mon père

Chaque soir, sur les marches grossières

des pas lents, fatigués et un peu hésitants

crissent : c'est mon père !

Ses mains tâtonnent, par habitude, le loquet ;

La Porte bourdonne un rustique bonsoir.

Il entre et sa chaise l'accueille,

la chaise qu'il a tressée

avec la paille du seigle coupée, de sa main,

de ses mains‑

qui semblent encore tenir

le mancheron ou la faucille.

Son dos, reprend l'attitude familière

au moissonneur, au vigneron,

et ses yeux fixent l'âtre

son bois flambe clair.,

Il me parle : quelques mots, un silence...

sa journée pour nous revit :

la fleur nouvelle éclose

et le travail perpétuel.

Sa voix lente sait si bien dire !

Son sourire est rare et il me plaît

de le voir se mêler aux rides

et aux moustaches grises.

Mon père, un paysan !

Ecole des COSTES‑GOZON (Aveyron).

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