La question du Beau… en Ille et Vilaine

Pourquoi la question du beau s’est-elle posée dans notre département ? Est-ce à cause de son nom ? On pourrait l’imaginer et croire à une compensation.

Mais non, c’est plus simple que cela : au congrès de Montpellier quelqu’un de l’Ouest s’était élevé avec véhémence contre l’utilisation des enfants pour satisfaire les critères de beau du maître. On aurait pu rester indifférents à cela et le passer au compte des prurits habituels de contestation printanière.

Mais voilà que dans un cahier de roulement du groupe, un autre jeune prend le même chemin. Quoi, chez nous aussi !! Cela changeait les choses. Car cette fois, il y avait une argumentation sérieuse. Ecoutez. – Je m’aperçois que j’ai, cette année, des dessins comme ceux de Janine et Jeannette. Et quand vous venez dans ma classe, vous pensez qu’il y a des progrès par rapport à l’an dernier.

Ça me préoccupe parce que l’an dernier, un garçon barbouillait, mélangeait les couleurs et c’est comme cela qu’il s’en était sorti supérieurement.

Et moi aussi, au cours d’un congé maladie je me suis mis à peindre. Et j’aime mélanger les couleurs. Alors avec les beaux dessins que j’ai dans ma classe, je ne m’y retrouve plus.

Posée comme cela, avec cette sincérité, la question méritait d’être prise en considération.

Nous étions plusieurs à croire que l’expérience de l’Ecole Moderne en Art Enfantin était fondée sur une réalité et non sur la tromperie, le détournement, l’accaparement de la personne de l’enfant pour la satisfaction du maître.

Mais peut-être que nous croyions, que nous nous imaginions une réalité qui nous arrangeait bien. Aussi, nous avons pensé qu’il était temps d’essayer d’en avoir le cœur net.

Mais avant de passer à l’exposé de notre recherche, hâtons-nous de signaler que les débats qui s’ensuivirent dans les cahiers de roulement motivèrent une activité très intense d’une commission A.E. départementale qui, en une seule année, s’est placée à un très haut niveau d’intérêt, de production et de rayonnement.

Paul LE BOHEC

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