Ce mercredi- là, j'étais peinard en train de jouer à mon nouveau jeu "Tower of Ghosts " sur Nintendo 160. Mais un rugissement me fit perdre 40 points de bonus et 20 anneaux magiques. J'étais sûr que ça ne venait pas du jeu, car il n'y a pas de lion dans les jeux comme ça, il n'y a que des fantômes, des momies en marche et d'autres trucs de ce genre-là. Machinalement, j'allumai la radio. Ce que jentendis me donna des frissons dans le dos :
Un lion vient de séchapper du zoo de Tignassy sur Marne (Cétait le nom de mon village). Il semble se diriger vers lallée des trèfles (Cétait le nom de ma rue), plus précisément vers le 8, allée des trèfles (Cétait ladresse de ma maison !) . Et maintenant passons au bulletin météo, bla bla...-clic !
Immédiatement, jai couru à la fenêtre.
Tiens, il ny avait rien. Alors, soulagé, jouvris la porte pour aller goûter. Aaaah ! ! Le lion était derrière ma porte. Aussi vite que léclair, je fonçai sous le lit. Mon boa apprivoisé, Nessy siffla de bonheur en le voyant, car cétait un compatriote africain.
A ma grande surprise le lion parla :
- Bonjour Max. Naie pas peur, je ne vais pas te manger, je déteste la viande humaine.
- Wow ! Les copains vont jamais me croire », dis-je.
- Dis-leur si tu veux, mais je ne parlerai pas en leur présence, je me contenterai de rugir.
- Mais pourquoi ?
- Parce que tes copains vont le dire à leur mère, qui vont le dire à leurs amies, leurs maris, etc et si ce secret venait à tomber entre les mains d'un directeur de cirque, je ne serai plus en liberté. Tu comprends, Max ?
- Oui, je comprends. Mais comment sais-tu mon nom ?
- L'instinct animal, Max, l'instinct animal.
- J'ignorais qu'il était si développé.
- Il ne faut jamais sous-estimer les choses.
- C'est une phrase sage.
- Je sais, et c'est toujours l'instinct
- Mais, au fait, qui va te garder ? Si tu retournes dans la rue on te capturera, cest sûr !
- J'allais venir à ce point ; je voulais te demander un service : de me garder chez toi et je »
Il fut interrompu par un bruit étrange, un bruit que je connaissais bien Ah non, cétait les pompiers !
« Vite, cache-toi là, sous le lit !
- Mais pourqu
- Pas l'temps de poser des questions, cache-toi ! ! »
Il sétait caché juste à temps, car les pompiers ouvrirent violemment la porte. Sans frapper ! Pourtant javais mis un panneau «Frapper avant d'entrer SVP» ! Ils savaient pas lire ou quoi ! ? En tout cas, ils étaient bel et bien entrés dans ma chambre :
« Salut p'tit ! , dit lun.
- On vient pour exterminer un certain lion. Tu ne l'as pas vu ? , dit un autre.
- Euh quel lion ? y'a pas de lion ici ?
- Bon, on va chercher dans le salon. Au revoir, p'tit !
- R'voir, fis-je. »
Dès quils eurent le dos tourné, je fis signe au lion de «remonter à la surface » :
« Allez, relève-toi !
- Dis, il est plutôt sympathique, ton serpent.
- C'est un boa, il sappelle Nessy. Mais au fait, si je veux te garder, il faut te donner un nom ?
- Au zoo, on m'appelait Léontin.
- Je sais, mexclamais-je, je vais t'appeler Léo ! »
Le lendemain, comme cétait jeudi, je partis à lécole, sans oublier de faire des recommandations à Léo :
« Tu ne bouges pas dici. Un lion en ville, ce nest pas banal ! Ah, j'avais oublié de te le dire, le zoo a déménagé !
- Comment ça ?
- Oui, le zoo était situé en plein centre- ville, et la pollution était mauvaise pour tous les animaux. Tu ne crains plus rien maintenant !
- Génial ! »
Je partis donc à lécole, laissant seuls Léo et Nessy. Trois heures, ils samusèrent avec mes Super Flash et mes Ultra Man. Deux heures, ils jouèrent au Monopoly, 1 heure et demie ils regardèrent les billes, pour voir « comment qu'ça fait à lintérieur » mais le reste de la journée, ils allaient le passer à sennuyer.
