Brochures d’Education Nouvelle Populaire n°27
Février 1947

Henri Guillard et Raoul Faure

Le Vivarium

Préface de M.Chopard
Illustrations de Maurice Ménusan

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PRÉFACE

L'étude des Sciences naturelles, de la zoologie particulièrement, peut se présenter sous deux aspects différents. On doit, d'une part, étudier les animaux morts, en collection, de façon à pouvoir les mesurer exactement, en préciser les caractères externes et internes, en noter toutes les particularités. Cette étude des formes comprend la morphologie et l'anatomie ; elle conduit à la systématique qui a pour but de classifier les êtres vivants et de leur donner un nom. Grâce à la systématique, il est possible de se reconnaître au milieu des formes innombrables de plantes, d'insectes et autres animaux ; l'utilité des noms latins, qui peut paraître contestable à certains, se comprend naturellement, si l'on réfléchit que les naturalistes de tous les pays du monde doivent confronter leurs travaux ; s'ils ne peuvent écrire dans la même langue, il est au moins utile de désigner sous le même nom les êtres qui en font l'objet. Mais, il ne s'agit là que d'une partie des animaux. Si elle est nécessaire, elle est tout à fait insuffisante ; il faut aussi étudier les êtres vivants dans leur milieu naturel ; ceci est spécialement la science de la vie, la biologie. C'est cette étude des animaux vivants, ouvrant des horizons passionnants, qui est offerte aux enfants des écoles ; aucun travail n'est plus propre à développer l'esprit d'observation et les qualités d'initiative des jeunes écoliers. L'étude des mœurs des animaux peut être faite de deux façons. Il faut tout d'abord observer les oiseaux, les insectes sur place, dans les champs et les forêts ; au lieu de dénicher cruellement le nid qu'il vient de découvrir, l'enfant s'habituera à observer le va-et-vient incessant des parents autour de leur nichée, il apprendra à connaître le chant du mâle et, il retirera de ces observations une tout autre satisfaction que d'un acte brutal de dénichage. De même, en ce qui concerne les insectes, l'esprit éveillé de l'enfant aura vite fait de saisir quantité de petits mystères de la nature dont son instruction générale fera grandement profit.

Mais l'observation dans la nature n'est pas toujours facile et bien souvent, elle est insuffisante pour connaître réellement les animaux. Si l'on veut pénétrer certains de leurs secrets, il devient nécessaire de les garder vivants en captivité. Pour que cette captivité permette des observations utiles, il faut qu'elle ne change pas trop les habitudes des pensionnaires et qu'elle se rapproche autant que possible des conditions naturelles de leur existence. C'est pourquoi on s'efforcera de reconstituer dans les cages du Vivarium un milieu. se rapprochant de celui où l'on a trouvé l'animal à étudier. Ici encore, l'esprit d'observation et l'ingéniosité des enfants, guidés et conseillés par leur maître, peuvent se donner libre cours. Point n'est besoin d'une installation coûteuse et, par des moyens de fortune, il est possible d'arriver à établir un petit Vivarium à peu de frais.

Il est à souhaiter que l'initiative prise par certains professeurs soit largement suivie pour le plus grand bien des enfants d'abord (les instituteurs ensuite, qui y trouveront le moyen d'introduire dans leur enseignement un heureux complément aux méthodes pédagogiques classiques.

L. CHOPARD,
Directeur du Vivarium au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris

 

En pleine nature
sans sortir de l'école

L'étude des milieux naturels peut se poursuivre d'heureuse manière par l'emploi du vivarium et de l'aquarium. La rivière, la mare, le jardin, la carrière sont éloignés les uns des autres et chaque jour, chaque minute même apportent des transformations, des évolutions que l'on ne peut suivre dans l'immense, nature. Bien des épisodes de la vie mouvementée des bêtes nous échappent : des insectes attendent la nuit pour se mettre en chasse,, d'autres préfèrent l'ombre pour accomplir les actes que nécessite, la lutte pour la vie, les chenilles s'expatrient lorsque vient l'heure de la métamorphose. Les fourmis travaillent dans le sol obscur. De ce fait, peu de personnes ont, assisté au repas d'un carabe doré, à la sortie du papillon, à l'éclosion des oeufs Un très grand nombre ignore le drame qui se joue dans la plus petite. mare, sous les écorces d'arbres, sous les pierres et les détritus. Le vivarium va pouvoir en donner une idée exacte et les enseignements qu'il peut livrer, dédommagent convenablement de la peine qu'aura donné sa construction et son établissement.

