Habité de mer, c'est être plein de brume, plein de chant, plein d'angoisse et cela dure toute une vie. Le petit enfant qui, chaque matin suit la côte, sait d'avance qu'il est voué à la mer. De quoi parlerait-on si l'on ne parlait d'elle ? Tout vient d'elle et même lorsqu'on travaille aux champs, la terre n'est engraissée que de ses biens. Les départs au petit matin, les pêches miraculeuses aux îles lointaines, c'est le drame qui nous domine. Parce que nous sommes toujours à l'écoute et dans l'attente des retours nous vivons un monde un peu irréel, et quand les petits de la maternelle rencontrent au crépuscule Ninine la Baladine, ils ne s'étonnent plus de l'étrangeté de son regard. Elle est comme une vague attardée sur la grève. Hortense ROBIC. |
|
Gravure sur zinc réalisée par les petits de
|
|
Ninine la Baladine Elle est triste Ninine ses cheveux en long Dans la lande Elle parle toute seule |
|
||
|
Aux fleurs elle dit : Aux feuilles elle dit : Aux arbres elle dit : Ninine
la Baladine Je danse sur l'herbe La nuit je crie Et les feuilles de lande Elle part, elle part Elle
croit que la route avance Les petits de Saint-Cado |