bre. Novembre. Décembre. 1994

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ans son Manifeste pour l'enfant créateur*, Maurice Berteloot qui vient de nous quitter écrivait :

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SOMMAIRE

Septembre - Octobre - Novembre 1994 - n° 65

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Editorial

Patrick GUALLINO

Ambre DAVINI

Vélo le petit clown

Françoise DOR

Corps, décors École maternelle Les Abeilles - Marseille

Déchets d'art École maternelle La Cantarelle ■ Cogolin

Photographies :

Couverture I et IV : Portraits en buste - Françoise WURZ. Françoise WURZ : p. 3, 14, 22, 46, 47 - Ambre DAVINI : p 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 • François GOALEC : p. 15, 19, 20, 21 ■ Françoise DOB : p 16, 17, 18

Malgré notre époque de technologie galopante qui épuise et lamine les individus, malgré les problèmes d'exclusion, de chômage, de violence, l'enfant d'aujourd'hui n'est pas, dans son essence, différent de tous ceux qui l'ont précédé...

Par nature, l'enfant porte en lui des pouvoirs créa-teurs, dans tous les domaines. Contrarier ses démarches fondamentales c'est l'enfermer dans le conformisme passif et stérilisant.

Cependant, s'il trouve un climat favorable à l'épanouissement de son être, favorable à l'évaluation de ses propres richesses, alors les activités créatrices renaîtront. Et par là, continuant à se construire par rapport au monde, il y occupera toute sa place.

La découverte des possibilités créatrices des jeunes enfants placés dans un contexte favorable et auxquels on a donné les moyens de s'exprimer est toujours un émerveillement. Émerveillement qui fut celui d'Anne-Marie Mislin face à la galerie de portraits que les enfants d'une école maternelle avaient réalisés.

D'emblée, cette galerie de portraits m'a impressionnée. Le format et la quantité des réalisations, l'harmonie des couleurs et l'équilibre entre le traitement du sujet et du fond sont imposants.

Les enfants de cette classe maîtrisent déjà bien le maniement du pinceau et le mélange des couleurs.

C'est d'une visite au musée qu'est né l'engouement pour les portraits en buste. Après avoir choisi leur modèle parmi les enfants de la classe, ils ont travaillé avec ardeur, se soumettant régulièrement à la critique des camarades.

Ce sont ces portraits que vous rencontrerez au fil des pages et qui vous apporteront, nous l'espérons, le même plaisir que celui que nous avons ressenti.

■ Créations

Créations numéro 60

PORTRAITS EN BUSTE - École maternelle Wallart 68300 - SAINT-LOUIS - Classe de Françoise WURTZ.

I est un atelier où poussent des fleurs rares, au délicat parfum d'enfance et de primitivisme. Ces merveilles colorées occupent tout l'espace, remplissent les murs et chaque recoin de l'ancienne usine de tissage réaménagée en caverne d'Ali Baba. Il est un atelier, baroque dans son amoncellement, pavoisé de tableaux et d'accumulations de sculptures aux couleurs gaies, où tout s'enchevêtre en un chassé-croisé de formes et de lignes dynamiques.

Il est un atelier dont le jardinier cultive et entretient chacune de ses créations avec amour et passion, mêlant harmonieusement étendues cultivées et paysages sauvages.

GUALLINO deAàZ

Peintre et sculpteur autodidacte, Patrick Guallino est né en 1943. A l'âge de quatorze ans, il découvre les séductions de la peinture à l'huile et des craies.

Mai 68 le bouleverse : tout son œuvre est volontairement anéanti, brûlé, à l'exception de quelques toiles conservées par sa mère, comme Les chevaux, une petite huile datant de 1958 dans laquelle la matière est déjà importante, ainsi que la couleur, chaude et vive. Le traitement de cette œuvre rappelle la simplicité et l'intensité de l'art pariétal, annonçant une thématique qu'on retrouve dans les toiles ultérieures.

M Les Chevaux

Après une période de refus de l'art et d'interrogations multiples, il revient à la création dans les années 80, sculptant le bois qu'il laisse apparent. Comme pour un puzzle patiemment assemblé, il colle des pièces d'essences différentes, jouant sur les veines, les coloris naturels d'éléments divers auxquels il insuffle une nouvelle vie en les réunissant.

L'Idole

Pour habiter l'espace

Peu à peu, la peinture reprend le dessus, même si les premières sculptures polychromes laissent encore apparaître le bois aux côtés de plages recouvertes d'acrylique, comme dans L'Idole.

Mais finalement, chez ce coloriste, le support disparaît complètement, absorbé par les bleus, les rouges, les verts : la matière est annulée au profit d'une polychromie festive. Ce pourrait être du bronze ou du plâtre, de la pierre ou de la terre, peu importe finalement la base, puisqu'il la transforme et la modèle, la malaxe, la tord, façonnant le bois comme s'il était souple et extrêmement maniable...

