Responsabilités |
Il y eut de tout temps des «effaceurs de tableau», des
«ramasseurs» et des «distributeurs de cahiers». Ils étaient souvent désignés par le
maître, arbitrairement, ou pour un quelconque mérite. Parfois, ça se faisait par
roulement. Cela déchargeait le maître et était vécu par l'enfant la plupart du temps
comme un privilège, et non comme une responsabilité. Dans la
classe coopérative, les décisions sont discutées, prises en commun et, si besoin,
remises en question par le groupe. Assumer une responsabilité, si minime soit-elle, est
un apprentissage qui s'inscrit dans celui de la citoyenneté. On est responsable d'une
charge, et on l'est devant les autres, c'est à dire qu'il faut en rendre compte. |
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Responsabilités |
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Dans la classe
coopérative, les enfants prennent la parole, sorganisent, partagent pouvoir et
responsabilités, élaborent et réalisent leurs projets, font la loi, participent au
respect des lois et des règles et répondent de leurs actes devant le groupe
Ils
prennent ainsi conscience des exigences du vivre-ensemble et se forment à lexercice
dune citoyenneté active, solidaire et responsable. |
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Une des valeurs fondamentales de la société démocratique est
la participation responsable. Dans la
classe coopérative, comme dans toute expérience de démocratie participative, quil
sagisse dexercice des libertés, de partage du pouvoir, dengagement dans
un projet collectif, dorganisation des activités, la notion de responsabilité est
essentielle. Elle est à la fois une valeur, un but
à atteindre et une nécessité. Liberté et
responsabilité sont indissociables. Exercer un droit cest prendre un risque. En
effet, si le droit induit la reconnaissance
de la faculté dexercer une liberté, il implique aussi le risque dencourir
une sanction pour réparation des préjudices causés à autrui, comme nous lavons
vu pour le journal au lycée. Lors de
ladoption de la Convention internationale, un débat a opposé ceux qui craignaient
que les droits accordés à lenfant lui fassent perdre son droit à lenfance
et à la protection et ceux qui, comme nous-même, soutenaient que lexercice des
libertés ne constituait pas la perte du droit dêtre protégé. Pour le
Professeur Eugène Verhellen « largument le plus fondamental invoqué
de manière récurrente par ceux qui sont opposés à lidée daccorder des
droits autonomes aux enfants est que ces derniers seraient incompétents pour prendre des
décisions bien fondées »(1).Il récuse la définition des enfants comme des
êtres humains « encore inachevés », ce qui leur confère un statut de
« pas encore » : « ils ne savent pas encore, ils ne
peuvent pas encore, ils ne sont pas encore. » Lexpérience
des classes coopératives montre quil est possible de sortir de la contradiction
entre liberté et protection, en pensant en terme de dialectique, darticulation
entre ces propositions apparemment antagonistes, et de considérer lenfant comme un
partenaire actif et responsable. Être
responsable, cest reconnaître les actes que lon a librement choisis
daccomplir et en assumer les conséquences : le jugement et la sanction, de la
collectivité. Cest aussi savoir tenir ses engagements au sein du groupe, pour la
réalisation des projets collectifs et pour la bonne marche des activités. La
responsabilité sociale doit être apprise par une participation sociale active,
cest pourquoi les textes officiels préconisent, dès la maternelle, que
lenfant devienne un acteur dans la communauté scolaire et y assume des
responsabilités à sa mesure. Dans la
classe coopérative, les activités diversifiées, les nombreux ateliers, la complexité
de lorganisation
impliquent que de nombreux rôles et tâches soient assumés.
