Actualités

Rencontre d'enfants de Bonnemain (35)

Ainsi que dans nos classes nous nous soucions de mettre les enfants dans de bonnes conditions matérielles de créati­vité, les maîtres de la commission Art Enfantin d'Ille-et-Vilaine ont soigneusement préparé la rencontre. Quinze jours auparavant, une réunion préparatoire pour la répartition de l'animation des seize ateliers et la veille au soir, déplacement spécial (40 km) sur les lieux pour l'organisation matérielle de chaque atelier.
Par une splendide matinée de juin, 54 enfants, délégués par 18 classes d'Ille-et-Vilaine (3 par classe) ont convergé vers l'aérium de Bonnemain qui nous offrait ses salles, sa prairie, son parc avec ses grands arbres.

COMMENTAIRES DES ENFANTS
1. Le lendemain à l'école :
- Nous sommes arrivés et là, il y avait des enfants et leurs maîtres... Plein... Nous avons discuté du programme et la journée a commencé et là, ça a été très bien, on a fait ce qu'on a voulu, il y avait même des choses que je ne connaissais pas. Et surtout ce qui était bien, c'était qu'on avait beaucoup de papier, on pouvait en avoir tant qu'on en voulait, nous n'étions pas limités à une feuille ; il y avait même aussi de la danse (Fabienne).
- Nous avons fait un reportage Valérie et moi, nous allions dans toutes les salles : cuisine, peinture, couture, papier, gym, monotype, carte grattée, théâtre (il y avait une grande scène décorée de très grands dessins). Des enfants découpaient du plastique, avec des filicoupeurs électriques: cela donnait des formes bizarres mais jolies... A l'atelier bois, les enfants sciaient des morceaux de bois pour faire des bateaux, des avions, toutes sortes d'objets: ils pointaient, tapaient sans se blesser !...
Cela nous change beaucoup des ateliers de l'école, il y en a plus et c'est mieux organisé, ainsi on peut changer quand on veut... On invente ce qu'on veut (Valérie et Patrick).
- Un monsieur a fait une grande sculpture en polystyrène, plus grande que ça, quand je l'ai vue, ça m'a étonné, car c'était une sculpture que j'ai jamais vue... Le polystyrène fondait très vite... Je voudrais bien en faire encore... Le filicoupeur peut marcher avec du bois... Le fil casse quand on appuie trop dur.
- Moi je croyais qu'il n'y avait pas beaucoup d'ateliers, je pensais qu'il y aurait beaucoup plus de réunions et je préfère comme ça s'est passé.
- On a déjeuné sur l'herbe à midi, sous un pommier, avec Valérie et Gilles.
- Qu'as-tu mangé ?
- J'ai mangé du pâté avec du pain, après du fromage, un peu de gâteaux.
- Tu n'as pas mangé de viande ?...
- Quelles écoles il y avait ?
- On l'a pas dit à la réunion, on a seulement dit les ateliers...
- Montrez-nous ce que vous avez fait.
 - Ça c'est une sculpture que j'ai faite avec Raymonde au polystyrène et puis, pour moi tout seul, j'ai fait quelque chose sur bois : la pyrogravure.
A l'atelier couture, il y avait clous et fils, on peignait la planche, on pointait les clous et on mettait de la laine au lieu de fi/...
La journée s'est terminée par une grande assemblée générale où on a dégusté les crêpes faites par les garçons, j'en avais préparé aussi avec Valérie.

2   Dans les voitures au voyage retour:
- Je ne peux pas te dire combien je suis heureux, heureux, heureux, heureux, heureux.
- C'était bien d'aller boire ensemble dans le café avec les autres..
.- Quand je serai grand j'aurai un gros et moi des gros seins comme ça... moi aussi... (fou-rire sans fin) (3 C.P.).

3.  Le soir é la maison, Armand, 6 ans, à sa mère :
- Aujourd'hui j'ai fait quoi que j'ai voulu, moi, je veux manger quoi que je veux