M L'Odalisque

La matière découpée est le plus souvent biface, offrant de chaque côté un aspect différent, complémentaire, souvent surprenant : un seul personnage en devient plusieurs, se dédouble, se multiplie, ou bien un corps complet offre l'étonnant spectacle d'un très gros plan sur un visage dès que l'on retourne l'œuvre et que l'on regarde de l'autre côté. Ludique, le sculpteur amuse autant qu'il se divertit lui-même.

Pour une rencontre ►

Patrick Guallino crée aussi des stèles, monuments monolithes à ornements sculptés, au graphisme parfois symbolique, reprenant des mythes anciens, parfois plus épuré, laissant libre cours à l'imagination du récepteur. Dans ces travaux, l'artiste retrouve le tracé libre de ses dessins à l'encre de Chine, au trait sûr, cernant, découpant, recréant des mondes et des êtres.

Le Danseur

Stèle à l'homme mort, au soleil et à l'oiseau.

Aux hommages nombreux à ¡a féminité s'ajoutent petit à petit d'autres éléments issus du monde animal, réel ou imaginaire, qui dans tous les cas rappellent l'enfance et ses rêveries, ses contes, ses terreurs et ses fascinations. Mais les dragons et les loups se font ici complices, amicaux : avec eux, point de danger ! Les corps sont découpés, c'est l'évidement qui crée la forme, non plus la matière, en une légèreté toute de finesse, avec l'aisance aérienne de danseurs ou promeneurs dégagés de l'apesanteur... Les chevelures, affranchies, s'abandonnent et s'envolent, comme les petits personnages.

Enfin, dans l'œuvre ancienne comme dans les recherches d'aujourd'hui, Patrick Guallino sculpte du tout petit comme du monumental ; il réalise des pièces dans toutes les dimensions, aussi à l'aise lorsqu'il invente un monde de quinze centimètres de haut que lorsqu'il donne le jour à des individus mesurant trois mètres...

Pour ce qui est de son parcours pictural, il est lié à des explorations diverses de la matière, des supports, de la couleur. Inventif, Patrick Guallino est un chercheur qui jamais ne s'arrête. Sur papier - en dehors des petits croquis au crayon ou au feutre qu'il réalise machinalement ou comme exercice-, il travaille l'huile, le pastel. Mais c'est surtout l'acrylique qui a sa préférence et qu'il emploie abondamment. Il pratique également la xylographie, que ce soit en taille d'épargne, quand les blancs du dessin sont évidés, épargnant les parties qui doivent venir en noir, ou que ce soit de la gravure en creux, quand les parties creusées de la planche apparaissent en noir, après avoir été bourrées au tampon. Il peint aussi sur toile cirée, mélangeant un travail graphique directement réalisé au pinceau et des grattages rehaussés ensuite. Comme dans d'autres œuvres sur toile ou sur bois peuvent s'ajouter des textes, mots inscrits, devinés, comme autant de signes à décrypter, messages paraissant anciens, hiéroglyphes mystérieux.

Les Passeurs

-4 Message

Dans le vent venu

Puzzle impossible bleu

Apparence du Soleil

Sur bois il joue avec le relief, les pleins, les creux. A la matière déjà épaisse, striée de sculptures et de gravures, il ajoute parfois de la sciure ou des tissus afin de transformer encore le support. Les parties creusées sont souvent soulignées par un cerne noir ou coloré, uni. Elles sont aussi parfois noyées dans la couleur, homogénéisant de vastes zones lumineuses en contraste avec d'autres pans plus sombres du même tableau. Certains graphismes rejoignent les mythes, les trajectoires symboliques, tandis que des plaques de Puzzle impossible bleu visent une simplicité enfantine.

Sur toile, il mêle la stridence des couleurs à vif et des regards perçants, l'expressionnisme, les réminiscences du mouvement Cobra et la tendresse douce, ludique et gaie d'histoires que l'on se raconte avant de s'endormir, pour se rassurer, dans le noir. Patrick Guallino aime la lumière, il donne des éclairages extraordinaires à des scènes que l'on pourrait croire dérobées à la nuit des grottes. Comme à la bougie, ou bien dans la perception resserrée qu'offre une vision par le trou de la serrure : autour, l'ombre, l'obscurité mystérieuse, et dans la clarté, bien en vue, des corps dont on devine qu'ils élaborent quelque rite secret.

