La tapisserie
du Val de Loire
Son histoire ? Elle est si simple ! Ensemble tout est facile. Freinet nous a montré que la confiance en l'enfant est indispensable, l'échange fructueux. Je n'ai rien fait d'autre. Dans notre ronde continue de circuits, la sincérité des problèmes posés appelle la recherche commune de solutions jamais entièrement résolues mais simplifiées souvent par les réflexions et les trouvailles des uns ou des autres.
L'amicale simplicité qui s'est installée facilite beaucoup nos rapports. Point de Magister qui sait tout, mais des chercheurs qui mettent en commun leur humble travail et, sans cachotterie, livrent leurs essais, leurs réussites, leurs échecs. Nous nous critiquons dans le seul but du progrès général. Bien sûr, je fais 1a liaison ; j'essaie d'y être aidante le plus possible, et maintenant que trois années d'échanges pèsent, lourdes d'amitié, je connais nos classes. J'aurais pu contacter vingt maîtres tous auraient accepté et tous auraient réussi un morceau de choix ; car maintenant ce n'est pas une classe par département, mais bien plusieurs qui peuvent nous offrir des oeuvres de qualité.
Brest a été l'affirmation de nos possibilités et la tapisserie l'exemple des résultats obtenus. J'ai distribué la toile de jute offerte par Élise Freinet entre six classes. L'ivoire m'en semblait propice et ce serait la seule unité. « Quel sujet, m'a-t-on demandé ? » Je savais m'adresser à des maîtres habitués à respecter l'expression libre des enfants et à leur faire confiance. Je fis comme eux : j'eus confiance. L'inspiration enfantine ne prend-elle point toujours source dans le milieu environnant ? Spontanément l'enfant qui vit dans la nature, dans sa famille et son école, projette ses pensées profondes et sa vision du monde dans ses œuvres. Et c'est ainsi que nous avons pu retrouver tous les thèmes de l'enfant : des arbres et des fleurs, des oiseaux, des bêtes, des petites filles et des maisons.