Le vivarium

Le plus simple pourra être constitué par une boite dont le couvercle sera formé d'une toile métallique ou d'une mousseline. Ce sera le vivarium d'attente dans lequel quelques espèces pourront assez facilement s'élever, mais les insectes n'ont pas les mêmes façons de vivre et les mêmes besoins naturels : les uns préfèrent la lumière, les autres l'obscurité ou plus ou moins d'humidité. Il faut tenir le plus grand compte de ces conditions de vie et « transplanter » l'animal dans un milieu qui lui rappelle le plus possible celui dans lequel il évolue habituellement. En effet, tout changement brutal, amène le dépérissement puis la mort des pensionnaires qui ne s'adaptent pas à des situations nouvelles.

De plus, il faut que le vivarium ne soit pas encombrant et ne nécessite pas de manipulations qui risqueraient de gêner les pensionnaires, ceux-ci aimant avant tout la tranquillité :

Le vivarium que nous proposons est assez simple pour qu'il puisse être construit à peu de frais à l'école tout en offrant les plus grandes garanties de succès.

On peut prévoir :

1° Plusieurs vivariums isolés.
2° Un vivarium divisé en cases ou « habitations », permettant clans la même construction, l'élevage de plusieurs animaux de même classe : mammifères, reptiles, insectes, etc..

Ces vivariums nécessitent comme matières premières : bois, verre à vitres ou rhodoïd, toile métallique ou mousseline.

Vivarium pour un élevage

Ce vivarium simple permet, tel, qu'il est présenté, l'élevage de nombreuses espèces : souris, reptiles, insectes (chenilles, carabes, mantes, fourmilions, phasmes, etc...) Suivant la qualité des pensionnaires, on emploiera la toile métallique ou la mousseline. la première pour les souris blanches et les insectes munis de mandibules et de. mâchoires puissantes, la deuxième pour les chenilles mantes, phasmes, etc.. L'expérience d'ailleurs indiquera rapidement la matière convenable. Dans le cas des insectes travaillant dans l'obscurité, on disposera sur une ou deux faces vitrées un obturateur à glissière, en carton ou en contreplaqué, qui, soulevé rapidement, permettra d'observer les captifs au travail.

Vivarium pour phytophages

Pour les insectes phytophages ou « herbivores », il faut prévoir une nourriture fraîche. A cet effet, on peut construire facilement le vivarium pot à fleurs (fig.) ou placer le vivarium précédemment décrit, sur un bac en zinc ou en tôle garni de sable et contenant des pots à fleurs, des boîtes métalliques, ou des flacons remplis d'eau, affleurant la surface du sable.

Vivarium sur rameau

Certains insectes (chenilles dans leur nid) ont avantage, à être élevés sur le rameau même qui les porte. On évite ainsi de leur faire supporter une émigration qui pourrait leur être fatale. Il suffit d'entourer le rameau d'un manchon suffisamment large en rhodoïd fermé, aux deux extrémités par un capuchon en mousseline et fixé à la branche maîtresse par un fil de fer. On pourra ainsi observer les métamorphoses, des insectes et recueillir les adultes.

Vivarium pour insectes piqueurs

Un bidon d'huile pour autos, partiellement ouvert et nettoyé méticuleusement, sera recouvert de mousseline et rempli de liquide sucré. Le vivarium en mousseline posé sur ce bidon, permettra d'élever des insectes piqueurs qui, à travers la mousseline, puisent leur nourriture.

