GERBE ADOLESCENTS

DANGER EXPRESSION

Réalisée par les irradiées
-                      Catherine
-                      Fanny
-                      Jocelyne
-                      Valérie
(3° collège Saint-Sever – Calvados)

   

SILENCE

L'ENFANT A POUR SEULS PARENTS SES LARMES ET SON SILENCE...
À SON ÂGE HEIN ! ON EST INSOUCIANT
ON N'A JAMAIS DE PROBLÈMES
ON SE LES INVENTE...
NOTEZ, CHÈRE MADAME, LA NUANCE!

DE L’AMOUR

Aujourd’hui, j’ai envie de t’écouter et de te regarder.
J’ai envie un peu de savoir qui tu es et qui tu peux être.
Tu me touches le visage et tu sens quelque chose de mouillé s’approcher de ta main, tu as peur, mais tu restes à côté de moi, car tu aimes ma présence et tu l’appelles « chaude ». « Chaude » j’aime ce mot, il me donne peut-être un peu plus d’amour et d’espoir. J’ai de l’espoir parce que je t’ai et que je ne veux pas te perdre. J’ai de l’espoir parce que je sais que tu ne partiras jamais. Tu écris des mots pleins d’amour, tu les écris pour moi. Je sais qu’ils sont beaux mais tu n’oses pas me les montrer, je sais qu’ils sont doux et que je les aimerais si je les savais. Je suis bien près de toi : je ne sais que dire de cet amour qui nous entoure. Il ne faut rien dire, te regarder me suffit, t’aimer me suffit.

Évelyne, 3°A

   

ILS ONT RI.

Ils ont ri quand nous fûmes deux
à lutter contre eux.
Ils ont ri quand la nuit nous surprit
près de l’eau.
Ils ont ri quand notre première étreinte
fut maladroite.
Ils ont ri quand mon regard
s’enchaîna au tien.
Ils ont ri de nous voir ainsi amis.
Ils ont ri de nos langages muets.
Mais nous avons souri sous leur regard,
souri de leur mépris et de leur ironie.
Nous nous sommes aimés
et aujourd’hui ils se taisent
et ils se terrent dans le silence,
dans l’oubli …

Étiennise Jock

 

Comme un enfant dans la nuit,
comme un oiseau dans le ciel,
je pleure ma souffrance faite de
solitude.
Je pleure ce monde de haine,
ce monde de peur.
J’ai envie de vivre mais on me
l’interdit, j’ai envie de rire mais on me
force à pleurer,
j’ai envie, envie de te dire que
je t’aime, envie de te dire que
je suis l’enfant d’un désir …
Mes mains sont faites de tendresse
et je veux vivre …
VIVRE !...

Fanny, 3°A

   

Libre néant craché par un monstre de feu
Monotone et terrible, vivante et voilée,
La mort, vieillard, guettait sur ton vieux lit miteux.
Vos barreaux sont vivants, le ciel vous emprisonne,
Idées folles... la mort parait à petits pas.
Hommes de guerre, jetés dans un gouffre effroyable ;
Hommes sans espoir, écrasés par un tonnerre,
Naviguant sur les flammes lugubres de l'enfer.
Quand, soudain, surgie de ce désastre, toi femme,
Je te vis au travers de ce magma, pure,
Inquiète. La tristesse de tes paroles voilées,
Implore la gaieté où s'apaise le vieux monde,
Du fond de ton coeur, terre de larmes, désert d'hommes,
Le cynisme l'emporte ; tu plonges dans l'infini,
Rapace dévorant sa proie parmi les hommes.
Mais, au-delà du temps, un fléau te dépèce ;
Et ta beauté, sous son voile de rides, se fane :
Tu sens tes jambes ton corps et ton coeur faiblir
Et ce rien qui se couche et ce rien qui s'éteint,
Espère ne pas suivre le chemin de l'enfer.
Espère ne pas suivre le chemin de l'enfer.

