Découverte du CLUB D' ENFANTS de SIDI-BOU-SAID

C'est en visitant Sidi-Bou-Saïd que les camarades de l'Atelier 5 de la RIDEF 1973 ont découvert ce club d'enfants.

ACTIVITÉS ET FRÉQUENTATION

Ce club ouvert à tous est fréquenté par 320 enfants et adolescents de 6 à 18 ans, provenant en majorité des écoles du village. Le club accueille en même temps 60 à 80 enfants qui viennent s'occuper dans divers ateliers : arts graphiques, papiers découpés, modelage, broderie, danses, chants, théâtre d'ombres, marionnettes, bibliothèque, activités sportives...

Les enfants sont reçus tout au long de l'année scolaire avant ou après les deux heures de classe du matin et de l'après-midi. Cette fréquentation est facultative : trois cinquièmes des enfants de Sidi-Bou-Saïd y sont inscrits. Certains enfants viennent d'assez loin conduits en voiture par leurs parents.

Le club fonctionne également pendant les vacances sauf au mois d'août et le lundi.

ORGANISATION DES ACTIVITÉS

Les enfants se rendent dans l'atelier de leur choix et y sont reçus par un animateur (cinq animateurs dont le directeur). Des jeunes, mais aucun adulte, viennent aider.

Les jeunes enfants s'orientent plutôt vers le dessin (gouache) où on les laisse s'exprimer. Les plus grands sont initiés à des techniques graphiques : points, lignes, pastels, harmonies de couleurs, carte à gratter, travail de matériaux (argile, plâtre, étoffe, laine).

Les lycéens inscrits au club, qui disposent de peu de temps en classe pour les activités artistiques, peu­vent y travailler les thèmes proposés au lycée sans que cela soit une obligation.

L'animateur est là qui encourage l'enfant, l'aide par ses questions à se réaliser.

Le théâtre de marionnettes est l'occasion de jouer des saynètes tirées des textes libres ou de préparer des scénarios en groupe.

Les dessins, très soignés, très travaillés, révèlent l'influence des traditions dans les sujets (oiseaux, poissons...) et dans le style (arabesques...).

   

ORGANISATION DU CLUB

Le club est destiné à organiser le troisième milieu ; l'enfant dépendant avant tout du milieu familial (premier) puis du milieu scolaire (deuxième).

Le club dépend du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

A l'origine, en 1967, le club était dirigé par un coopérant belge. Le nombre d'enfants était volontairement limité pour pouvoir « mieux travailler ». Les parents ne s'intéressaient pas au club.

Depuis deux ans le club est dirigé par un jeune Tunisien, M. Zamouk. Il cherche à développer la fréquentation des enfants et à intéresser les parents à la vie du club.

Les animateurs sont permanents, répartis en trois catégories :

- les animateurs formés en 2 ans par l'École Nationale des Cadres de la Jeunesse (salaire mensuel 50 dinars). L'école nationale des cadres de la jeunesse dispense un enseignement en pédagogie, psychologie, gestion, législation, technique d'expression, sports... L'animateur est donc polyvalent à la sortie de l'école mais il a tendance à se spécialiser.

- les animateurs recrutés par la municipalité et qui participent périodiquement à des stages (43 à 45 dinars ; le dinar vaut 10 F environ).

- des animateurs sans formation (20 à 25 dinars).

Le directeur gère le club. Il dispose d'un budget qui s'élève à 700 D par an. La participation des enfants est modique (150 millimes par an, environ 1,50 francs). Le directeur et ses animateurs se réunissent toutes les trois semaines pour régler les questions matérielles et préparer certaines activités.

Il rend compte des activités du Club au Ministère, en présentant des rapports qui doivent être agréés. Il conserve une autonomie suffisante pour organiser les activités suivant sa conception.

Le personnel du Club est contrôlé par des inspecteurs du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

Le Club se trouve placé devant certains problèmes :

* de personnel : des animateurs supplémentaires seraient nécessaires ;

* de matériel :- Pas de chauffage pendant l'hiver

                       - Besoin d'une salle polyvalente

                       - Absence de moyens audiovisuels valables.

Les relations avec les enseignants sont bonnes mais occasionnelles : ils viennent voir travailler leurs enfants et les jeunes.

Les parents assistent aux deux grands moments du Club : la fête de l'Enfance, chaque 20 mars et la fête de fin d'année.

Ce qui est remarquable c'est que le même esprit de travail règne au Club et à l'école primaire de Sidi-Bou-Saïd. Il influence favorablement le comportement des enfants et les résultats scolaires.

Le directeur cite à ce propos l'exemple d'une classe entière, de faible niveau, qui fréquentait très souvent le club et qui a évolué de façon très positive : finalement les enfants sont tous passés dans la classe supérieure sauf deux. Il se réjouit de l'attrait qu'exerce le Club.

« Le lundi, jour de fermeture, est le jour le plus long ». Le rayonnement du Club s'étend bien au-delà de Sidi-Bou-Saïd.

Jean MARIN

   

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