Vivarium combiné

Il comprend dans la même construction, tous les vivariums précédemment décrits et séparés par des cloisons étanches.

Le Terrarium

Pour les animaux vivant exclusivement dans la terre : fourmis, vers de terre, larves, le terrarium simple sera constitué par un bocal fermé par une toile métallique et rempli de terre reposant sur une couche de gravier. Un manchon de carton ou de papier noir servira d’obturateur que l'on enlèvera pour l'étude. Prévoir de très légers arrosages.

Terrariums pour fourmis

Le plus simple est composé d'un cadre en bois supportant deux vitres formant une séparation, 2 cases.

1° Introduire dans la case, de la terre de jardin tamisée.

2° L'autre case est vide et les fourmis y sont introduites par le trou... refermé aussitôt après. C'est dans cette case que l'on dispose, le sucre au le miel que les fourmis vont transporter. Maintenir cette case toujours humide. En enlevant l'obturateur au bout de quelques heures, on pourra suivre le travail des fourmis.

.On peut aussi construire un terrarium assez compliqué en bois blanc ou mieux en plâtre en suivant le modèle ci-contre. Le bois blanc ou le plâtre devront laisser pénétrer l’humidité provenant du réservoir rempli d’eau, les couloirs permettront aux insectes de circuler et d'aller puiser leur nourriture formés de sucre ou de miel, disposée dans le dernier godet.

Aquaterrarium ou paludarium

Permet l'élevage en commun de plusieurs espèces d'animaux dans les conditions qu'affectionnent chacune d'elles. Il comporte, en effet, de la terre garnie de mousse et un bec en zinc contenant la terre et l'eau. Les animaux les plus divers (triton, grenouille, crapaud, alyte (Petit crapaud qui, par les belles soirées d'été, émet un cri flûté connu de tous.), couleuvre à collier, insectes aquatiques) y trouvent leur place dans une magnifique synthèse vivante, véritable image réduite de la nature.

Plantes à cultiver en terrarium

En terrain sec : plantes grasses, aloès, agave, sédium.
En terrain humide : fougères rustiques. carex, saxifrage linaire.

Nourriture des captifs

Tortues terrestres : Salade, choux, fruits.
Lézards gris : Vers de farine, de terre, insectes.
Lézards verts : Sauterelles.
Anoures : insectes, vers, mollusques.
Rongeurs : grains, fruits, lait.
Urodèles : chenilles, vers de vase.
Grillons : salade, farine.
Cerf-volant : sirop, miel.
Coccinelle : pucerons.
Araignée : mouches.
Carausius : lierre.
Bacille gaulois : ronce genêt, rosier.

 

Consignes générales

Le vivarium doit être tenu dans le plus grand état de propreté, dans une température constante, en évitant l'humidité qui favorise le développement de parasites, moisissures. En hiver, sans aller jusqu'à l'installation coûteuse et compliquée de système de chauffage, on pourra disposer le vivarium, près d'une source de chaleur douce : au-dessus d'un radiateur, près d'une cheminée.

Avoir soin de donner à boire aux pensionnaires, au moyen de godets discrètement .aménagés.

Il faut protéger le vivarium contre les ennemis de l'intérieur qui peuvent être les rats et les fourmis. Contre les premiers on disposera des pièges, contre les seconds on enduira les pieds du vivarium de colliers de glu. Dans le cas de vivarium isolé, on pourra faire reposer celui-ci sur 4 socles baignant dans des récipients remplis d'eau. Le terrarium pot à fleurs est naturellement protégé contre les fourmis, si l'on a soin de tenir l'assiette toujours pleine d'eau.

Terrarium pour mammifère

Il est indispensable de prévoir suffisamment de terre pour permettre aux animaux de creuser des galeries ainsi qu'un dortoir dans lequel les pensionnaires pourront, suivant les espèces, hiverner en toute tranquillité. Le terrarium simple comprendra un dortoir formé d'un tube obscur en carton, d'un flacon peint en noir, ou mieux, d'une boîte de bois ronde (emballage de flacons) ou prismatique que l'on pourra. dans ce, cas, fabriquer soi-même. Le terrarium idéal est celui qui est installé dans le sol même, à l'extérieur. Il suffit de le protéger des ennemis : chats, rongeurs, carnivores, par des grillages solides.

