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FILMS

La IVe Fête du film réalisé à l'école (congrès de Nantes 78)
Le cru 78 a été marqué par un nombre de productions plus réduit que les autres années puisque nous n'avons pu voir qu'une dizaine de films mais qui ne manquent pas d'intérêt.
L'élément commun à ces diverses pro­ductions, c'est qu'elles constituent des expériences d'initiation au cinéma sous des formes et des approches diverses.
*  Deux films venus du C.M. de Marc GUETAULT (Divers sports d'hiver et Pêche au pneu) approchent le cinéma en classe à partir d'un texte libre oral enregistré que les enfants ont traduit en images. C'est le maître qui, tenant la caméra, était leur interprète. Ce procédé nous a semblé très intéressant dans la mesure où il permettait d'aboutir à un «produit» de très bonne qualité surtout lorsqu'il est associé à la pratique par les enfants eux-mêmes de l'outil-caméra dans d'autres activités comme le film d'animation chez Marc GUETAULT.
Ces deux films nous ont conduits à réfléchir sur «la part du maître» dans la réalisation scolaire.
*  Le film de Michel VIBERT (La recherche de l'impossible) est entière­ment réalisé par des jeunes de 4e. De style surréaliste, il est caractérisé par un montage lent, des plans généraux très nombreux, caractéristiques des réalisAtions obtenues dans des classes de cet âge. On peut se demander si l'adulte doit ou ne doit pas attirer l'attention des enfants sur ces aspects particuliers de la réalisation qui rendent la lecture du film difficile. La question reste posée.
* Une autre «oeuvre» d'initiation au cinéma nous venait du C.M.1/C.E.1 d'Yvan DAVY (49). Construit à partir d'un texte libre, Le rapt a été réalisé avec une caméra «Instamatic», la plus simple qui existe, et les images étaient de bonne qualité. L'intérêt essentiel du film venait du fait qu'il s'inscrivait dans une «progression» de la classe habituée depuis longtemps à travailler sur la bande dessinée. L'efficacité des images, obtenue par des cadrages rigoureux, était un net reflet d'une bonne connaissance de l'expression par la bande dessinée, ce qui permet de penser que la réalisation du film peut passer par la fabrication de photos ou de bandes dessinées.
* Trois films venaient du niveau C.P.A./ C.P.P.N. Ils avaient été faits dans les classes de Jacques LABARRE (49). Le premier était un reportage dans L'univers concentrationnaire des poulets d élevage avec, notamment, un affolant travelling au ras du sol. Le second film marquait une progression : les enfants s'y impliquaient beaucoup plus et ce Ballon prisonnier permettait, dans une sé­quence originale d'envol de ballon, la découverte du trucage. Enfin, le troisième film, La classe déménage était un film d'animation (qui permet de bien saisir le fonctionnement du cinéma) fait avec les meubles du local ! L'intérêt de cette triple production est à la fois technique et psychologique puisqu'on voit comment le film permet aux enfants de ces classes d'exprimer leurs problèmes.
* Enfin, trois films venaient des classes de 6e et de 5e de Michel BINETRUY (89). Faits par tout le groupe-classe (ce qui ne va pas cette année sans poser de gros problèmes à Michel Binetruyl, ces films sont une excellente démythification du cinéma, non seulement au niveau technique mais aussi au niveau des contenus. Moins sensible dans Le distrait - une intéressante transposition cinématographique du Distrait de LA BRUYÈRE - la critique des contenus du message cinématographique courant apparaissait avec force - et humour - dans La publicité (démontage de la publicité télévisée) et dans L’ Espion (parodie des films d'espionnage par un retour aux sources du cinéma burlesque).
Cette IVe FÊTE DU FILM DE NANTES a donc permis une intéressante rencontre qui nous permet de clarifier les problèmes posés par la réalisation du film à l'école.
Pour tous renseignements sur ce module, on peut écrire à Jean DUBROCA, 1 allée Leconte-de-Lisle, 33120 Arcachon.
Au cours des publications prochaines d'Art enfantin, nous publierons au moins un article relatif au «Cinéma en classe» : le septième art n'est pas le dernier surtout dans Art enfantin.