Sur carton ¡1 s'amuse avec des formats non traditionnels : des cercles, des ovales, collant des épaisseurs de matière puis grattant, évidant, constellant de signes ces pleins et ces creux, évoquant les graffiti, inscriptions à même la pierre, griffures sur plâtre, emblèmes gravés sur d'antiques boucliers de bronze, matières douces et rugueuses présentant des plis, replis, comme des gerçures recouvertes de mousses, de marques scarifiées, semblables à des signes tribaux, enveloppes aux aspérités parfois innocentes, gratuites, le plus souvent signifiantes, symboles, signes. Ces irrégularités dessinent un fond curieusement bavard (bien plus que ne l'est le silencieux artiste I), ici un corps, là peut-être d'autres figures anthropomorphes, des bribes de signes, comme déjà à demi effacés par le temps, marques inégales à la lisibilité volontairement brouillée.

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Trois Personnages et deux Lunes

Mariage

Femme et Homme

Des grandes, des petites, des bleues, des vertes, des rouges Partout des œuvres, des toiles Sculptures aux bras tendus, Sculptures aux yeux fendus,

Espace habité, aux idoles maîtresses du poisson feu

Espace habité par odalisques et passionnées

Les stèles s'enfuient aux regards des chevaux,

Les loups au nez rouge font des feux d'artifice

Pendant que l'acrobate équestre en plein soleil lavande

Embrasse

Langoureusement

Tourne-pervenche et tourne-bleutés

O puzzle impossible multicolore

Puzzle

Vertigineux de senteur légère Bouclée

Dans les jours à naître et le vent venu Ô apparence du soleil au cercle Des apparitions

Dans l'antre dans la grotte dans le ventre

Les œuvres à ciel ouvert

Les œuvres

Caressantes

Si belles...

L'atelier

Tous ces travaux, quel qu'en soit le support, relèvent d'une même démarche, d'un même plaisir : celui de créer...

Décrire ce jardin totalement merveilleux de Patrick Guallino, à Belmont-de-la-Loire, c'est raconter une histoire, l'un de ces contes qui remontent aux archétypes de toute civilisation : il était une fois des couleurs, des graphismes, des formes, Il était une fois les sens, il était une fois l'enfance retrouvée ou bien jamais quittée, il était une fois la poésie, la jubilation de la création, il était une fois...

Ambre Davini

Depuis le début de cette année scolaire, je me suis montrée particulièrement attentive à tout ce qui touchait l'identité de chaque enfant: chacun est unique et chacun est différent des autres, dans bien des domaines. Des réflexions, des attitudes parfois racistes fusaient dans la cour de récréation, parfois en classe. Que faire ?

Dire aux enfants que je n'étais pas d'accord ne servait pas à grand chose.

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Nous avons privilégié la discussion au cours de laquelle les enfants ont pu exprimer leurs sentiments face aux différences. Nous avons regardé dans notre atlas géant et nous avons découvert certaines évidences : ici, chez nous, nous naissons avec une peau blanche ; en Afrique, les gens naissent avec une peau noire ou brune ; en Asie, avec une peau jaune... Ce n'est ni mieux, ni moins bien, c'est comme ça. Et puis, nous avons reçu une lettre de nos correspondants nous expliquant qu'un nouvel élève, Maurice, était arrivé du Rwanda et qu'il était africain. Ce terme était le bienvenu dans notre classe. Les enfants ont aussitôt dit qu'Annie aussi était africaine.

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Moi, de mon côté, j'ai pensé qu'il était important d'avoir dans l'atelier des jeux symboliques, une poupée de couleur brune. J'ai profité de la Saint-Nicolas pour introduire cette poupée dans fa classe.

En la découvrant, Simon s'est exclamé : « C'est une poupée africaine! ». Et cette poupée, très séduisante, a tout de suite trouvé sa place dans notre classe. A tour de rôle, les enfants la prennent dans les bras quand je raconte une histoire...

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Nous avons eu également l'occasion d'assister à un très beau spectacle, dans notre classe.

Papita est l'histoire d'une petite pomme de terre mal foutue qui nous raconte son histoire: son rejet du village, sa rencontre avec une vieille pomme de terre qui devient son amie, son voyage à travers le monde à la recherche du mot magique, son retour dans son village,..

Les thèmes du rejet, de l'amitié, de la mort, du droit à la différence sont évoqués avec pudeur et vérité. Un spectacle qui nous a tous touchés, enfants et adultes.

Papita est alors apparue spontanément dans les dessins, les peintures des enfants.

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Côté lecture, nous avons également découvert quelques beaux livres sur le thème de la différence : L'enfant qui avait deux yeux, Cinq milliards de visages, Les piquants de Goz, Le petit de la poule.

Tout cela a contribué à élargir l'horizon des enfants, à diminuer leurs préjugés, leurs idées toutes faites.