COMMENTAIRES DE MAÎTRES
- Beaucoup ont constaté que leurs enfants sont restés groupés dans le même atelier : «Il a fallu les pousser pour se séparer» ; «très très peur de l'inconnu..." et l'atelier cuisine qu'ils ont choisi est celui où ils étaient déjà à l'aise dans l'école (6e III). Même constatation - peinture pour trois C.P. : «On est allé d'abord à ce qu'on était sûr de réussir».
- Contents d'avoir bénéficié de techni­ques inconnues.
Les «grands» du second degré ont été gênés par la «jeunesse» de la plus grande partie des participants
Représentation :
- 9 classes de C.P. ou C.E.1,
- 5 classes de C.E.2 ou C.M.
 - 3 classes de 6e et 4e.
- Les jeux de l'aérium (toboggan, balançoire) ont été très appréciés : «Une de mes filles y aurait bien passé tout son temps ! »
- La promenade en forêt après le repas... Un enchantement de fraîcheur... On a vu l'étang, an a créé avec des branches.
- Regret que chaque groupe d'enfants n'ait pas apporté des réalisations de sa classe en nommant l'école qui en était l'auteur... cela aurait pu stimuler au départ...
- Côté ouverture sur le monde, renforcement de la confiance en soi, c'est clair... C'était réussi pour eux.
- Un gamin m'a spontanément tutoyée, alors qu'il ne le fait pas en classe.
- En plus on est passé chez mes parents ! Eh oui la maîtresse a des parents et qui ont des vaches en plus !
- Comme il n'y avait pas de but commun comme la constitution d'un journal à la Rencontre imprimerie, la journée a été plus individualiste, ce n'est ni mieux, ni moins bien, c'est sûr ! Ce qu'il faut c'est de la variété... à chaque fois ce sera différent.
J'ai comparé, bien sûr, avec la Rencontre imprimerie, un week-end, ça «paye» plus je crois... plus de temps, donc il se passe plus de choses.
- Les enfants n'ont pas été gênés par la présence des autres enfants et des autres adultes...
- Importance du lieu propice, de la place, du confort, moins d'élèves = relations différentes.
- Au retour, les regards avaient changé.

Compte rendu de Jeannette LE BOHEC avec les communications de R. BIGOT, Y. DANIEL, F. CHEVALIER, M.-F. HERVÉ, M.-R. LE. BALP, J. PORTAL, F RENOU et de leurs élèves.

Lettre de Côte d'Ivoire

Michel PILLONI, professeur de dessin au Collège Catholique de Garçons, B.P. 448, Man (Côte d'Ivoire)
A la revue Art enfantin et créations.

Quelle que soit sa race, son origine sociale, l'enfant a une expression plastique très libre.
La pédagogie Freinet à travers votre revue nous aide à mieux exploiter les pouvoirs de nos élèves. L'exposition de nos élèves en est la conclusion. Les jeunes africains, élèves de notre collège, issus d'un milieu rural assez primaire ont su démontrer avec beaucoup de sensibilité l'idée qu'ils se font des villes, et d'un phénomène «culturel» actuel qu'est la bande dessinée. Je remercie Art enfantin et créations pour l'aide qu'il m'apporte en lui souhaitant une brillante continuation.

Des livres
ARBROISEAUX
par Robert FABBRI
Éditions Saint-Germain-des-Prés, collection L'Enfant Roi, 56 pages, 180 x 185, 20 F. Maquette et dessins de l'auteur.
C'est un livre de poèmes pour les enfants. Mais une poésie d'homme. Je suis obligé de dire mais. Mais ce n'est pas le mais qui marque «l'opposition entre deux propositions qu'il lie», c'est le mais qui renchérit «pour insister en redisant une fois de plus ce qui vient d'être dit» et ainsi, comme le disent Molière et le dictionnaire : «Mais encore, dites-moi quelle bizarrerie...» (Molière, Le Misanthrope, acte I, scène 1) (!).
Justement c'est une bizarrerie.
Le livre flanque dos à dos, côte à côte, cul et chemise, l'un sur l'autre l'adulte et les enfants : mais l'âge n'a rien à voir là-dedans.
Là-dedans, c'est-à-dire la poésie !
Le livre est imprimé en vert. Lisez-le.

POURQUOI LE CONCOMBRE NE CHANTE-T-IL PAS ?

Poésies polonaises pour enfants. Éditions St-Germain-des-Prés, coll. «U.N.E.S.C.O. d'oeuvres représentatives», 80 p., 180 x 185, 29 F.

Sept des plus remarquables poètes polonais (l'un d'eux, du XIXe siècle, fut soldat de Napoléon... et six contemporains, soldats de qui ?...) forment ce florilège de poèmes choisis et traduits par Zofia BOBOWICZ.

La traductrice rappelle dans sa préface que la lecture-jeu - les parents faisant lecture aux enfants de leurs poèmes préférés - est encore aujourd'hui un merveilleux passe-temps dans la plupart des foyers de Pologne.

Couverture en quadrichromie de Juliette ORIZET. GUILLEVIC a même relu ce livre...

MEB

Sculpture à Marseille

Jean-Louis BOUDET, architecte marseillais, 2, rue Parlet (13007), nous adresse des photos réalisées par Jean-Luc DOLMAIRE, d'une sculpture-jeux installée dans le parc de Bonneveine à Marseille et dont il est l'auteur.

Peut-être que les enfants utilisateurs pourront nous dire ce qu'ils en pensent ?

MEB

 
 

Télécharger ce texte en RTF

Retour au sommaire