LE BATIK

LE BATIK

Cette belle tenture, offerte par Dasa, de Bratislava, a été réalisée dans son atelier par une jeune fille de 12 ans. Venu des Îles de la Sonde où les femmes teignaient elles-mêmes leurs tissus, le procédé du batik a été ici, adapté pour les enfants, par nos amies slovaques.

MATÉRIEL

Un tissu très clair, de préférence blanc, toile ou percale, de la paraffine et de la cire, des pinceaux, des teintures pour tissu sont nécessaires avec quelques casseroles et un réchaud à alcool.

EXÉCUTION

Sur le tissu, au feutre clair ou au pinceau trempé dans un lavis pâle, l'enfant trace son dessin choisi dans son carnet de croquis. Puis, avec un mélange par moitié de cire et de paraffine, fondu au bain-marie il recouvre les graphismes de larges traits au pinceau.

Prendre peu de cire à la fois; ces traits seront les réserves du tissu clair; recouvrir également toutes les masses qui, dans le dessin, doivent rester blanches. La cire durcit immédiatement.

Après avoir préparé les teintures comme le mode d'emploi l'indique, on teinte au pinceau les parties cernées du dessin, en commençant par les plus claires. Après séchage complet, il s'agit de recouvrir de cire chaude tout ce qui doit être trésaillé comme une fine dentelle et qui caractérise le batik. La cire refroidie, on craquelle entre les doigts et, longuement, avec un tampon d'ouate trempé dans les teintures sombres et très essoré, on tape vigoureusement pour faire pénétrer la teinte dans les craquelures. II ne faut pas aller trop vite, ni mettre trop de teinture, la caractéristique du batik serait perdue et de grosses taches fileraient dans le tissu au lieu des délicates nervures; c'est lassant et il faut s'y reprendre en plusieurs fois.

FINITION

Bien séchée, la pièce est repassée entre deux papiers de soie ou journaux pas trop frais, jusqu'à ce que toute la cire ait disparu et que le tissu ait retrouvé sa souplesse. Mais quelle joie de voir surgir les couleurs éclatantes, vives ou profondes du dessin créé !

Bien sûr, vous lirez des ouvrages sur le batik après cette expérience, et vous saurez que le vrai batik se fait par trempages successifs, mais on ne peut alors multiplier les teintes et le matériel important réduit les possibilités de nos classes. C'est ici, je l'ai dit, une forme adaptée qui permet une expression nouvelle pour des tentures décoratives ; elles apportent une variation dans nos expositions d'Art Enfantin. Ce batik, exposé à Vendôme (novembre 70) a suscité beaucoup d'intérêt.

Jeanne VRILLON

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