Texte collectif, 3e Saint-Sever

LA MORT, CETTE INCONNUE

Que vais-je trouver sous la terre
Quand il faudra m’y coucher ?
Serai-je mangé par les vers
Peu à peu de la tête aux pieds ?
Je préférerais qu'on me brûle
Et que mes cendres soient jetées
Aux quatre vents de la planète
Peut-être que je servirais
À faire fleurir une rose
La rose de la liberté.
En attendant que mon heure vienne
Je veux cueillir à pleines mains
Toutes les roses de la terre.
Tant pis si j'en ai du chagrin
Je veux courir à toutes jambes
Et saisir les fleurs de l'amour.
Je veux vivre de toutes mes forces
Et me brûler peut-être un peu,
A cette vie pourtant si belle
Qu'il nous faudra sous peu quitter
Et pourtant sous la terre
Q
ue j'aime tant fouler aux pieds
Que vais-je y trouver quand mon heure
Sera venue de me coucher.

Éric 4°I Saumane

   

MOURIR

Mourir à seize ans
Mourir dans la joie
Mourir dans la souffrance
Mourir en famille
Mourir seul
Mourir pour fuir le monde
Mais mourir pour être tranquille, pour être libre pour se sentir bien
pour ne plus supporter ces gens autour de vous qui vous épient vous sautent dessus vous agacent tous.
Mourir pour n'être plus qu'une carcasse parmi tant d'autres
Mourir pour ne plus s'appartenir, pour n'appartenir qu'à la terre
Mourir c'est s'en aller comme on est venu
Mourir pour ne plus voir personne
Mourir, seul but de l'homme, seul espoir de l'homme,
la seule justice de l'homme, le seul
cauchemar de l'homme.
Homme à n'importe quelle heure, la mort vous épie à tout moment.
On dépend d'elle, alors pour l'oublier on travaille, on
oublie qu'on est sur la terre pour mourir, que la mort est
notre seul point faible.
Mourir dans la richesse avec
un enterrement bourgeois pour oublier qu'on était riche
devant des millions d'affamés,
mourir dans la pauvreté sans ou avec un enterrement pour oublier qu'on était faible, et rendre les faibles
encore plus faibles
Mourir, même là, la justice absente.

Chantal, 3e Douvres-la-Délivrande

   

DE LA RÉVOLTE

RÉVOLUTION... mais...

«Je veux faire la révolution.» Contre qui ? contre la société capitaliste, , me dites­ vous 7
Vous allez vous battre contre des têtes de Turcs, des têtes qui ne veulent rien savoir, qui peuvent mitrailler à tout moment, qui ont tout leur pouvoir à côté d'eux. Vous, vous n'êtes que leurs esclaves, et comme tout esclave, vous ne pouvez rien faire. - Vous vous révoltez mais ça n'ira pas loin ; on vous mettra en prison où vous devrez obéir en vous écrasant ; vous ne profiterez jamais peuple ouvrier. Mais regardez les petits bourgeois qui vous ont accompagnés dans cette révolution ; ils sont tous partis chercher leur fric et ils le donnent pour sauver leurs têtes.
La révolution, c'est beau la révolution, ça va vite pour changer ou plutôt écraser la société capitaliste, mais elle ne dure pas ; elle dure à peine quelques heures ou quelques jours ou pas du tout: Vous, vous voulez avoir tout et vous vous retrouvez sans rien dans une boîte à ordures, grillagée, de hauts murs, sans apercevoir l'ombre de la liberté, de la nouvelle société, de votre nouvelle société, et avec un chagrin, un désespoir, et au bout le suicide ou la guillotine.
Elle est belle la révolution ; vous étiez si unis avant et maintenant qu'est-ce que vous êtes ? qu'un tas de merde qui coule doucement, qu'on guide pas à pas vers le suicide. Vous êtes seul, vous n'avez plus d'amis, ils vous ont oublié, ils ne feront rien pour vous, ils ne risqueront pas leur vie, leur richesse pour vous sauver. Vous pouvez pleurer, implorer, personne sauf des gens qui vous aideront à vous suicider ne viendra vous voir.
Tous les gens accepteront-ils de faire la révolution, de supporter la révolution, de ramasser l'es dégâts ? Non, il y aura toujours sur terre ceux qui croient que la loi, c'est  obéir, dénoncer les gens pour pouvoir être bien avec les gens qui font la société capitaliste. Elle est belle, la révolution, elle ne laisse que de la tristesse, le désespoir, l'amertume, la pauvreté, le dégoût, le sang et la mort...