A tout moment nous constatons que nous sommes tous différents les uns des autres et que cela peut être notre richesse.

L'hM&m d@ Vélo

En janvier, lorsque nous avons dû choisir un thème pour notre spectacle, tout naturellement les enfants ont inventé l'histoire d'un petit clown différent des autres : une façon supplémentaire d'intégrer la différence dans notre classe et de la rendre positive.

Par petites taches, l'histoire s'est construite et enrichie. Les enfants désiraient que l'histoire se passe au pays des clowns, ce qui nous a amenés à travailler ce thème. C'est la maman de Tristan, animatrice de théâtre, qui nous a aidés tout au long de ce projet. Avec les enfants, elle a travaillé le thème des clowns.

Puis, nous nous sommes occupés de !a mise en scène de notre histoire, de la recherche d'une musique, de l'enregistrement de notre histoire, des décors, costumes et maquillages... Progressivement, notre spectacle s'est construit ; chaque enfant y a travaillé selon ses goûts, ses capacités, ses aspirations.

Puis, ce fut le spectacle, aboutissement de ce long travail.

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Il était une fois un enfant clown qui s'appelait Vélo.

Il n'était pas comme les autres.

Il était petit et il n'avait pas de nez de clown.

Tout le monde se moque de lui.

On le chasse hors du village.

Vélo est triste, malheureux.

« Je voudrais retourner dans mon village. »

Il rencontre dans les bois un vieux et brave clown qui lui demande :

« Que se passe-t-il ? Pourquoi pleures-tu ?»

Vélo raconte son histoire.

Le vieux clown et le petit clown deviennent des amis.

Vélo arrive dans son village.

Tous les clowns, curieux, accourent.

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Ils vivent longtemps ensemble.

Un jour, le vieux clown lui raconte un secret :

Un jour, Vélo découvre qu'il peut faire de la magie avec son petit doigt.

« Maintenant, tu peux retourner dans ton village » lui dit le vieux clown.

« Quand j'étais petit garçon, je ne savais pas jongler mais je savais raconter de belles

histoires. Toi, tu trouveras aussi quelque chose que tu feras mieux que les autres. »

Le petit clown grandit. Le vieux clown lui apprend à faire des tas de choses.

Vélo fait de la magie avec son petit doigt. Et tous les clowns sont émerveillés.

Maintenant, plus personne ne se moque de lui.

Il est devenu le magicien du pays des clowns.

Françoise Dor École maternelle - Lantin - Belgique.

Une pratique pédagogique

u inscrite dans l'actualité culturelle de la ville, tirant parti des œuvres et des démarches d'artistes ;

■ une volonté de travailler en équipe avec des projets différents ;

■ une conviction partagée sur la place fondamentale des arts plastiques dans le développement de l'enfant. Des situations problèmes comme propositions de travail.

Des objectifs

m Développer la perception esthétique, s'investir dans une recherche, agir sur des matériaux, des objets, travailler sur soi ; ■ s'approprier l'espace, y inscrire son corps, se sensibiliser à la conduite artistique.

Une ambition

Recentrer la recherche sur l'origine de l'œuvre, sur l'artiste, sur son corps, ses désirs, ses intentions, ses choix.

Une originalité

m Demander à Danièle Flayeux de photographier les enfants, en respectant sa démarche ; ■ prendre les enfants comme modèles, instaurer une complicité entre' le photographe et le photographié, découvrir l'une des grandes problématique de l'art : l'artiste et son modèle.

UN ATELIER DE PRATIQUE ARTISTIQUE

École maternelle Les Abeilles - Marseille

C'est une expérience de partenariat

vécue dans une école maternelle : mise en place par deux enseignantes ayant invité trois plasticiennes dont une, photographe, qui a donné ie fil conducteur commun aux différentes expériences. Les enfants concernés étaient au nombre de quinze dans chaque classe, enfants réfractaires aux apprentissages, en difficulté sociale et pour lesquels il s'agissait, non pas de mettre en place une thérapie, mais de vivre une expérience différente. Hors séances, des événements ont été créés dans les classes pour éviter les frustrations.

Les situations s'enchaînent par rebondissements, les résultats d'une séance pouvant être le point de départ de la suivante. En raison de ces conditions, du vécu des deux classes, une collaboration authentique permet l'articulation des objectifs des uns, des désirs des autres, la mise en commun des références culturelles, des propositions divergentes recentrées selon :

■ une armature : la pratique photographique ;

■ le thème : corps-décor ;

■ des schémas fondateurs affectifs, « opératifs », figuratifs ;

■ un climat : la jubilation, le plaisir, la prise en compte de la sensualité.

