Gerbe de Textes libres
L’imaginaire

Chers enfants
Voulez-vous répondre à cette question ?
Qu'est-ce que c'est pour vous l'IMAGINAIRE ?
Pouvez-vous me faire quelques dessins sur votre Imaginaire ? Répondez-moi vite.

Frédéric, 7 ans.

Voici les premières réponses reçues par Frédéric et les réactions des enfants de sa classe.
Vous aussi, vous pouvez réfléchir, écrire et dessiner.
Envoyez vos travaux à Nicole DELVALLÉE (Art Enfantin), École Pablo-Néruda, 1, rue Fernand-
Léger - 78500 SARTROUVILLE.

L'imaginaire, c'est...
Thomas... Quelque chose d'inconnu.
Cécile... C'est beau !
Claire D... Un soleil qui parle.
Caroline... Un livre qui s'ouvre tout seul.
Anne... Une fleur qui met un short !
Claire... Une fleur qui joue à la marelle !
Franck... Un éléphant sur un arbre !
Romuald... Un lapin qui vole !
Wilfrid... Quelque chose qu'on ne connaît pas.
Cécile... Ça nous surprend un peu !
Claire... Parfois c'est bien, parfois ce n'est pas bien ; ça nous fait faire des cauchemars.
Claire A.... Pour moi c'est souvent amusant.
Romuald... Pour moi non.
Jean-Pierre... Quelque chose qui n'a jamais apparu.
Claire A.... Qu'on n'a jamais vu.

École du Suve Vence (A.-M.)

   

LES ENFANTS DE L'ÉCOLE DE VENCE (Plateau Saint-Michel), six à sept ans, essaient de définir ce qu’est, pour eux, l'IMAGINAIRE.

L'Imaginaire
C’est un pays qui pourrait être avec animaux méchants et des magiciens et les magiciens feraient devenir les animaux gentils.
l'imaginaire
c'est un dragon magique qui peut bien faire disparaître un homme une pierre.
L'Imaginaire
c'est un grand village très beau avec beaucoup de rois et de reines.
L'Imaginaire
c'est un pays où il y a tout ce qu'il faut et pas d'école et tout ce qu’on veut Moi je m'amuserai toujours.
L'Imaginaire
c'est une dame qui est sorcière, qui fait disparaître tout le monde et les policiers la mettent en prison
L'Imaginaire
c'est l'été quand tout le monde se baigne; je me baigne ave cousin et on va chercher des beaux cailloux au fond de l’eau. Quand on veut se baigner, on peut Dessous l'eau, il y a des tas de beaux cailloux et des trésors et on peut les chercher.
L'Imaginaire
c'est quelque chose qu'on pense qu’on rêve.
L’Imaginaire
C’est une ville qui existe dans les pensées mais qui n'existe pas.
Imaginer, c'est penser quelque chose qui  n'existe pas.

Les enfants de la classe de La Gaude commentent ces définitions et donnent les leurs.
Céline. - Pour moi ce n'est pas ça l'Imaginaire. L'Imaginaire que je vois, c'est un gigantesque dessin qui marche en papier où il fait toujours beau. «Surtout pas d'école. » Là je ne suis pas d'accord.
Samuel.- Je ne suis pas d'accord avec les autres mais surtout avec celui qui dit : «Notre pensée c'est vraiment l'imaginaire. »
Benoît. - Pour moi l'Imaginaire c'est une ville très belle avec surtout des écoles pour apprendre à lire, à écrire.
Céline. - Moi, c'est quelque chose de gigantesque, un grand pays où il fait toujours beau, où il tombe des fleurs. Tu as là tout ce que tu veux. Il y a des dessins grands comme le toit de l'école, tout fins, des dessins comme je les fais imaginaires. Je voudrais que ces dessins sortent de la feuille de papier, deviennent plus grands, qu'il fasse toujours beau, qu'il y ait toujours des couleurs partout.
Catherine. - C'est un grand dessin qui bouge et qui change tous les jours.
Céline. - Pour moi c'est quelque chose de grand. C'est un plaisir, pas de la méchanceté. L'Imaginaire, c'est quelque chose qui apporte le Bonheur.
Davidou. - Moi je ne suis pas d'accord avec celui qui dit que son Imaginaire c'est un pays avec les Rois et les Reines.
Frédéric. - Moi c'est une forme qui n'est pas comme les autres, un cochon qui volerait par exemple. Ce serait un rêve.
Céline. - Tout le monde pense son Imaginaire comme il veut, pour moi, je ne sais pas le décrire. Il y a plein de dessins imaginaires et c'est vraiment le Bonheur. C'est un pays où lorsque tu es fatiguée, tu peux te reposer, il fait toujours beau... soleil, torrents où tu peux te baigner... la fête... le paradis..

