école, il y faut faire place à tout le monde et cependant ne le pas trop charger. La solution consiste à présenter des masses : chants, mimée, choeurs, mouvements d'ensemble, mouvements rythmiques, comédies ou féeries à nombreux figurants. Ceux-ci- dispensent souvent d'autres décors.

 

Il est aisé de faire défiler de nombreux enfants, réservant à chacun sa part avec, un simple artifice : Les petits d'une classe enfantine sont dans la coulisse. D'un angle de la scène, l'institutrice annonce : « Trois petits oiseaux dans les blés », dit par... » L'enfant apparaît, i1 récitequelques vers et disparaît. Puis, « Les noisettes », même jeu, et ainsi de suite. L'apparition successive de ces jeunes visages, la gentillesse de leur présentation, l'attente du public créent une atmosphère sympathique du meilleur effet. Il a suffi à la maîtresse d'enseigner au cours du 'trimestre quelques brefs poèmes tirés de « La Poémeraie ».

 

On fait, trop peu de place sur la scène à la récitation. Nous trouvons nos morceaux choisis trop scolaires ; mais songeons que les parents n'entendent pas réciter tous les jours «  Les pauvres gens »  ou « La Bulle » ? Et qui donc a jamais écrits que dans une même classe le même mois, tous les élèves devaient apprendre le même poème. Si vous voulez la variété, Iaissez à vos élèves le libre choix. Une institutrice de Cours supérieur laissait aux siens la latitude d'écrire des vers. Il y avait dans sa classe des cahiers fort émouvants. A l'occasion d'une fête, il fut possible de faire dire quelques-unes de ces productions dont une humoristique, l'autre dramatique et ce ne furent pas les points les moins appréciés du programme.

 

En deux mots : les enseignements littéraires peuvent fournir au spectacle, sans   surcroît de travail, un précieux aliment.

 

Il en est de même de l'éducation musicale. Déjà, l'orchestre enfantin, même pou  rvu d'accessoires de fortune : clochettes, baguettes, clés suspendues à un fil, peut charmer un auditoire, pour peu qu'on utilise à la base un disque de bon goût.

 

Il n'est pas défendu d'introduire dans une fête scolaire un numéro instructif ou éducatif pourvu que son intérêt soit convenablement choisi : Dans un spectacle de variétés comportant entr’autres des choeurs, des chants, une opérette filmée, il fut introduit en première partie une interprétation du Roi des Aulnes :

 

1° Un jeune homme récita le poème, dont le nom de l'auteur nous échappe et qu'on avait retrouvé dans un recueil de Lectures Mironneau.

2° Le disque chanté fut produit.

3° Puis une jeune fille interpréta par la danse la musique de Schubert correspondante.

 

Un seul reproche, fut adressé à cette présentation, c'est que les organisateurs n'aient pas jugé utile d'éclairer le public sur le rapport qu'ils établissaient entreles trois aspects d'une même œuvre.

 

Incontestablement, de tels numéros qui font confiance au goût de l'auditoire, sont appelés à être bienvenus.

 

Le chant choral nécessite à lui seul une telle technique qu'il n'y a pas place pour en traiter ici. Disons seulement qu'il suffirait que toute école se conformât strictement aux programmes pour atteindre une culture vocale qui lui permette d'aborder la scène sans préparation spéciale.

 

Il est difficile de trouver chez les éditeurs des dialogues, des saynètes, des comédies  convenables pour des enfants. L'introduction de « la dramatisation » dans l'enseignement y supplée avec bonheur. Il convient ici de laisser la parole aux expérimentateurs qualifiés.

 

Un procédé commode a cependant réussi tout récemment à un groupe d'écoles donnant un spectacle digne de tous éloges. Extrayons du programme :

 

« Le Cirque », fantaisie burlesque par les Grands. Les deux clowns apparaissent et leur verve s'en donne à coeur joie. Ils présentent successivement l'homme fort, la charmeuse de serpents, jeune joueuse de pipeau, la danseuse de corde qui fait son équilibre sur une corde imaginaire. Il y a certes là un procédé ingénieux et facile pour lancer les enfants dans des improvisations.

 

Grouper autour d'un centre d'intérêt les pièces trop souvent disparates d'un programme apporte des exigences mais engendre plus, d'harmonie plus d'agrément et même de facilité :

 

C'est un artifice qu'on néglige trop souvent. Bien sûr des revues diverses nous ont offert des ensembles de morceaux et de pièces pour célébrer Noël, le Printemps, le 11 Novembre, mais on peut aisément trouver des idées centrales qui n'offrent pas moins d'attrait : Le soleil, à partir du fameux hymne de Rostand, la mer, avec tout ce qu'elle entraîne de possibilités poétiques, dramatiques, musicales, gymniques et rythmiques, la forêt, la chasse, la maison, les métiers, les contes et légendes, etc... De tels sujets orientent et circonscrivent les recherches. Les poser trois mois d'avance, c'est être sûr de trouver une documentation suffisante et c'est se réserver la possibilité d'éliminer le médiocre au nom de l'harmonie du tout.

 

Sans doute, organisateur Ami, trouveras-tu sévère ma critique et, en compensation, bien pauvres mes suggestions. C'est que, pour bâtir, il faut mieux que des souvenirs. En l'espèce une utile documentation ne peut résulter que du méthodique classement des expériences heureuses ou malheureuses avec indication précise des oeuvres utilisées. Que chacun fasse pour soi cet effort, qu'il en fasse bénéficier la C.E.L , et, bientôt, l'Ecole Moderne française sera dotée d'un répertoire, qui mettra les fêtes scolaires à la hauteur de son rôle d'éducateur du peuple français.

 

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Ont collaboré à ce numéro

 

M.LAURENT, inspecteur primaire à Dinan (Côtes-du-Nord).

Mme BARBIER. Les Roches de Condrieu (Isère).

BARBOTEU, Ecole de Lagrasse (Aude).

M. BARRÉ, Collège des Flandres, Hazebrouck (Nord).

BROSSARD, Ecole de Saint-Roman de Bellet, Nice (A.-M.).

Mme CAUQUIL, Augmontel (Tarn)

LALLEMAND, Flohimont (Ardennes)

PERCEVAL, Institut de l'Ecole Moderne, Cannes (A.-M.).

Mme PLA, Ecole du Bourg, Narbonne (Aude).

Mme RENEAUD, Ecole de Griselles (Loiret).

 

Mise au point par ELISE FREINET