Lenseignant
ne peut y arriver seul, la participation des enfants est donc nécessaire au
fonctionnement de la collectivité. Lexpérience
montre que les enfants sont toujours volontaires pour les assumer lorsquelles
répondent aux besoins générés par les activités (apprentissages coopératifs,
entraide, ateliers, bibliothèque, réception du courrier électronique, journal,
rangement du matériel...) et les institutions (conseils, président de jour, délégués
au conseil décole, trésorier, secrétaire...). En servant la communauté, en y
jouant un rôle reconnu par les autres, en y étant nécessaire, chacun y trouve sa
place : il est donc impératif que chacun ait une responsabilité. Ces
responsabilités, ces métiers comme les appelle Fernand Oury, sont définies par
le conseil, en fonction des nécessités du
travail et de la vie collective. Leur répartition tient compte à la fois des désirs et
des possibilités de chacun. Il nest pas toujours facile de décider : il ne faut
pas décevoir un enfant volontaire pour une responsabilité mais il ne faut pas non plus
le mettre en situation déchec. Cest pourquoi, les fonctions sont souvent
définies avec les compétences nécessaires pour les assumer et font l'objet d'une
fiche-guide pour en faciliter lexercice. Le
responsable détient un pouvoir réel d'organisation et de gestion dont il rend compte au
conseil, dans le domaine qui lui est imparti. Il peut proposer une nouvelle organisation
matérielle et institutionnelle, demander une réparation mais il peut aussi être
critiqué au conseil et parfois être dessaisi de sa fonction pour négligence. Il
sagit donc dun véritable apprentissage du sens et de limportance
dune responsabilité dans une société démocratique... Extrait de
Jean LE GAL, Les droits de lenfant à lécole, pour une éducation à la
citoyenneté, Éditions De
Boeck-Belin, Collection
Comprendre, 2002 (1)
VERHELLEN Eugène, Évolution et développement historique de léducation de
lenfant et de la participation des enfants à la vie familiale, Actes de la
Conférence de Madrid du Conseil de lEurope. |
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L'école est obligatoire : la
présence physique des enfants n'a pas de signification particulière. Combien sont
vraiment là avec leur désir ? Il suffirait d'ouvrir les classes pour être renseigné.
Or rien ne se fait sans désir. Ils n'entreront dans la danse que lorsqu'ils
sauront sur quel pied danser, quand ils sauront ce que les autres attendent d'eux (rôles)
et ce qu'ils sont en droit d'attendre des autres (statuts). Quand ils auront une fonction
définie, une responsabilité, peut-être se sentiront-ils membres d'un groupe. Alors, et
alors seulement, on pourra parler de groupes coopératifs... « Qui
cest le conseil ? », Catherine Pochet, Fernand Oury, Editions
Matrice |
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Il n'y a pas d'institution une, la présence d'une institution
est liée à la présence d'autres institutions ; selon la formule de Tosquelles : « Une
institution ça n'existe pas » mais « Il n'y a que des institutions en interaction »
Une première institution, le Conseil, permet à l'ensemble des enfants de
se réunir pour prendre part à la vie de la classe (échanger, régler des problèmes,
des conflits, discuter, élaborer des projets, etc.). À partir de ce lieu de paroles peut
se mettre en place une autre institution. Linstitution des Métiers implique celle du Conseil
qui préside à leurs choix et à leur répartition. Les enfants ont disposé d'un
lieu-temps qui leur a permis de se déterminer, de définir l'organisation complexe de ces
Métiers. Sans le Conseil, les
Métiers ne seraient qu'un gadget de la maîtresse : c'est elle qui choisirait et
distribuerait les enfants. Comme telle, l'institution se transformerait en un pur
et simple système d'organisation. Les Métiers ne peuvent fonctionner comme institution
- dispositif de mobilisation et de relance d'échanges, de confrontations, de
partages, de différenciations - sans cette articulation à un Conseil, sans la
mise enjeu d'échanges de paroles. Francis Imbert , Vivre ensemble, un enjeu pour lécole, Editions
ESF, 1997. |
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Socialiser et responsabiliser |
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Dans nos classes
coopératives, lorganisation du travail et de la vie du groupe vise à socialiser et