DISQUES
Poèmes pour les enfants dits par Daniel Gélin
Disque UNIDISC 33 t UD30 1347.
La première face de ce grand disque est consacrée à une sélection de treize poèmes choisis dans le livre La porte de la clé perdue que nous avons fait paraître aux Éditions Casterman. Tous les enfants ont écrit ces poèmes à l'École Freinet de Vence (A.-M.).
Entendre ces «poèmes de nos classes», ces poèmes de l'enfance - ces poèmes tout court - dits par la voix et la sensibilité d'un acteur de renom et de talent, cela prouve tout simplement une fois de plus ce que nous ne cessons pas de répéter : l'expression enfantine fait partie de notre culturel Et tout cela est bien au-delà du «charme des verts para­dis» et autres fadaises ! bien au-delà des réflexions primaires et bien parisiennes par lesquelles il faut bien prendre garde de ne pas faire de ces chers mignons des vedettes et des stars et de ne pas les traumatiser lors du retour au contact avec les réalités !!! Allons donc ! Un coeur est un coeur ! L'expression des enfants et des adolescents fait bel et bien partie de notre culture, encore une fois ! Et il n'y a là ni audace, ni privilège, ni idolâtrie, ni provocation : c'est la simple reconnais­sance du droit à l'expression et à la diffusion qu'on doit accorder à tout coeur humain... à toute voix humaine..
Avec les enfants de l'École Freinet il y a sur l'autre face du disque : Arthur Rimbaud, Paul Eluard, Jean Tardieu, Pablo Neruda, Ramuz, Luc Bérimont, Pierre Albert-Birot, Jean Rousselot et René de Obaldia.
Un disque que vous devez posséder près de vous.

Pour apprendre à voyager
Un disque Vendémiaire (VIDES 028) de Christian POSLANIEC dans la collection Les enfants d'abord.
«Une tentative pour construire un monde AUTRE, AVEC et POUR les enfants ! - Pour qu'on n'étouffe plus la voix de l'enfance ;
- Pour qu'elle puisse dire, chanter écrire, dessiner.
Mais on ne peut imaginer l'enfant isolé do l'adulte. Aussi les «grands» qui ont à dire POUR les enfants s'exprimeront-ils également dans notre collection.»
Voici le générique de ce 45 tours :
Face A :
C'EST QUOI L'AMOUR ?
Chanson interprétée par F. et C Poslaniec.
TA GUEULE LA FLEUR
Poème composé avec la collaboration d'une classe C.E.S. Vauguyon au Mans.
LES P'TITS CHEFS
Poème dit par C. Poslaniec.
Face B :
LA FÊTE DES MÈRES
Chanson interprétée par M. Rouland et C. Poslaniec.
CARMAGNOLE 2
Poème dit par Anefrance.
POUR APPRENDRE A BIEN VOYAGER
Poème dit par R. Boudet.
Instrumental de D. Boclet et M. Rouland.
L'OISEAU A FEUILLES
Chanson interprétée par C. Poslaniec. Composée avec la collaboration de la classe de C.M.2 de Neuvillalais (Sarthe).
Et Christian Poslaniec ajoute :
Des chansons et poèmes pour enfants, ça naît d'abord dans le dialogue, le jeu, la coopération avec des groupes d'enfants, dans une relation qui s'efforce de faire reculer les conditionnements et les interdits. C'est une occasion de parole plus libre, une fissure dans la masse énorme du conformisme.
Pareils poèmes et chansons proposés à d'autres enfants, peuvent susciter à nouveau dialogue, interrogation, plaisir de dire, de se dire, expression personnelle et collective.
Pressé par la composition de ces pages, je n'ai pas pu encore recueillir les avis d'enfants qui comptent avant tout...
Mais il est certain que cette collaboration, ce compagnonnage, c'est entre «grands et petits», une formule sinon d'avenir, du moins à creuser, à étendre, à expérimenter. Est-ce une série d'alignements des uns (les grands) sur les autres (les petits) ? Est-ce une série de thèmes communs ? Autre chose ?
Vraiment, est-ce que vraiment, l'âge a quelque chose à voir en l'affaire ?