 

Quelques élevages à pratiquer

1° Chenilles : Peuvent s'élever sur le rameau même ou en vivarium d'intérieur. Leur procurer la nourriture toujours fraîche. Pour cela, prévoir deux flacons porte rameau dont l'un un est garni ; lorsque le rameau qu'il contient se flétrit, garnir l'autre flacon ; les chenilles émigreront d'elles‑-mêmes et le rameau déserté pourra être ensuite enlevé. On en profitera pour détruire les chenilles maladives ou déficientes. Suivant l'espèce de chenilles et leur façon de se chrysalider, prévoir de la terre ou des brindilles sèches.

L'élevage des chenilles, outre l'intérêt qu'il présente par l'étude de sujets vivants, est le seul moyen permettant d'obtenir, des papillons intacts et frais pour collections.

Avant tout élevage de chenilles, s’assurer de la nourriture des captives en cueillant ou en notant le nom de la plante sur laquelle on les a capturées.

Deux chenilles sont très intéressantes :

1° Celle du grand paon de nuit que l'on peut capturer sur quelques arbustes des jardins ou des haies et que l'on nourrira avec des feuilles de prunier ou de prunelliers. Au moment de la sortie du papillon l'année suivante vers le mois de mai, si on a la chance d'avoir obtenu une femelle, en laissant la fenêtre ouverte on capturera dès la seconde nuit une grosse quantité de mâles attirés par certaines radiations émises par le papillon captif.

‑ Le grand paon de nuit attirant toujours les enfants par sa grande taille, il n'est pas rare que ceux-ci apportent en classe une fécondée qui pondra ses oeufs dans le vivarium. Œufs qui écloront bientôt et dont on suivra l'évolution. Parfois les enfants apportent le cocon brunâtre renfermant la chrysalide.

‑ Conserver celle-ci à l'abri et la placer dans le vivarium en avril : en en verra sortir le papillon. Mais le plus souvent il en sortira de tous petits insectes et à l'intérieur du cocon que, nous coupons, nous ne trouvons que la carapace de la chrysalide vide de toute substance. La chenille ou la chrysalide, a été piquée par un insecte parasite et mangés par ses larves.

2° La chenille du sphynx tête de mort - chenille énorme qui vit sur les plantes de pomme de terre. La recueillir assez grosse de façon à ce que son élevage onéreux en rameaux feuillus dure peu.

On pourra lancer sur cette chenille un ou plusieurs carabes dorés qui l'attaqueront hardiment mais seront repoussés à grands coups de mandibules et abandonneront la lutte.

La chenille chrysalide en terre, et le papillon sort pendant les grandes vacances. on le trouve mort à la rentrée d'octobre.

 

Carabes dorés : Chacun connaît ces beaux insectes printaniers communément appelés suivant les régions : jardinières, gendarmes, etc... Les saisir avec précaution, car ils rejettent un liquide corrosif. Prévoir dans le vivarium des cailloux sous lesquels les carabes pourront se dissimuler. La nourriture est essentiellement carnée : insectes vivants, hannetons, grosses larves, vers de terre et même pain d'épices. on assistera aux luttes formidables et captivantes qui, d'ordinaire, se jouent dans les coins obscurs de nos jardins. Ne pas exagérer le nombre de pensionnaires, le carabe doré étant un insecte utile. On pourra élever ensemble différentes espèces de carabes ou insectes broyeurs mais certains ne supportent pas la captivité (gros procruste noir).