à responsabiliser lenfant. Ainsi il est amené à prendre en charge différentes
responsabilités. Ces responsabilités sont tournantes et évolutives. Les pratiques
peuvent être diverses dune classe à une autre, dune année à une autre, en
fonction de lexpérience du maître, et également de celle des enfants, en matière
de fonctionnement coopératif. |
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À propos Il y eut de
tout temps des «effaceurs de tableau», des «ramasseurs» et des «distributeurs de
cahiers». Ils étaient souvent désignés par le maître, arbitrairement, ou pour un
quelconque mérite. Parfois, ça se faisait par roulement. Cela déchargeait le maître et
était vécu par l'enfant la plupart du temps comme un privilège, et non comme une
responsabilité. Or un monde
sépare les deux, celui d'une vie coopérative où les décisions sont discutées, prises
en commun et si besoin remises en question par le groupe. Assumer une
responsabilité, si minime soit-elle, est un apprentissage qui s'inscrit dans celui de la
citoyenneté. On est responsable d'une charge, et on l'est devant les autres, c'est à
dire qu'il faut en rendre compte. Il va de
soi qu'il n'y a pas de règle qui en définit la durée. Elle est fonction de la
responsabilité elle-même, de l'âge de l'enfant, du moment dans lequel on se situe dans
l'année scolaire. Il me semble pourtant qu'il faut un minimum de temps pour que l'enfant
ait le temps de s'habituer à cette fonction. La vie de
la classe, les besoins que celle-ci génère, donnent naissance aux diverses
responsabilités possibles ; elles sont sans limite... mais je crois qu'elles ne doivent
jamais dévaloriser l'enfant afin qu'à travers elles, il puisse se sentir utile à la
construction de la vie du groupe. Anne-Marie
MISLIN |
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En cycle III Constat La classe coopérative s'appuie sur plusieurs pratiques (techniques de vie) chacune à un niveau plus ou moins développé selon les circonstances locales : expérience des enfants, du maître, relations avec les collègues, les parents, conditions matérielles... La mise en
place de ces pratiques simultanément, est nécessaire, dès que l'on veut impliquer les
enfants dans la vie de la classe au quotidien ou/et pour gérer un projet coopérativement
: fête d'école, classe de découverte, sortie nature, journal, corres
Citons
comme techniques de base: des temps de discussion et de décision, des outils
d'organisation, l'installation matérielle, des pratiques d'expression et de recherche,
une attitude du maître, et... la prise de responsabilités individuelles. Les
responsabilités en classe Il s'agit
d'un travail «pour de vrai» (tâches organisationnelles et tâches matérielles). Un contrat est établi chacun a des comptes à rendre
devant le groupe, et doit prendre en compte les besoins de la classe et les demandes des
autres.
En
début dannée Nous
dressons la liste des responsabilités en début d'année, l'aménageons quand
nécessaire. Elle est décidée pour une période allant de vacances à vacances (2 mois).
Certaines responsabilités, plus lourdes, sont assumées par deux enfants (un ancien, un
nouveau).La liste est affichée. On archive qui a déjà fait quoi (tableau à double
entrée). Les enfants restant dans la même classe (avec le même maître) 3 ans, des
habitudes se créent : le système fonctionne bien et n'est pas remis en cause. Mais
chaque année nous en débattons avant de le réadopter. Nous avons déjà fonctionné
avec d'autres modes (élections, tirages au sort). |
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Avantages
-Les
tâches "nobles" d'organisation/gestion (animateur, président, trésorier...)
sont sur le même plan que les tâches "matérielles" (clés, fichiers,
fleurs...) -La
période est suffisamment longue pour "rentabiliser" le temps de formation
nécessaire. - La
responsabilité étant choisie, on l'assume plus volontiers et avec plus de plaisir, en
principe. |
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Inconvénients
On quitte parfois sa responsabilité alors qu'on commence juste à être performant(e) : informatique, trésorier Comment
faisons-nous pratiquement ? Si un poste
n'a pas été demandé, on fait un appel et on modifie les vux. C'est très rare,
chacun étant amené à exercer 5 responsabilités par année scolaire. Plus l'effectif de
la classe est chargé, moins il y de risque.
