TECHNIQUE

LES PHOTOGRAMMES

PRINCIPE

Lorsqu'on écrit, peint, dessine au crayon, à l'encre de chine, etc., gratte une carte, on laisse une trace sur une surface.

En photographie (écrire avec lumière littéralement) aussi on laisse une trace sur une surface sensible. Mais cette trace n'apparaît pas tout de suite (le papier « autorévélateur » n'existe plus). II faut un révélateur qui la fera apparaître. La trace est produite par la lumière. Elle attaque des sels d'argent contenus dans le papier sensible (ou la pellicule) et ces sels noircissent grâce à l'action du révélateur. Tout est donc inversé. Ce qui est blanc, donc lumineux, produit une trace sombre et ce qui est noir une trace blanche. C'est une sorte de « montage » lumineux.

Pour que l'action de la lumière ne se poursuive pas, rendant tout absolument noir, on arrête son action grâce au fixateur.

Le photogramme est une technique plus simple, plus adaptée aux enfants que la photographie qui, elle, demande une précision technique plus grande, une fourchette de temps et de température plus serrée.

Pour réaliser un photogramme, on ne fait pas de prise de vue, on n'utilise pas de négatif. On joue, on travaille directement avec la lumière et les ombres sur le papier sensible.

OUTILS

Ils découlent du principe. II faut :

* une surface sensible: papier photo (il est sensible et très sensible : donc temps d'exposition ou quantité de lumière reçue faibles).

Commencer avec du normal et même du « dur » permettant plus de contrastes (blancs bien blancs, noirs très sombres). Exemple Ilford n° 3, Ilfobron

On pourra essayer ensuite le plus dur (n°4 ou n°5) et le plus doux (n°1 ou n°2) ou papier photocopie à bain (se fait de plus en plus rare).

* de la lumière: une ampoule de 100W si possible ou 60W.

Un agrandisseur sans rien dans le porte-négatif est préférable mais ce n'est pas indispensable.

* des objets qui portent des ombres

            - épais ou plats

            - opaques ou translucides ou transparents

            - posés sur le papier ou non, etc.

* un local qu'on peut obscurcir car toute lumière blanche impressionne le papier (mais pas la lumière rouge ou verte).

Ce local peut aller de la chaise d'un enfant recouverte d'une couverture ou de manteaux faisant un petit cube noir dans lequel on sortira la feuille de papier de la boîte et on l'impressionnera avec une lampe de poche, au véritable laboratoire obscurci totalement et équipé d'ampoules rou­ges ou vertes inactiniques pour la manipulation du papier.

* des bains placés dans des cuvettes

            - révélateur à 20°

            - rinçage (eau) pour que le papier qui va aller dans le fixateur soit exempt de révélateur

            - fixateur à 20°

Révélateur (par exemple Dektol de Kodak), fixateur (par exemple Unifix de Kodak) se trouvent en dose de un litre ou 5 l chez les photographes. On peut disposer ainsi le labo,

 
   

TECHNIQUE

Laissons  parler Sophie (10 ans)

Pour faire un photogramme, d’abord on doit réfléchir à l'objet qu'on va poser sur le papier. Quand on le sait, on le pose dessus avec une vitre par-dessus s'il est plat. On peut aussi mettre l'objet, s'il est petit, dans l'agrandisseur qui l'agrandit.

Voici comment cela se passe:

 - on règle l'agrandisseur pour que ça soit net (ou pas si on veut que ça soit trouble),

- devant l'objectif on met le cache rouge sinon la feuille qu'on installe prend la lumière blanche de l'agrandisseur et deviendra toute noire. Mais la lumière rouge ne lui fait rien et on voit en rouge la chose très grossie. On peut alors disposer son papier au bon endroit.

Quand tout est prêt, objet posé ou agrandisseur réglé, on met la lumière blanche en allumant l’ampoule blanche (ou en retirant le cache rouge de l’agrandisseur).

On compte 10 secondes (de 330 à 340).

On éteint ou on remet le cache rouge On prend le papier qui est encore blanc, on le plonge dans une cuvette remplie d'un produit spécial: le révélateur (avec une pince spéciale aussi). On attend une ou deux minutes puis la photo apparaît.

On la rince et on la laisse 10 mn dans le fixateur. Après il faut la rincer au moins deux heures dans un lavabo où l'eau coule sans arrêt, avant de la faire sécher.

Si la photo est claire après le révélateur, il faut recommencer en laissant plus de 10 secondes et si elle est trop noire il faut laisser moins de 10 secondes.

 
   

RÉALISATIONS

La première méthode donne des photogrammes de la grandeur de l'objet utilisé. La seconde ouvre plus de perspectives grâce à l'agrandissement des objets.

On peut aussi allier les deux procédés

             - objet posé sur le papier qui donne une silhouette blanche,

            - et en même temps objet agrandi projeté sur le papier. II faudrait essayer la couleur

            - d'abord par virage du noir et blanc, en jaune, rouge, brun, etc. Couleur unique,

            - puis avec papier couleur, Ektacolor par exemple, et produits spéciaux. Mais c'est cher.

Documentation SBT 181: La photographie.

Un livre «Les photogrammes », édité par la F.O.L.

Camille DELVALLÉE

 

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