Collages

TRAVAILLER DES SURFACES

Les enfants dessinent énormément au trait avec des crayons‑billes ou des pointes‑feutres et je pense que le fait de crayonner souvent les pousse à peindre également au trait. Je les vois lancer à la peinture les lignes du contour, puis garnir ensuite l'intérieur du dessin, alors que les tout petits sont plutôt tachistes.

Donc, ayant observé ce comportement en peinture, j'ai pensé qu'il serait intéressant de travailler des surfaces. C'est ainsi que sont nés les collages.

LE MATERIEL

Le matériel employé est des plus rudimentaires, ce qui est un avantage pour nos écoles pauvres :

- Colle à papier peint achetée chez le droguiste ;

- Revues, tissus, tous matériaux pouvant être collés ;

- Ciseaux.

Nul besoin d'installation, ce qui est intéressant pour les classes surchargées ou mal équipées.

   

PARFOIS C'EST L'IMAGINATION

QUI GUIDE,

PARFOIS C'EST LE MATERIAU

Les enfants choisissent le support sur lequel ils veulent travailler carton, papier... le format aussi.

Certains sont spécialistes des très grandes surfaces telle Joëlle qui emploie des cartons très grands et les couvre entièrement; d'autres préfèrent des supports de taille plus modeste pour les découper ensuite, d'autres encore n'utilisent que des feuilles 21 x 27 blanches pour réaliser un collage plus pur.

Les matériaux à coller étant les plus divers.

Les enfants ne dessinent pas au préalable, ils se laissent entraîner par les couleurs ou les surfaces qui les attirent.

Les filles inventent souvent des poupées, elles leur ajoutent des dentelles, boucles d'oreilles de laiton, toutes sortes de colifichets féminins.

   

IL N'Y A PAS DE CONTRAINTES

Cette technique procure de vraies joies et l'imagination a libre cours. Il n'y a pas de contraintes, on peut découper autant que l'on veut dans les matériaux, ce n'est pas comme pour les tentures où il faut ménager le tissu (les enfants ont toujours tendance à couper en plein milieu).

LES GRANDS AUSSI

AIMENT LES COLLAGES

Ils les réalisent sans doute moins spontanément et avec moins d'audace que les petits, mais cette technique m'apparaît comme très libératrice, en particulier pour les enfants qui n'ont pas eu l'occasion, auparavant, de s'exprimer librement en dessin, ou qui ont tendance à se laisser reprendre par le conformisme. A découper les pages d'un magazine, que l'on feuillette même parfois la tête en bas, on aura inconsciemment tendance à refuser les règles habituelles des formes et des couleurs.

   

UNE FORME

D'EXPRESSION NOUVELLE

Le collage me paraît plus libérateur pour les enfants inhibés que les techniques habituelles comme le dessin et la peinture. Principalement parce qu'ils appréhendent là, une forme d'expression nouvelle.

Jeanne MONTHUBERT

Saint‑Rémy‑sur‑Creuse (Vienne)

   

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