Notre maison

NOUS l'appelons musée. En réalité, c'est un peu ça et bien autre chose encore. Nous avons la chance, dans notre école à deux classes, d'avoir deux appartements. Celui que nous n'occupons pas, est situé entre nos deux classes et s'ouvre sur la cour, Nous avions là quatre pièces et un couloir, où dormaient pêle-mêle quelques archives et de vieux manuels scolaires. C'est là que nous avons installé le Musée.

Une pièce d'abord, où nous avions mis quelques collections d'animaux, fossiles et coquillages, résultat de nos échanges interscolaires et des apports des enfants, L'idée était née ; alors les enfants ont fait le reste : vidé et nettoyé tout le bâtiment, remis l'électricité. Et nous avons apporté ici l'an dernier tous nos travaux finis et toutes nos belles choses : peintures, tapisseries, marionnettes, céramiques, albums, travaux de sciences et collections, maquettes, tout ce qui était fait en classe et qui n'était pas mis en valeur parce que la place manquait pour l'exposer en permanence.

Toutes les salles sont décorées de peintures et de dessins d'enfants. Les enfants apportent des fleurs et assurent l'ordre et la propreté c'est leur maison. Il y a donc l'aspect musée proprement dit et l'aspect exposition permanente de nos travaux. Mais par dessus tout c'est notre maison, toujours ouverte à tous les élèves et confiée à leur soin.

   

Peu à peu le musée s'est enrichi : les greniers du village ont livré leurs richesses : vieilles lampes, vieux pots à huile, soufflets et crémaillères, une araire et un vieux coffre d'horloge, Vieux et beaux objets apportés par les enfants, qui viennent assurer le lien entre le passé créateur du pays et les créations des élèves.

Lors de notre exposition de fin d'année, les parents de nos élèves ont visité notre musée. Ils ont été surpris, étonnés, stupéfaits et surtout très intéressés. Ils ont vu là les peintures de leurs enfants - ces peintures souvent discutées : « les gribouillages » - qui s'intégraient parfaitement à l'ensemble des travaux. Ils ont retrouvé, mis en valeur les vieux outils de leur enfance.

Maintenant il nous arrive d'entendre un vieux paysan dire : « Tenez, j'ai trouvé en labourant une vieille hache, je vous la ferai porter par les petits ».

Notre musée n'est pas une réalisation figée, Chaque année verra partir une partie de nos travaux chez les enfants, chez nos amis, et chaque année nouvelle apportera sa moisson de belles oeuvres et de découvertes.

Cette oeuvre commune est une grande joie pour tous.

S. et M. PELLISSIER.

Vénérieu (Isère).


Ecole Saint-Roman-Lachalm
(Haute-Loire)

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