Marlène Jobert dit Jacques Prévert
Disques MEYS, 128.522, 45 t.
La mort de Jacques Prévert fut aussi un événement «scolaire» : je veux dire que dans chaque école on «apprend» du Prévert - ce qui, à en croire Dutheil, consacre une gloire et permet de porter la casquette galonnée...
Tout le monde connaît aussi certainement Marlène Jobert : elle n'a pas la voix sophistiquée ni sirupeuse et au contraire, elle dit très simplement, très «humainement» des textes que les musiques traditionnelles de Joseph Kosma ont peut-être un peu gommés (ces textes sont dits sur un fond musical - arrangé par Alain Goraguer - qui se fait heureusement oublier (de façon heureuse veux-je dire).
Ce qui fait qu'on entend bien :
- La chanson des escargots qui vont à l'enterrement,
- Dans ma maison, - Pour faire le portrait d'un oiseau,
- et Le cancre,
textes bien connus... mais aussi :
- Le chat et l'oiseau
- et Le dromadaire mécontent.
La pochette-album est décorée par un monsieur qui veut imiter les dessins d'enfants : on a les maîtres qu'on peut et qu'on veut...
C'est un disque qu'il faut avoir à l'école.

MEB

LIVRES

Le livre d'or de la musique
Henriette CANAC-STRIKER - Éd.. Seghers.
Ça part d'une bonne intention :
«La musique a des vertus éducatives et puissent être nombreux les enfants qui auront envie de rejoindre ceux qui pratiquent dans les conservatoires.»
II n'y a pas que les bonnes intentions qui comptent. On reste dans les schémas classiques : instruments traditionnels des conservatoires, partitions, concerts, disques.
La première photo est celle d'un grand orchestre.
Page après page, photos à l'appui, l'auteur souhaite vulgariser, donner à l'enfant un savoir théorique (guitare = table, caisse, rosace, manche...) et un vocabulaire technique (buter, doigts en marteau ...).
On examine ainsi les principaux instruments de notre musique.
Je n'y ai rien lu qui concerne la création, l'expression, la communication.
Donc un livre à se procurer si l'on veut compléter sa collection de livres didactiques. Sinon c'est un ouvrage qui est en­core loin de nos conceptions de la pratique musicale, celles qui consistent à en faire un moyen d'expression et de création quotidien, populaire.
Je rappelle à ce sujet l'existence du très bon livre de G. PINEAU et S. MAUMENE Comment fabriquer des instruments de musique, en inventer d'autres..., Éditions du Scarabée.

Jean-Jacques CHARBONNIER

Que devient notre collection d'albums ART ENFANTIN ?