Pierre
DESPOULAIN École du
Château, Fougerolles, Haute-Saône |
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Gérer
les services
Le
fonctionnement a évolué au fil des années mais il y a des points communs : - On
décide ensemble lors d'une réunion de la classe. - Rien ne
peut être changé en dehors d'une réunion (sauf cas grave, touchant à la sécurité par
exemple). - Ce qui
compte c'est ce qui est écrit. - Les
modifications sont inscrites dans le cahier comptes-rendus de réunion. On ne parle
pas des services à chaque réunion, le sujet est mis à l'ordre du jour si la nécessité
s'en fait sentir (par exemple : désir d'arrêter un service, «démission», constat
d'échec, d'incompétence, d'abandon, nouveau besoin, idée, suggestion) ou au moins une
fois par mois. Il y a quelques règles garde-fous mais qui sont tempérées en cas de
nécessité et avec l'accord de tous, donc : souplesse.
Il n'y a
pas de service plus «noble» qu'un autre, chacun est un rouage de la machine. Certains
enfants sont valorisés par un service alors qu'en matière strictement scolaire ce n'est
pas évident.
Franck
THOMAS École
d'Ueberstrass, Haut-Rhin |
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En cycle II C'est une
classe de CP-CE1. Il y a donc des enfants qui restent deux ans. Les «métiers» ou
«services» sont redéfinis chaque année en fonction des besoins, mais comme les enfants
du CE1 connaissent déjà le système, il y a peu de discussions, d'explications ; quand
on a besoin de responsable on le dit en réunion : «Il faudrait quelqu'un pour...» et on
choisit des volontaires. Pour
initier les enfants du cours préparatoire, les métiers sont assumés par deux enfants :
un CP «apprenant» et un CE1 «initiateur». Certains métiers, plus complexes ou
concernant la sécurité des enfants ou le bon fonctionnement du matériel (marcher en
tête du rang quand on est en sortie, allumer/éteindre les ordinateurs, préparer la
boisson...) sont assumés en début d'année par deux CE1.
Martine
DUBAIL École de
Saint-Ulrich, Haut-Rhin |
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Le conseil des métiers
École J.
Prévert, Brunstatt, Haut-Rhin |
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Dans ma classe de CE1, les
responsabilités sont définies au cours de la réunion hebdomadaire de la classe (qu'on
peut appeler «Conseil»). Ces responsabilités sont transcrites sur un tableau à double
entrée, avec les prénoms de tous les enfants. Ce tableau prend place sur un panneau en
liège de manière à pouvoir utiliser des épingles de couleur pour désigner les
différents responsables. Ces responsabilités
sont prévues pour une semaine. Tous les lundis, les changements sont proposés. Il n'y a
pas de roulement ; les enfants se mettent d'accord pour le partage des tâches. Souvent,
ils en ont déjà discuté avant la classe. Lorsqu'il y a désaccord, on privilégie
l'enfant qui n'a pas encore pris en charge la responsabilité (les petits trous laissés
par les épingles en témoignent). |
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Parfois les enfants gardent la responsabilité pour une deuxième semaine. Ils argumentent leur demande : «J'aime ranger la bibliothèque.», «J'étais facteur mais je n'ai pas eu beaucoup de documents à apporter à d'autres classes.», «Je suis toujours prêt à l'heure donc je peux descendre rapidement le matériel de ping-pong à la récréation ». Claudine
BRAUN École X.
