Questions... et Réponses

Les parents de mes élèves, au début, n'approuvaient pas les dessins de leurs enfants : ils les trouvaient laids. En fin d'année, j'ai fait une petite exposition et tout le monde était intéressé. Je voudrais mieux faire. Quels conseils pourriez-vous me donner pour réussir une exposition ? (Y. B.).

Tout éducateur qui, dans sa classe, pratique avec sérieux et patience l'expression libre, obtient en fin d'année des résultats susceptibles d'intéresser les parents d'élèves. Sans doute, au début, les graphismes enfantins sont quelque peu déroutants ; d'autant plus que l'on n'examine que des documents séparés risquant de donner une piètre opinion des possibilités d'un enfant, Mais que, dans ces graphismes, intervienne la couleur, le spectacle change de sens : d'intellectuel il devient sensible et l'on se laisse séduire. Si les oeuvres sont nombreuses et chantent globalement, on est en plein dans la gaieté et le divertissement. Il arrive que des connaisseurs s'approchent de plus près, alors, il y a comme un effet d'envoûtement : ça ne s'analyse plus. Tout semble venu là pour signifier le pouvoir créateur de l'enfant et sa vérité. La cause est gagnée.

Les expositions de fin d'année ont donc une grande importance pour éveiller la compréhension des parents sur ce fait nouveau : l'Art Enfantin. Il est nécessaire de faire un maximum d'effort pour que toute exposition soit une réussite, à la fois dans la quantité et la qualité des oeuvres exposées.

   

QUE DOIT COMPORTER UNE EXPOSITION ?

Le dessin est à l'origine de multiples travaux :

- ceux qu'on appelle tout naturellement travaux d'Art : peintures, tentures, tapis, coussins, broderies diverses (napperons, dessous de vase, sous‑verres, dessus-de-table, dessous de plateau) ;

- ceux qui demandent au dessin un embellissement poteries décorées, céramiques, sculptures, plateaux pyrogravés, etc...

- ceux qui font appel au dessin pour exalter la pensée : albums, poèmes illustrés, voire même enquêtes locales.

Ayant ainsi délimité les rayons d'activités au début de l'année, nous ferons confiance à l'invention enfantine, en veillant à ce qu'il n'y ait jamais gaspillage de bonne volonté, de talent et d'espérance.

Toute chose commencée doit être menée jusqu'au bout, avec patience, car la chose maintes fois reprise devient attachante, sérieuse, digne de tous les soins de l'enfant. Nous aurons ainsi les oeuvres belles que nous saurons mettre en relief pour faire surgir de l'ensemble cette notion de qualité qui est à la pointe de nos efforts les plus méritants.

COMMENT ORGANISER UNE EXPOSITION?

Il va de soi que la salle de classe doit être débarrassée de tout mobilier inutile, de façon que le public ait dès l'entrée le coup d'oeil favorable et que soit réservée la facilité de mouvement à l'intérieur de l'enceinte.

LES PEINTURES : elles doivent être variées comme format, grandes et petites doivent alterner de façon à éviter cette régularité scolaire de frise si décevante à l'œil.

Il est bon que de temps en temps une tenture donne une impression de verticalité et isole des « coins » qui auront leurs caractéristiques propres : paysages, natures mortes, portraits ou simplement oeuvres des divers cours. Des étagères peuvent de même être improvisées le long des murs et rompre de temps en temps la sensation des couleurs en trop grandes surfaces : des masques sont de même d'un très heureux effet.

TRAVAUX D'ART : les tentures tout spécialement ont beaucoup de succès. Elles peuvent être fort variées comme exécution (voir Art Enfantin n°9 – 1961-962, article de H. Robic). Elles sont à leur place dans un coin Maison de l'Enfant, où il est facile de dresser un divan ou petit lit avec dessus-de-lit, coussins, rideaux, dessus-detable, tapis, etc...

LES POTERIES, CERAMIQUES ET ASSIETTES ont avantage à être mises en valeur sur des tables courant le long des murs ou sur des tables isolées les assiettes peuvent donner l'illusion de la table servie qui semble attendre les convives...

LES ALBUMS, POEMES, ENQUETES seront placés sur tables associées, au centre de la pièce, de façon à être feuilletés et examinés à l'aise.

Il va de soi que les élèves seront là pour accueillir les visiteurs et leur faire les honneurs de leur maison.

S'il s'agit d'une vente, des étiquettes « Retenu », seront à la disposition de chacun pour marquer les pièces qu'il entend acheter, les prix étant faits d'avance.

Il appartient au maître de favoriser au maximum l'atmosphère de chaude sympathie qui est le plus sûr des liens entre le village, le quartier et l'école et qui donne si totalement à l'enfant la mesure de son pouvoir sur le monde.

Art Enfantin.

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