Benoît. - Moi je me suis trompé tout à l'heure. C'est un oiseau qui habite dans un immense pays qui fait transformer plein de choses imaginaires et il fait visiter le pays de l'oiseau. Quand on veut quelque chose il nous le donne gratuit et il pleut des pièces d'or et des fleurs.
Frédéric. - Imaginer, c'est travailler avec du Bonheur mais... je ne sais pas l'expliquer.
Céline. - Frédéric veut peut-être dire que c'est un rêve où il peut plonger dedans, c'est son coeur, c'est son plaisir, son bonheur ?
Frédéric. - Exact Céline.
Davidou. - Moi je sais le penser mais je ne sais pas le dire. Je le vois quand je le pense.
Céline. - Moi, l'Imaginaire c'est ma vie, c'est le Bonheur. Je sais le penser, le voir dans ma tête, dans mes yeux, surtout quand je les ferme le soir dans mon lit. Je rêve souvent que je m'envole dans le ciel. C'est un pays dans le ciel que personne ne connaît, seule mon imagination le connaît.
Mon Imaginaire n'est pas pareil que celui de Pierre. Lui, il ne pense pas pareil. Chacun a son Imaginaire. Pour la fille de Vence c'est des sorcières, moi ce n'est pas du tout ça.
Davidou. - I1 y en a un qui dit quelque chose qu'on pense et qu'on rêve. C'est ça.
Frédéric. - Pour moi, c'est ça aussi.
Davidou. - On pourrait leur jouer la pièce «sac à pata­tes» ? C'est une pièce imaginaire.
Céline. - I1 y en a beaucoup à Vence qui pensent que l'Imaginaire n'est pas gai, est triste. Pour moi ce n'est pas ça mais ils ont le droit de penser ça.
Davidou. - Parce que peut-être que ces enfants sont tristes ?
Benoît. - Ou pauvres...
Frédéric. - Ou pauvres d'idées...
Céline. - Pour moi, c'est vraiment la Vie, le Bonheur.
Céline. - Mais je voudrais bien savoir si ces enfants pensent que l'Imaginaire existe vraiment, pas comme le Père Noël.
Frédéric. - Moi, j'ai un ami triste parce que ses parents sont trop sévères. Il ne peut pas faire ce qu'il veut.Céline. - Il y a des enfants «pas bien dans leur peau». Ils sont tristes : par exemple un enfant abandonné qui est recueilli par une dame, il peut ne pas se sentir bien, alors il pense que l'Imaginaire c'est pas gai, que le monde n'est pas gai.
Catherine. - Cet enfant voudrait peut-être trouver sa vraie maman ?
Céline. - Oui, ça le rend triste de ne pas avoir connu sa vraie maman. Il y a des tout petits qui sont aban­donnés à l'orphelinat et quand ils sont grands, ils sont très pauvres et tristes.
Boris. - Moi je suis d'accord avec Céline. Mais les enfants peuvent aussi être tristes de ne pas voir leur père et leur famille.
Céline. - Il y a des pères et des mères qui se disputent et qui se séparent parce qu'ils ne s'entendent pas très bien. Alors l'enfant, sans son père, est parfois triste et il devient agressif. Il ne pense qu'à la méchanceté. Comme Mike dans le conte, il regarde la télé et pan ! pan ! il pense que le monde ce n'est que de la bagarre, jamais de la joie.
Antonio. - Mais il y a aussi des parents sans enfants qui sont tristes.
Frédéric. - Ces enfants vont croire que la vie, c'est se tuer, se suicider et se mettre au cercueil.
Davidou. - On dirait qu'on ne parle plus de l'Imaginaire mais des enfants tristes !
Céline. - Ceux qui ont un Imaginaire triste sont les égoïstes, ceux qui ne veulent rien prêter, qui «renfer­ment tout sur soi». Alors personne ne les aime et ces enfants se vengent en faisant l'idiot. Ils disent : «C'est bête la vie.» Il disent : «J'ai envie de tuer celle-là parce qu'elle m'a filé un coup de poing ! »
Davidou. - Moi, mon imagination n'est pas d'être triste.
Benoît. - Pour moi, l'Imaginaire ce n'est pas la méchanceté, la bagarre, la guerre.
Catherine. - L'Imaginaire, c'est qu'il n'y ait plus de méchants, qu'on ne se dispute plus, que tous on soit gentils même quand on ne se connaît pas.
 
