Et, cette vie de chaque jour, s'accompagne chaque jour d'une musique que dégurgite
la radio du matin au soir, fond indispensable pour estomper ce tableau
noir.
Les robots, ça fait toujours les mêmes gestes. C'est mécanique, ça ne pense
pas, ça ne crée pas, ça n'imagine rien.
Quinze robots ! Non, douze, il y a trois exceptions.
La porte de l'Art enfantin est grande ouverte. Les robots, ces cancres, vont-ils
la franchir ?
Pour y croire, il nous faut apprécier sans réserve le moindre geste de création,
il nous faut utiliser la toute petite lumière qui apparaît pour éclairer.
Pour l'affirmer, il nous faut quelque expérience. Il y a vingt ans, André, un
pauvre gosse-robot évoquait par le pinceau une scène terrible d'assassinat
au couteau, scène vue dans un petit théâtre. C'est par l'évocation de
cette scène d'une réalité dure et choquante qu'André a franchi la porte
de l'Art enfantin. Ça fait donc vingt ans que nous assistons à la démécanisation de nos robots.
Nous n'attendons pas tout de suite d'eux des oeuvres extraordinaires. Nous ne
cherchons pas à nous enorgueillir en affirmant qu'ils sont tous des
artistes. Mais, nous tentons de revaloriser leur pouvoir d'imagination
qui s'est étiolé durant des années.