Chantal, Douvres-la-Délivrande

   

Je refuse
Je refuse d’être votre chien, je refuse votre ironie.
Je refuse votre confiance.
Je refuse vos paroles, je refuse vos
sourires qui en fait ne sont qu’un mensonge,
je refuse que vous ayez toujours raison,
je refuse que vous soyez les maîtres de ce royaume,
je vous refuse,
et je dirai : « non » lorsque je le voudrais, j’étalerai mes
pensées que vous le vouliez ou non.
Je vous dirai tous mes reproches jusqu’à la dernière goutte même si
vous pleurez toutes les larmes de votre corps.
À partir d’aujourd’hui, je refuse tous commandements qui sortent de votre
bouche, je refuse toutes choses de vous.
Tout commandement aura cette réponse : « non, je refuse … »
je veux vivre ma liberté de pleurer lorsque j’ai envie de pleurer
et de rire lorsque j’ai envie de rire,
et de crier lorsque j’ai envie de crier.

C…

J’AI VU DES GENS SE BATTRE POUR VIVRE ,
Mais ils sont morts avant que le jour ne se lève !
LA SOCIÉTÉ EST FAITE DE POUSSIÈRE ! …

Fanny

UN SOLDAT POUR SA PATRIE

Ils m’ont donné un casque, un uniforme et des brodequins. Mon commandant m’a tapé sur l’épaule et m’a dit « Soldat, tu es ici pour sauver ta patrie ! ». J’ai quitté ma femme et mes enfants et je suis parti. La larme à l’œil, le fusil à l’épaule, pauvre imbécile tu es parti.
Et oui … avec mon casque, mon uniforme et mes brodequins, la larme à l’œil, le fusil à l’épaule … pour sauver l’honneur de ma patrie.
Sous le son du clairon, et sous les roulements des tambours, pauvre imbécile que j’étais, j’ai combattu pour ma patrie. Le jour comme la nuit, j’entendais le tonnerre et j’ai pensé que l’homme n’était vraiment qu’une pauvre créature. Ainsi ma femme va perdre un homme pour notre patrie …
Pauvre imbécile …
Pauvre patrie …

Patrick

   

VARIATIONS

Les gens sont le tableau de la vie, mais le tableau sans couleurs, et si nous changions les couleurs de l'écrit...

Lionel

DIVAGATIONS

En équilibre sur un bout de bois, courait ma mémoire égarée.
Au coeur d'une marguerite abîmée, par les ombres
Se mouraient ma jeunesse et mon coeur de jeune fille.
Dans une orange, j'ai vu ma mort, je l'ai mangée et j'ai vécu
Entre deux cascades de sang, s'est élevée la fleur de vie.
Hier soir dans la rue
J'ai rencontré le matin qui se promenait.
Cette boisson avait le goût de l'odeur des lilas.
La conversation tombait,
Un ange passait
Peinant sous des roses
Elle m'ennuyait, je l'ai tuée à coup de douceur.
Le bruit des mots me rappelle tes cheveux parce que j'aime l'un et je déteste l'autre.
Le tic-tac de la pendule,
S'il s'arrête les chiens n'aboieront plus.
Entre ses deux yeux, il y avait un foulard
Au bout du foulard, pendait un diamant
J'ai déchiré le foulard
Des larmes de sang ont coulé.
Le diamant est saphir...
Quand je rentre dans une banque, je vais à la campagne
Aux deux endroits on n'entend
que des froissements de feuilles.

Patricia, 3°

   

Cette fable, La Fontaine aurait pu l'écrire,
mais dans ce temps-là
il n'y avait pas de temps...
Alors, moi, je deviens La Fontaine et regardant le monde autour de moi
je copie ces quelques lignes...

Maître corbeau sur un poteau perché
tenait dans sa gueule une grenade
Maître renard par la guerre alléché lui tint à peu près
ce langage : Oh mon bon ami, si votre courage ressemble à
votre grenade ; vous êtes le chef de tous les canons de ce pays.
Maître corbeau voulant montrer sa grenade
ouvrit une large gueule, accrocha la goupille au passage
et la grenade se retrouva au pied du renard et tous les trois :
le corbeau, la grenade et le renard se retrouvèrent
Au Paradis...