Des repères, des références

En visitant des expositions, par rapport à des catalogues, revues, textes..., familiarisation avec les œuvres de Christo, Richard Long, Daniel Buren, Nils-Udo, Giuseppe Penone, Mario Merz, Luciano Fabro, César, Richard Baquié, Christian Boltanski, Niki de Saint-Phalle, Dan Graham, George Segal, David Hockney...

avec Magali LATIL

Le statut du corps

Dans un premier plan, objet puis support de la peinture, le corps de l'enfant, transformé, devient le sujet de la photographie. Le ludique est installé pour susciter la jubilation, le plaisir, la sensualité.

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Problèmes plastiques

Agir : l'action de transformation est alors prolongée en jouant à « Si nous étions caméléon ? »

C'est avec Magali Latu, au cours de deux séances, Si nous étions caméléon et La Terre, la boue, le corps, que les enfants ont exercé leur pouvoir sur les matériaux et se sont confrontés aux problèmes plastiques rencontrés par les artistes. Dans ces séquences, le pouvoir d'identification était la motivation principale des enfants : donner une image de soi en s'iden-tifiant à un animal, à un personnage, en réalisant des autoportraits, brune devenant blonde, enfant noire en Blanche-Neige.

Découverte des rapports, des relations

entre les éléments d'un travail (choix

du support, du format, des gestes, du

cadrage....)

Plus précisément :

- choix du format en fonction de ses intentions ;

- adéquation des réalisations avec la proposition de départ ;

- quand et comment finir un travail ;

- savoir faire un choix des matériaux ;

- réinvestir des actions avec pertinence en passant de la surface au volume ;

- prolongement d'un travail comme amorce d'une nouvelle recherche ;

- sélectionner, montrer un travail.

La proposition

Peindre un décor, y ménager des ouvertures, poser en ne laissant paraître que des fragments de son corps transformés par un camarade pour réaliser un camouflage.

La peinture devient à son tour un outil pour une nouvelle création Polaroid qui deviendra la composante d'une nouvelle image, recamouflage pour le montage d'une exposition.

On peut, à cette étape de l'expérience, dégager le rôle de l'artiste, son influence, ce qu'il apporte en plus à la recherche menée par les enfants.

Magali ne leur a jamais montré de modèle ni donné de solution. Elle a su tirer parti des maladresses, des ratages pour les encourager et les laisser maîtres de leur travail sans y projeter ses propres désirs.

Son mode de pensée est moins axé sur le fonctionnalisme, moins cartésien. Par sa vision esthétique, elle magnifie tout été-ment du vécu quotidien. L'enfant passe alors de celui-ci à l'aventure, à l'action. Il se découvre, il ose, il agit avec les autres.

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L'intervention de Magali n'était pas axée sur une technique ; son rôle a été de provoquer l'imaginaire des enfants, de leur permettre une exploration des moyens plastiques, de découvrir la joie de créer, le plaisir d'agir. Son aide pendant la préparation de l'exposition a permis de suivre un travail de son émergence à sa finalité, ce qui constitue un autre aspect du travail de l'artiste.

L'artiste, capable de saisir les tremblements du sensible, tout en étant disponible est passionné ; il ouvre aussi un espace contestataire intégrant le détour, le hasard, l'accident. Sa pensée, mobile, divergente, plastique, interroge, doute, accepte l'Inquiétude. Le regard qu'il porte sur les productions des enfants est plus pertinent, de par sa pensée et de par ses compétences.

avec l'enseignante Anny Lazarus

Mettre en scène un jouet s'imbriquait et prenait le relais de Corps dans un décor.

Dans ce projet, l'enfant a rencontré les matières, préparé un décor, mis en scène un ou plusieurs jouets puis envisagé une histoire.

Renseignante a un rôle différent : elle connaît les enfants, travaille dans la continuité et permet ainsi la concrétisation des enjeux de l'atelier. Elle peut aider au transfert des comportements dans les autres activités de la classe : investigation, exploration, tâtonnement, confrontation, argumentation.

Elle peut réinvestir la valorisation d'un enfant par sa production, à ses propres yeux, aux yeux des autres, camarades et institutrice.

Références artistiques : C. Boltanski B. Faucon J. Mogara.

Uenseignante doit adhérer au projet sans se modéliser sur l'artiste. Gardant son rôle, elle est le garant de la qualité pédagogique du projet. En puisant dans le vécu de la classe, elle facilite la liaison entre le savoir et les savoir-faire.

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\ » -h \ Rencontrer une étudiante au travail

Marie-France Le Jeune

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Deuxième intervention, précédée par la découverte des ateliers où elle travaille, afin que les enfants puissent concevoir le leur.

lieux

Le premier contact avec les enfants eut lieu à l'école des Beaux-Arts de Luminy où elle préparait son diplôme.

