Qu'est-ce que ce livre ?

Présentation de Gisèle Devulder

Une facette, et une seule parce qu`il en a beaucoup d'autres, de l'évolution de Frédéric, de son caractère.
Mais surtout une réalisation de groupe à partir d'un projet individuel, réalisation qui a eu beaucoup de répercussions
- dans le groupe-classe ;
à l'école.
parmi les parents,
puis dans les cinq écoles correspondantes ;
- au niveau des réalisations, de l'expression ;
dessins,
photos,
recherche d'éléments naturels,
théâtre avec costumes, musique, décors ;
- au niveau de la communication,
de la réflexion,
pour une meilleure connaissance de soi à partir de la connaissance des autres.
Ce travail a démarré en janvier 79.
Il a pu se réaliser parce que nous travaillons en équipes sans horaires fixes avec l'aide des parents et intervenants de passage.

Composition du dossier

(1) 14 dessins faits par Frédéric, 7 ans et 3 mois, des septembre 78 à janvier 79. 5 dessins réalisés de septembre 79 à février 80.
(2) Un livre « imaginaire ».

En janvier 80, Frédéric annonce que son projet à lui serait de réaliser une B.T.J. sur l'imaginaire puisqu'il ne réussit que des dessins imaginaires.
Dans cette B.T.J. il mettrait également des textes imaginaires, des photos...
Frédéric démarre son travail (série de dessins sur fonds de couleurs en début d'album).
Deux ou trois autres copains s'associent à ce projet.
Grand enthousiasme pour l'équipe qui dessine, raconte.
Puis ont suivi de nombreux autres dessins de Frédéric, mais aussi des copains.
D'une balade, les enfants ont ramené des bois, écorces, cailloux, bâtons...
Ils ont « raconté » ces objets, mais comment les mettre dans le livre imaginaire ?
Frédéric a alors pensé aux photos.
Ce projet « photos » ayant été communiqué aux parents, Alain, le père de Samuel (7 ans et demi) a alors accueilli le groupe d'enfants dans son « laboratoire » photo.
Les enfants ont pu jouer avec les éclairages... faire des prises de vues...
Un samedi de février 79, alors que j'étais en visite dans un C.P. de Vence, un enfant me dit : « Dans votre école, vous ne dessinez pas comme nous. » Et la discussion jaillit... Simone et moi avons noté les remarques, recueilli les dessins.
Puis le lundi, j'ai communiqué aux enfants de ma classe les réflexions des élèves du C.P. de Vence sur l'Imaginaire et montré les dessins.
Grandes réactions et discussions : les imaginaires peuvent être très différents !
De là, la lettre de Frédéric envoyée à Gattières. Les élèves du C.M.2 de J.Jourdanet répondent par des textes, des dessins (mai 79).
Les enfants de La Roquette (C.E.) répondent aussi (juin 79).
Puis Sartrouville (Nicole, C.M.2) en septembre 79.
Puis Avignon (les élèves de Mauricette Raymond, 5e et 4e) en janvier 80.
Nous rassemblons ce travail après l'avoir lu, relu, regardé, communiqué.
« - Curieux...
- Étonnant, étrange..
- Un qui pense comme moi...
- Celui-là doit être mal dans sa peau... »
Ces moments de communication sont extraordinaires, il y a tant de choses dans ces textes...
Mais Frédéric rappelle : « Et ma B.T.J. ? Elle sera mille fois trop grosse ! » Le groupe départemental a proposé un Art enfantin. « Bon, d'accord, a dit Frédéric, c'est un peu plus grand ! »
Et l'album est parti à Avignon chargé de remarques...
Le groupe de Frédéric, quatre ou cinq l'an passé, s'est réduit : ils ne sont plus que trois cette année.
« Maintenant, nous le terminons » disent Céline, Frédéric, Cécile.
Ainsi s'achève pour nous ce livre. « Mais notre Imaginaire ne sera jamais fini... » dit Frédéric.
Et Frédéric continue à dessiner... Pour Frédéric, dessin, chant, musique, théâtre sont ses voies de salut...
J'allais oublier un événement qui s'est raccroché à ce livre. Il n'a pu se glisser dans l'album.
Une pièce de théâtre (huit acteurs) a été réalisée. Le titre était : Sac à patates ou Au pays imaginaire.
Pour cette pièce ils ont réalisé :
- deux décors : un Paysage de 2 X 4 m et un Imaginaire ;
- des masques ;
- leurs costumes ;
- la musique ;
- des personnages en carton avec membres à ressorts, qu'il fallait suspendre au plafond quand les enfants arrivaient dans l'imaginaire...
Une amie a filmé cette pièce, à peu près intégralement, en super 8 sonore.
Cette pièce a été jouée dans deux écoles, la petite troupe se déplaçant avec son matériel (enfants de 7 à 8 ans).

   
   
     

Qu’est-ce que l’imaginaire ?

L’IMAGINAIRE c’est imaginer en travaillant avec du BONHEUR

Qu'est-ce qu'on fait quand on imagine ?

Frédéric. - On invente une forme, on fait un dessin, c'est un peu n'importe quoi... Non, pas n'importe quoi. C'est quelque chose qu'on invente dans la tête, une forme, un sujet...
Nathalie. - On peut aussi imaginer en faisant une forme et après, à l'intérieur, on fait ce que la forme dit : un rond à l'intérieur et ça fait des choses... un dessin.
Frédéric. – On peut faire un dessin mais pas tout à fait exact. Par exemple, si je veux dessiner un visage, si je jeux imaginer, je ne fais pas les yeux comme dans la réalité : je peux les faire tordus, carrés, « rectangles » …
Nathalie .- Moi, quand je rate un dessin, je le transforme en dessin imaginé.
Céline.- Quand je regarde les nuages, ça me donne une idée, par exemple d’inventer une forme. Si on regarde longtemps, la forme change de nom. Chacun invente ce qu’il veut en regardant la forme.

     

Qu’est-ce qu’on peut imaginer ?

Christine (C.M.2).- Quelque chose de différent de ce qui est normal.
Céline (C.E.).- Moi, j’aime dessiner des personnes imaginées parce que les vraies personnes, il faut toujours les faire un peu pareilles.

     

Ce qui est imaginaire existe-t-il quand même ?

Céline.- Oui, si on le pense, si on le rêve, il peut exister. Dans l’imagination il existe.

     

Est-ce qu’on a besoin d’imaginaire ?

Carole (C.M.2).- L’imaginaire me fait peur et mal
Parfois c’est gai.
            Parfois j’en ai marre
                        De l’imagination.
            Parfois j’en ai besoin.
Lise (C.M.2).- L’imaginaire c’est quand je me retire pour être toute seule et penser ce que je veux.
L’imaginaire, c’est aussi partir d’un point et continuer.
Ce point, plein d’espoir, plein de gaieté, grossit quand je rêve.
C’est vraiment extraordinaire car il me guérit de ma tristesse.

     

Télécharger ce texte en RTF

Retour au sommaire

Céline.- Mon imaginaire n’est pas pareil à celui de Pierre.