« Ah, lennui ... dit Léo
- Jai une idée, si on sortait ? dit Nessy en langage serpent.
- Cest justement ce quon ne doit pas faire !
- Mais tu vas tengourdir si tu restes toute la journée entre quatre murs ! Moi, je sors, par la fenêtre.
- Bon, daccord. Mais jemporte cet engin appelé «montre », comme ça on saura quand Max rentre. Cest vers 4h20 mn. Et puis je vais lui faire un mot.
Pfu ! Javais les mains en compote à force de souligner les fautes !
Bon, comment faire pour les retrouver ; la ville est grande ! Soudain, jeus une idée : il fallait chercher au magasin «Africa Jim », un magasin «spécial Afrique ». Je courus chez mon ami Jim. Je le trouvai vert de peur, sur une statue africaine. Je criai :
« Léo, couché !
- Ouf ! Un peu plus et je me faisais manger par ce lion.
- Mais il est à toi ?
- Oui, en quelque sorte.
- AAAH ! Mais il va te manger !
- Euh... Ce nest pas un lion ordinaire...
- Comment ça, «pas ordinaire » ? Toi, tu me caches quelque chose ! On est amis, non ?
- Alors tu promets de ne rien dire.
- Promis.
- A personne ?
- Je te jure !
- Bon, je vais te raconter. »
Je lui racontai lhistoire. A la fin, il dit :
« Ca alors ! »
Puis, il se tourna vers Léo :
« Montre-moi que tu sais parler. !
Là dessus, il ouvrit grand la bouche et répéta :
- Je sais parler, et en voici la preuve. »
« Ca alors ! Ca me rappelle un voyage au lac très connu, le Loch Ness. Je...
- Nessy, où es-tu ? Ah ! te voilà ! »
Je le trouvai enroulé autour dune statue de serpent.
« Ssss..., fit-il. »
Tous les trois, on partit dun sourire, qui se transforma en une avalanche de rires joyeux. Nessy, lui, avait lair de se poser des questions. Je dis au revoir à Jim, puis, Léo, Nessy et moi, nous rentrâmes à la maison. Zut ! , on avait oublié que les pompiers fouillaient encore le salon. Bon, puisquon était obligés de monter par la fenêtre, on monterait par la fenêtre. Nessy senroula donc autour de ma tête, et moi, je montai sur le dos de Léo en disant :
« Evite de rugir.
- Daccord. »
Il sauta sans bruit dans ma chambre, à pattes de velours, sous mes bravos
et sous le sifflement habituel de Nessy. Ouf !
Le lendemain matin, il faisait très beau. Je dis à Léo et Nessy avec un sourire satisfait :
« Cette fois, vous ne vous sauverez pas : Jim va venir vous surveiller, c'est son jour de congé.
- Oh, non ! dit Léo.
- Oh, si ! dis-je. »
Ils soupirèrent en chur, mais quand je leur dis que Jim ne faisait jamais la sieste, ils double-soupirèrent en chur.
Ils se tinrent tranquilles toute la journée. Moi, à lécole, je ne pensais quà eux. En dessin, je faisais des croquis de lions, de serpents, de petits garçons à casquettes rouges et blanches comme la mienne, et d'africains grands comme des perches (cétait des « Jim »). Enfin, quand je rentrai chez moi, Jim me dit :
- Ils ont été très sages. Pourquoi te méfies-tu ?
- Ah ! Tu ne te souviens déjà plus dhier,
- Oh ! dit-il en se frappant le front, javais oublié. Bon, je dois partir. Au revoir !
- Au revoir ! »
Pourtant, quand Jim partit, il ne put sempêcher de dire mon secret à son cousin, Tim, directeur de cirque. Tim pensa :
« Je vais gagner une fortune avec ce lion ! Il faut que je laie ! Je vais le voler à ce Max. »
Cette nuit- là, ce bougre de Tim réussit à me voler Léo. Comment ? Avec du matériel ultra-méga-maxi-perfectionné. Il commença par faire un trou dans la fenêtre avec une perceuse silencieuse, il souleva Léo avec une élévatrice- voiture miniature, et disparut par la fenêtre avec léchelle qui termine à la poubelle (ça cétait pas au point, mais il tomba quand même dans les peaux de bananes et les os de poulet. Bien fait ! ).