Elle nous a pilotés dans l'école, dans les différents ateliers, avant de présenter son travail in situ, sculptures et photographies se jouant du point de vue et leurrant le spectateur.

Découverte du travail de Marie-France Jeu de la perception Leurre du regard

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Marie-France Le Jeune

Statut premier du corps

La création vient du corps, ie corps crée la forme. Au cours de la préparation, de la prise d'empreinte, du retrait du moule, du nettoyage, chez l'enfant qui agit comme chez celui qui reçoit, le toucher, la caresse du lissage, l'humidité puis la chaleur dégagées par le plâtre situent les sensations physiques au cceur de cette activité.

Il s'agit aussi de maîtriser sa crainte, de se détendre, de faire tressaillir les muscles pour faciliter le retrait du plâtre, de serrer les dents quand un poi! reste accroché...

Entre l'enfant ou l'adulte qui prend l'empreinte et celui qui sert de modèle, le dialogue est avant tout corporel, sensuel :

- être à l'écoute de son corps, du corps de l'autre, maîtriser des gestes précis, deviner la complémentarité des sensations...

Souvent, les enfants ont manifesté le désir de retarder le retrait du plâtre pour maintenir le bien-être éprouvé.

Proposition

Par moulage de fragments de corps, reconstituer un corps fait de tous les corps. Technique : bande plâtrée.

Matériel : gel ou vaseline, bandes plâtrées, plâtre, récipients, eau, ciseaux (atelier salissant).

Œuvre inductrice : Palpebra de Giuseppe Penone, musée Cantini, Marseille,

Contraintes

m Obligation de travailler à deux, l'un « agissant », l'autre « recevant », aucun enfant ne restant passif.

□ Paradoxe du temps : être rapide pendant la manipulation des bandes, patienter le temps de Sa prise.

m Anticipation : le résultat reste caché jusqu'au bout des différentes opérations.

Même démarche, une autre technique :

manipuler la photographie.

Prendre un enfant détail par détail. Apprendre à cadrer : la deuxième prise de vue est déterminée par la première photographie avec un appareil instantané. Intérêt : les enfants sont amenés à multiplier les points de vue, à anticiper. L'arrangement des photographies transforme la vision du personnage, enrichissant la perception.

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Découvrir la photographie :

son pouvoir, ses usages.

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Colette Babau, enseignante, prend le relais de Marie-France Le Jeune et donne un prolongement au travail du puzzle en photographie.

C'est ce pouvoir de l'imagination que les enfants ont développé par leurs actions au cours de cet atelier.

Découper, détourer, prolonger, compléter par le dessin, par inclusion, juxtaposition ; les diverses photographies réalisées par les adultes et les enfants ont servi de support lors de la préparation de l'exposition. L'identification préoccupe toujours l'enfant quand celui-ci découpe son image et la place à l'intérieur d'un paysage trouvé dans un magazine.

Préparation des fonds en fonction des photographies ; reprendre des éléments photographiés pour former le fond du sous-verre.

L'association des images a aussi transformé la vision d'un personnage.

Pendant cet atelier, les enfants ont appris non seulement à former des images, mais aussi à les déformer : « On veut toujours que l'imagination soit la faculté de former des images, or elle est plutôt la faculté de déformer des images fournies par la perception. »

Gaston Bachelard

A l'aide du retardateur, l'appareil étant posé sur un pied, l'enfant prépare une mise en scène, déclenche avant de s'installer dans son cadre.

Difficulté rencontrée

Anticiper l'effet escompté, bien se situer dans le cadrage : cette situation permet l'identification, la métamorphose.

La photographie ainsi obtenue est le résultat de la séance : décors, masques, costumes réalisés en peinture ne sont que des moyens.

Les séances conduites par les institutrices (autoportrait, construire un décor pour un jouet) sont des prolongements du travail effectué avec Magali : il y a donc réinvestissement des pratiques découvertes depuis le début des ateliers (corps-décor, photo, puzzle, etc.).

L'enthousiasme des enfants, la qualité plastique de leurs réalisations, leurs capacités d'établir des relations, de tisser des liens entre des œuvres, le plaisir de parler de leurs émotions, l'élargissement de leur univers culturel nous permettent de penser que ces enfants ont tiré un réel profit de cette expérience de partenariat.

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Commande d'une œuvre à Danièle Flayeux

La troisième intervention va solliciter l'enfant entièrement. Il devient le modèle, le complice. Il ose sous le regard de l'autre, il fait << don de lui ».

Des situations

S'approprier un jardin en y jouant avec son corps.

Des objectifs

Permettre aux enfants, en étant modèle, de découvrir la démarche de la photographe, les problèmes techniques et plastiques, la relation entre l'artiste et son modèle.

