Quelques tapisseries

Il est toujours agréable, après s’être réjoui d’une tapisserie, de s’approcher et de constater comment les enfants l’ont réalisée. Dans le n°41 d’Art Enfantin, nous avions passé en revue les diverses techniques. Avec ces quelques photos de détails, il sera facile d’en voir le travail de près.

Premières applications

Les matériaux très divers, apportés pas tous, sont mis de côté sans projet précis, mais utilisés dès que le besoin s’en impose. Il en faut beaucoup et surtout de très variés, de couleur aussi bien que de matière : le velours endroit ou envers, le drap, la feutrine, les toiles, crêpes ou satins, tulles ou mousselines, chaque sorte trouvera son emploi. Les enfants choisissent, évaluent les tons.

Si une peinture a précédé et suggéré la tapisserie, ils approchent le plus possible des teintes employées. Votre part, si vos enfants sont jeunes, sera peut-être de décalquer sur les tissus et de découper les masses principales. Mais laissez-les découper les détails à superposer.

On épingle et ils fixent à point « de Jésus », dirait ma mère, « l’un dit à l’autre où est-tu ? » : cela veut dire que l’on fait comme on peut, un grand point, un petit point, peu importe… Mais si ces points sont grands : 1, 2, 3 cm, si les fils choisis sont de couleurs heureuses, alors ils ajoutent un halo et font le passage tant aimé des peintres. Certains morceaux ont-ils besoin de points ou de liens ? On rebrode. Un point de chaînette large est accessible à des doigts de 7 à 8 ans et des nœuds sont une technique facile et amusante une fois que la maîtresse a montré comment faire.

Les tapisseries brodées :

On peut inventer son point. Cet oiseau très grand, présenté à Charleville, a été dessiné au feutre sur une toile de jute tendue sur cadre. Le détail montre comment les enfants ont traduit les traits et les masses à points longs et rapprochés dans le sens des lignes du dessin, le fond étant régulièrement brodé par bandes horizontales.

C’est assez long mais chacun y va à son gré peu de temps à la fois ; l’œuvre s’accomplit, prend l’importance coopérative, au grand plaisir de la classe qui la voit s’élaborer – et donne la pièce maîtresse de l’Exposition en fin d’année. Et même si le point est appris, on peut le modifier en fonction du travail des enfants. Une très grosse aiguille à laine – presque un passe-lacet, 4 brins enfilés, un sac à pommes de terre assoupli pas une lessive, et des points de 1,5 à 2 cm tournant en rond dans les masses (est-ce une réminiscence des toiles égyptiennes ?), et voilà, très vite exécutée, une tapisserie que les chaudes couleurs de la laine feront douce et profonde et qui réchauffera le mur d’une tête de lit.

Surtout essayez… Nous voudrions vous donner l’envie d’avoir vous aussi de ces grandes et belles réalisations collectives qui couronnent l’année et apportent à nos expositions de congrès, l’atmosphère qui a présidé à leur création.

Jeanne Vrillon

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