La mante religieuse : Ce charmant insecte, appelé dans le midi « préga-diou », cache sous des apparences inoffensives, des instincts féroces et il est recommandé de lire à ce sujet ce qu'en dit le grand entomologiste, Fabre dans ses souvenirs. Bien éclairer le vivarium qui contiendra des herbes rustiques supportant la dessication (graminées, serpolet ou thym). Donner en pâture, à la mante des criquets, des sauterelles et l'on pourra alors observer son attitude spectrale. La mante pourra le cas échéant déposer sur les parois du vivarium, ses œufs noyés dans une émulsion qui grossit et sèche. (Oothèque). Conserver précieusement le nid pour l'année suivante. L'empuse méridionale, variété de mante, est de mœurs plus pacifiques.

4° Fourmi-lion : A la fin du printemps et de l'été, vous pourrez voir dans la poussière ou le sable des lieux abrités ne recevant jamais de pluie (carrières, sablières, préaux, grottes) des entonnoirs très irréguliers plus ou moins grands mais dont les plus larges ne dépassent pas 5 à 6 cm. de diamètre.

Recueillez dans le fond de l'entonnoir le fourmi-lion qui s'y tient dissimulé. Emportez précieusement ces insectes laids, à l'apparence de punaises, mais dont l'élevage est captivant.

Disposez dans le vivarium une couche de, sable fin très sec, de 5 cm. d'épaisseur ; jetez vos captifs sur ce sable, vous les voyez s'enfoncer en « marche arrière » et disparaître. Quelques jours plus tard, les entonnoirs seront formés. Jetez les fourmis dans le vivarium, elles ne tarderont pas à tomber,. au, fond de l’entonnoir d'un fourmi-lion ; celui-ci d'ailleurs activera la chute en lançant sur sa proie, avec sa tête, une pluie de graine de sable. La fourmi saisie disparaîtra entraînée par le fourmi-lion. Suivre toutes les métamorphoses de l'insecte : chrysalide enfermée dans un cocon rond, puis adulte éphémère semblable à une libellule.

Grillon : Il est aisé de se procurer des grillons (grillon des champs et grillon, domestique). On peut facilement capturer un grillon qui se dissimule dans son terrier en introduisant dans celui-ci une bûche de paille que le grillon saisit et ne lâche plus; on l'amène ainsi en dehors de son trou.

Nourrir le grillon de salade et d'herbe et ne pas oublier de lui donner à boire de l'eau, dans une soucoupe.

Le grillon supporte facilement la captivité et le mâle fait entendre son chant caractéristique.

Le, grillon domestique (de plus petite taille) se nourrit de farine

Cerf-volant : Le lucane aux mandibules énormes peut s'élever pendant plusieurs semaines si l'on a soin de le nourrir de miel ou de sirop de sucre épais.

Coccinelle : La légendaire « bête à bon Dieu » s'élève facilement en vivarium où on la nourrira de pucerons que l'on introduira sur le rameau même où on les trouve. Avoir soin, afin de conserver la vitalité des feuilles de mettre le rameau dans un vase rempli d'eau.

Araignée : Malgré la répulsion qu'inspire l'araignée, son élevage facile est attrayant et on peut assister au tissage de la toile.

On peut garder en vivarium :
1) l'araignée domestique ;
2) la lycose, petite araignée des jardins très agile, qui ne tisse pas de toile et chasse à vue.
3) l'épeire.

Dans les trois cas, la nourriture sera composée de mouches.

 

Insectes exotiques : carausius, phasmes de l'Inde subissent facilement la. captivité.

La nourriture est composée de feuilles de lierre. De temps en temps, arroser les captifs. Le caurausius donne un bel exemple de mimétisme ; insecte lent, il se confond avec les tiges de lierre dans une immobilité parfaite. Immobile dans la journée, il entre en activité la nuit. Dans le Midi de la France, on trouve un phasme « Bacille Gaulois » qui ‑e nourrit de feuilles de ronce ou de genêt. Les phasmes mâles sont extrêmement rares.

10° Mammifères : Souris blanches. On peut se les procurer dans certains élevages spécialisés. Leurs mœurs sont douces et pacifiques et en font bientôt des prisonnières « sur parole » qui s'habituent facilement à la captivité.