Plus qu'une intervenante, Danièle Flayeux a accompagné les enfants et les enseignantes tout au long du projet. Présente dès la première séance par la qualité de son regard, par sa volonté de photographe, elle a suggéré des jeux, des explorations, des attitudes, des postures, ouvrant les enfants à eux-mêmes, aux autres, aux lieux.

Le regard avec Danièle

La confiance est au centre de la relation entre l'artiste et les enfants. Il y a le don de soi, de part et d'autre. Prise de vue, don de la vue, l'intervention de Danièle Flayeux a permis d'atteindre cet objectif : prendre une photographie, c'est aussi donner un peu de soi.

Dans ce « travail », travail intériorisé, les enfants habitent leur corps et leur plaisir est évident.

Suggestion de pose ou de mise en scène, reprise d'un geste ou d'un mouvement, d'une attitude à peine esquissée... par petites touches ; un dialogue entre l'artiste et un enfant s'instaure, les visages s'animent, la lumière effleure une épaule, l'ombre creuse et intègre le corps de l'enfant au décor. Lenfant prend conscience de son corps par petits fragments qu'il faut habiter, avancer, soulever, ouvrir... pour répondre aux désirs de Danièle.

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Pour la préparation de l'exposition, les enfants ont pu faire une synthèse des ateliers grâce aux planches-contact.

Envisagée comme une situation pédagogique, sa préparation a permis aux enfants de réinvestir dans le traitement des documents les actions engagées lors de leur réalisation :

- camoufler une photographie d'un enfant déjà camouflé, dans un fond avant son encadrement ; mise en abîme...

Est-ce par coïncidence ou par une compréhension intime de la démarche de Danièle Flayeux qu'ils ont traité ses planches-contact comme elle le fait elle-même ?

Profit pour les enfants

Ils ont pu s'approprier les planches-contact, véritable journal des différentes séances de l'atelier. Les découpant et les assemblant, ils ont raconté leur expérience en donnant une qualité plastique à leur travail.

Mis ainsi en condition, explorant ces espaces étranges, y découvrant des objets et des traces insolites, l'imagination en éveil, les enfants se sont photographiés et ont posé pour Daniéle, Ces moments de prise de vues ont aussi enrichi la perception esthétique des enfants, les familiarisant avec les diverses qualités de la lumière, les équilibres dans l'architecture, la construction d'un tableau, la matière d'une sculpture.

Profit pour l'enseignant

Cet atelier prévu pour les enfants a « travaillé » aussi les institutrices : l'inquiétude, le doute, deux qualités de la conduite artistique ont affiné nos jugements, en découvrant une réalité esthétique et plastique plus maîtrisable, « argumentable » si l'on peut dire. Nous y avons renforcé nos capacités de jugement, affiné notre discernement, enrichi notre réflexion.

Les lieux investis ont été variés et nombreux, souvent choisis par Danièle Flayeux en raison de la qualité de la lumière :

- édifice de l'ancien jardin zoologique de Marseille ;

- parc Longchamp ;

- musée des Beaux-Arts ;

- église des Réformés ;

- école des Beaux-Arts de Luminy.

Dans l'école, les enfants ont travaillé en extérieur, dans une arrière-cour, sur une terrasse et dans le hall d'accueil, chaque lieu étant en soi assez incongru.

Cet atelier nous a apporté autant, sinon plus, qu'un stage de formation. Nous y avons gagné une autonomie en assurance pour une conduite de classe plus mobile, plus plastique, une connaissance des enfants plus humaine.

Sans titre, 1992, Polaroids, 8X8.

Polaroids

Images à la limite de la visibilité qui posent de nouveau la question « Faut-il que les anges déchoient au rang de simples hommes pour être visibles ? » et qui répondent avec des corps d'enfants : ¡'entre-deux de l'enfance est bien cette visibilité de l'ange. Transformation de ces corps ni sexués ni asexués, souvenir du tien, enfant aussi, dont ils sont la chair et le sang. Les ailes alors disparaissent, les plumes s'envolent, il reste les miroirs, les reflets, les murs écaillés, l'illusion d'une illusion, le « secret d'un secret » qui t'appartient, à toi seule - comme cet instant n'a existé que pour toi seule. Subtilité du souvenir en train de se construire dans la légèreté d'un temps suspendu, le temps d'une image. Fragments de peau tendue de plénitude, s'offrant dans une calme sensualité. Pubis angelica dans un petit carré blanc.

Trouble de ce qui s'échappe, qui t'échappe et se (re)trouve dans l'état de grâce qu'est « ¡'état photographique ».

Comme une plume, le temps des anges se déploie dans l'espace de la lumière : il n'y a plus que des enfants, dans l'éclat d'un devenir dont tu es, pour nous, l'unique témoin.