 
   

LA MACHINE A PARLER EN CLASSE

Elle nous casse les oreilles. Elle dît « tout ».
Elle parle plus fort que les autres. Elle marche « à cerveau».
Elle ne s'arrête pas souvent. Elle est utile quand elle nous raconte quelque chose d'intéressant, elle ne l'est pas quand elle parle pour ne rien dire.
Elle n'est jamais en panne. II faut l'entretenir :
- la faire manger et boire
 - la laver
- l'habiller.
II faut la remonter en la faisant dormir. II faut l'arrêter pour lui faire changer ses idées. Dans la classe,
- trois machines plus celle de la maîtresse marchent toute la journée, fort,
- deux marchent tout doucement,
- cinq marchent peu,
- seize machines marchent, s'arrêtent et repartent quelquefois.

Tous
CE École Jean-Rostand Villepreux (Yvelines)

   

1. le câble du courant qui transporte 6 000 watts
2. la prise de courant
3. les machines
4. le moteur
5. la corde
6. les enfants de l'équipe n° 1
7. les enfants de l'équipe n° 2
Le moteur est avec l'équipe n° 2

INVENTION POUR PEINDRE DES CAILLOUX

·                     On met les cailloux d’un côté, dans le tube, la peinture de l’autre côté.
·                     À l’intérieur ça se mélange et les cailloux peints tombent dans le bol.
·                     Pour peindre des cailloux de deux couleurs, il faut ajouter une autre séparation dans le tube.
Que fait-on des cailloux peints ?
-                      On peut faire la collection.
-                      On peut s’en servir pour un jardin chinois.

Christophe et Nicolas
CE1, École Jean-Rostand
Villepreux (Yvelines)

   

LA MAISON DE MES RÊVES
École de Parnans Roman (Drôme)

J'aimerais habiter dans
une énorme chaussure,
une chaussure qui volerait,
qui flotterait dans le ciel.
Elle aurait des fenêtres,
un toit de chaume et
une porte ronde toute bleue.
Tous les jours, je jouerais au foot
avec les nuages.
Le soir, je me coucherais et ma
maison serait près du soleil
pour que je n'aie pas froid.
Et tous les matins, je ferais ma
promenade habituelle dans
le ciel pour voir s'il va faire beau.

FRÉDÉRIC

   

Avec qui pourrais-je me marier ?

Avec une femme ? Oh ! non ! trop coquette !
Tiens ! tiens ! Avec un animal, oui, peut-être...
Une dame fauve ? NON ! Trop rapide !
Alors, une demoiselle éléphant ?
Ben ! non, un peu trop grosse !
Attendez ! Un singe ! Oh ! oui !
Avec un acrobate comme moi, ça irait peut-être
Mais d'un autre côté, j'aurais l'air malin avec
un singe dans la rue !
Hourra ! j'ai trouvé !
Avec un rhinocéros !
NON ! Trop em... féroce !
Avec une girafe ? Mais pour lui faire un baiser il me faudrait une échelle...
Patazut et Pataflute !
Je prends une demoiselle homme :
il suffit de lui cacher son rouge à lèvres et son
vernis à ongle pour qu'elle soit moins coquette.
Mais il reste encore un problème :
C'EST QU'ELLE VEUILLE BIEN DE MOI !

Vincent

je rêve...

Je rêve d'une vie où il n'y ait pas d'ennuis...
Pas de chômage, pas de famine,
pas d'impôts à payer.
Pas de guerre, pas de racisme.
Pas de crimes, pas de viols, pas d'enlèvements.
Pas de pollution,
pas de marée noire,
pas de chasse où tuer les animaux,
mais pas de serpents !
Pas de chambre à ranger.
Pas de mauvaises notes.
Jamais de disputes.
Plus de « J'te cause plus ! »
Plus de divorce.
Plus de tristesse.
Je rêve d'une vie qui n'existe pas !

Carole
CM2 École Pablo-Neruda Sartrouville (Yvelines)

   

LE ZINGUEUR ET LE ZÉBRÉ

Il était une fois un zingueur qui
se zigomatiquait dans les bois.
Il rencontra un zébré avec
un bec crochu.
ll les a eus à zéro : il a foncé
comme une flèche.
En s'arrêtant, il vit un
                        zoroastrisme.
Il lui dit qu'il avait vu un zébré,
alors le zoroastrisme tua le zébré
et ramena le Zingueur dans son
Zoo de Zouave.

