Actualités

Pour des B.T. Art !

Peut-être n'est-ce pas souvent le cas : néanmoins, il arrive que la réflexion précède l'action. Aussi, je pense qu'il faut aider ceux de nos camarades qui, avec leur classe, décident de préparer un projet de B.T. à paraître dans la série ART.

A un certain moment, par conséquent, se posent et s'imposent quelques questions du genre : pour quoi faire des B.T. ART ? Dans cette série, qu'est-ce que nous voulons faire ? Pour en réaliser une, comment s'y prendre ?

II ne s'agit pas de conduire une démonstration, ni d'échafauder une critique nouvelle, ni de faire une exégèse. II s'agit de réaliser une approche ! Une approche sensible.

Naturellement, nous avons de nos lecteurs B.T. ART une image très proche de celle des élèves qui, dans nos classes, dessinent tous les jours, illustrent, décorent, peignent régulièrement â l'atelier, s'exercent aussi et expérimentent en sculpture, modelage, céramique et constructions et créations de tous genres.

Et aussi des enfants qui, souvent, visitent des expositions ou tout au moins grâce à la trentaine de B.T. ART que nous avons publiées ont acquis, sinon une certaine culture, du moins une expérience certaine de ce qu'est la création, l'oeuvre ou le métier artistiques. II ont même parfois rencontré ou invité dans la classe des artistes, sculpteurs, peintres ou écrivains, illustrateurs ou artisans d'art.

En tout cas, par la revue ART ENFANTIN ET CRÉATIONS, ils connaissent aussi ce que d'autres enfants, d'autres adolescents, d'autres classes, d'autres ateliers produisent qui est différent, de nature et de sensibilité, témoignant d'autres intérêts et d'autres techniques et coups de main.

Pour nous donc, ce qui compte, ce n'est pas l'enseignement par l'analyse, les paroles, les résumés ou les critiques. C'est le faire et l'expérience et surtout la confrontation des expériences qui nous importent. C'est ce vers quoi nous visons.

Nos B.T. ART apportent alors quelques points de vue sensibles, des images qui sont des témoignages, quelques phrases qui sont des entrées en matière. C'est une ouverture et une approche. Après, il reste à profiter de l'expérience rapportée, sentie qui doit devenir expérience vécue.

C'est pourquoi, de plus en plus souvent, la parution d'une B.T. ART est le compte-rendu collectif d'une visite d'exposition ou d'une rencontre avec un artiste et c'est pourquoi cette parution s'accompa­gne de la publication dans notre revue ART ENFANTIN d'oeuvres d'enfants ins­pirées et revécues à travers l'artiste rencontré et découvert (cf. LÉGER, DUBUFFET, MIRO, ou M'AN JEANNE...).

Cette approche, permise par la B.T., est réussie quand nous avons pu, à quelques-uns, au niveau de la rédaction, cerner la sensibilité de l'artiste, déterminer les oeuvres les plus sensibles et capables de renforcer justement l'effet sensible recherché (en cela le choix des oeuvres réalisé avec les enfants qui participent au comité de lecture nous est grandement facilité). Le but n'est donc pas, la plupart du temps, de réaliser une histoire de l'oeuvre, de respecter une chronologie, de démontrer une évolution, de mettre en relief une influence, qu'elle soit donnée ou qu'elle soit reçue.

C'est sans doute ambitieux, mais cer­tainement pas outrecuidant : pour nous, nos enfants-lecteurs et l'artiste sont de même nature, ils ont la même place, nous les rapprochons, simplement !

M. E. BERTRAND

 
   

Et le privilège parisien ?!

L'art enfantin se pratique partout (une récente enquête réalisée au niveau du C.D. devrait mieux nous en informer et nous le démontrer).

Mais, en France, l'activité culturelle artistique et surtout picturale et graphique, se concentre sur Paris. Quelques grandes expositions circulent ensuite dans les grandes villes de province mais c'est encore bien insuffisant...

C'est donc le privilège des classes parisiennes de pouvoir visiter les grandes expositions rétrospectives organisées à l'occasion de solennels hommages (69/70 CHAGALL - 71/72 LÉGER - 72/73 ÉCOLE DE FONTAINEBLEAU - 74 CENTENAIRE DE L'IMPRESSIONNISME - 74/75 MIRO, DUBUFFET, et récemment de nouveau CHAGALL).

De chacune de ces visites il résulte généralement un projet de B.T. Voyez nos récentes publications.

II nous faut donc être réalistes. Si c'est de Paris que viennent les projets, il faut nous organiser pour en tirer le meilleur parti. D'abord que les Parisiens connaissent en pleine conscience leurs responsabilités et qu'ils s'organisent en connaissance de cause.

Ensuite, que nous les aidions au maximum. Par exemple, par la correspondance entretenue avec eux, par la circulation de cahiers de roulement ou l'échange d'albums illustrés. Alors les projets d'édition prennent mieux corps.

Mais il n'est pas certain qu'il n'y ait d'art qu'à Paris. II n'y a à Paris qu'un certain art. On peut en tous lieux visiter d'autres expositions sans doute moins prestigieuses mais qui, pour ce qui nous concerne rendent les mêmes services et permettent une même approche.

On peut aussi en tous lieux rencontrer des artistes : ils ne travaillent pas tous à Paris, loin de là ! (voyez nos publications: Les enfants parlent d'art aux enfants et M'an Jeanne, etc.).

Nos camarades parisiens travaillent au sein d'un groupe ART ENFANTIN actif et efficace. Sur ce modèle d'autres groupes pourraient s'animer et devenir productifs.

Vous pouvez écrire à :

 Émilienne REUGE 11, rue de l'Insurrection-Parisienne 94600 Choisy-le-Roi

pour en savoir plus long sur les activités parisiennes.

Notre série ART de la B.T., par sa diffusion, réalise justement un effort tentant de désenclaver l'emprise de Paris. C'est une oeuvre de culture populaire. II faut poursuivre.

M.E. BERTRAND

Télécharger ce texte en RTF

Retour au sommaire