Une de nos difficultés de primaires est de prendre conscience d'un besoin de dépassement qui est culture venue à point donnée parce qu'elle répond à un appel de notre personnalité profonde.

L'enfant a plus que l'adulte une vie intérieure touffue, nourrie des sèves de la spontanéité. D'où la facilité qu'il a à se prodiguer, à interroger, à acquérir en toute liberté cette vertu majeure d'un art de vérité.

Nous donnons ici trois créations de l'École Freinet, exposées à Brest, qui nous font pressentir une sorte d'élan vertical vers une expression devenue tout à coup cérébrale.

En I,c'est le fourmillement de la vie instinctive, grouillant d'impatience, dans une prodigalité qui ne laisse aucun vide (enfants de 6 à 9 ans).

En II, nos retardés scolaires adolescents ont donné libre cours à une genèse fantastique, monstrueuse et déraisonnable dont le tumulte s'inscrit contre la règle des atavismes corrects avec un déchaînement de sensibilité fracassante (de 11 à 13 ans).

En III, deux élèves de 14 ans, formés à l'École Freinet après 4 à 5 ans de scolarité expriment avec déjà une tonalité intellectuelle, une vision du monde qui systématiquement récuse la banalité du réalisme. Nous sommes ici aux frontières d'un surréalisme qui n'a point rompu avec les vertus de nature signées d'élégance et de poésie.

La palette est d'une virtuosité étonnante.

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