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Ecole de Vaison-la-Romaine
ON !
Ce n'est pas le tablier bien repassé, le visage net, les cheveux brossés
qui peuvent seuls nous donner le sentiment de la présence du petit enfant.
C'est simplement à travers ses petites histoires orales et écrites et
surtout à travers ses innombrables dessins que l'on peut avoir une notion
à peu près sûre de l'intimité affective et morale de son être. C'est parce
que chaque jour l'enfant délivre le génie des créatures et des plantes
qu'il aime ; c'est parce qu'il les ordonne selon un drame qui est
le sien que nous avons la certitude que dessiner et peindre sont en même
temps qu'occupations utiles une simple bonne action. Ce n'est qu'à la
longue que l'on s'aperçoit que cette expression directe et personnelle
est prodigieusement riche de poésie et de beauté. Toute une culture monte
de nos humbles cahiers où chaque graphisme devient le thème d'une histoire
qui, si l'on cherchait bien, mènerait très loin.
D'autres diront tout ce que témoigne ce symbolisme
de nos tout-petits, en fonction d'une culture naturelle ancestrale à laquelle
nous sommes redevables de tant de joie. Pour moi, le dessin de l'enfant
m'est devenu aussi indispensable que l'air que je respire.
Yvette FEVRIER.
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