Lionel

LES
bouches s'ouvrirent
le peuple marchait
le tyran du pouvoir tomba
dans le puits lui et sa corruption...
et les soldats arrivèrent
et les hommes tombaient
et les soldats arrivèrent
et le sang coulait et les cris
déchiraient le temps mais le CHILI
se soulevait et, la révolte
dans les mains le peuple
TOMBAIT...
   

TOUT CHANGER

Changer. Oui changer : je veux tout changer. J'ai déjà changé la disposition de la date, l'ordre dans lequel j'identifie ma copie, inversé l'ordre du type et du titre de ma copie... bref, j'ai déjà changé pas mal de choses.
Mais attendez, cela ne fait que commencer à changer...
Je vais changer de stylo. Voilà, J'AI CHANGÉ DE STYLO. Mais il n'y a pas tellement de différences!... je vais changer de couleur...
Oui j'ai changé la couleur de mon stylo. Là, oui, il y a du changement. Mais je vais encore changer de couleur. Du noir je suis passé au rouge, je vais encore changer pour écrire en vert et je vais encore changer pour prendre du... rien !
Aucun autre stylo sous ma main ; et je n'ai pas envie de me déplacer. Je vais reprendre ma couleur normale... pour changer de page... Voilà.
Bien maintenant je vais... changer d'écriture. Je vais écrire en lettres d'IMPRIMERIE...
DONC AINSI, JE PENSE QUE MON ÉCRITURE EST PLUS LISIBLE ; mais écrire ainsi me demande trop de temps, aussi ne vais-je donc pas m'attarder. je vais encore changer pour écrire d'une
GROS... Ah non, c'est trop GROS,
IL FAUT ÉCRIRE
PLUS petit... oui comme ça, exactement comme
ça. Mais je n'ai guère une bonne vue, alors reprenons la normale...
Qu'est-ce que je vais encore changer.
Je vais sauter une ligne pour commencer.
Deux lignes encore.
Trois encore.
Je vais changer la présentation de ma copie. Je vais écrire tous les deux carreaux au début de chaque ligne, comme cela. Attendez encore un peu et je vais laisser
            deux carreaux
                        encore deux carreaux, et encore
                                    deux carreaux. Ah pour ça oui quel
                                                 changement !
Maintenant que j'ai opéré tous les changements, non, pas tous ; j'ai oublié quelque...
Je vais écrire en ligne oblique exactement
comme les rayons du soleil
qui bombardent la terre. Ah !
avec un peu de changement,
j’ai obtenu un beau Z
Tiens ! mais y a rien
ici !
Mon regard est tombé
ici !
Je vais maintenant écrire en ligne brisée … même en français il faut se servir d’instruments de géométrie
Je vais écrire tout en rond, exactement comme la lune quand elle est pleine.
Dernière forme géométrique : la courbe ; courbe comme un hamac dans lequel je vais me coucher.
... Maintenant oui, j'ai opéré tous les changements concernant la copie, procédons maintenant à des changements plus constants.
Bon, je vais changer de langue... Yes, I am going to speak english ; I don't want to speak only french, I want to speak english too... it's to change... All time, I speak french, why not speak english sometimes ? But to change again. I am going to speak espanôl. Es muy interesante cuando saven hablar muchas lenguas. Si estoy causada de hablar frences, puedo hablar ingles o espanol, o créole... oui m'en palé créole ti tak. Si moins passé pa francé, pas englé, pas espagnol fok moins passé pa créole tou. Bon voyons en créole, m'en oué ça faudré m'en changer. Je vais changer, ou plutôt revenir à ma première langue pour ne pas embrouiller les gens et pour être sûre d'être comprise... Mais attention... attention l'ouragan va se déchaîner ; en fait de changement, il y en a un qui se prépare ! Quoi donc ? Je vais changer d'OPINION ! Et même d'humeur.
- Ah non, non, non, NON ? Pas de changement (je l'avais bien dit c'était un vrai changement qui se préparait). A bas le changement. Parlez pas de changement, vous me faites venir l'envie de vous sauter à la gorge, GRRRRR !... Changez pas la date, changez pas de bic, changez pas d'écriture, changez pas de ligne ; écrivez tout de même sur la même ligne. Changez pas de langue; on n'a qu'une seule langue dans la bouche, on ne peut donc pas avoir deux langues, trois langues, ou autant de langues qu'on veut ; on n'a qu'une seule langue dans la bouche, on ne peut pas la changer, voyons ! Et puis, surtout, surtout, changez pas d'opinion... D'ailleurs j'arrête pour ne pas avoir envie de changer mes idées pacifiques en idées plus sauvages. Et clac !
... Mmm !... mm... mm... ouvrez donc ! mais ouvrez donc ! Je veux parler, je pense encore changer, recommencer à CHANGER. Tout n'étant qu'un changement, seulement qu'un changement, rien qu'un change... ment. II faut remettre les choses changées à leur place, c'est-à-dire à leur nouvelle place...
Ah, on voulait me donner le change ! Qui 7 Eh bien, en guise d'échange, voici une appréciation changeante :
Au cours du change à SHANGAI, ce texte vaut... la peine d'être li.