Pour Noël 79... la C.E.L. continue seule l'édition de cette collection. Cela veut dire que NOUS en assumons seuls l'édition et surtout la distribution! II NOUS faut donc redoubler d'efforts pour mieux faire connaître tous les titres parus :
- Histoire du Vire-Vire
- Au grand soleil de la vi - L'arbre sorcier
- Liberté
- Le Bonhomme Soleil et aussi le livre :
- Les enfants dessinent aussi.
Cette année paraîtront :
Constructions et sculptures d'enfants, un beau livre de 80 pages qui fait suite aux Enfants dessinent aussi. Les dessins d'enfants, on connaît ! Ceux de notre livre étaient le témoignage d'une expression populaire et pourrait-on dire d'une expression «de masse» (nous sommes loin de l'enfant prodige mais simplement au niveau des enfants artistes et sensibles ... ).
Avec ce nouveau livre nous recevrons le témoignage des enfants sculpteurs, constructeurs, bricoleurs, marionnettistes (il ne s'agit pas encore de poteries : c'est pour un autre volume!). Là encore plusieurs dizaines de classes ont participé. Un livre tout en quadrichromie.
Puis paraîtra Soleil mystère. En aura-t-on fini avec le Soleil ? «Faudra trouver autre chose !» ont dit les enfants auteurs de l'histoire... En attendant, cette histoire-là il fallait la trouver ! «Dans un village tranquille mais sombre... » les hommes travaillaient tant qu'ils ne s'apercevaient même pas qu'il y avait de la lumière ! Et pourtant un enfant voulait savoir, lui, d'où elle venait ! II perça le secret de la lumière...
Nous faisons cette fois l'expérience de confier à un adulte, à Anne Cécile, l'illustration de cette belle histoire écrite par une classe de l'école Jean-Jaurès de Sartrouville et une classe de l'école Méro de Cannes en collaboration, en coopération...
Un album de 32 pages tout en couleur lui aussi.
Les éditions CASTERMAN publieront à la rentrée le troisième volume de la collection POÈMES D ENFANTS.
Après le livre de poèmes d'adolescents, Avec ces quelques mois qui enfan­tent le jour dont le succès ne faiblit pas : 4e édition (faites-le toujours connaître !) ; après le livre de poèmes de l'école Freinet de Vence La porte de la clé perdue qui marche sur les traces de son aîné, paraîtra donc un livre de poèmes d'enfants : Comme je te le dis.
C'est un livre qui contient les oeuvres de cinquante et une classes ! Car il s'agit toujours d'une expression populaire! Un long travail de préparation réalisé par notre groupe pédagogie
Freinet du Haut-Rhin sous la direction de Monique Bolmont.
A mon avis jamais nous n'avons atteint un tel degré de sensibilité, d'authenticité et de promptitude dans l'expression enfantine. Oh oui ! nos censeurs les plus marxistes pourront évoquer les «envolées hasardeuses de la spontanéité» (G. Snyders), n'empêche que ces poèmes-là, il faut les connaître et il faut les entendre : ils font bel et bien partie de la culture de notre temps et notre humanité !
Ils en font partie bel et bien parce que les enfants des classes pédagogie Freinet sont mieux à même d'exprimer le monde qui les entoure, le monde auquel ils sont aussi mieux à même de participer. Ils l'expriment, le transcendent, le dépassent. Cette rupture n'est pas évasion ; elle n'est pas merveilleux, ni mystère, ni miracle. La poésie des enfants de nos classes est un reflet actif : elle dit, elle éclaire. Rien à voir avec Minou Drouet qui n'est qu'un gadget.
Les poèmes de Comme je te le dis sont les aller-retours vers les forces mêmes que les enfants puisent en eux pour grandir et se transformer.
Ils nous transforment aussi : ils nous éduquent. Ils sont souvent pour nous une conscience.

MEB

Fabelo pri Bona Suneto
C'est un album imprimé de 16 pages en 6 couleurs et édité par I.C.E.M. Espéranto. C'est la Fable du bon petit soleil.
Le texte provient d'une école polonaise et le texte polonais est reproduit à chaque page. II est édité en espéranto. Le texte français est joint à part.
Cet album est le résultat de la IXe Rencontre Internationale des Éducateurs Freinet (R.LD.E.F.) qui a eu lieu en Pologne en 1976.
On peut se le procurer auprès de I.C.E.M. ESPÉRANTO : J.-C. BOURGEAT, Saint-Puy, 32310 Valence-sur-Baïse.
II n'est pas le seul album de la collection.

MEB

Les livres pour enfants
Nous faisons mention ici d'un certain nombre de livres et albums pour enfants : non pas que nous les ayons choisis et élus, reconnus et que nous les recommandions ! Tout simplement, ce sont ceux qui nous sont adressés par les éditeurs.
C'est injuste, oui ! seuls les riches qui peuvent s'offrir des services de presse nombreux ont la chance et l'espoir d'être encore mieux connus... Ce sont les riches qui gagnent, n'est-ce pas la loi de notre société !
Aussi, quand vous avez reconnu autour de vous une édition provenant d'une production modeste, tentez de rétablir le déséquilibre et de détruire un peu la loi capitaliste...
Formons une chaîne qui ne soit pas celle de l'argent.

