Plus de postes d’enseignants, moins d’élèves par classe...

Pour quelles pratiques pédagogiques ?

neduc-138-0001.JPG (20487 bytes)

 

Le mouvement de grève du département de la Loire-Atlantique a connu une ampleur jamais vue : 70% de grévistes sur plusieurs semaines - écoles occupées par les parents - manifestations de 10000 personnes - 5 semaines de grève...

Les réactions engendrées ont été aussi (malheureusement) rarement vues : violence policière face aux actions pacifiques et mépris des “ politiques ”. Il ne s’agit pas du premier mouvement de cette nature... ni du dernier d’ailleurs !

Les revendications, cette fois-ci, se sont axées autour de 500 postes supplémentaires d’instituteurs et professeurs d’école dans le département, afin d’assurer le service public normal de remplacements, formation continue, accueil des enfants de deux ans, prise en charge des enfants en difficultés (ZEP, spécialisé). La situation était devenue catastrophique et plaçait le département comme le dernier de France en rapport postes/élèves.

 

Le bilan actuel de ce mouvement est une obtention de 54 postes pour la rentrée 2002 et un plan de “ rattrapage/maintien ” de 420 postes sur 3 ans, tout à fait dérisoire au regard des augmentations d’effectifs prévues. Nous retiendrons également un fonctionnement encourageant en A.G. souveraine et intersyndicale tout au long du mouvement, ce qui en fit certainement la  force.

 

Les militants du groupe Départemental de l’ICEM se sont associés pleinement à ce mouvement de grève en s’investissant dès le début dans les diverses actions menées. Rappelons que la surcharge des effectifs et le mot d’ordre de 25 élèves par classe étaient déjà d’actualité... en 1957 au congrès de l’ICEM-pédagogie Freinet, à Nantes d'ailleurs (curieuse coïncidence !).

 

Diminuer le nombre d'élèves est bien une nécessité pour permettre à chaque enfant de réussir à l'école et de développer sa personnalité, mais cela ne peut suffire.

On ne peut vivre (ou regarder) un mouvement de cette ampleur sans relancer le débat qui doit permettre aux questions de fond d’être posées. En effet, après avoir su mobiliser autour de ces revendications légitimes en terme de moyens, il nous appartient de montrer autant d'audace dans nos pratiques pédagogiques.

En tant que mouvement pédagogique, l'ICEM appelle les enseignants à inscrire leur démarche dans une dynamique de changement de l'école. Celle-ci passe nécessairement par :

-une réflexion critique sur les pratiques pédagogiques,

-un véritable travail en équipe,

-davantage de citoyenneté participative à l'école,

-une prise en compte de l’expression personnelle de l'enfant,

-l’organisation coopérative de la classe, de l’école...

 

Des pratiques, des organisations existent... osons nous mobiliser là aussi pour les faire vivre et faire que la diminution du nombre d’élèves par classe soit un véritable levier pour amener la réussite de tous les enfants à l’école.

 

François Le Ménahèze,

éditorial inspiré du texte de l’I.D.E.M. 44 paru durant ce mouvement



neduc-138-0025.JPG (29566 bytes)

« Il y a dans l'outil, dans son usage,

dans le travail qu'il soutient,

l'élément essentiel des apprentissages

dont va dépendre la valeur de l'éducation. »

C.Freinet

Célestin Freinet, par son pragmatisme, son matérialisme pédagogique a toujours cherché et introduit des outils dans la classe, conçus pour aider l'enfant à se libérer de la contrainte et de la tutelle de l'adulte.

Fichiers, revues documentaires... permettent l'accès à l'autonomie. 

L'introduction de ces outils dans la classe induit la mise en place d'une organisation coopérative du travail. C'est dans le cadre d'une communauté d'apprenants que l'enfant peut suivre son cheminement personnel d'apprentissage. 

Les sujets abordés sont souvent issus de la vie des classes et répondent aux préoccupations des enfants. 

C'est dans ce souci que les chantiers de productions de l'ICEM conçoivent  en permanence de manière coopérative, de nouveaux outils répondant aux besoins d'une pédagogie populaire aujourd'hui. 

Annie Troncy, Jean-Claude Saporito, Martine Buton, Xavier Gaillon, Thierry  Focquenoey pour les chantiers de production de l'ICEM, réunis au Salon de Nantes.