Gerber, Rouffach, Haut-Rhin Gerbe de
témoignages parue dans Chantiers Pédagogiques de lEst, revue mensuelle
danimation pédagogique du groupe du Haut-Rhin «Moi je
suis fier de ma responsabilité darroser les plantes. Maintenant jai aussi
le droit de le faire à la maison.» |
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Les expériences de Lewin
(psychologie dynamique) avaient bien montré que l'espace vécu était fonction du mode
d'activité et surtout de la forme de discipline dans le groupe. Il n'est
plus question ici de propriété : l'ouvrier dit « ma fraiseuse » ou « mon camion »,
l'institutrice dit « ma classe » sachant fort bien que ni les objets ni les lieux ne
leur appartiennent. Il s'agit plutôt de sentiments de responsabilité et de liberté, de
pouvoir. L'espace est ainsi délimité par sa fonction. Il est socialisé contrairement à
l'espace-refuge de sécurité et, sous réserve de lois, d'autres peuvent y pénétrer. L'organisation
de la classe basée sur le partage des responsabilités va délimiter ainsi des secteurs
où chaque « élève de service » fera l'apprentissage de cet espace social. La classe
se trouve alors partagée en de nombreux secteurs de responsabilité qui sont autant
d'espaces ambigus, générateurs de conflits souvent mais qui permettent à chaque enfant
de se situer les uns par rapport aux autres et surtout par rapport à l'ensemble. Les notions
de propriété personnelle, propriété collective, gestion provisoire sont ainsi vécues
quotidiennement. Vers une
pédagogie institutionnelle, Aïda
Vasquez et Fernand Oury, Editions Matrice |
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Chaque début de trimestre, nous
revoyons ensemble le tableau des responsabilités, établi en début dannée. Mais
auparavant, nous émettons nos avis sur la manière dont les responsabilités ont été
assumées (cela permet de s'évaluer). - Qui
veut parler de sa responsabilité ? Dire si c'était facile, difficile, embêtant, bien ou
autre encore ? - L'EPS,
c'est facile. -
Cest un plaisir d'arroser les plantes. - Il
faut trouver une méthode pour ranger les livres dans la bibliothèque. -Les
fichiers de math ne sont pas bien rangés, on ne les a pas trouvés un jour, c'est mal
organisé. - C'est
un plaisir d'aider la maîtresse. - J'aime
bien distribuer les cahiers, lire les prénoms ; ça m'a aidé à lire, je m'entraîne. - J'aime
bien faire le facteur, descendre (les escaliers), aller dans les autres classes,
frapper aux portes. Je peux aussi voir mes
petits cousins. - Qu'est-ce
qui est bien dans le fait de prendre des responsabilités ? - On a
quelque chose à faire. - C'est
bien de faire des choses. - La
classe est rangée. - 0n
aide la maîtresse. - La
maîtresse peut compter sur nous. - La
femme de ménage na pas besoin de tout faire. - On
s'occupe de quelque chose. - On
apprend quelque chose. Après ce
moment d'échange, ils ont écrit ce qu'ils aimeraient accepter ; ils se sont
trouvés». J'ai remis les étiquettes au tableau et on a «tranché». Bien sûr, je me
permets des choix c'est le moment de récompenser» certains. Par exemple, Pierre, le petit doué souhaitait
distribuer les cahiers ! Et pourquoi pas ? Son but n'est pas d'apprendre à mieux lire,
mais sûrement de passer chez les uns et les autres, bouger, de regarder chacun et
chacune... ou pour d'autres raisons que j'ignore, c'est son droit ! Gaétan et Chris se sont trouvés pour s'occuper
de la bibliothèque : ils commencent à devenir autonomes en lecture... C'est tout
simplement génial. Bien évidemment, j'ai toujours des doutes : ai-je bien favorisé ce
choix chez celui-ci ? Je me rassure en me disant qu'il reste le trimestre prochain... et
que l'année prochaine il s'adaptera à un autre système, un autre maître. L'important
dans tout ça ? Pour y répondre j'utilise la remarque de Lisa : «C'est un plaisir
d'arroser les plantes ! » Chaque
enfant écrit dans son Cahier de Vie ou même parfois dans le cahier de français,
la responsabilité qu'il a acceptée de prendre pour ce trimestre. Cela aussi est
important : écrire, garder une trace. Françoise
GRAILHE CE1, école
-La Rocaille, Merxheim, Haut-Rhin |
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Des métiers |
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Les métiers dans notre école
sont un vrai travail, utile au fonctionnement de la mini société. Ils sont liés à un
ensemble d'institutions (conseil, marché, ceintures de comportement... ) et à