ÉDITION DES FEMMES
Collection DU CÔTÉ DES FILLES, 80 pages.
Deux albums de bande dessinée italienne: Aurore par Annie Goetzinger et Adela Turin. Couleur par Francesca Cantarelli. Présentation par Francine Mallet.
C'est une bande dessinée sur le début de la vie de George Sand (jusqu'à 1835... elle est morte en 1876). Le livre contient aussi des documents autobiographiques, des extraits de correspondance et une bibliographie complète.
«Ne me parlez jamais, je vous prie, des articles qui se publient pour ou contre moi dans les journaux. J'ai au moins ici le bonheur d'être tout à fait étrangère à la littérature et de la traiter absolument comme un gagne-pain.» (Lettre à Casimir Dudevant, 1834.)
Néanmoins, n'oublions pas que «son oeuvre a été le cheval de Troie qui fit entrer dans la Russie des tsars les idées libérales»...
Du côté des filles, comme du côté des garçons (car ce serait dommage de les priver de ce livre...) c'est un album très attachant, très riche : un bon document qu'il faut posséder dans la bibliothèque.
L'autre album : Nora, 1907 (Maison de Poupée). Bande dessinée suivie du texte intégral d'Ibsen par Cinzia Ghigliano, colorée par Francesca Cantarelli.
Cet album-là me fait penser que j'avais, du temps où j'allais à l'école, un «livre de morale», manuel qui rassemblait le récit de la vie d'hommes célèbres qui étaient tous des modèles de vertu !
Cette pièce d'Ibsen est un affreux mélo. Alors la petite poupée du directeur de banque («le petit oiseau, le petit écureuil»... va devenir une femme autonome et responsable !
Cet album-là, il ne faut pas l'acheter.

L'ÉCOLE DES LOISIRS
11 rue de Sèvres, Paris 6e

publie des albums sans texte. Rien que des dessins. Sans âge. Pour lecteurs sans âge. Pour tous. Le dernier que nous avons reçu : par LOUP, L'architecte et la bétonnière.
II y a un «poème» à la fin. C'est une récitation. II pourrait ne pas y être. Vaudrait mieux...
L'École des Loisirs publie aussi la collection «RENARD POCHE» en collaboration avec «rororo rotfuchs», Rowohlt (de la bande dessinée «Renard Poche» Jean-P. Schniebel). Nous venons de recevoir cinq titres.
Parlons d'abord des albums «livres au format de poche» (12,5 x 19 cm; pour les enfants, de 36 à 64 pages. Près de cinquante titres ont paru.
Parlons ensuite et en premier des auteurs français. Ce n'est pas de !a "cocarderie" : c'est tellement rare de voir en France une maison d'édition publier des auteurs français qu'on peut le signa­ler !Bien sûr ! le marché du livre pour enfants impose la collaboration étrangère : sur le plan de la diffusion d'abord. Mais, à notre avis, rien n'impose par contre que l'auteur soit danois, allemand ou anglais... Pour les enfants et le public ça n'est pas sans importance. Et évidemment pour les auteurs français !

CONCERTINO (64 pages).
Une histoire en images de Max CABANES (dont c'est le second album pour enfants) racontée par Jean-Henri POTIER.
«Et voici Zap et Gadouf, dans leur duo pour violon solo et saxo solo...),,
Suit une belle bagarre...
De Toni UNGERER, un des plus connus parmi les dessinateurs de notre époque :
ORLANDO, le brave vautour (36 pages).
«Orlando est un vautour mexicain ...» Sans lui, ce chercheur d'or américain, puis sa famille seraient bel et bien perdus...

CRlCTOR (36 pages).
Madame Louise Bodot a un fils qui étudie les serpents en Afrique. Elle reçoit de lui un boa comme cadeau d'anniversaire. C'est CR!CTOR ! C'est un héros, reconnu et admiré...
De jolis dessins.

LA CHAMBRE DE SARAH.
Les vers de Doris ORGEL sont adaptés de l'américain par Jean-Henri POTIER. Les illustrations sont de Maurice SENDAK (32 pages).
Les enfants diront s'ils aiment cette histoire. Moi pas.

SEPT HISTOIRES DE SOURIS par Arnold LOBEL qui vit et travaille à New York et qui a réalisé une soixantaine de livres pour enfants (64 pages).
Papa Souris a sept enfants : alors il raconte sept histoires, une pour chacun d'eux... Des histoires qu'on raconte le soir, au moment de s'endormir.
Les dessins sont très chouettes et if faut être bien malin pour inventer aussi ces chouettes histoires.

