Des questions

Dans toutes les régions, chaque été, ont lieu les stages pédagogiques de l’ICEM. Stages d’initiation, les ateliers artistiques y occupent une place privilégiées : d’une part parce qu’ils sont un aspect fondamental de notre pédagogie, d’autre part parce qu’ils sont assimilés à des moments de détente. À priori leur succès pourrait laisser présager de leur efficacité ! Pourtant la satisfaction n’est pas générale même si ceci n’est pas clairement ou ouvertement formulé.

Dans un bulletin départemental, une camarade écrit après son premier stage :

« Est-il normal que des stagiaires aient bénéficié de l’apprentissage d’une technique sans qu’on leur parle jamais de l’utilisation de cette technique dans une classe ? J’ai l’impression que pour beaucoup de nouveaux, ce stage n’a été qu’un stage de travail manuel … »

Alors je pose des questions :

  • Devons-nous nous transformer en crédules consommateurs qui ne conçoivent enrichissement que par la multiplication des matériaux et des techniques ?
  • Ne sommes-nous pas en train de céder à une mode ?
  • Quelle différence (à part le prix) entre nos ateliers artistiques et les stages d’artisanat qui fleurissent dans tous les coins de France, si, justement, ils ne sont pas assortis d’une réflexion ? Ne devons-nous pas nous interroger sur le POURQUOI de certaines techniques ?
  • Ne devrions-nous pas avoir davantage le souci de l’expression avant celui des techniques, la technique n’étant que le moyen de parvenir à une meilleure expression (et/ou communication) ?
  • Ne devrions-nous pas être vigilants et critiques vis-à-vis de certaines techniques parfois coûteuses et dans lesquelles prime un savoir-faire ?
  • Ne devrions-nous pas mobiliser nos forces et notre réflexion dans des ateliers de « retour au sources » : le geste, la trace, la forme... et sur des techniques « rudimentaires » qui, parce qu’elles ne sont pas contraignantes, permettent une meilleure libération de l’expression ? (« La Technique tue l’esprit »  C.Freinet)
  • Ne devrions-nous pas poursuivre ensemble cette interrogation ?

Anto ALQUIER

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