Jeanny, 3e l.4

   
 
   

Pourquoi faire ? tu écouteras, tu seras là et tu regarderas cet être étrange qui dit des choses sans queue ni tête.
Quelqu’un qui file c’est un être qui entend la voix, elle est étrange, elle la connaît sans la connaître, il la comprend, elle est à lui. Qui suis-je pour dire tout cela ? Qui suis-je pour parler ainsi ? pour écrire ainsi ?
Si j’étais folle j’en rirais mais je suis lucide et j’en pleure, je suis triste de voir l’horreur du monde, cette infâme terre me répugne, j’ai envie de vomir.
Je suis dure, je suis tendre, je suis moi et je ne le suis plus.
Je change et c’est moi.

Caroline.

            Je n’écris pas sur les larmes,
            je n’écris pas sur le bonheur,
            j’écris sur la vie.
            J’écris ce que je pense,
                        ce que je vis,
                        ce que je meurs,
                        ce que je fais mourir.
Aujourd’hui j’écris parce que j’ai envie de vivre :
parce que j’ai envie de ne plus être un oiseau
enfermé dans une cage, privé de liberté.
                        J’ai envie d’être libre,
                         de voler plus haut que cet oiseau,
            de confier ma vie à l’amour.
            Je ne veux plus pleurer,
            je ne veux plus tuer …

Hubert

   
Ici, chez moi, papa
écoute du jazz,
maman fait la cuisine,
Christian joue dehors,
Daniel... je ne sais pas ce
qu'il fait, Claude et André
«trifouillent» leur «byclown»,
Patrick est pensif, et moi, j'écris...
J'écris en écoutant le jazz de
papa en respirant l'odeur des plats
de cuisine de maman.
En regardant jouer Christian en riant
des «byclowns» des frangins, en
admirant le visage pensif de Patrick
et moi, dans l'affaire !
Eh bien j'écris toujours, toujours...
J'écris des choses banales mais... je suis
lessivée de ma journée.
Pourtant, pas bien rude ma journée, mais !
je suis lavée, et puis rincée et essuyée si vous voulez.
Alors !
Eh bien ! j'écris quoi !
Des choses banales peut-être, mais c'est pas grave.
Non ! c'est pas grave, je suis bien dans mon fauteuil.
Moi ! je suis bien là-dedans ! Et puis, chez moi...
c'est chouette !
Je me demande
Si écrire c’est un passe-temps
Si rêver c’est un passe-temps
Si la vie …
C’est un passe-temps

II y a tant de choses à dire que les mots s'entremêlent. II y a tant de
choses à dire que j'ai envie de hurler partout chez les aveugles
qu'ils sont exploités. Mais vos cris ne parviennent pas à ces
sourds, j'ai envie de leur faire entendre vos appels. Et dans
notre nuage blanc, une armée de machines me fonce dessus
lentement avec pour décor une musique lugubre ; ils s'appro­-
chent de moi, leur vacarme devient de plus en plus sordide.
II y a tant de choses à dire que les mots s'entremêlent
et devant ces sourds naît un peu de violence... Non
je fais une erreur, mes paroles ne parlent que de paix.
II y a tant de chose à dire !

François, 3e A

   

... à Daniel martin, C.E.S. Saint Exupéry, et à bien d'autres...

