Sculptures

Une caisse à trésors...

Un bric à brac d'objets hétéroclites...

Deux fers à cheval qu'un enfant a eu l'idée d'assembler à un bout de bois ;

Cela a suffi pour faire naître dans la classe une technique d'expression, nouvelle pour nous.

Aussi squelettique qu'il ait été au départ, avec ses jambes arquées et son dos noueux, ce cheval (car personne n'a eu le moindre doute sur la nature de cet embryon de quadrupède) n'en avait pas moins fière allure.

Aussitôt, on l'a aimé et chacun s'est employé à faire, de cette haridelle malingre, un poney dodu.

Des bandes de tissu, de guenilles, de vieilles serpillières même, trempées dans du plâtre, ont été enroulées autour du ventre, des pattes, de la tête. Modelé, lissé sous les mains des enfants, il existe. Alors on imagine, on réalise ses rêves...

Avec de la ficelle peignée, le voilà paré d'une longue queue et d'une crinière de poulain sauvage ; des boules de papier d'alu font briller ses yeux.

Le plaisir de création a été si intense que d'autres bêtes sont nées à leur tour, souvent imaginaires.

Le balancier cassé d'une vieille pompe, une poêle ficelée au bout et voilà la plus grande.

 

On peut se demander pourquoi les enfants trouvent une joie si intense dans la création de ces « sculptures ».

Plaisir de la matière ?

- On trempe les mains dans le plâtre, elles sont toutes blanches (Patrick).

Vision surréaliste des objets : un guidon de vélo, un ressort seront cornes, queue de nouvelles bêtes.

- C'est intéressant, il faut trouver les ferrailles qui sont bien (Teddy).

Possibilité de toujours modifier, pas de geste irrémédiable.

- Si on fait un « mal dessin » on ne peut pas le défaire, mais la bête, on peut (Fabrice).

La création en relief est très importante, elle est vivante. La matière se travaille avec les mains, on la sent, on caresse l'objet, la sculpture, qui prend possession de l'espace.

Cette technique est libératrice. Elle doit l'être particulièrement pour les grands garçons qui n'ont pas pratiqué l'expression libre artistique auparavant et par suite ont de la peine à se libérer par la peinture.

Jeanne et Bernard MONTHUBERT

P.S. - Les bêtes ont été faites par des enfants de 7 ans.

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