Hervé
École de Parnans Roman (Drôme)

   

Histoire imaginaire mais il ne faut pas le dire avant

Cette nuit, je suis  allé à la plage avec mon papa, ma maman, mon tonton et ma marraine pendant que ma petite soeur dormait dans la voiture.
Nous avons pris des pelles et des pioches et nous avons fait un trou très profond dans le sable. Je suis descendu dedans avec une lampe électrique et j'ai vu une grande caisse en fer, toute vissée avec des boulons.
J'ai attaché la caisse avec une grosse corde et tous on l'a tirée sur le sable. C'était dur parce que la caisse était très lourde ! Nous l'avons montée sur la galerie de la voiture. A la maison nous l'avons mise dans ma chambre.
Il y avait beaucoup de jouets, des trains, des maisons, des poupées, de tout... des colliers magiques, des poches de bonbons, des crottes en chocolat, des glaces au citron et à la fraise et un tout petit collier... pour ma petite soeur.
Un vrai, vrai, vrai, TRÉSOR!
Chacun a choisi ce qu'il voulait dans le trésor.
Moi j'ai pris des livres, des jouets, des colliers magiques, des pièces d'or et je les ai mis dans mon armoire.
Nous avons rangé la caisse au fond du garage et nous avons mangé tous les bonbons et les glaces.
Et là... nous l'avons ouverte en dévissant les boulons du couvercle.
Puis, nous nous sommes couchés, bien contents.
Oh!... les belles pièces d'or! Il y en avait mille ou 20... et même des gros billets.

David, 6 ans
École de Courlay St-Palais-sur-Mer (Ch.-M.)

   

Une feuille passe dans mon esprit. Je vais dessiner cette feuille, elle ne sera pas comme les autres. Je lui dessine un corps de vache. Je lui donne la possibilité d'admirer, de sentir, d'embrasser, je lui donne la beauté; une face de sa figure a des rainures, l'autre face est couverte de fleurs. Le cils de ses yeux sont des perles minuscules venant de l'océan, son nez est une rose, sa bouche une feuillette d'or. Ma feuille n'est plus tout à fait une feuille, elle s'est métamorphosée et maintenant je l'appelle : "Feuille Imaginaire".

Florence

Parfois j'ai l'impression d'être imaginaire, d'avoir plusieurs têtes, de ne plus savoir où j'en suis tellement j'ai de têtes pour écouter tout le monde à la fois, et de jambes pour marcher de tous les côtés.

Magali

L'imaginaire pour moi, c'est quelque chose de curieux. Par exemple ma maison qui a une forme triangulaire le premier jour de la semaine, est ronde le deuxième jour. Le troisième jour elle a la forme d'un losange, le quatrième elle a la forme d'un rectangle, le cinquième elle est carrée, le sixième elle est à moitié triangulaire à moitié losange et ça recommence comme ça.

Yves

Pour moi, l'imaginaire, c'est quelque chose qui se passe dans ma tête.
C'est quelque chose qui m'envahit;
C'est de la pâte qui n'existe pas, qui m'envahit, qui m'envahit et je n'existe plus.
L'imaginaire me fait peur parfois; et mal.
Parfois c'est gai.
Parfois, je me raconte quelque chose de triste dans ma tête et qui n'existe pas et je pleure. J'ai envie que ça se réalise - mais ça ne se réalise pas.
Parfois, j'en ai marre de l'imaginaire.
Parfois j'en ai besoin.

Carole

Un petit bonhomme
imaginaire
réfléchissait
à son texte.
Tout à coup il trouva une idée.
Il dégringola tous ses escaliers.
Il arriva dans la salle
à sa machine à écrire
et il tapa une histoire
imaginaire.

Samuel
Ecole Pablo-Neruda
Sartrouville (Yvelines)

   

Le traîneau
de l'imagination c'est un air
de bonheur
qui tombe
comme une goutte
d'eau.
Dans mon imagination
je pense que la nuit
est un grand rideau noir
qui s’étale dans le ciel.
Et quand le soleil se lève
le grand tissu se coupe
en petits morceaux
et tombe
comme des météorites.
Dormez les petites épines
de mon cœur !
Vous êtes imaginaires
et vous êtes douces.

Frédéric
École de la Gaude (A.-M.)

Chacun a son imagination

   

Bruno (13 ans). - C'est un pays où poussent des fruits bleutés dans lesquels coule goutte à goutte un liquide d'une miraculeuse composition qui les fait se crever. Des plantes lanternes s'éparpillent sur la mousse. Mais soudain, le ciel se déchire. Une lueur jaillit qui éclaire une partie du ciel. Un nuage d'oiseaux pénètre dans le pays enchanté. C'est l'automne, le printemps, l'été, le déchaînement des saisons.

   

Notre livre

est fini.

Eux sont les gardiens

du château

et du PAYS

de l’IMAGINAIRE.

Mais la recherche continue.

Toi qui vient de lire ce livre,

qu’est-ce que c’est

pour toi

l’IMAGINAIRE ?

   

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