«CERCUEIL A COMMANDER DE TOUTE URGENCE...»

C'est ça la vie..
C'était un samedi, la fin d'une semaine.
Le ciel était bleu, il faisait beau, il faisait chaud.
J'étais penchée sur une image, c'était l'automne,
Le vent soufflait, il pleuvait.
Tu as fermé ta valise avec un bruit sec, je n'ai rien entendu.
Le soir est arrivé, on est parties.
On a cassé une bouteille de vermouth blanc,
Signe de succès paraît-il, succès avec le désespoir, oui !
On a cherché la voiture 65,
Tu es montée, je suis montée, tu t'es installée,
Tu es descendue, je suis descendue.
On s'est plantées devant la pendule,
On aurait voulu arrêter le temps, arrêter les aiguilles,
Mais le temps ne voulait pas s'arrêter,
Et les aiguilles ne voulaient pas se laisser arracher.
Alors on est restées là, à attendre.
Le temps s'est écoulé trop vite, beaucoup trop vite.
Tu m'as dit au revoir, je t'ai dit au revoir,
On s'est dit au revoir.
Tu es montée, je suis restée sur ce maudit quai.
Puis je suis partie seule.
Je me suis retournée plusieurs fois,
Espérant voir une dernière fois ton visage,
Mais à la fenêtre éclairée, ton visage ne m'est pas apparu.
La nuit était belle, le ciel était illuminé d'étoiles.
Le temps n'était pas avec moi.
A ce moment j'aurais apprécié la pluie coulant sur mon visage,
Le vent me giflant, mais rien.
Jusqu'au dernier moment, j'ai espéré te revoir, mais rien ;
J'ai franchi la porte sans t'avoir revue.
Le train est parti emportant mon coeur de pierre.
II s'en allait trop lentement, mon coeur se déchirait, j'avais mal.
A ce moment, je t'ai aperçue, tu as levé la main, j'ai levé la main.
Le train disparaît à ma vue.
Je n'existais plus.
J'aurais voulu que tout s'écroule.
Tout au long du chemin, je n'ai rien dit,
A quoi bon, personne ne me comprenait.
Je suis montée rapidement dans ma chambre, là j'ai craqué.
Des larmes coulaient sur mon visage,
Chaudes d'abord, puis tièdes, et enfin froides.
J'ai laissé faire cela me faisait du bien.
Je voyais la petite maison aux volets bleus,
Ils ne s'ouvraient plus pour me laisser voir ton visage.
Bien sûr d'autres viendront, mais sauront-ils se faire aimer,
Sauront-ils me comprendre ?
Je ne le crois pas.
Oui, c'est ça la vie, elle frappe sur n'importe qui, n'importe quoi,
Sans prévenir et elle fait mal, trop mal pour que tu puisses survivre.

Christiane

Ce texte a créé de gros ennuis à un enseignant Freinet, il est le motif de cette gerbe car nous, adolescents, nous voulons une liberté totale d'expression. A chacun de nous de défendre cette liberté et de soutenir ceux qui sont victimes de répression.

«Cercueil à commander de toute urgence» est l'appréciation portée sur ce texte par... un exemple de feld-administration...

   

MARIANNE PLEURE

Qu’as-tu ?
C’est mon rhumatisme sanglote-t-elle
A ton âge !
tu as si mal que ça ?
Oh non... c'est la maîtresse qui m'a mis zéro pour ne pas avoir su l'écrire...
ENFANT...
Raconte-moi l'histoire de ce village fait de fleurs
fait de soleil
ENFANT...
Raconte-moi l'histoire de cette femme
et de cet homme
ENFANT...
Raconte-moi l'histoire de ce sentier
qui suit le vrai visage de l'enfance
ENFANT...
Je suis une étoile qui te parle d'une autre planète
d'une autre galaxie
et je rêve, je rêve...
Cette maison qui passe devant mes yeux
qui passe sous mon corps
semble ne plus vivre ni larmes
ni peur
et mon soleil est fait de vie.
Enfin je suis une étoile et j'ai envie de t'entendre parler...

Fanny

NOUS AVONS ENVIE DE VOUS ENTENDRE PARLER...

 

Télécharger ce texte en RTF

Retour au sommaire