l'organisation du travail personnel
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Le cadre - la classe - Une
école spécialisée, publique et annexée à un internat. - 44
enfants de 6 à 13 ans "étiquetés" trouble du comportement et de la conduite - 5
enseignants. - Un
système de décloisonnement complet que l'on pourrait assimiler à une classe unique de
44 enfants qui aurait 5 maîtres. Les enfants
passent en moyenne 4 ans dans cette classe. Si chaque année, un quart des enfants
arrivent sans expérience de la vie coopérative, il faut noter l'importance d'un gros
noyau porteur de l'histoire et de lexpérience passée. |
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Comment ça démarre En début
d'année, le premier matin, au premier conseil, tous les métiers existants sont "mis
sur la table". La question rituelle est posée : « Quels sont les métiers qui
doivent absolument démarrer aujourd'hui ? » Le vote est
à main levée. Seuls les "au moins ceintures blanches en comportement" ont le
droit de vote au conseil. La dizaine d'enfants nouveaux ne rentrent à l'école que
l'après-midi. La
règle : "celui qui quitte l'école doit former son remplaçant avant de partir,
fait que tous les métiers de l'an dernier (une trentaine) sont pourvus". 5 ou 6
métiers sont sélectionnés : donner à manger aux poissons, arroser les fleurs,
responsable du feu tricolore (codes du niveau sonore)
On se rend compte alors que
certaines petites responsabilités apparaissant comme secondaires sont absolument
nécessaires. Les autres
métiers se mettront en route à mesure des besoins qui apparaissent. Bon test pour
vérifier ceux qui seraient tombés en désuétude. |
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Je propose un nouveau métier Première
étape : remplir un bon "ordre du jour du conseil". Deuxième
étape : lire au conseil le brouillon de la fiche guide que j'ai préparé Troisième
étape : défendre ma proposition au conseil. Quatrième
étape : vote sur : « avons-nous besoin de ce métier? » Cinquième
étape : élection du titulaire du poste. Sixième
étape : rédiger la fiche guide définitive à placer dans le cahier des
métiers, |
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Quand quitte-t-on son métier ? - lorsqu'il
n'est plus utile, lorsque le petit aquarium s'est cassé, nous n'avions plus besoin d'un
responsable. - lorsqu'on
demande à le quitter (lassitude, baisse d'intérêt, intérêt nouveau, conscience de ne
pas être à la hauteur, envie de se confronter à un métier plus difficile
) - lorsque
lon est "démissionné" (par vote au conseil). |
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La part du maître - Le
maître apporte une aide technique : il aide à l'élaboration de la fiche guide qui sera
présentée au conseil (définition du métier). - Pour
certains, il peut rédiger sous dictée. Il peut jouer le rôle de "conseiller en
communication" pour aider l'enfant à préparer et présenter ses arguments
- Il peut
aussi jouer le rôle de "conseiller d'orientation professionnelle", aider
l'enfant à exprimer ses envies, évaluer ses compétences, affronter un métier plus
difficile. Dans cet
espace-temps, l'enfant qui fait son métier est libre d'aller et venir n'importe où dans
l'école. Le temps qu'il consacre à son métier peut aller de cinq minutes par semaine
(sortir les poubelles le mardi soir), à cinq minutes par jour (donner à manger aux
poissons), à une journée complète de temps en temps (accueil des visiteurs). Pour
certains métiers, les enfants ne choisissent pas leurs horaires de travail ce sont les
métiers dans lesquels ils sont sollicités par les autres ; celle qui distribue les
timbres ou la trésorière de la coopérative.
Il va acquérir les compétences professionnelles liées
à la pratique du métier. Elles sont très diverses du documentaliste au jardinier
Il va avancer dans l'apprentissage de la vie
coopérative. Le danger principal du système réside dans
l'équilibre entre l'efficacité et la formation. L'enfant peut garder un métier très
longtemps alors que nous pensons qu'il ne lui apporte plus rien et que d'autres pourraient
utilement s'y coller. Mais nous savons aussi l'importance profonde d'être compétent et
reconnu dans un rôle. Difficile à quantifier tout ce qui peut se passer à ce niveau.
Nous choisissons souvent
de ne rien faire. Patrick Chrétien Article paru dans Freinésies, bulletin du groupe
départemental 69 de lICEM (GLEM) |