Le lendemain matin, quand je me levai, je dis :
« Ouaahh ! (bâillement) jai bien dormi. Pas toi, Léo ?
-
- Léo ? »
Je me levai du lit et je cherchai Léo des yeux ; même sous le lit, je ne vis rien. Je maffalai sur la chaise de mon bureau et je vis ce mot posé dessus :
Bonjour le vocabulaire ! Mais comment a-t-il deviné mon secret ? et qui était ce Tim Africa ? En réfléchissant, je parvins à tout découvrir. Comme dhabitude, jallai chercher le courrier. Je trouvai, par chance, ceci dans la boîte aux lettres :
« Coup de veine », pensai-je ! Maintenant que je connaissais le traître qui avait dévoilé mon secret, je fonçai pour lui passer un savon.
Jim sexcusa
« Pardon, pardon et mille fois pardon ; je ne pouvais pas m'en empêcher.
- Ca, je le savais déjà !
- Pour me faire pardonner, je vais taider à le délivrer.
- On na quune journée, alors il faut en profiter. »
Nous avions établi un plan et un plan de secours, on ne sait jamais. Cette nuit là, soit je dormais en faisant des cauchemars, soit je ne dormais pas du tout. Le lendemain, je courus au 28, Allée du Vieux Chêne, lieu où nous avions rendez-vous, Jim et moi, à 3 h du matin. Nous nous glissâmes sous le chapiteau avant dêtre expulsés dun coup de pied au derrière. Heureusement que nous avions un plan B de secours. Nous nous fîmes engager. Tim était lassistant et moi le dompteur. Ce soir là, on joua la comédie : dabord, on fit quelques numéros, juste pour samuser.
« Eeeet, regardez mon assistant ! »
Jim mettait sa tête dans la gueule de Léo, le faisait sauter dans des cerceaux enflammés, etc bref, il jouait la comédie, quoi ! Enfin, je dis :
« Et voici le clou du numéro »
Puis soudain, jannonçai :
« Heu, excusez-le, il veut faire ses besoins, hem »
Nous profitâmes de la crédulité du public pour filer en douce. Pfu ! ! »
Quand nous rentrâmes avec Jim- jannonçai à Léo :
« Tu risques trop de malheurs en ville, il faut que tu ailles en Afrique.
- Oh, non !
- Désolé »
Jim prit la parole.
« Jai un oncle en Afrique, il sappelle Sam et il est muet.
- Génial ! Il ne pourra pas dévoiler le secret !
- Jallai le dire.
- Il y a un avion de marchandises qui part pour lAfrique.
- Quand ?
- Aujourdhui, vers trois heures de laprès-midi. »
Donc, cet après-midi, Léo se dissimula parmi les caisses de lavion. Je lui dis :
« Au revoir, peut-être adieu
- Tiens, dit-il en me tendant une corne dantilope.
- Merci. Enfin, tu seras mieux chez les tiens.
- Peut-être, mais tu me manqueras. »
Ce furent les derniers mots quil dit avant de disparaître. Lavion décolla. Le voyage se passa sans encombre. Quand Léo fit connaissance avec Sam, il espérait vivre heureux et en paix.
Mais lhistoire ne se termine pas là.
Léo sétait trompé. Sam avait dautres lions eux ne parlaient pas, bien sûr- et Léo ne parlait pas Lion. Les autres ne le comprenaient pas. Léo alla donc voir Sam et lui expliqua la situation :
" az erty fdsxs vcxw ,;:lkk" "
Comme vous le voyez, cest très compréhensible. La solution de secours était le langage des signes. Léo finit par comprendre et il lécrivit sur un bout de papier.
" Aller trouver le sage sorcier aux 1000 sortilèges qui vit dans le désert du Sahara. Puis répondre à son énigme."
Le voyage fut long, très long et le pauvre Léo ne mangeait que des insectes. Enfin, quand il arriva, le sage lui dit :
« Jai 4 pattes le matin, 2 à midi et 3 le soir. Qui suis-je ?
- Fastoche, dit Léo, cest lénigme du sphinx. La réponse est : lhomme.
- Je tenlèverai la parole, puisque tu le veux. »
Il revint chez Sam sans dire un mot, seulement en rugissant. Il sentendit enfin avec les autres lions, il eut même des enfants à qui il raconta cette histoire.
Quant à moi, je ne lai plus revu, mais je sais quil est heureux chez les siens.