11° Reptiles : On peut aisément élever tortues, lézards verts, gris, orvets. Le terrarium devra nécessairement comprendre une couche de terreau de 5 cm. surmonté d'une couche de gravier recouvert partiellement de mousse. Disposer de grosses pierres, des branchages comme il est indiqué pour l'aquaterrarium.

La nourriture sera composée de vers de terre, de limaces et d'insectes (hannetons, criquets).

La volière

La question d'élevage des oiseaux suscitera peut-être des critiques de la part de ceux qui préfèrent avec raison voir les oiseaux évoluer en liberté dans l'azur. Certes, nous ne sommes pas partisans d'enfermer dans d'étroites cages, chardonnerets, pinsons, que nous avons loisir d'observer dans leur élément naturel ; mais pourquoi ne pas profiter au même titre que les Jardins d'acclimatation, du plaisir et de la curiosité qu'offrent à nos sens, certaines espèces exotiques.

Au même titre que les insectes, poissons petite mammifères, les oiseaux exotiques ont leur place dans le vivarium scolaire et ils ne se plaindront certes pas de la captivité dont ils seront l’objet.

La volière (pour ne pas employer le terme « cage ») doit être spacieuse et pourvue, dans la limite des possibilités de tout le confort que nécessite un bon élevage. De forme rectangulaire, elle doit avoir comme base un plateau mobile garni de sable très fin, propre, ou de sciure de bois que l'on aura soin de renouveler chaque, jour. Elle doit comporter des perchoirs lavés quotidiennement et des godets très propres.

La volière doit prendre place dans une pièce très éclairée ou, s'il s'agit de la classe même, près d'une fenêtre. On doit lui assurer une protection efficace contre les souris et les rats en la suspendant par un système de câbles ou en la posant sur des socles formés, de bouteilles qui n'offrent aucune prise aux rongeurs.

 

La nourriture

Elle varie suivant les pensionnaires, mais en règle générale, elle doit être fraîche, propre, régulière.

Passereaux granivores : millet, mouron, salade hachée, plantain, séneçon, chenevis, soleil.

Passereaux insectivores : insectes vivants, baies, pâtée constituée de la façon suivante : 4 parties d'insectes desséchés, une partie de jaune d’œuf cuit, 2 parties de salade, 2 parties de carottes, 13 parties de biscuits ; broyer et malaxer le tout en y ajoutant un filet d'huile.

Passereaux omnivores : viande hachée, riz bouilli, insectes.

Passereaux frugivores : biscuit, jaune d’œuf, fruits broyés.

Perroquets et perruches : Soleil, alpiste, millet, chenevis, pain trempé dans du lait, fruits, salade, seneçon, mouron, chicorée.

Quelques espèces exotiques à élever

Canaris, perruches (vertes, jaunes, bleues, mauves, blanches), ignicolores, veuves, becs d'argent, amaranthes, serins.

Maladies. ‑ Pour se débarrasser des poux, faire prendre à l'oiseau un bain d'eau vinaigrée et le sécher de suite auprès du feu.

Comment se procurer les pensionnaires du vivarium

1° La capture

Au hasard des promenades, classes-explorations, on fera une ample récolte. Il suffit de capturer vivants les spécimens qui se présenteront en prenant toutes précautions afin d'avoir des animaux sains, intacts et en leur assurant toutes garanties de conservation pendant le transport.

a) Insectes en général : les saisir délicatement avec les doigts ou même avec des pinces de chasse. (brucelles) ; les mettre dans des boîtes de carton ou mieux dans des boîtes à couvercle de tulle, en classant par catégories : scarabées, carabes, mantes religieuses, etc..

b) Chenilles : Si elles sont isolées, les saisir à la pince et les introduire dans la boîte en ayant, soin de conserver avec elles le rameau, la feuille, ou la partie de végétal sur lesquels elles se trouvaient (cela facilitera l'identification et permettra de retrouver leur nourriture). Si elles sont groupées dans un nid, s'emparer de ce dernier en entier et l'enfermer dans un sac de tulle.

c) Papillons : Leur vie sera éphémère et leur nourriture nulle, mais le cas échéant, leur ponte servira de point de départ pour un prochain élevage.

d) Fourmis-lions : Repérer en un milieu abrité toujours sec, les entonnoirs faits par les larves, et saisir celles-ci au fond de l'entonnoir.