La photographe Daniele Flayeux est née le 16 septembre 1954 à Toulon. Elle y vit et y travaille.

Expositions personnelles

- 1991 : Danse la ville blanche, Les Hivernales - Chambre de commerce, Avignon.

- 1992 : Impressions - Hôtel Clavier, Brignoles.

- 1993 : Polarolds- Galerie Remp'Arts, Toulon. Commandes photographiques

- Chorégraphies de la compagnie Rialto.

- Réalisation d'une création photographique avec des enfants de Marseille : Corps-Décor.

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École maternelle La Cantarelle Cogolin (83 - Var)

Beauté de nos rejets Imaginaire de nos poubelles Trésors de nos déchets Tout se transforme Il suffit de regarder autre De décaler, de rapprocher De bousculer les habitudes

De délier ou relier De déchirer, de superposer.

TRANS Formation RE Création

Ce projet, décidé en début d'année scolaire par les six enseignantes de l'école maternelle, s'est déroulé et construit sur toute l'année scolaire. Nous souhaitions depuis longtemps prouver que le travail des enfants de maternelle méritait un lieu d'exposition de qualité. Nous avions donc réservé les salles clu château Sellier, demeure du XVIe siècle appartenant à la municipalité. Beaux volumes, vastes surfaces, belles lumières, matière, couleur et patine de cette construction ancienne ont guidé notre travail et l'ont valorisé. Cette volonté cle qualité, de recherche, d'humour et de plaisir, que nous avions toutes, ont permis un échange, un soutien et une émulation, autant entre enfants qu'entre enseignants.

NOTRE DÉMARCHE

Tout d'abord, nous avons récolté auprès des familles et cle l'environnement naturel et professionnel, des éléments de récupération aussi variés que possible : approches écologique et économique.

Ensuite, par tâtonnements, observations, expressions, tris et projets sur les matières et sur les formes, nous avons pris en compte les difficultés d'apprentissage de techniques et d'utilisation d'outils. Puis nous avons procédé à des réalisations esthétiques en ateliers éclatés. Les directions exploitées ont été : le volume, les matières naturelles, les matières synthétiques, la couleur. Au cours de ce travail, les enfants ont eu un contact et une action sur toutes sortes de matières et de formes. Ils ont vécu un projet commun à six enseignants, avec toute la richesse et la force que cette volonté d'unité a apportée. Pour cette exposition, nous avons souhaité une aventure et une ouverture du regard, vers le public. Il suffisait d'oser !

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Il se lave les dents avec sa brosse à dents ¡1 sourît avec ses dents bleues comme des épines debout ; ou alors il mange une glace à l'écriture, elle a un goût de papier ça le fait sourire ça lui plaît, il est gourmand ï! est trop gros, plein de glaces !

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Il boit du lait il a des feuilles en papier papier tortillé ou plutôt plié et aussi froissé. Pourrait-il faire des noix de coco du sel, des médicaments ou des yaourts ?

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Il nous chauffe avec sa tête il nous chauffe avec son ventre sa bouche rit comme un croissant comme un dauphin ou une banane... avec ses grandes oreilles il écoute le vent ou les enfants.

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Il y en a trois qui sont en cage il y en a un qui est pendu il y en a un qui descend

il fait de l'escalade il veut aller sur la terre il y en a un qui monte il veut aller sur la montagne.

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La revue d'art et d'expression des enfants, des adolescents, des adultes.

Toutes les formes de la création plastique : dessin, peinture, modelage, poterie... permettent à l'enfant de concrétiser son besoin d'expression et de libérer son imaginaire avant de savoir écrire.

Au-delà de l'écriture, adolescents et adultes utilisent la création plastique pour exprimer, d'une manière plus sensible, leur vision du monde.

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A numéros \

C'est dans cette continuité que se situe CREATIONS en présentant des témoignages de l'expression créative des enfants, des adolescents et des adultes sans que soit posée la question de savoir à quel moment le créateur est devenu artiste.

Avec elle, imaginez, découvrez, inventez, créez, essayer...

ABONNEMENT 1994-1995

ADRESSE DE LIVRAISON

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Publication éditée, Imprimée et diffusée par les PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE MODERNE FRANÇAISE

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□ CREATIONS

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Siège social : Parc de l'Argile - Voie E ■ 06370 MOUANS-SARTOUX (France)

Directeur de la publication : Pierre GUÉRIN

Rédaction et maquette : Anto ALQUIER. Robert POITREN AUD. Marie SIANO. Comité de direction ;

Robert POÎTRENAUD : Président-Directeur générai.

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Georges DELOBBE, Pierre GUÉRIN. Maurice MENUSAN. Michel RIBIS : administrateurs.

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