
Ecole des Sept-Ponts - Ajaccio - P.Cazenave |
Où commence le plagiat ?
Dans
notre numéro double d'Art Enfantin du dernier trimestre 1959-1960,
nous avons publié un compte rendu de notre ami P.Cazanova,
compte rendu dans lequel il relatait une enthousiasmante expérience de
ses élèves de fin d'études, dans la réalisation de fresques-tapisseries.
Il disait combien les oeuvres de Lurçat avaient été décisives dans l'éclosion
d'aptitudes artistiques qu'il n'avait jusque-là jamais soupçonnées chez
les adolescents indifférents au dessin et à la peinture. Il s'inquiétait
aussi auprès de nous de ce que pourrait penser Lurçat de créations qui
lui sont redevables de façon si évidente, de leur inspiration et de leur
facture, mais qui sont à l'origine d'une véritable éclosion de talents
et de joie de création.
Lors
d'une visite que nous fit Lurçat, nous lui avons fait part des soucis
de P. Cazanova.
« Ma
joie est grande, nous dit Lurçat, de voir que ce que
je fais sert à quelque chose d'excellent, de tonique, de beau : donner
la joie à d'autres. Qu'on en use comme l'on entend. Si par moi, d'autres
sont heureux, je suis heureux moi-même. C'est moi qui remercie ces enfants
et j'admire leur simplicité et leur audace : ils ne sont gênés par
rien, leur intuition est prodigieuse. Félicitez les pour moi ».
Ce
n'est pas une invite au plagiat que donnait par ces mots de grande bonté
et de simplicité, Jean Lurçat. C'est simplement une façon de donner aux
autres, la meilleure part de soi-même.
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