Dans chacun de ces cas, ne pas omettre de mentionner sur la carnet d'observation : le lieu de la capture, la plante sur laquelle l'insecte a été saisi, et tous renseignements permettant :

a) l'identification

b) la nourriture,

e) Lézards gris : inoffensifs, on peut aisément s'en emparer.

2° Le piégeage

Beaucoup d'insectes échappent à la capture, soit qu'ils soient trop petits, soit qu'ils se dissimulent habilement, soit qu'ils ne sortent que la nuit. Dans ce cas, il faut avoir recours à de véritables stratagèmes, et l'amateur d'élevage en vivarium se transforme en trappeur.

a) Le filet. C'est le piège le plus simple et le plus rudimentaire. Fait de tulle ou de mousseline fixé sur un cercle de fort fil de fer galvanisé, lui-même emmanché sur un bambou, il demeure l'arme des chasseurs de papillons.

b) Les pinces-raquettes. Elles sont très utiles pour saisir les insectes venimeux ‑ guêpes, frelons, etc.... Elles sont formées de deux raquettes tendues de mousseline et fixées aux branches d'un simple fer « à friser ».

c) Aspirateur à bouche. Il est indispensable pour s'emparer d'insectes de petite taille que l'on risquerait de détériorer avec les doigts ou les pinces.

d) Tamis. Beaucoup d'insectes sont dissimulés dans les détritus, les débris des végétaux, de feuilles mortes, d'écorces, de sable de grains. On est stupéfait de constater que dans ces éléments en apparence vides de vie, se cache une foule d'insectes. Le tamis permet, de les découvrir et de les capturer sans exception.

e) Pièges lumineux. Rien de plus captivant que la chasse aux espèces nocturnes tort nombreuses. Chacun connaît l'abondance d'insectes qui, pendant les soirées d'été, pénètrent par la fenêtre ouverte et viennent s'abattre sur la table après avoir effectué de multiples orbes autour de la lampe. Qui n'a pas vu, au crépuscule, les cerfs-volants, les bousiers, sillonner l'air de leur vol lourd et vrombissant. Un piège ingénieux permet de capturer vivants : papillons (notamment les grands paons), notonectes, staphylins, etc…

f) Piège à nécrophores. Les nécrophores, qui, ainsi que l'indique leur nom, sont les croque-morts de la petite nature, sont attirés par la chair en décomposition. Rien de plus facile que de les attirer dans un piège où ils se laisseront « cueillir » sans peine et sans résistance.

g) Piège à lézards. Il est constitué par une simple caisse enterrée au ras du sol dans laquelle l'appât est constitué par des insectes vivants ou des vers de farine.

Bien entendu tous ces insectes ou animaux ne seront pas dune grande utilité dans le vivarium. Beaucoup d'ailleurs ne supporteront pas la captivité et il sera inutile de vouloir élever tout ce que l'on capture. Un élevage de nécrophores ne serait pas d'un bel effet dans une classe et des nicro-insectes n'offriront d'intérêt que pour le collectionneur.

3° Insectes exotiques

Vous pourrez demander au Directeur du Vivarium du Museum d'Histoire Naturelle de Paris de vous envoyer quelques espèces, exotiques : carausius, phasmes, imitant à     la perfection la tige du lierre dont ils se nourrissent. En échange, vous enverrez au Directeur du Vivarium, en franchise, le produit de vos chasses : insectes vivants, chenilles, lézards, etc… Ces animaux sont utilisés par le Vivarium de Paris et vous aurez contribué à une oeuvre scientifique utile.

 

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