Pour les petits

JE VOUDRAIS RESTER ICI ! JE VOUDRAIS ALLER LÀ-BAS ! Une histoire de puces de Leo LIONNI (l'École des Loisirs).
C'est l'histoire de deux puces. L'une rêvant d'aventure, saute de chien à poule, de porc-épic à taupe, et de tortue à canard, entraînant à sa suite et contre le gré de celle-ci son amie qui, elle, a des goûts tout à fait casaniers.
Le voyage de la première se termine à vol d'oiseau, pendant que l'autre retourne avec délice dans la chaude fourrure du chien.
Le dialogue, dans des «bulles» de deux couleurs pour mieux identifier la puce qui parle, vante tour à tour les mérites de la vie aventureuse et de la sédentarité.
Les goûts différents des deux puces ne diminuent en rien leur amitié.
Les illustrations, au papier cuve découpé, sont stylisées et agréables dans leur simplicité.

S. C.

ODETTE un printemps à Paris de Kay FENDER et Philippe DUMAS (L'École des Loisirs).
C'est l'histoire de l'amitié entre un vieil homme et un petit oiseau, à Paris.
C'est gai parfois, triste aussi, et émouvant. Selon l'âge des lecteurs, on peut réfléchir sur les thèmes de la solitude, la séparation, l'amitié, !e souvenir...
Les illustrations sont des aquarelles sensibles et fraîches (de 5 à 10 ans).

S. C.

ATTENTION AU LOUP, Madeleine CHAPSAL, Éditions Robert Jauze.
Histoire très simple d'un loup, de lapins et de plantes roses et bleues qui ont le pouvoir d'empêcher le loup d'être un vrai loup méchant.
Destinée aux 5/6 ans, l'illustration est primordiale ; elle occupe toute la page (22 x 30 cm) en grands aplats, comme des découpages. Les teintes essentielles : bleu, jaune, rouge, vert, gris, noir, permettent un repérage et un très bon apprentissage des couleurs.
La mise en page, le texte très clair, très près de la pensée des enfants rendent le livre très agréable à regarder et très agréable à raconter.
Très beau papier glacé qui donne aux enfants envie de toucher et de caresser les couleurs...

J. B.

MES AMIS, Satomi ICHIKAWA (Casterman).
Dans cet album, les dessins ont davantage d'importance que le texte. Celui-ci n'est en effet qu'une invite à une meilleure observation des illustrations qui sont d'une remarquable minutie.
Aucune histoire n'est ici racontée, mais les petits peuvent suivre, en s'y reconnaissant, la vie quotidienne, les jeux, les occupations diverses de toute une bande de jeunes amis.
Chaque page peut être commentée longuement par les enfants, car une foule de situations y sont présentées, toutes aussi savoureuses de fraîcheur, de gaieté et de fantaisie les unes que les autres.

S. C.

LE CHIEN ET SON OISEAU. Texte D. BARRIOS DELGADO. Images Shomeï YOH. Éditions du cerf.
C'est un livre reposant. Les images et le texte créent un climat poétique.
Les dessins sont sobres, un peu flous. Très peu de choses sont représentées. Juste ce qu'il faut pour accompagner l'histoire et créer un climat. Les formes et les couleurs sont douces. La matière est belle. Ce n'est pas agressif du tout.
Les mots du texte sont simples. II peut être lu dès la fin du C.P.
Ce livre est l'apologie de l'amitié. Dans la petite enfance, les enfants sont encore partagés entre le désir d'avoir des choses à soi et d'avoir un copain. Au début le chien ne reconnaît pas l'autre, il le méprise : «C'est un tas de plumes.» Il a son territoire, son banc. Mais il passe le cap et découvre la joie de partager. Le chien et l'oiseau retrouvent le vrai sens du mot «copain».
C'est alors !es jeux de l'amitié ; ils s'aident : le plus gros porte le plus petit, ils mangent ensemble. Ils sont différents mais s'acceptent comme cela.
Au passage apparaît une petits notion écologique : la fumée et les mauvaises odeurs de la ville.
Et puis c'est la tristesse de la séparation. Alors le chien découvre la solitude, mais il attend, l'oiseau va revenir.
Ce livre peut aider à l'évolution de l'affectivité et de la sensibilité. II devrait inciter les enfants à parler de leurs propres expériences peut-être.

Michèle MARCHÉ

 
 
 
   

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